Maurice Allais analyse la crise financière

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Papibilou
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Re: Maurice Allais analyse la crise financière

Message non lu par Papibilou » 30 sept. 2011, 09:42:30

mps a écrit :Aux Docteurs de la Loi monétaire ;)

Si les Etats fabriquaient leur monnaie comme bon leur semble, pourquoi seraient-ils endettés ?
Et si c'étaient les banques qui le faisaient, pourquoi les Etats devraient-ils les recapitaliser ?

Avant de vous passionner pour des théories, ouvrez les yeux ...
Je veux bien essayer de répondre. Mais, qui, selon vous, actuellement, crée de la monnaie ?

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mps
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Re: Maurice Allais analyse la crise financière

Message non lu par mps » 30 sept. 2011, 13:01:37

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9at ... C3%A9taire

Un bon petit résumé.

Matériellement, c'est la Banque centrale qui a le monopole, et la nécessisté de contrîoler ses émissions.

A côté, il y a une certaine dilatation de cette masse monétaire par différents modèles modernes de billets à ordre lors de l'émission d'un prêt, et rétraction à son remboursement : c'est le coeur de l'économie qui bat ;)

Mais ces mécanismes sont eux aussi très contingentés.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

pierre30
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Re: Maurice Allais analyse la crise financière

Message non lu par pierre30 » 30 sept. 2011, 14:56:54

Papibilou a écrit :
pierre30 a écrit :Les taux à 0%, c'est ce que font les USA. On a vu le résultat. Et eux, ils ont la première économie mondiale et peuvent faire n'importe quoi avec le dollar. Ou du-moins ils le croyaient ...

Si on fonctionnait avec des taux d'intérêt à 0% comme sous De Gaulle, on aurait une inflation à 7%. Mais on ne peut que supposer ...

L'économie s'est mondialisée depuis l'époque de De Gaulle. Pour importer, il faudrait payer en dollar parce que notre devise ne vaudrait rien. Et des dollars, on n'en aurait pas beaucoup. De plus, le plein emploi était aussi lié à la reconstruction après la guerre et à la population jeune et dynamique (babyboom). Mais le niveau de vie était plus bas qu'à l'heure actuelle. Cessons de regarder derrière. Ces solutions ne sont plus possibles, à moins de revenir à un niveau de vie d'il y a 45 ans.

Je ne suis pas adepte du laissez faire en économie. Par contre, toutes les manips monétaires nous ont menés à la catastrophe. Et c'est logique : manipuler la monnaie, c'est finalement se cacher la réalité. Celle-ci finit par réapparaitre un jour ou l'autre.
Vous semblez oublier que l'augmentation de la masse monétaire est un fait. Simplement, ce sont les banques qui en sont les acteurs. Qu'il ne faille pas faire n'importe quoi avec la monnaie, nous en sommes d'accord. Mais laisser les banques libres de le faire c'est absurde.
La masse monétaire M3 en euros est de l'ordre de 10 000 milliards d'euros et l'euro vaut 1.35 dollars.
Si vous augmentez M3 de 15% par la BCE (au seul profit des pays endettés et qui ne peuvent arriver à se désendetter en raison des taux trop élevés), vous disposez de 1500 milliards supplémentaires. Mathématiquement l'euro tombe de 1.35 à environ 1.15 dollars. Et l'on retrouve presque la valeur qu'avait l'euro à sa création ! C'et ce que vous trouvez catastrophique ?
Je ne suis pas expert en politique monétaire, mais voilà comment je comprends le sujet des taux de change.

La masse monétaire augmente logiquement en même temps que le PIB + l'inflation :
Les banques privées créent de la monnaie à chaque fois qu'elles accordent un prêt et détruisent de la monnaie lors de son remboursement. Si la production augmente, les échanges nécessitent davantage de crédits, ce qui augmente la masse monétaire. Parallèlement, la BCE émet de la monnaie fiduciaire afin de couvrir les besoins (échanges ne donnant pas lieu à des crédits et épargne).

Pour ce qui est du taux de change avec le dollar, l'euro est certainement trop haut : le pouvoir d'achat des touristes européens qui vont aux USA est plus élevé que lorsqu'ils se trouvent en Europe.
Mais le niveau de l'Euro ne s'évalue pas seulement par rapport au dollar. Les autres devises sont à prendre en compte (dollar canadien, dollar australien, yen, etc). Le problème est que le dollar est très bas par rapport à l'ensemble.

Est-ce que une baisse de l'euro serait catastrophique ? Ce n'est pas la bonne question à poser : il vaut mieux se demander si ça serait bénéfique.
On en a déjà parlé sur l'autre fil :
Augmentation de la masse monétaire => Baisse de l'euro => hausse de l'inflation et baisse des couts à l'exportation. Mais également frein à la sonso dans la zone euro. Il n'est donc pas certain que ça favorise le PIB de la zone euro.

Les pays qui recourrent à une dévaluation pour doper leurs exportations sont des pays dont l'économie est en panne. La hausse de l'inflation a donc peu de conséquences sur la consommation interne puisque celle-ci est déjà très basse. Ils parient donc sur les exportations. Or ce n'est pas le cas de la zone euro qui se porte pas trop mal et dans laquelle une hausse de l'inflation pourrait être un frein à la consommation et entrainer une stagnation voire une baisse du PIB.

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Re: Maurice Allais analyse la crise financière

Message non lu par mps » 30 sept. 2011, 15:59:57

Oui, tu sens assez bien.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Papibilou
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Re: Maurice Allais analyse la crise financière

Message non lu par Papibilou » 30 sept. 2011, 18:54:48

pierre30 a écrit :
La masse monétaire augmente logiquement en même temps que le PIB + l'inflation :
Les banques privées créent de la monnaie à chaque fois qu'elles accordent un prêt et détruisent de la monnaie lors de son remboursement. Si la production augmente, les échanges nécessitent davantage de crédits, ce qui augmente la masse monétaire. Parallèlement, la BCE émet de la monnaie fiduciaire afin de couvrir les besoins (échanges ne donnant pas lieu à des crédits et épargne).

Augmentation de la masse monétaire => Baisse de l'euro => hausse de l'inflation et baisse des couts à l'exportation. Mais également frein à la sonso dans la zone euro. Il n'est donc pas certain que ça favorise le PIB de la zone euro.

Les pays qui recourrent à une dévaluation pour doper leurs exportations sont des pays dont l'économie est en panne. La hausse de l'inflation a donc peu de conséquences sur la consommation interne puisque celle-ci est déjà très basse. Ils parient donc sur les exportations. Or ce n'est pas le cas de la zone euro qui se porte pas trop mal et dans laquelle une hausse de l'inflation pourrait être un frein à la consommation et entrainer une stagnation voire une baisse du PIB.
A mon avis, votre analyse est bonne quant à la création de la monnaie. Nous sommes dons a priori d'accord pour dire que ce sont las banques qui créent la monnaie. Et pas seulement pour les entreprises (l'économie réelle) ou les particuliers, mais aussi pour les états (les états ET les entreprises empruntent sur le marché des obligations).
En revanche, vous craignez un frein à la conso. Pourquoi ? Parce que nous aurons plus de mal à acheter à l'étranger ? Ce n'est qu'en partie exact, car une bonne partie de nos échanges se font dans la zone euro.
Vous ajoutez justement : "Les pays qui recourrent à une dévaluation pour doper leurs exportations sont des pays dont l'économie est en panne." Nous sommes bien d'accord.
L'économie est en panne dans les grands pays européens, sauf en Allemagne. Quand vous dites que la zone euro se porte pas trop mal, incluez vous dedans l'Irlande, l'Espagne, l'Italie, la Grèce etc ... La France, en tous cas, ne se porte pas trop bien et le déficit de notre balance commerciale en atteste (un record absolu cette année).
Enfin, le PIB c'est la "production" intérieure brute. La consommation, c'est autre chose. Bien sûr elle tire en partie la production, encore heureux ! Mais les achats de produits étrangers pèsent sur notre balance commerciale et n'améliorent en rien notre production. En revanche, tout ce qui permettra à nos produits d'être plus compétitifs sera le bienvenu, y compris la baisse de l'euro.

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mps
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Re: Maurice Allais analyse la crise financière

Message non lu par mps » 01 oct. 2011, 08:33:24

Tu oublies que si notre conso vient en grande partie de l'UE, les exportations françaises sont également à 80 % en direction de l'UE.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Papibilou
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Re: Maurice Allais analyse la crise financière

Message non lu par Papibilou » 01 oct. 2011, 12:33:48

214 Milliards vers l'UE sur 340 d'exporté. Soit 125 hors UE en gros.

pierre30
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Re: Maurice Allais analyse la crise financière

Message non lu par pierre30 » 04 oct. 2011, 12:57:55

Papibilou a écrit :
pierre30 a écrit :
La masse monétaire augmente logiquement en même temps que le PIB + l'inflation :
Les banques privées créent de la monnaie à chaque fois qu'elles accordent un prêt et détruisent de la monnaie lors de son remboursement. Si la production augmente, les échanges nécessitent davantage de crédits, ce qui augmente la masse monétaire. Parallèlement, la BCE émet de la monnaie fiduciaire afin de couvrir les besoins (échanges ne donnant pas lieu à des crédits et épargne).

Augmentation de la masse monétaire => Baisse de l'euro => hausse de l'inflation et baisse des couts à l'exportation. Mais également frein à la sonso dans la zone euro. Il n'est donc pas certain que ça favorise le PIB de la zone euro.

Les pays qui recourrent à une dévaluation pour doper leurs exportations sont des pays dont l'économie est en panne. La hausse de l'inflation a donc peu de conséquences sur la consommation interne puisque celle-ci est déjà très basse. Ils parient donc sur les exportations. Or ce n'est pas le cas de la zone euro qui se porte pas trop mal et dans laquelle une hausse de l'inflation pourrait être un frein à la consommation et entrainer une stagnation voire une baisse du PIB.
A mon avis, votre analyse est bonne quant à la création de la monnaie. Nous sommes dons a priori d'accord pour dire que ce sont las banques qui créent la monnaie. Et pas seulement pour les entreprises (l'économie réelle) ou les particuliers, mais aussi pour les états (les états ET les entreprises empruntent sur le marché des obligations).
En revanche, vous craignez un frein à la conso. Pourquoi ? Parce que nous aurons plus de mal à acheter à l'étranger ? Ce n'est qu'en partie exact, car une bonne partie de nos échanges se font dans la zone euro.
Vous ajoutez justement : "Les pays qui recourrent à une dévaluation pour doper leurs exportations sont des pays dont l'économie est en panne." Nous sommes bien d'accord.
L'économie est en panne dans les grands pays européens, sauf en Allemagne. Quand vous dites que la zone euro se porte pas trop mal, incluez vous dedans l'Irlande, l'Espagne, l'Italie, la Grèce etc ... La France, en tous cas, ne se porte pas trop bien et le déficit de notre balance commerciale en atteste (un record absolu cette année).
Enfin, le PIB c'est la "production" intérieure brute. La consommation, c'est autre chose. Bien sûr elle tire en partie la production, encore heureux ! Mais les achats de produits étrangers pèsent sur notre balance commerciale et n'améliorent en rien notre production. En revanche, tout ce qui permettra à nos produits d'être plus compétitifs sera le bienvenu, y compris la baisse de l'euro.

Voici un article qui résume bien la situation de l'l'UE et de la zone euro :
La zone euro a enregistré un excédent commercial de 900 millions d'euros en juin, après un excédent de 200 millions en mai, selon des données publiées mardi par l'office européen des statistiques Eurostat.

En juin, par rapport à mai, les exportations ont diminué de 4,7% et les importations de 4,1%, en données corrigées des variations saisonnières.

L'ensemble de l'Union européenne a enregistré un déficit commercial de 12,2 milliards d'euros en juin, à peine moins élevé qu'en mai (déficit de 12,3 milliards d'euros).

Sur les cinq premiers mois l'année, le déficit de l'UE s'est creusé dans le domaine de l'énergie (-154,7 milliards d'euros en janvier-mai 2011 contre -119,3 milliards en janvier-mai 2010), tandis que l'excédent pour les produits manufacturés s'est notablement accru (+91,3 milliards contre +62,6 milliards).

Les échanges de l'UE avec tous ses principaux partenaires ont augmenté sur la période janvier-mai par rapport à la même période de 2010, à l'exception des importations en provenance de Corée du Sud (-1%).

En ce qui concerne le commerce total des Etats de l'UE, l'Allemagne (+65,9 milliards d'euros en janvier-mai 2011) a affiché le plus fort excédent, suivie des Pays-Bas (+20,2 milliards) et de l'Irlande (+16,9 milliards). Le Royaume-Uni (-46,7 milliards) a accusé le plus fort déficit, suivi de la France (-38,5 milliards), de l'Italie (-20,3 milliards), de l'Espagne (-20,1 milliards), de la Grèce (-8,2 milliards) et du Portugal (-7,6 milliards).

http://www.ladepeche.fr/article/2011/08 ... -juin.html

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