Les SCOP un choix pour accepter la mondialisation ?

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politicien
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Les SCOP un choix pour accepter la mondialisation ?

Message non lu par politicien » 31 oct. 2011, 17:24:11

Bonjour,
Nous sommes aujourd'hui confrontés à des défis majeurs : mutation sociale, crise financière des Etats, raréfaction des ressources naturelles.

Ces enjeux appellent des réponses innovantes tant au niveau international et des Etats qu'au niveau des entreprises. Dans cet esprit, le mouvement coopératif en général et les sociétés coopératives et participatives (SCOP) en particulier apportent des réponses concrètes.

(...)

Cette démocratie repose pour l'essentiel sur deux principes coopératifs qui sont, d'une part, un capital détenu majoritairement par les salariés et, d'autre part, une règle de vote fondée sur "un associé = une voix" quel que soit le montant du capital détenu.

Ce mode d'organisation exige une formation complète des salariés associés, de sorte qu'ils perçoivent la problématique de l'entreprise dans son ensemble.
(...)

VISION À LONG TERME
D'autre part, la gestion équitable des excédents engendrés par l'entreprise coopérative présente de multiples avantages, tant sur le plan de la gouvernance que sur les plans économique et financier. En effet, l'entreprise et les salariés reçoivent respectivement au minimum 16 % et 25 % du résultat.

En moyenne, les SCOP mettent 40 % de leurs résultats en réserve (et ne se cantonnent pas aux 16 % réglementaires). Cela permet un renforcement des fonds propres dans les périodes bénéficiaires, et ces entreprises passent donc plus confortablement les périodes de crise.

Cette vision à long terme de l'économie des entreprises, mise en exergue dans la démarche RSE, est un acquis dans les entreprises coopératives et renforce la personne morale. Cette vision s'oppose à la vision patrimoniale ou financière d'autres modèles d'entreprises, qui privilégient le rendement des capitaux investis ou la constitution de patrimoine, au détriment de la pérennité de l'entreprise et de ses salariés.

La crise du capitalisme, c'est d'abord une crise de confiance.
(...)

Les écarts de salaires entre le salarié le moins qualifié et les dirigeants y sont rarement supérieurs à 10. Les dirigeants qui échouent ne partent pas avec un parachute doré, ils ne sont tout simplement pas réélus.

Enfin, les SCOP sont un atout au service de la souveraineté économique. On peut accepter la mondialisation sans en être dupe. L'ouverture des frontières, synonyme d'accès au progrès pour les pays émergents et de débouchés pour le commerce extérieur de pays comme la France, n'empêche pas de défendre un certain patriotisme économique qui veut que chacun se batte pour préserver notre tissu de PME-PMI, plutôt que de voir s'aggraver la désertification de nos territoires et le départ de certains centres de décision.

(...)

Les SCOP qui se développent à l'international sont amenées à investir et à développer des emplois à l'étranger pour être au plus près de leurs marchés, mais en préservant bien les emplois locaux.

Pour développer ce modèle d'entreprise en France, il serait utile que les pouvoirs publics, Etat en tête, se l'approprient plus largement, en particulier dans le cadre d'une politique publique de l'entrepreneuriat social et responsable.
Pascal Trideau, directeur général de la Confédération générale des SCOP

Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Monde.fr
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mps
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Re: Les SCOP un choix pour accepter la mondialisation ?

Message non lu par mps » 31 oct. 2011, 18:19:46

Je connais bien ces coopératives, pour en avoir cornaquées quelques unes. ;)

De petites bêtes sympathiques, mais très fragiles, du moins quand il s'agit, comme c'est souvent, l'entreprises reprises par leur personnel.

Puis vient le premier gros problème, la Direction (un métier qui ne s'improvise pas). On essaie les "directions tournantes" à un, deux ou trois, c'est la catastrophe. On croit trouver l'homme de chiffre en désignant le comptable, c'est pire.
Finalement, appel aux chasseurs de têtes, on engage un patron". Si le choix est bien fait, c'est mieux ...

Mais le problème de la sous-capitalisation se pose alors : le personnel consacre en principe une partie de son salaire et des primes de licenciement à capitaliser l'affaire. Dur pour eux, insuffisant pour faire tourner la boite (stocks, amortissement du matériel, frais fixes et variables ...) Rapidement, les plus performants quittent, et se font débaucher ailleurs.

Reste à se tourner vers les banques ou les invests publics ou privés. Et là, tout dépend du carnet de commande, lequel est généralement peu rempli. Etc.

Quelques coopératives tiennent bien le coup et la durée. Mais trop souvent, les coopérateurs y perdent leurs indemnités, leurs rêves, et encaissent un second échec, encore plus cuisant que le premier.

A ne tenter qu'avec un solide accompagnement, incluant un marketing bien étudié.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

lancelot
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Re: Les SCOP un choix pour accepter la mondialisation ?

Message non lu par lancelot » 31 oct. 2011, 19:49:38

Le statut est intéressant. l'implication volontaire des salariés est aussi une piste très très intéressante. l'obligation de "bien travailler" qui en découle est aussi quelque chose de très pragmatique, et donc de forcément plus réactif et efficace que le statu quo d'une opposition direction Vs Salariés.

Contrairement à ce qu'affirme Mps, le métier de direction s'apprend vite, pour peu que chacun y trouve son intérêt.

La co-responsabilité ne peut être que salutaire.

Je suis plus réservé (sans être opposé, évidemment) face aux points suivants :

- le respect des CCN et du code du travail n'est pas simple. dans le cas d'une SCOP, on n'a pas forcément envie de se tromper dans un recrutement. Les procédures judiciaires coutent cher et c'est un luxe que les SCOP, à la trésorerie souvent tendue dans leur phase critique, ne peuvent se permettre.

- Le développement de ces entreprises est lié dans la plupart des cas actuels à l'accroissement de leur production car elles sont très souvent issues d'une reprise d'activité artisanale ou industrielle et rarement purement tertiaire. Elles sont ainsi soumises à un besoin de recrutement qui vient compliquer le jeu du partage des richesses gagnées et des risques que chacun doit prendre lors de la signature de son contrat. Cela risque de les confiner dans des tailles critiques, à savoir : PME industrielle à bonne valeur ajoutée qui emploie entre 30 et 100 personnes. Ce sont les cibles des prédateurs.

- Leur statut les expose également à la réticence des banquiers face à leurs besoins d'investissement. (pour la tréso, ils sont déjà Out ...). Ceux ci préfèrent de loin un patron, seul interlocuteur, et seul à même d'apporter une caution sur ses biens propres.

Donc, en conclusion rapide ... et pour une première réponse, je dirais que c'est un statut très intéressant qui mixe l'emploi, l'économie, et les relations humaines dans un patchwork dont peut sortir les meilleures idées du monde.

C'est aussi sa faiblesse.

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