Qu'en pensez vous ?Le Monde.fr a écrit : Le choc de 2008 avait sonné le glas des "trente glorieuses" de la mondialisation. La menace de déflation a été maîtrisée grâce aux théories et aux enseignements des crises du XXe siècle.
Irving Fisher avait montré la nécessité de sauver les banques, John Maynard Keynes l'efficacité du soutien de la demande par la dépense publique. La désintégration du commerce international, elle, avait montré l'impérieuse obligation d'enrayer le protectionnisme. Ainsi a été conjuré le risque d'un nouveau 1929.
Tout autre est la situation de 2011, exemplaire des défis du XXIe siècle. Face au risque de récession et de désintégration de la zone euro, la politique économique semble impuissante. Les Etats développés, du fait du surendettement, sont le problème et non plus la solution.
Les politiques de relance se révèlent inefficaces du fait de la dette qui ligote la politique budgétaire, des taux zéro et de la dilatation du bilan des banques centrales qui neutralisent la politique monétaire.
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Les Etats en concurrence voient leur statut banalisé. La rigidité des salaires à la baisse s'avère très relative. Les aides à la consommation aggravent les déséquilibres des modèles de croissance à crédit, tandis que la dépense publique connaît des rendements décroissants. Le keynésianisme mondial aboutit à une extrême aversion pour le risque, à une défiance généralisée, à une prime aux actifs improductifs comme l'or. Si Joseph Stiglitz se félicitait en 2001 du fait que "nous sommes maintenant tous keynésiens", il faut admettre dix ans après que Keynes nous a tués.
Les théories néoclassiques ne sont pas moins bousculées. Après le mythe de l'autorégulation des marchés, les postulats d'un revenu permanent ou d'un taux de chômage naturel paraissent intenables. L'hypothèse d'anticipations rationnelles relève de la fiction compte tenu d'une incertitude radicale et de la contagion de la peur.
Les stratégies de dérégulation et de baisse des impôts, loin de favoriser l'offre productive, ont encouragé la désindustrialisation et l'économie de bulles. Enfin la guerre des monnaies et le protectionnisme financier minent le libre-échange.
Comment refonder la politique économique à l'âge de la mondialisation ?
ABSENCE DE RÈGLES COMMUNES
Tout d'abord en prenant en compte les principes valides en économie ouverte : le rôle des "esprits animaux", c'est-à-dire des passions qui sont au coeur des bulles spéculatives comme du mouvement de création mû par les entrepreneurs ; la reconnaissance de l'inflation comme un phénomène monétaire qui résulte d'une hausse de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production. Ou encore les conditions de soutenabilité d'une union monétaire : réassurance politique, solidarité financière, convergence budgétaire et fiscale, mobilité des facteurs de production.
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D'où la nécessité de prendre en compte les interdépendances et la complexité de l'économie ouverte : la liaison entre les Etats et le système financier, ou l'inflation différée liée à la dette. D'où la gestion active des risques par la résilience des individus, des entreprises et des nations. D'où l'urgence de rétablir l'horizon de long terme pour convertir les modèles de croissance à crédit et réduire les déséquilibres structurels.
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