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mps
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Message non lu par mps » 18 juil. 2011, 15:47:00

Au lieu de te borner à mettre en corrélation la dette et le gouvernement franç!ais, je te suggère de prendre un peu de recul, et de comparer ces courbes à celles des autres pays similaires.

C'est comme si tu comparais le nombre de parapluies ouverts en juillet selon que le gouvernement est de gauche ou de droite, sans regarder la météo icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

un artisan
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Message non lu par un artisan » 18 juil. 2011, 17:25:00

Papibilou a écrit :
un artisan a écrit :
Papibilou a écrit :

... vous prétendez que le peuple est incapable de réfléchir collectivement et de décider de son avenir.






Je prétends que le peuple ne peut s'exprimer directement à 64 millions. Les exemples que vous donnez tiennent (mais quelques semaines) pour la commune dans un Paris (pas la France) infiniment moins peuplé qu'aujourd'hui et au milieu d'un chaos absolu. Quant à l'Espagne ça n'a jamais marché comme cela (trop d'adversaires à l’intérieur du camp républicain sans compter la majorité silencieuse).


Réflechissez: quand on est 10 dans une pièce à vouloir s'exprimer sur un sujet, vous verrez que les "leaders" naturels prendront la parole et ne laisseront que des miettes aux autres. C'est ça la démocratie directe. En revanche, votre vote (ou le mien) n'a pas plus de poids que celui de l'épicier du coin de la rue, même si j'ai un bac + 8 et lui un certificat d'études. Et c'est tant mieux.
Quelle légitimité peut on accorder à nos élus dans une démocratie indirecte, là est la vraie question .quand on constate ne serait qu'avec un tant soit peu de réflexion ,la dette actuelle ,le chômage etc etc . Quand on constate le nombre d'escoqueries des élus ,600 actuellement mis en examen , ajoutons les ministres et sénateur ,tels que ces truands jugés que sont les Pasqua, Laporte ,lamour ,Juppé ,Douillet ( tous deux encore en place....Je n'ose parler de Chirac et de Sarkosi (l'affaire de Karachi)
Il faut énormément d'imagination ,pour oser prétendre que ce système est sain... 
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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 18 juil. 2011, 22:06:00

mps a écrit :La démocratie tout court, c'est pas mal icon_confused  

Cela implique que la voix d'un alcoolique et d'un illettré valent plus que celle du Premier Ministre.
Tu confonds démocratie et scrutin universel icon_mrgreen
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Message non lu par Invité » 19 juil. 2011, 02:15:00

les grecs ont nui à la stabilité de l'euro par leurs magouilles prévaricatrices.
il est temps de les abandonner en rase campagne, avant d'etre nous-même touchés par ricochet.
de plus, il est moralement inacceptable d'avoir à financer ces boulets qui ont truandé pour pouvoir syphonner le tonneau des danaides européen.

Papibilou
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Message non lu par Papibilou » 19 juil. 2011, 09:20:00

un artisan a écrit :Quelle légitimité peut on accorder à nos élus dans une démocratie indirecte, là est la vraie question .quand on constate ne serait qu'avec un tant soit peu de réflexion ,la dette actuelle ,le chômage etc etc . Quand on constate le nombre d'escoqueries des élus ,600 actuellement mis en examen , ajoutons les ministres et sénateur ,tels que ces truands jugés que sont les Pasqua, Laporte ,lamour ,Juppé ,Douillet ( tous deux encore en place....Je n'ose parler de Chirac et de Sarkosi (l'affaire de Karachi)
Il faut énormément d'imagination ,pour oser prétendre que ce système est sain... 


Je ne prétends pas que ce système soit parfait, loin de là. 
Simplement c'est le seul qui approche ce qui est souhaitable en matière de démocratie pour un pays comme le notre. 
En revanche, vous avez raison de noter les dérives de nos dirigeants. Néanmoins, je constate que ces dérives font de plus en plus souvent l'objet de scandales qui obligent certains de ces pilleurs de deniers publics à démissionner, ce qui ne se produisait jamais auparavant (merci la presse indépendante). 
Dans des pays du nord tel la Suède, je me souviens qu'une ministre ayant utilisé sa carte bleue de ministre pour acheter des bonbons à ses enfants, a du démissionner. Je ne désespère pas que l'on en arrive là. Moi aussi, comme vous j'en ai marre des compromissions des gabegies. 
De toutes façons j'espère que le candidat de gauche, s'il est élu (et là, c'est nous les électeurs qui entrons en jeu) ne tombera pas dans les travers d'un Mitterand, d'un Chirac, d'un Sarkozy. Les dérives de la droite, on s'y attend, les dérives de la gauche sont plus insupportables. 

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mps
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Message non lu par mps » 19 juil. 2011, 09:23:00

Quelle légitimité peut on accorder à nos élus dans une démocratie indirecte, là est la vraie question .quand on constate ne serait qu'avec un tant soit peu de réflexion ,la dette actuelle ,le chômage etc etc . Quand on constate le nombre d'escoqueries des élus ,600 actuellement mis en examen , ajoutons les ministres et sénateur ,tels que ces truands jugés que sont les Pasqua, Laporte ,lamour ,Juppé ,Douillet ( tous deux encore en place....Je n'ose parler de Chirac et de Sarkosi (l'affaire de Karachi)
Il faut énormément d'imagination ,pour oser prétendre que ce système est sain... 
Pourquit ta logique jusqu'au bout.

Le "peuple" est incapable de choisir ses élus convenablement, (opération simple), mais serait apte à prendre attitude sur des dossiers ultra complexes ?

Ca coince, là icon_biggrin
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Message non lu par un artisan » 19 juil. 2011, 10:18:00

Dans un sytème de démocratie directe, tel que le décrit Proudhon ,tout repose sur le fédéralisme, les idées et les votes partent de la commune ,pour atteindre les régions...
Exactement le contraire de ce qui existe actuellement ,l'oligarque décide ,les clowns suivent...La commune et la région restent le coeur du dispositif économique quelque soit le système , à ma connaissance l'Elysée ou Matignon n'a jamais donné de boulot si ce n'est qu'à quelques planqués...Ce sont les régions le véritable réservoir de vie et pour ce fait il est inconcevable que ce ne soient pas elles qui décident de leur avenir financier industriel ou politique...Notre président actuel est parti en chine avec 15 milliards d'argent français et cela au détriment des investissements ,du travail et de l'emploi français...Quand en Allemagne cela se produit nettement moins qu'en france d'ailleurs c'est un groupe qui exporte ,notion totalement différente...
Le dossier de Karachi m'apparait très complexe , les raisons de cette complexité paraissent évidentes...Dans de tels dossiers nombre de juges d'instructions ont démissionné ,non parce qu'ils étaient incompétents ,mais harcelés, brimés ,menaces de mort...
Nous avons largement assez d'intellectuels en france pour traiter les dossiers complexes, certains ministres comme estrosi ou Douillet brillent par un crétinisme avéré ,ils n'ont absolument aucun diplôme...
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Message non lu par politicien » 19 juil. 2011, 11:37:00

Bonjour,

     
 
L'inflation permet en théorie de réduire le poids réel des dettes dans le temps, mais pas toujours. Notamment quand il s'agit d'emprunts d'Etat indexés sur l'inflation révèle le quotidien Les Echos de mardi.

Une partie de la dette publique de la France, soit un stock d'emprunts d'un peu plus de 170 milliards d'euros, est en effet indexée sur la hausse des prix. Ces titres font l'objet d'une provision pour indexation qui, dans le budget 2011, avait été évaluée à 2,5 milliards d'euros, sur la base d'une inflation à 1,5%. Mais les prix ont en fait progressé de 2% sur la période de référence, entre mai 2010 et mai 2011. De même, l'inflation en zone euro, qui est également prise en compte, a flambé pour atteindre 2,7%.

Citant des "sources concordantes", Les Echos indique que le surcoût pour les finances publiques "devrait finalement dépasser un milliard d'euros": soit une charge globale supérieure à 3,5 milliards en 2011.
La Cour des comptes avait estimé en juin que la réévalution de la charge des emprunts indexés sur l'inflation serait d'au moins 600 millions d'euros. La dette publique de la France s'établissait fin mars à 1.646 milliards d'euros (soit environ 84,5% du PIB).

En 2011, la charge de la dette devrait atteindre 45,4 milliards d'euros, ce qui en fait le deuxième poste de dépenses de l'Etat, juste derrière l'éducation. A partir de 2012, elle devrait devenir la principale dépense du pays.

L'express

  
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Message non lu par wesker » 19 juil. 2011, 13:52:00

mps....Justement, je compare la situation de notre dete à celle de l'Allemagne, de la Suède, de la Suisse, de la Norvège, idem pour la croissance, l'emploi....Et constate simplement les résultats.

Excuses moi mais s'il pleut, je ne dirais pas qu'il fait beau parce que le Gouvernement l'affirme et que tu préfères le croire plutôt que de mettre le nez dehors.

La dette commence à inquièter sérieusement les acteurs et la France serait inspiré de dégager des économies et de cesser ses interventions militaires hasardeuses avant de requérir des sacrifices toujours plus importants.

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Message non lu par mps » 19 juil. 2011, 16:11:00

Dans un sytème de démocratie directe, tel que le décrit Proudhon ,tout repose sur le fédéralisme, les idées et les votes partent de la commune ,pour atteindre les régions...

C'est pourquoi cette démocratie directe ne concerne que les petits échelons, dans la mesure de budgets définis au national.

Tu vois le conseil municipal de Cucugnan décider de l'achat d'avions de chasse, de mesure d'équilibrages du commerce international ou de la répartition territoriale de l'instruction publique ?

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Message non lu par Papibilou » 20 juil. 2011, 19:41:00

un artisan a écrit :Dans un sytème de démocratie directe, tel que le décrit Proudhon ,tout repose sur le fédéralisme, les idées et les votes partent de la commune ,pour atteindre les régions...
Exactement le contraire de ce qui existe actuellement ,l'oligarque décide ,les clowns suivent...La commune et la région restent le coeur du dispositif économique quelque soit le système ...
Nous avons largement assez d'intellectuels en france pour traiter les dossiers complexes, certains ministres comme estrosi ou Douillet brillent par un crétinisme avéré ,ils n'ont absolument aucun diplôme...

Marx écrit , parlant de Proudhon:
"Ce que je démontre surtout, c'est que Proudhon n'a que des idées imparfaites, confuses et fausses sur la base de toute économie politique, la valeur d'échange, circonstance qui l'amène à voir les fondements d'une nouvelle science dans une interprétation utopique de la théorie de la valeur de Ricardo. [...] Philosophie de la misère, mise en regard de Qu'est-ce que la propriété ? fait ressortir très défavorablement tous les défauts de la manière d'exposer de Proudhon. Le style est souvent ce que les Français appellent ampoulé. Un galimatias prétentieux et spéculatif, qui se donne pour de la philosophie allemande, se rencontre partout où la perspicacité gauloise fait défaut. "


Ce n'est pas parce que l'on n'a pas de diplôme que l'on n'est pas capable de comprendre les dossiers complexes ... et inversement ! Mais c'est vrai que pour les deux que vous citez, ... je vous suis complètement.

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Message non lu par politicien » 20 juil. 2011, 20:05:00

Bonjour,

Est-ce que c'est possible de revenir au sujet initial ? A savoir : "La France sera le prochain pays touché par la crise de la dette"

Merci
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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Message non lu par Papibilou » 21 juil. 2011, 10:06:00

Vous avez raison. Mille excuses.
Pour revenir au sujet, il convient de noter que nos dirigeants cultivent l'art d'attendre d'être au bord du gouffre pour ... faire un grand pas en avant. Car enfin, je me souviens que ni la gauche ni la droite n'avaient proposé en 2007 une baisse des dépenses de l'état ni une augmentation des prélèvements. Je rappelle que les programmes de Mme Royal ET de Sarkozy étaient des dépenses supplémentaires. Seul Bayrou proposait une stabilisation des dépenses de l'état. Or, il y a de nombreuses années que les économistes nous prédisent ce qui arrive aujourd'hui. Les français doivent donc accepter de ne pas regarder uniquement leur intérêt à court terme mai avoir une idée suffisamment claire des problèmes qui se posent pour faire le choix du dirigeant qui aura une vision de notre avenir. Finissons en avec le court-termisme.

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Message non lu par politicien » 21 juil. 2011, 11:34:00

Bonjour,


Voici un article assez long mais très intéressant :


 
 
Alors que la crise de la zone euro ne cesse de s'aggraver, la question des déficits est au coeur des enjeux politiques en France, à quelques mois de la présidentielle. Quelques clés pour y voir plus clair.

1/ Dans quelle situation budgétaire se trouve la France ? 
Comme l'immense majorité des pays européens, la France s'endette : depuis 1974, le pays présente des budgets en déficit, qu'il s'agisse de ceux du gouvernement ou des administrations publiques comme la sécurité sociale. Pourfinancer la différence entre recettes et dépenses, la France emprunte donc sur les marchés financiers.
La dette française "au sens de Maastricht" (c'est à dire sans lui soustraire les actifs financiers détenus par les administrations publiques), représente actuellement 1 646,11 milliards d'euros environ, soit 84,5 % du produit intérieur brut. Mais plus que ce taux, qui reste dans la moyenne européenne, c'est sa hausse qui est impressionnante : en 2007, la dette n'était "que" de 1211 milliards, soit 64,2 % du PIB, vingt points de moins.

Cette hausse est en partie imputable à la crise financière survenue en 2008, mais pas totalement. Pour y faire face, le gouvernement a en effet décidé de mettre en place une politique de relance active, en choisissant de laisser filer le déficit pourfinancer, notamment au travers du"grand emprunt", des investissements à même de maintenir l'activité économique et donc de limiter les effets de la crise. Selon unrécent rapport de la Cour des comptes, 60 % de la hausse est due aux mesures anti-crise, le reste provenant de la politique générale menée depuis 2007.
En 2008, pour faire face à la crise, François Fillon et Nicolas Sarkozy ont fait le choix d'une politique de relance par l'endettement. Ils ont donc eu recours à plus d'emprunts auprès des marchés financiers pour relancer l'économie. Le brutal ralentissement de celle-ci a, de plus, entraîné des pertes de recettes pour l'Etat. Le déficit est passé de 50,3 miliards fin 2007, soit 2,8 % du PIB, à 148,8 milliards d'euros fin 2010, soit 7,7 % du produit intérieur brut en 2010. Un quasi triplement en trois ans.

2/ A quoi sert la note triple A ? 
Plus la France s'endette, plus les intérêts payés par la France chaque année pour ses prêts auprès des marchés financiers augmentent. Cette somme, que l'on nomme charge de la dette, devrait atteindre 45,4 milliards d'euros en 2011, et 50 milliards l'année suivant, soit l'équivalent de ce que rapporte l'impôt sur le revenu. Elle devrait continuer d'augmenter, pour atteindre 57 miliards en 2013, où elle atteindra quasiment le niveau du budget dévolu à l'Education nationale, premier poste de dépense du gouvernement.

Pour emprunter, les Etats se tournent généralement vers les marchés financiers, à qui ils demandent différents types de prêts, de court ou de long terme. Le terme "marchés" recouvre un ensemble d'opérateurs financiers : banques, sociétés boursières et mêmes autres Etats, qui peuvent acheter des obligations d'un autre pays (la Chine y a recours, par exemple). Et les prêts se font à un certain taux, qui dépend de la confiance qu'ils accordent à la capacité de l'Etat à s'acquitter des intérêts. Un certain nombre de critères servent à déterminer cette confiance : la croissance du PIB, le niveau du déficit budgétaire courant...
Les agences de notation (Fitch, Moody's, Standard and Poor's) font ce travail d'évaluation de la confiance accordée à un Etat, qu'on nomme "risque pays". Elles attribuent des notes, qui vont servir à calculer à quel taux l'Etat en question peutemprunter de l'argent sur les marchés. Plus la note est élevée, moins l'Etat paiera de taux d'intérêt sur sa dette. A l'inverse, une dégradation de la note d'un pays entraîne immédiatement une hausse de la charge de sa dette.

3/ En quoi la crise grecque concerne-t-elle la France ?
Malgré un plan de rigueur drastique, la Grèce, qui a subi trois baisses de notation par les agences financières en trois ans, ne parvient pas à retrouver "la confiance des marchés", selon l'expression consacrée. En clair, les investisseurs hésitent àplacer de l'argent dans le pays, craignant une dégradation de son climat économique, tandis que des spéculateurs cherchent à entretenir ce climat de méfiance.
Tout cela ne contribue pas à améliorer la santé économique du pays, d'autant que les violentes mesures de rigueur décidées pour réduire le déficit grec (baisse des salaires des fonctionnaires, hausse de l'âge de la retraite, de la TVA...) plombent lepouvoir d'achat des Grecs et donc la consommation et les rentrées fiscales. La Grèce est sur le point de ne pouvoir s'acquitter de la charge de sa dette, et de seretrouver en situation de défaut de paiement.
Or, la Grèce fait partie des 17 pays membres de la zone euro, qui partagent une monnaie commune. Son déficit commercial, devenu endémique, pèse donc sur la valeur de la monnaie européenne. De plus, nombre de banques européennes, dont un certain nombre françaises, ont prêté de l'argent à la Grèce. Ces prêts sont garantis auprès d'assurances, qui gagent la valeur de ces emprunts sur la capacité du pays à les rembourser. Un défaut de paiement entraînerait une baisse de la valeur de ces emprunts, donc une perte importante pour les banques en question, et pour la banque centrale européenne, qui a prêté elle aussi.

Mais surtout, les marchés financiers et les agences de notation ont l'oeil rivé sur la capacité pour l'Europe de faire face à une telle crise. Un certain nombre d'opérateurs financiers spéculent à la baisse sur les pays de la zone euro et de l'Europe, en s'attaquant à ceux jugés les plus "fragiles", où les déficits sont plus importants. Or les dirigeants européens ne parviennent pas à s'entendre sur les modalités d'un plan d'aide à Athènes, et particulièrement sur l'implication des banques privées dans ce plan. A défaut, d'autres économistes préconisent unesortie de la Grèce de la zone euro, ce qui sonnerait comme un échec pour la monnaie unique européenne.

4/ La France peut-elle perdre son "triple A" ?
La France est jusqu'ici bien classée : elle dispose de la meilleure note qu'attribuent les agences de notation, "AAA". Cette note lui permet d'emprunter à des taux relativement bas, à peine supérieurs à ceux de l'Allemagne, l'économie la plus "vertueuse" aux yeux des marchés.
Mais le climat de tension qu'entretient la crise grecque sur l'ensemble de la zone euro, et la fébrilité des opérateurs de marchés financiers, font craindre une perte de cette note, qui entrainerait immédiatement un renchérissement des emprunts contractés par le pays, donc de la charge de sa dette.
L'Irlande, puis le Portugal, ont subi ce sort en 2010 puis 2011, et ont dû demanderl'aide du FMI et de leurs partenaires européens, qui ont exigé en échange des mesures de rigueur drastiques. Ce qui n'a pas empêché l'aggravation de leurs difficultés. D'autant que nombre d'opérateurs gagnent de l'argent sur ces crises en spéculant à la baisse, et ont tendance à "attaquer" un pays en difficulté. De fait, l'Italie et l'Espagne sont en ligne de mire. Les deux pays ont mis en place eux aussi des plans de rigueur pour calmer la fébrilité des marchés financiers, sans yparvenir. Ils redoutent désormais, eux aussi, une baisse de leur notation.

Depuis 2010, la classe politique française craint de voir la France perdre son "AAA", qui entraînerait la mise en place d'une politique de rigueur drastique. Pour maintenirune cohérence économique dans la zone euro, les pays membres étaient astreints à respecter une série de critères, sous peine de sanction : un déficit courant inférieur à 3 % du PIB et une dette inférieure à 60 % du PIB. La France est aujourd'hui largement dans le rouge avec un déficit à 7,1 % et une dette qui atteint 85 % du PIB, qui la placent en bas de tableau des titulaires de la note "triple A" en Europe.
Deux indicateurs permettent de mesurer cette inquiétude des marchés : le "spread", c'est à dire la différence de montant de prime demandé par les opérateurs financiers pour acquérir de la dette française plutôt qu'Allemande, qui ne cesse de monter, et la hausse des "credit swaps" (des assurances contre le risque que la France fasse défaut au paiement de ses intérêts). L'agence Standard and Poor's avait jugé, en juin, que cette remise en cause de la notation française pourrait intervenir à l'horizon 2020 si le pays n'amplifie pas ses réformes.

5/ Que propose le gouvernement ?
La menace que font planer les agences de notation d'une dégradation de la France peut expliquer une partie des choix économiques et sociaux menés par le gouvernement depuis deux ans. La réforme des retraites, qui ne faisait pas partie du programme de M. Sarkozy en 2007, était ainsi aussi destinée à montrer que la France faisait les "efforts" nécessaires à rasséréner les marchés.

Si le gouvernement n'a cependant jamais osé évoquer le terme de "rigueur", il assure cependant qu'il fait tout pour réduire le déficit et ramener au plus vite le pays dans les critères de convergence de Maastricht. Pour cela, il a mis en place une trajectoire de baisse des déficits, qui doivent passer à 5,7 % en fin d'année, puis 4,6 % fin 2012, et 3 % en 2013. Mais cet objectif est déjà compromis : il manquerait 6 à 10 milliards d'euros pour atteindre les 4,6 % promis pour 2012. Une nouvelle réduction des "niches fiscales" est d'ailleurs envisagée.
Enfin, Nicolas Sarkozy a proposé l'adoption d'une "règle d'or" budgétaire. Celle-ci inscrirait dans la constitution l'objectif de maîtrise de déficits, et imposerait à l'ensemble des politiques publiques de respecter un taux maximum de dépenses.

Pour que cette réforme puisse passer, le chef de l'Etat doit convoquer l'ensemble des parlementaires en Congrès et obtenir l'accord des deux tiers d'entre eux. Or, les socialistes ont déjà annoncé qu'il refuseront de voter cette mesure, qui limitera les moyens d'action du gouvernement issu des scrutins de 2012.
L'échéance électorale est aussi l'occasion pour l'UMP de réfléchir à d'autres mesures susceptibles d'accélérer la réduction des déficits et de rassurer les marchés, comme une remise en cause de la durée du travail ou le remplacement d'une partie des charges patronales par une TVA "antidélocalisations", qui financerait la protection sociale.

6/ Qu'envisagent les socialistes s'ils reviennent au pouvoir ?
La crise de la dette pose aussi problème au PS. Celui-ci a en effet bâti son programme sur l'hypothèse d'un retour aux critères de Maastricht plus long que celui envisagé par le gouvernement, qu'il jugeait jusqu'ici "irréaliste". Le Parti socialiste promet de récupérer pas moins de 40 milliards d'euros chaque année enrefondant l'impôt sur le revenu, et en supprimant une série de niches fiscales et de mesures prises par l'actuelle majorité.
Il assure qu'il assignera la moitié de cette somme à la réduction du déficit et l'autre aux mesures nouvelles qu'il compte prendre pour relancer la croissance française. Notamment la mise en place de 300 000 "emplois d'avenir" pour les jeunes, financés à 75 % par l'Etat.

Initialement, le PS avait promis de repasser sous la barre des 3 % du PIB de déficit avant 2014. Un objectif jugé trop timide pour certains socialistes, dont François Hollande, qui joue sur cette carte "rigoriste" pour faire la différence dans la primaire interne du parti. Dans un entretien au Monde, le 16 juillet, M. Hollande a promis un "retour à l'équilibre" d'ici 2013. La formule, ambigue, désignait un retour sous les 3 % de déficit.
Martine Aubry, qui visait jusqu'ici un horizon 2014, s'est ralliée à cette proposition dimanche 17 juillet, assurant que le programme adopté par le parti s'y engageait,ce qui n'est pas tout à fait vrai. Mais cette proposition obère quelque peu la campagne que le PS s'apprête à faire. Le parti a du mal à articuler des propositions telles la "hausse de 30% à 50%" du budget du ministère de la culture promise par Martine Aubry tout en évoquant une politique économique de rigueur.
L'aile gauche du PS, elle, ne l'entend pas de cette oreille. Benoît Hamon, porte-parole du parti et son représentant, a ainsi évoqué la possibilité de changer le mode de calcul du déficit. Il aimerait que les investissements ne soient plus comptabilisés comme de simple dépenses dans le calcul du déficit selon les critères de Maastricht. Ce qui suppose une révision des traités européens. Le PS propose par ailleurs de créer une agence de notation européenne indépendante, mais aussi deseuro-obligations pour aider la Grèce.

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Papibilou
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Message non lu par Papibilou » 21 juil. 2011, 12:08:00

Deux remarques:
- le grand emprunt est, si mes souvenirs sont exacts de l'ordre de 30 milliards étalés sur plusieurs années. 
- le budget de la culture est de 7.56 milliards
Certes je ne suis pas d'accord pour laisser filer le budget de la culture mais une augmentation de 50% serait 3.8 milliards en plus. Et un grand emprunt sur 10 ans ne fait que 3.5 par an.
Comment peut-on décemment présenter ces mesures comme captatrices des deniers publics quand on sait que les niches fiscales c'est près de 80 milliards par an et le déficit annuel de l'ordre de plus de 100 milliards par an ?  La seule loi Sarkozy qui a détaxé les heures supplémentaires coûte à la nation 6 à 7 milliards par an (soit 25 milliards depuis 2007), et sans doute plusieurs milliers d'emplois qui pèsent sur le régime chômage.
Quant à la proposition du PS de sortir les investissements de l'objectif de 3%, je trouve que c'est tout simplement scandaleux. Tout simplement car on trouvera toujours des dirigeants pour nous dire que telle dépense c'est de l'investissement. 
Quand on a autant de déficit, on commence par équilibrer le budget annuel mais pas à hauteur de 3% du PIB (environ 50 milliards) car cela signifie que l'on peut dépenser 350 milliards si on a 300 de recettes. L'objectif est de NE PAS DÉPENSER PLUS QUE L'ON N'A DE RECETTES. Cela ce serait un objectif raisonnable.

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