http://www.gaullistelibre.com/2011/10/l ... .html#moreLes victoires du protectionnisme en Amérique du Sud
8.3% : c’est la croissance du PIB Argentin prévue en 2011, une performance à peine inférieure à celle de la Chine. Un pays très intéressant puisqu’outre le fait d’avoir cassé son lien avec le dollar en 2002, il mène une politique ouvertement protectionniste, comme son voisin Brésilien.
L’Argentine renforce son arsenal protectionniste
C’est The Economist du 24 septembre qui revient sur les nouvelles mesures prises à Buenos Aires et Brasilia. L’hebdomadaire britannique détaille comment l’Argentine, qui en avait marre d’importer 96% de ses téléphones mobiles, a réussi à imposer à RiM d’assembler des Blackberry en Argentine, même si le coût du travail y est 15 fois supérieur à celui de l’Asie, par la mise en place de quotas qui limitaient les importations. L’objectif est de réduire les importations à 20% du marché.
(...)
Le Brésil, encore et toujours protectionniste
Le Brésil n’est pas en reste. L’augmentation de la part des véhicules importés sur le marché automobile, de 16 à 23% depuis 2009, a provoqué l’instauration d’une taxe de 30% pour tous les véhicules fabriqués en dehors du Mercosur. Les nouvelles taxes mises en place par le gouvernement font également en sorte que les tablettes produites au Brésil sont un tiers moins cher que celles fabriquées à l’étranger. Foxconn va donc ouvrir une usine au Brésil pour produire des iPads.
Le Brésil refuse également que l’exploitation de ses ressources pétrolières se fasse principalement au profit d’entreprises étrangères, qui ne peuvent que prétendre au titre de partenaire minoritaire de l’entreprise nationale Petrobras. Comme en Argentine, le Brésil a introduit des limitations drastiques à l’achat de terres agricoles, suite aux achats massifs de Pékin. Cette décision aurait provoqué l’annulation de pas moins de 15 milliards de dollars d’investissement dans le domaine.
L’Europe, victime de moins en moins consentante de l’anarchie commerciale
Ce qui est intéressant avec ces deux exemples, c’est qu’il s’agit de deux pays dont l’économie va bien. Certes, l’inflation est trop élevée en Argentine, mais le taux de chômage, qui avait dépassé 20% en 2002 est retombé à 7.3%. Bref, le protectionnisme, bien utilisé, peut permettre la croissance. Mieux, au contraire, il semble plutôt un pré requis pour la croissance.
(...)
Keynes avait bien raison : un développement économique harmonieux suppose un équilibre des échanges commerciaux, comme il avait essayé de le faire reconnaître dans la charte de la Havane. Malheureusement, les imbéciles qui nous gouvernent ont fait du libre-échange une religion qui ne peut pas être remise en cause, à droite par adhésion au libéralisme, à gauche, par un internationalisme qui rejette toute notion de frontières, comme un principe quasiment sataniste.
Bref, merci à l’Amérique Latine et à l’Asie de montrer qu’au contraire, la croissance économique se conjugue avec le protectionnisme. Reste à se battre contre les préjugés qui dominent qui se fracassent contre le mur de la réalité. Heureusement, nous gagnons des points dans l’opinion.
Contrairement à ce que veulent faire croire les zélotes du mondialisme, c'est le protectionnisme qui est un gage de prospérité économique. L'Europe ferait bien de s'inspirer de l'exemple sud américain.