Qu'en pensez vous ?La corruption renforce la crise de la zone euro. C'est une des conclusions du rapport annuel sur la perception de la corruption dans le monde, établi par Transparency International (TI) et rendu public jeudi 1er décembre. La crise européenne "reflète une faible gestion financière, un manque de transparence, ainsi qu'une mauvaise utilisation des fonds publics", a ainsi estimé dans un communiqué Robin Hodess, directrice de recherche au sein de l'organisation.
L'état des lieux dressé par l'organisation repose sur l'Indice de perception de la corruption (IPC), qui évalue 183 pays et territoires, leur attribuant un score de 0 à 10 (zéro étant le niveau de corruption perçue comme la plus forte) en fonction du niveau perçu de corruption affectant leur administration publique et classe politique.
(...) UN CERCLE VICIEUX
Dans son rapport 2011, l'organisation estime que les difficultés économiques que traverse la zone euro sont "en partie liées à l'incapacité des pouvoirs publics à lutter contre la corruption et l'évasion fiscale, qui comptent parmi les causes principales de la crise". Pour preuve : les pays les plus touchés par la crise de la dette font partie des Etats de l'Union européenne ayant obtenu les notes les plus basses. La Grèce totalise 3,4 points, ce qui lui vaut de pointer à la 80e position du classement des 183 pays, et en avant-dernière place des 30 pays de la région "Union européenne et Europe de l'Ouest". L'Italie, vers laquelle les inquiétudes se tournent aujourd'hui, obtient un score de 3,9 et accède au 69e rang mondial (27e position sur la zone).
(...)
Crédibilité de l'action publique
"Les pays où la fraude fiscale est endémique sont évidemment moins bien notés en termes d'IPC. Un des éléments majeurs est la détermination et l'efficacité des pouvoirs publics à lutter contre ce fléau. Des pays comme la Grèce, mais aussi d'autres Etats du sud de l'Europe, notamment l'Italie, l'Espagne ou le Portugal, ne sont pas des pays dans lesquels l'administration obtient des résultats satisfaisants en la matière. Plusieurs éléments sont à considérer : les facteurs culturels – 'plus ou moins grande culture de l'impôt', confiance en l'Etat… –, mais aussi les moyens mis en œuvre par les gouvernements pour lutter contre cette fraude fiscale.
(...)
Des recettes budgétaires amputées
"Prenez trois pays, qui ne sont pas considérés comme laxistes en termes de lutte contre les fraudes fiscales : les Etats-Unis, l'Allemagne et la France.
(...)
En France, la ministre du budget, Valérie Pécresse, a évalué la semaine dernière entre 25 et 30 milliards d'euros les pertes annuelles pour le pays." En 2007, la Cour des comptes avait estimé la fraude fiscale à un montant annuel de 30 à 40 milliards d'euros. Selon Bercy, 16 milliards d'euros de droits et de pénalités ont été récupérés par le fisc au titre de la lutte contre la fraude sur l'année 2010. "Pour ces Etats, les pertes représentent un tiers de leur déficit annuel respectif. A titre de compraraison, dans les pays où la fraude fiscale apparaît comme endémique, prenons les cas grecs et italiens, le montant des pertes de recettes est de la même ampleur que le montant du déficit annuel."
Une fuite des capitaux face à la situation
"L'apathie des pouvoirs publics à lutter contre la fraude fiscale génère un sentiment de défiance dans les pays où celle-ci est endémique.
(...)
"La culture de l'impôt, c'est aussi la culture de la démocratie, cela témoigne du fait que les citoyens sont prêts à contribuer à la vie publique", conclue-t-il. Ce jeudi, des milliers de Grecs ont défilé à Athènes et Salonique pour protester contre le plan d'austérité qui touche le pays. Parmi les revendications des manifestants : des mesures pour lutter contre la fraude fiscale.[/align]
Retrouvez l'intégralité de cet article sur
A plus tard,