Qu'en pensez vous ?Les nouveaux riches s'offrent appartements de prestige et sièges sociaux, notamment à Paris. Attirés par le prestige et par des perspectives de plus-values.
Un escalier monumental, des cheminées en marbre et des boiseries du XVIIIe siècle… Le palais Montmorency, avenue Foch à Paris, est un défi aux milliardaires de la planète. Son prix de vente, 100 millions d’euros pour 3.100 m², titille leur ego. Qui s’offrira ce bijou construit en 1912 pour la duchesse de Montmorency? Selon l’agence Daniel Féau, des hommes d’affaires russes et chinois sont sur le coup.
(...)
Cette jeune femme de 37 ans, originaire de Chengdu, dans le centre-ouest du pays, connaît bien les goûts de ces nouveaux riches nés sous le règne de Mao. Trilingue et globe-trotteur, elle pilote sans complexe des clients dont le budget avoisine les 15 millions d’euros. "Ils privilégient des immeubles haussmanniens dans le triangle d’or à Paris, dans les 8e et 16e arrondissements. C’est moins cher qu’à Pékin, où l’on dépasse 12.000 euros au mètre carré pour un bien à l’état brut."
Pour les questions fiscales, des avocats à la double culture
Ces Chinois qui posent leurs valises en France apprécient la situation de la capitale en Europe, proche de Londres et de la Suisse, lorsque leurs enfants sont en pension. Ils peuvent aussi facilement prendre l’avion pour l’Afrique, où ils ont investi dans les mines, les routes, les services et l’agriculture.
(...)
Bank of China s’est offert à Charenton (Val-de-Marne) un complexe de plusieurs étages pour loger ses employés. Charenton n’est pas une exception, Boulogne-Billancourt ou Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) sont aussi des villes de proche banlieue très recherchées. "Mes compatriotes sont grégaires", décrypte Alexandra Li. "Cela les rassure de se retrouver. Souvent, ils cuisinent ensemble le soir. Il faut savoir que de telles opérations immobilières sont des marques de confiance dans l’économie française."
Bank of China accroît aussi sa présence
Pour autant, les futurs propriétaires avancent en terrain inconnu, ignorant tout des formalités, taxes et autres obligations légales. Directrice du service Chine au sein du cabinet Ernst & Young, Qingha Xu-Pionchon s’occupe de tout. À la tête d’une équipe de trente jeunes Chinois dotés de la double culture, cette ancienne avocate au barreau de New York règle les questions fiscales et juridiques. "Le droit de propriété privée n’existe pas en Chine. Le droit d’utiliser le foncier dure au maximum soixante-dix ans. Le système de taxe foncière démarre tout juste à Shanghai et à Chongqing. C’est vous dire la différence de culture…", explique-t-elle.
Plus surprenant encore, l’État chinois interdit aux ressortissants de sortir plus de 50.000 dollars par an et par personne. Pour contourner cette loi, les investisseurs créent des sociétés ou des trusts à Hongkong, à Singapour ou dans les îles Vierges, afin de faire transiter les fonds. 88% des investissements chinois à l’international passent par des sociétés offshore.
(...)
Ces tractations sont facilitées par l’implantation récente en Europe d’établissements financiers comme Bank of China ou Export-Import Bank. Compte tenu de la formidable croissance de l’empire du Milieu, les Chinois ne devraient pas se contenter de Paris.
(...)
Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Jdd
A plus tard,