Qu'en pensez vous ?Une réunion secrète s’est tenue il y a deux semaines à Bercy. Un plan de sauvetage des établissements français a été envisagé avant d’y renoncer. Il pourrait bientôt ressortir.
Bien qu’il s’en défende, le gouvernement français est inquiet pour ses banques. Les marchés ont encore été très chahutés cette semaine alors que les craintes d’une faillite de la Grèce s’accentuaient : les cours de Bourse des valeurs bancaires ont perdu 10%. (...)
Le gouvernement répète sans cesse qu’une défaillance de la Grèce peut être absorbée par les banques françaises. Derrière cette sérénité de façade, l’Élysée se tient prêt à dégainer un plan de sauvetage comme il l’avait fait à l’automne 2008, après la faillite de Lehman Brothers.
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Le dimanche 11 septembre s’est tenue, à la direction du Trésor, à Bercy, dans le plus grand secret, une réunion de crise entre son directeur, Ramon Fernandez, et les dirigeants de BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, Banque populaire-Caisse d’épargne et le Crédit mutuel.
L’État a proposé de soutenir les banques françaises de la même manière qu’en 2008. Le schéma consistait à injecter cette fois entre 10 et 15 milliards d’euros d’argent public pour renforcer leurs fonds propres. Plusieurs schémas d’intervention étaient à l’étude, des simples prêts jusqu’à l’émission d’actions de préférence assorties de warrants. Ce mécanisme permettrait à l’État de réaliser une plus-value lors de la revente des titres en cas de hausse du cours de Bourse. Une sorte de "nationalisation soft" concoctée en priorité pour la Société générale. (...)
Une aide publique aurait accrédité la thèse de la faiblesse
Son PDG, Frédéric Oudéa, avait accepté cette solution à condition que toutes les banques françaises soient concernées, pour éviter d’être stigmatisé. "Il a eu cette réaction car il est président de la Fédération bancaire française et parlait au nom de tous. La Société générale n’a pas besoin d’aides", nuance un proche de la banque.
(...) Contactées par le JDD, les banques n’ont fait aucun commentaire
Le lendemain matin, lundi 12 septembre, tout le monde faisait front, du ministre de l’Économie, François Baroin, au gouverneur de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet. La Société générale annonçait un plan de restructuration pour répondre aux inquiétudes des marchés. Rien n’y a fait, le jour même, les banques chutaient de 10% en Bourse. Le mercredi, l’agence de notation Moody’s a dégradé la Société générale et Crédit agricole mais a épargné de peu BNP Paribas. (...)
Au sommet de l’État, on dément l’existence d’un plan B. Mais l’idée d’une participation à un plan européen, en cas de choc, fait son chemin. Peut-être via un Fond européen de stabilité financière renforcé. Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Jdd.fr
A plus tard,