"l'Europe en quête de politique industrielle "

[Libre Plume]

« Beaucoup de pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, France…) veulent aujourd’hui réindustrialiser, inverser la tendance de désindustrialisation observée depuis 15 ans, en observant les dommages de la désindustrialisation : chômage structurel en hausse, recul du niveau des emplois, déficit extérieur… Cette question de la réindustrialisation va aussi se poser en Espagne, en Grèce, au Portugal… D’autres pays (Allemagne en particulier) veulent conserver une industrie de grande taille. »

Réinventer la politique industrielle : un défi français

Quelle politique industrielle pour soutenir la croissance française ? Cette question cruciale pour l'avenir économique de notre pays a animé la grande conférence inaugurée par François Baroin, ministre de l'Economie et des Finances. Baisse des charges sociales, soutien à l’investissement ciblé par secteur et sur les PME et valorisation des financements locaux sont les pistes évoquées pour relancer une politique jusqu’ici jugée décevante.

« Il faut réinventer la politique industrielle. Le choix n'est pas entre rien ou le copinage, mais plutôt de trouver une nouvelle gouvernance », affirme Philippe Aghion, professeur de sciences économiques à Harvard. Même constat pour Lionel Fontagne, professeur à l’Ecole d’économie de Paris : la politique industrielle « ne nous a pas apporté Apple et Google, alors que nous disposions d’un grand marché : la zone euro. »

Nécessité de nouveaux financements

« Aujourd'hui, l’industrie française est confrontée à la désindustrialisation d’une part, et à l'impératif de financement d’autre part ». Une contraintemajeure pour les instances politiques en ces temps de disette souligne Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes. « A ce rythme, il n'y aura plus d'industrie en France en 2035 », Augustin de Romanet, directeur de la Caisse des Dépôts et des consignations constate qu'en huit ans, le poids de l’industrie dans la valeur ajoutée du PIB a reculé de 6%. « A ce rythme, il n'y aura plus d'industrie en France en 2035 ». Et de souligner « le besoin de fonds propres et patients pour financer les entreprises, à une échelle locale et régionalisée ».

Créé en 2008, le Fonds Stratégique d’Investissement répond à cette mission. « Le FSI est un actionnaire patient. 400 millions d'euros ont été déployés dans tout le territoire, et pas seulement en direction des grandes entreprises », rappelle Augustin de Romanet. Depuis trente ans, les entreprises peinent en effet à se financer. Oseo, banque destinée aux PME » a permis de mobiliser 20 milliards d'euros par an, dont 50% sont destinés aux entreprises. Dans le cas de la Banque de France, le financement des entreprises représente seulement 9% des encours », met en avant Arnaud Cadoux, directeur général délégué d’Oseo. (…)

[mps]

Un peu tard, et pas si simple ...

Une "politique industrielle" ne se décrète pas, pas plus que l'emploi d'ailleurs.

On peut mettre en place des "incitants" (des avantages que les autres doivent payer) mais cela crée au mieux des emplois subsidiés, au pire du dumping ...

On peut aussi faire de grands messes propiciatoires, comme on appelle la pluie dans le Sahel ...

La réalité, c'est le climat ! Un pays qui aime ses capitaux, un personnel qui aime ses patrons et se réjouit de l'aubaine de pouvoir travailler, une administration serviable aux entrepreneurs, sont le seul incitant gratuit et efficace.

Par contre, dès que l'industrie se sent considérée comme une vache à lait par l'Etat, comme "un exploiteur" par son personnel, et comme un dangereux psychopathe à contrôler jusqu'au harcèlement par l'administration, elle passe son chemin. On ne prend pas les mouches avec du vinaigre.

Les entreprises ont assez à lutter pour leurs marchés, sans encore devoir subir la lutte des classes. Elles ont besoin de forces qui courrent avec elle, et non contre elles.

Tant que cette évidence ne sera pas comprise et mise en pratique, no hope !

[Libre Plume]

Oui, Les entreprises n’ont plus qu’à suivre l’évolution des indicateurs ou étudier les prévisions des experts. L’efficacité de leur planification dépendra beaucoup d’une saine évaluation de l’évolution économique. Notre cher ministre ne rigole pas beaucoup en ce moment et le reste du temps il ne rigole pas du tout. L’industrie française est confrontée à la désindustrialisation, donc là ils sont en train de cogiter une politique industrielle pour soutenir la croissance. icon_biggrin