Et si la Grèce quittait l'euro ..

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El Fredo
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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par El Fredo » 03 nov. 2011, 10:49:19

mps a écrit :Fife, la saga argentine a un petit défaut. Tu oublies de parler des années d'austérité (et c'est peu dire) par où est passée l'Argentine.
Oui, antérieures à la politique Kirchner de défaut/dévaluation/relance. La politique d'austérité qui a échoué en Argentine est la même qu'on voudrait appliquer à la Grèce.
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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par politicien » 03 nov. 2011, 10:55:00

La zone euro «peut se passer» de la Grèce, selon Jean Leonetti. Le ministre français des Affaires européennes, pense que la zone euro peut «se passer» de la Grèce, tout comme elle peut «surmonter» la difficulté que représente pour elle ce pays actuellement au bord de la faillite. «L'euro et l'Europe peuvent survivre» à une sortie de la Grèce, en raison de son poids économique à savoir «2% du PIB de la zone euro et 4% de la dette de la zone euro», confie-t-il à RTL.
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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par mps » 03 nov. 2011, 15:27:06

Pour Kichner, ne nous y trompons pas. En envoyant bouler ses créanciers, il mis l'honneur de son pays très en-dessous de ses envies et ce vol qualifié a laissé des traces, non seulement imméidates, mais fait s'écrouler les bourses dès que se pointe un gauchiste allumé. Tous aux abris.

Quant à son "merveilleux succès social", il a tout juste réduit le chômage de 17 à 10 %, par une série d'artifices plutôt que d'emplois réels.

http://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9stor_Kirchner
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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par mps » 03 nov. 2011, 15:31:32

Revenons à la Grèce. Hier, Papandréou a trouvé une EU très ferme. Pas un cent tant que le problème ne sera pas réglé !


La Grèce a jusqu'à la fin de l'année pour
- balancer Papandréou,
- procéder à de nouvelles élections.
- composer un gouvernement, sans doute d'union nationale.
- et ratifier les accords de réduction de sa dette, contre mise au controle de ses tuteurs inflexibles.

Autrement, c'est la porte. Et entretemps, pas un cent ! Ni les fonctionnaires ni les retraités ne seront donc payés d'ici la fin de l'année, si tout va bien ...
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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par Vincendix » 03 nov. 2011, 16:23:18

Pas de souci pour la Grèce, si elle doit abandonner l'euro, elle ne reviendra pas au drachme mais adoptera la monnaie chinoise,. La Grèce est le cheval de Troie de la Chine en Europe, les dockers du port du Pirée sont déjà bridés.
Quand on pense que les Chinois ont sculpté la Vénus de Milo en crottes de panda...Bonjour la culture.
Comme un collier de joyaux rares dont le fil rompu laisse lentement tomber des gouttes de lumière, la vie égrène nos jours.Georges Clemenceau

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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par un artisan » 03 nov. 2011, 17:21:58

http://www.atlantico.fr/decryptage/scan ... 99502.html
Cela n'empeche nullement la grèce à balancer le fric par la fenêtre et bizarrement personne ne dit mot.
Démocratie :le pouvoir pour les poux de manger les lions Clémenceau

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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par mps » 03 nov. 2011, 17:57:12

Non, Artidan, cette vanne circule ... mais ce n'est qu'une vanne, officiellement démentie.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par un artisan » 03 nov. 2011, 18:08:50

Sources ?
Démocratie :le pouvoir pour les poux de manger les lions Clémenceau

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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par Narbonne » 03 nov. 2011, 20:04:13

J'ai l'impression que Papandreou est plus malin que ce qu'on pensait.
Il va mouiller la droite pour mettre en place l'austérité.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

pierre30
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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par pierre30 » 03 nov. 2011, 20:35:46

Un article intéressant ... et empli de sagesse ?
http://www.causeur.fr/une-autre-politiq ... elle,12799
======================
Sommes-nous en train de tuer la Grèce ? À l’évidence, ce pays est pris dans un cercle vicieux. D’un côté, les coupes claires du gouvernement dans les dépenses publiques ont un effet désastreux sur sa demande locale et les recettes fiscales. De l’autre, l’incapacité d’Athènes à dévaluer la monnaie pèse sur la demande extérieure : libellés en euro, les biens et services grecs sont jugés trop chers.

Certains prolongent cette analyse en estimant que la politique économique appliquée en Grèce ne marche pas, et qu’elle ne pourra jamais marcher. Ils mettent un autre modèle économique en avant : l’Argentine. Défaut de paiement, dévaluation et protectionnisme constitueraient la panacée dont il faudrait s’inspirer. Vues de près, les choses s’avèrent toutefois beaucoup plus compliquées et difficiles à transposer d’un pays à l’autre. N’oublions que pas que chaque dimanche ayant son lundi, le succès argentin a été très chèrement payé et sa facture n’est pas encore totalement réglée.
Mais rendons d’abord à César ce qui est à César : si la semaine dernière, les Argentins ont massivement réélu Christina Fernandez de Kirchner dès le premier tour de l’élection présidentielle, c’est qu’ils approuvent massivement sa politique économique, qui était auparavant celle de son défunt mari, Nestor1, élu en 2003. Sous la présidence des Kirchner, l’Argentine est revenue de loin. Il y presque dix ans, le pays a subi une Bérézina économique. Piégé par l’arrimage de sa devise sur le dollar américain, mesure extrême prise dans les années 1990 pour lutter contre l’inflation galopante, le gouvernement de Buenos Aires s’était retrouvé complètement démuni face à une conjoncture qui aurait pu lui être fatale : une dette importante, la crise économique de 2000-2001 et un dollar (et donc un peso) très fort.
La crise a connu son apogée le 30 novembre 2001, lorsque les Argentins se sont massivement rués dans les banques pour retirer leur argent. En 24 heures, c’est l’effondrement : mesures d’urgence, émeutes, dizaines des morts. Le président (socialiste) de l’époque, Fernando de la Rua, démissionne et fuit le palais présidentiel en hélicoptère.

Selon un proverbe argentin, ce pays est composé d’habitants qui veulent le ruiner mais qui n’y parviennent pas. En décembre 2001, ils y sont presque arrivés… Trois présidents se succèdent en moins de 15 jours avant que le péroniste Eduardo Duhalde ne prenne durablement les rênes du pouvoir et impose une nouvelle politique économique fondée sur deux piliers : une séparation entre le peso et le dollar et un défaut de paiement. Concrètement, le gouvernement a repris la main sur le taux de change et le taux d’intérêt, il a éliminé une partie importante de la dette et a retardé l’échéance de remboursement du reste de l’argent dû à ses créanciers.

Sans service de la dette, avec une planche à billets fonctionnant à plein régime et un taux de change rendant ses produits attractifs, le gouvernement argentin est parvenu à redresser la barre. Par la suite, sous les présidences Kirchner, l’Argentine a su créer une croissance forte (près de 8 % par an), faire baisser le chômage, diminuer la pauvreté et les inégalités. Résultat formidable, mais à quel prix !
La faillite de l’Argentine a coûté cher à ses créanciers qui, contrairement à une idée reçue, ne sont pas tous des quinquas blancs, bedonnants et fumeurs de gros cigares. Parmi les bailleurs de fonds lésés, on trouve des fonds de pension italiens (qui sont des épargnants) mais aussi, voire surtout, la classe moyenne argentine qui a vu ses économies s’évaporer. Car lorsque le gouvernement a séparé le peso du dollar, il a imposé un taux de change qui a dépouillé les épargnants de 40 % de leur capital. Les mois suivants, ils en perdaient encore plus.

Aujourd’hui, malgré les performances impressionnantes de l’économie argentine, les capitaux ne se bousculent pas aux portes de la banque centrale du pays. Ce n’est pas un hasard si l’une des obsessions des Kirchner est de démontrer (aux marchés, bien sûr) que l’Argentine est un pays sérieux. La présidente de l’Argentine sait bien que, tôt ou tard, il faudra renouer avec une politique économique plus classique et emprunter de l’argent sur les marchés pour financer des investissements lourds. En 2009, le Prix Nobel d’économie Paul Krugman l’avait clairement expliqué : « C’est une erreur de rester trop longtemps dans l’hétérodoxie et ne pas savoir mettre fin à celle-ci. Maintenant c’est le moment de cultiver une image de citoyen respectable, pour recommencer à être hétérodoxe quand on aura besoin de le faire ».

Dans le film 127 heures, Aron Ralston, un jeune alpiniste coincé dans un ravin étroit, s’ampute l’avant-bras à l’aide de son canif pour survivre. L’Argentine a accompli un exploit similaire qui, certes, force l’admiration, mais ne devrait pas nous pousser l’Europe à l’imiter.
En Grèce, les épargnants issus de la classe moyenne, ceux qui ont quelques milliers ou quelques dizaines de milliers d’euros d’économie à la banque, sont-ils prêts à predre la moitié ou le tiers de leur épargne en récupérant des « nouvelles drachmes » dévaluées à la place de leurs euros ? Et si on les y obligeait, une fois la crise terminée, franchiraient-ils de nouveau le seuil d’une banque ? En revanche, les méthodes classiques, qui ont soi-disant montré leurs limites en Grèce, semblent donner des résultats plus positifs en Irlande.

L’histoire de l’Irlande est bien connue : rattrapant un retard séculaire, le pays a fait un énorme bond en avant dans les années 1990 grâce à un taux de l’impôt sur les sociétés parmi les plus faibles du monde (12,5 %,). En quelques années, cela a engendré un boom des industries de pointe et développé les secteurs de la banque et de la finance. Les Irlandais se sont enrichis, certains sont même revenus des Etats-Unis où leurs ancêtres avaient autrefois trouvé refuge pour fuir la misère : le Tigre celtique était né. Or, en 2008, suite à la crise financière, le paradis irlandais commence à ressembler à l’enfer : effondrement du secteur bancaire insuffisamment règlementé, explosion de la bulle immobilière, ralentissement de l’activité économique et baisse des recettes fiscales. Obligé de sauver les banques, l’Etat transforme les déficits privés des banques en déficits publics et la dette publique quadruple pour atteindre 100 % du PIB.

Pour éviter un défaut de paiement, fatal à un pays qui souhaite s’imposer comme un centre financier planétaire, Dublin se tourne vers Bruxelles et le FMI, qui débloquent 85 milliards d’euros. En contrepartie, l’Irlande applique un plan d’austérité : 20 milliards d’euros de réductions budgétaires portant sur les dépenses et non sur les recettes. Le gouvernement irlandais a préféré opéré des coupes budgétaires plutôt que d’augmenter les impôts pour conserver son fameux « modèle ». Résultat : pas plus tard qu’au mois d’octobre, la commission chargée de suivre l’Irlande a émis un avis favorable quant à l’amélioration de sa situation. Dublin tient parole et les résultats sont, pour l’instant, au rendez-vous. Toujours fragile et exposée aux risques liés à l’affaiblissement de leurs principaux partenaires commerciaux, l’économie irlandaise démontre au moins une chose : l’inefficacité d’une politique en Grèce ne la disqualifie pas ailleurs.

En fait, le fond de l’affaire est là : en économie, les mêmes causes n’ont pas toujours les mêmes effets, un remède de cheval peut sauver un pays et en couler un autre. Pire, à l’intérieur d’un même pays, une excellente politique économique peut se révéler fatale dix ans plus tard ; tout simplement parce qu’il n’existe pas une seule recette miracle applicable en tout temps et en tout lieu. Chaque société, doit élaborer sa propre recette en fonction de son histoire, de ses institutions et de sa mentalité. Cela s’appelle « faire de la politique ».

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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par Golgoth » 03 nov. 2011, 22:20:07

Sur les classes moyennes épargnantes qui perdraient de leurs économies, combien sont aussi endettées sur des prêts immobiliers à taux fixe ? Parce que ce qu'on perd d'un coté, on peut le retrouver de l'autre. Mon humble avis c'est que c'est plutôt les classes supérieures qui ne vivent pas de leur salaire qui en ont bouffé. C'est d'ailleurs pour ça que nos dirigeants veulent limiter l'inflation à 2 % maxi.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par mps » 03 nov. 2011, 22:23:53

Artisan, ne sois pas si paresseux.

Ce lien, tu aurais pu le trouver tout seul icon_biggrin

Surtout que ta vieille vanne date de début octobre ...

http://www.atlantico.fr/decryptage/grec ... 01267.html
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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par mps » 03 nov. 2011, 22:27:53

? À l’évidence, ce pays est pris dans un cercle vicieux. D’un côté, les coupes claires du gouvernement dans les dépenses publiques ont un effet désastreux sur sa demande locale et les recettes fiscales

icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin Recettes fiscales ? C'est quoi ça, en Grèce ?

As-tu déjà essayé de payer un repas ou une fringue autrement qu'en cash ?
Ou de te faire livrer un meuble ou une machine avec facture ?

Quand un article commence aussi fort, pas utile de poursuivrre la lecture ...
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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par pierre30 » 04 nov. 2011, 08:21:19

Golgoth, je cite l'article :
La crise a connu son apogée le 30 novembre 2001, lorsque les Argentins se sont massivement rués dans les banques pour retirer leur argent. En 24 heures, c’est l’effondrement : mesures d’urgence, émeutes, dizaines des morts.

Tu crois que c'est les traders qui se sont fait tuer ? Quand l'auteur compare les argentins au gars qui s'est coupé un bras avec le canif, c'est tout à fait réaliste. C'était pas gagné d'avance et ils auraient pu très bien se retrouver à l'époque de la dictature militaire !

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Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..

Message non lu par politicien » 04 nov. 2011, 09:39:56

Bonjour,
Alors que se tient à Cannes un G20 crucial pour les économies européennes, les spéculations vont bon train sur l'avenir de la Grèce.
(...)

Si les économistes ne s'accordent pas sur la nécessité pour Athènes de sortir de la zone euro, plusieurs d'entre eux dressent prudemment un même scénario en deux actes : le chaos avant le retour à la compétitivité.

Mouvement de panique bancaire
. Le retour à la drachme – qui irait de pair avec l'annonce d'une dévaluation compétitive – entraînerait irrévocablement une fuite des dépôts. Chaque épargnant grec préférant retirer son argent en euros plutôt qu'en drachme dévaluée. Un tel mouvement de perte de confiance risque d'entraîner des faillites bancaires en série. "Une possible panique bancaire consécutive à l'annonce de la dévaluation obligerait le gouvernement à nationaliser les banques et donc à faire tourner la planche à billet pour les soutenir. Un tel scénario aurait donc un coût social fort. L'inflation entraînant une baisse du pouvoir d'achat des ménages", explique Jésus Castillo, économiste chez Natixis.

Faillites en série. Pour les particuliers comme pour les entreprises, les perdants seront ceux qui se sont endettés en euros. Les entreprises seront asphyxiées par leur crédit en euros et "de nombreux contrats seront brisés avec les partenaires européens", explique André Sapir, économiste à Bruegel, centre de recherche sur les politiques économiques en Europe. "Il y aura une redistribution violente entre débiteurs et financiers", ajoute l'économiste à l'OFCE Jean-Paul Fitoussi.
(...)

Méfiance des investisseurs. "Il faudra du temps avant que ceux-ci acceptent de prêter de l'argent à la Grèce", explique André Sapir. "Les fournisseurs seront aussi très réticents sauf à se faire payer cash par les entreprises grecques. Le Wall Street Journal racontait par exemple la semaine dernière que des grandes firmes pharmaceutiques hésitaient d'ores et déjà à fournir des médicaments aux hôpitaux grecs", souligne-t-il. "L'Italie et l'Espagne qui sont sortis du système monétaire européen au début des années 90 n'ont retrouvé de la croissance qu'au bout de deux ans [en septembre 1992, à la suite de spéculations entraînées par un référendum sur l'Europe au Danemark, la lire italienne et la peseta espagnole ont été dévaluées]. Quant à l'Argentine, elle a retrouvé de la croissance mais toujours pas la confiance des investisseurs", rappelle M. Castillo.

Appauvrissement de la population. Au-delà des efforts nécessaires pour retrouver de la compétitivité qui passe par la baisse des salaires, les Grecs connaîtront une forte diminution de leur pouvoir d'achat conjuguée à une forte hausse du taux de chômage.

(...)
Toutefois, note M. Sapir, "la Grèce ne retournera pas au troc comme cela a pu être dit, mais il n'est pas impossible que l'euro cohabite avec la drachme pour certaines transactions." Enfin, les mesures d'économies drastiques des finances publiques auront des effets immédiats sur le nombre de fonctionnaires et donc la qualité des services publics ainsi que sur la qualité de la protection sociale.

Instabilité sociale et politique. La précarité de masse provoquée par les mécanismes économiques expliqués ci-dessus pourrait entraîner de fortes tensions sociales et politiques. "Pendant cette période de chaos, qui pourrait durer au moins deux ans, les gouvernements successifs n'auront aucun levier et seront emportés par des besoins contradictoires qu'ils ne pourront pas satisfaire, note M. Fitoussi. Il faut se rappeler que l'Argentine a connu après 2001 des périodes quasi insurectionnelles."
(...)

La reconstruction ? La Grèce souffre d'un problème de compétitivité du fait de l'écart d'inflation accumulé depuis son entrée dans l'euro. Déprécier sa monnaie comme elle pourrait le faire en sortant de l'euro lui permettrait à moyen terme de renouer avec cette compétitivité. Mais il faudra pour cela que le pays mène rapidement des réformes difficiles, synonymes de rigueur, qu'il n'a pas su mettre en place jusque-là. Se pose dès lors la question du pouvoir politique. "Les conséquences d'une sortie de la zone euro sont évidemment liées à la gestion politique qu'en ferait le gouvernement grec. Quel type de gouvernement ? Quel rôle pour sa banque centrale ? Quelle réforme pour son administration ?

(...)
Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Monde.fr
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
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