L'économie sociale et solidaire se porte bien

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politicien
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L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par politicien » 31 oct. 2011, 17:10:16

Bonjour,
Crise ou pas, alors que toute l'Europe se mobilise pour la survie de la zone euro, l'économie sociale et solidaire (ESS) - associations, coopératives, mutuelles et fondations - se porte bien. Dans l'Union européenne, elle emploie plus de 11 millions de salariés, soit 6 % de l'emploi total, selon la Commission européenne.

En France, tandis que les chiffres du chômage sont à nouveau en hausse, l'économie sociale continue de recruter.

Caractérisée par des objectifs non lucratifs, un mode de gouvernance participatif ou la finalité sociale de ses activités, elle affiche une progression annuelle de 1,3% en termes d'emplois et de 2,8% en masse salariale en 2010. Le secteur représente 12,5 % de l'emploi salarié privé en 2010, contre 12,2% un an plus tôt, et quelque 10% du produit intérieur brut (PIB). Depuis 2008, ce n'est que début 2011 que l'emploi du monde associatif a marqué un premier tassement.

(...)

"Je vois l'économie comme un sujet en constante accommodation au changement social, politique et institutionnel, et certainement pas comme une quête ou une expression d'une vérité inchangée", disait l'économiste John Kenneth Galbraith.

C'est dans cet esprit que les acteurs de l'économie sociale adresseront aux futurs candidats à l'élection présidentielle 2012, le 7 novembre, une douzaine de propositions concrètes pour adapter l'économie aux changements sociaux.

Mais si, au nom de la défense de l'intérêt général, pour réduire les déficits publics et répondre aux aspirations de la société civile, le futur gouvernement prenait la balle au bond et demandait à l'ESS de prendre en charge une part plus grande de l'économie, cette dernière serait-elle prête à le faire ?

"L'ESS a toujours clairement dit qu'elle ne contribuerait pas volontairement à la réduction du rôle de l'Etat, elle ne veut pas concurrencer l'Etat. Mais elle est son partenaire naturel et, à ce titre, elle est déjà très présente dans la protection sociale, à travers les mutuelles de santé et les retraites complémentaires", répond Thierry Jeantet, président de l'association des Rencontres du Mont-Blanc, une sorte de Davos de l'économie sociale. L'action sociale (38,5 % de son activité contre 36,8 % en 2008) et l'éducation (15,1 % contre 15,8 %) sont ses deux premiers domaines d'activité.

(...)

UN EMPLOI PRIVÉ SUR HUIT EN FRANCE
Avec un emploi privé sur huit en France, essentiellement dans le milieu associatif, l'ESS est devenue "un vivier d'emplois tant en termes quantitatifs que qualitatifs, explique Guillaume Légaut, délégué général du Ceges. Une étude récente (LEST-CNRS) montre que la satisfaction globale au travail apparaît plus importante au sein de l'économie sociale et solidaire qu'au sein des entreprises privées classiques, bien que les salaires soient relativement inférieurs à la moyenne tous secteurs confondus, à l'exception du secteur financier et de l'assurance".

(...)

Pourtant, depuis quelques années, le secteur semblait enfermé sous un plafond de verre placé à 10 % du produit intérieur brut, cantonné à l'économie de "réparation" (insertion, assistanat, etc.). Le secteur était reconnu capable d'agir contre la pauvreté, mais à la marge.

Les cadres ne voyaient pas arriver de successeurs. "D'ici à 2015, ce sont 11,6 % des salariés de l'économie sociale et solidaire qui partiront à la retraite (55 ans et plus)", indique l'édition 2011 de l'Atlas de l'ESS en France et en région.

(...)

CLIVAGES ET CONVERGENCES
C'est l'accroissement des inégalités, le contexte de mondialisation, qui ont mis l'économie sociale face au défi de changer d'échelle. Les clivages persistent, mais les tentatives de convergence se multiplient. "Tandis que par le passé, à la demande faite par les pouvoirs publics aux acteurs de l'économie sociale d'avancer des propositions pour l'aider à se développer, une panoplie de 50 à 70 mesures avait été envisagée... beaucoup trop pour avoir une chance d'être concrétisées", explique M. Légaut.

Les grandes familles de l'économie sociale en produisent aujourd'hui une douzaine, articulées autour d'axes communs bien identifiés : le renforcement de la démocratie dans l'économie et un autre partage de la richesse produite. Ce pourrait être : limiter les écarts de rémunération ou associer les employeurs de l'ESS à l'élaboration des politiques publiques, par exemple.

La Commission européenne vient, de son côté, de franchir "une étape forte", déclare Tarik Ghezali, délégué général du Mouvement des entrepreneurs sociaux, en publiant mardi 25 octobre une "Initiative pour l'entrepreneuriat social", plan d'action à court terme pour accompagner le développement de l'économie et de l'innovation sociale.

Ce plan en onze points devrait permettre d'élaborer des instruments financiers plus puissants. "Cet engagement de la Commission européenne de pousser "l'économie sociale de marché" est une orientation très importante, réagit Maria Nowak, fondatrice de l'organisme de microcrédit ADIE.
(...)

TROIS SCÉNARIOS
Cette initiative est surtout la base d'un des trois scénarios esquissés par le sociologue Jean-Louis Laville, dans une perspective de désengagement de l'Etat au profit de l'ESS : "Soit les associations sont moins au service d'un Etat social modernisé que de la moralisation du capitalisme : il s'agit alors de transformer le milieu associatif en social business. Plus d'argent public mais un rapprochement avec les grandes entreprises privées, où les associations deviennent plus efficientes, tandis que les entreprises conduisent des politiques de responsabilité sociale et environnementale (RSE)".

C'est cette option que trace la Commission. Les deux autres scénarios en concurrence mettraient "soit les associations au service des objectifs fixés par la tutelle publique, dans le rôle de prestataire technique ; soit une socioéconomie plurielle : on sort de la manière dont on a pensé le dualisme marché-Etat par la nécessité d'un troisième pôle qui peut avoir un apport spécifique émanant de la société civile".

(...)
Anne Rodier et Adrien de Tricornot

Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Monde.fr
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mps
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Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par mps » 31 oct. 2011, 18:22:06

On parle d'emplois dans des secteurs non-lucratifs.
Autrement dit, ce sont tous des emplois subsidiés.
Sympa, mais valeur économique zéro.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

sc

Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par sc » 31 oct. 2011, 18:48:48

la valeur économique financière érigée comme seul dogme valable : c'est le fruit d'une réflexion zéro.

lancelot
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Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par lancelot » 31 oct. 2011, 19:18:33

mps a écrit :On parle d'emplois dans des secteurs non-lucratifs.
Autrement dit, ce sont tous des emplois subsidiés.
Sympa, mais valeur économique zéro.
Je travaille dans le secteur non lucratif et mon syndicat professionnel (de salariés) ne touche aucune subvention. La raison en est très simple : nous n'en demandons aucune .... pour garder notre liberté.

Cette structure héberge 3 salariés, nous payons les charges plein pot, comme tout le monde, ainsi que la TVA que nous ne récupérons pas. Nous ne faisons cependant pas de bénéfices, dont pas d'impots. Cela étant ... rien qu'avec la TVA, nous payons autant d'impots qu'une sarl de 3 personnes qui ferait 30 000€ de bénéfices taxés à 30%.

Valeur économique > 0 bien évidemment.
Que des emplois subsidiés : Faux. (il suffit d'un contre exemple pour démolir une hypothèse)

Mps, tu es victime de tes préjugés.

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Bertolt_Brecht
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Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par Bertolt_Brecht » 31 oct. 2011, 19:55:19

Les mutuelles, des emplois subsidiés...

Mon Dieu, j'en ris encore :mdr:
"Le renoncement à une véritable intelligence est le prix à payer pour avoir des certitudes, et c'est toujours une dépense invisible à la banque de notre conscience." Martin Page

lancelot
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Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par lancelot » 31 oct. 2011, 20:06:20

Oui ... il y a quelque chose qui échappe à notre amie belge ....

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Bertolt_Brecht
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Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par Bertolt_Brecht » 31 oct. 2011, 20:11:05

Déjà peut-être le fait que si les mutuelles étaient subsidiées, on ne taperait pas dans leurs caisses pour financer intégralement la CMU par exemple...

Ou plus ponctuellement les lubies du gouvernement en matière de santé, comme les fameux 90 millions de vaccins contre la grippe H1N1...
"Le renoncement à une véritable intelligence est le prix à payer pour avoir des certitudes, et c'est toujours une dépense invisible à la banque de notre conscience." Martin Page

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mps
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Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par mps » 31 oct. 2011, 22:39:31

Je travaille dans le secteur non lucratif et mon syndicat professionnel (de salariés) ne touche aucune subvention. La raison en est très simple : nous n'en demandons aucune .... pour garder notre liberté.

Cette structure héberge 3 salariés, nous payons les charges plein pot, comme tout le monde, ainsi que la TVA que nous ne récupérons pas. Nous ne faisons cependant pas de bénéfices, dont pas d'impots. Cela étant ... rien qu'avec la TVA, nous payons autant d'impots qu'une sarl de 3 personnes qui ferait 30 000€ de bénéfices taxés à 30%.

Valeur économique > 0 bien évidemment.
Que des emplois subsidiés : Faux. (il suffit d'un contre exemple pour démolir une hypothèse)

Mps, tu es victime de tes préjugés.


Possible ! Mais avec quoi payez-vous vos salaires et vos frais de fonctionnement ?
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par lancelot » 31 oct. 2011, 23:23:09

Non, pas possible, mais vrai.

Cotisations + pourcentage sur les gains réalisés pour nos adhérents dans le cadre de l'article 2044 et suivants du code civil, qui régissent les conventions librement formées entre les parties.

Clairement, si nous ne gagnons pas nos procès, nous somme payés X% de 0 soit zéro.

Pourtant, nous existons ... et depuis 1987 .... preuve que cette forme d'économie solidaire, à savoir que nous ne vendons rien, pas même du vent, mais au contraire proposons une défense des droits existants des citoyens dans le domaine social, défense concrète, même si nous nous passons des services d'un avocat, fonctionne parfaitement et contribue à l'économie, car par essence, sa balance est positive pour l'état.

Cette activité est pérenne et nous n'avons pas à rougir de notre compétence.

Je t'invite a ce propos à regarder (si tu fais l'effort et en a l'occasion) le documentaire de Mme Keguiner, Jenny de son prénom, intitulé : " Aux prud'hommes" , sorti en 2005 et qui passe régulièrement sur les chaines TNT tout en ayant été commandé et produit par France 5.

Tu y verras des avocats, des juges et des pauvres hères comme nous dans leur réalité. tu découvriras a cette occasion qu'une bonne place (30% du temps du reportage) nous est consacré et qu'au vu des résultats, notre expertise juridique, dans ce domaine qu'est le droit social est patente et efficiente , même si bien sur nous ne prétendons donner de leçon à quiconque. Nous faisons juste notre travail.

Il n'y a pas que l'argent et les profits maximums dans la vie. L'économie est un tout. Sa composante mutualiste, ou solidaire, est un élément incontournable.

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Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par pierre30 » 01 nov. 2011, 06:56:49

Je connais un peu le milieu associatif mais je suis loin d'être expert du domaine.

Ce que dit Lancelot me semble très juste. Une entreprise qui fait des bénéfices paye ses actionnaires. Pas d'actionnaire (ou assimilé), pas de bénéfices à faire. Les exédents d'une structure 1901 sont donc utilisés pour investir, faire de la trésorerie, ou sont reversés aux adhérents sous la forme de services gratuits.

Les assos peuvent se financer auprès des banques par l'emprunt.

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Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par mps » 01 nov. 2011, 08:07:27

En résumé, Lancelot, vous êtres soit une association de salariés, soit des indépendants qui vous rétribuez sur vos résultats.

Exactement comme les avocats américains ...

C'est très bien, mais n'a rien à voir avec l'économie sociale.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par lancelot » 01 nov. 2011, 08:32:17

Notre statut est à but non lucratif, ce qui nous place dans l'économie sociale.

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racaille
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Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par racaille » 01 nov. 2011, 22:48:16

"L'ESS a toujours clairement dit qu'elle ne contribuerait pas volontairement à la réduction du rôle de l'Etat, elle ne veut pas concurrencer l'Etat. Mais elle est son partenaire naturel et, à ce titre, elle est déjà très présente dans la protection sociale, à travers les mutuelles de santé et les retraites complémentaires", répond Thierry Jeantet, président de l'association des Rencontres du Mont-Blanc, une sorte de Davos de l'économie sociale. L'action sociale (38,5 % de son activité contre 36,8 % en 2008) et l'éducation (15,1 % contre 15,8 %) sont ses deux premiers domaines d'activité.
L'économie sociale ne veut pas concurrencer l'Etat mais techniquement pourrait-elle le faire ? Je n'y connais rien mais ça m'intéresse.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par mps » 02 nov. 2011, 07:56:58

Notre statut est à but non lucratif, ce qui nous place dans l'économie sociale.

C'est un artifice, bien entendu. Qui évite l'impôt des sociétés et un tas de règles imposées au secteur économique.

Les bénéfices sont affectés à des salaires ou à des "frais". Je connais ;)
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

sc

Re: L'économie sociale et solidaire se porte bien

Message non lu par sc » 02 nov. 2011, 14:08:26

c'est un peu comme l'agriculture biologique vs le conventionnel. L'un est en croissance avec une demande très forte, et l'autre périclite, s'obstine à grand frais, à tout pourrir derrière soi pour que, au final, les autres d'après n'aient rien...
C'est le monde d'après vs le monde d'avant...

le monde d'avant se bat coûte que coûte, avec obstination voire désespérance, à casser les argumentaires, à rabâcher ses sempiternelles vieilles recettes qui ne mèneront plus à rien... puisqu'il faut changer !

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