Qu'en pensez vous ?"Sus aux riches". Par temps de crise et d'élection présidentielle, l'antienne est redevenue très à la mode. Et la "petite" surtaxe de 3% sur les revenus des 0,1% de Français gagnant plus de 250.000 euros annuels, adoptée il y a deux mois, a davantage nourri la polémique que clos le débat. Les chiffres que sont désormais obligées de publier les banques et les entreprises sur les rémunérations de leurs dirigeants y ayant largement contribué.
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En moyenne, les patrons du CAC 40 ont vu leur salaire bondir de 24%
Pour ce qui concerne les PDG des grands groupes du CAC 40, les chiffres ont pu également paraître faramineux. En valeur absolue : au total, ils ont touché plus de 98,3 millions d'euros de rémunération soit un salaire moyen de 2,46 millions d'euros par dirigeant. Mais aussi au regard de leur progression : + 24% par rapport à 2009.
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Voici quelques idées émises au sein de la classe politique, à gauche, mais aussi au centre et à droite.
1. Augmenter l'impôt sur le revenu
Entre les niches et la baisse du barême, l'impôt sur le revenu, le seul soit-disant progressif, ne l'est plus tellement. Du coup, pourquoi ne pas remonter le taux pour les plus riches et pas seulement via une contribution exceptionnelle comme les 3% de François Fillon ?
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Le député UMP Michel Piron, soutenu un temps par une centaine de parlementaires de droite et du centre, préconisait une nouvelle tranche d'imposition à 45% voire 46% (contre 41% au maximum aujourd'hui) à partir de 150.000 euros par part.
Martin Hirsch, un temps dans le gouvernement de François Fillon mais auteur d'un rapport sur les hautes rémunérations pour un think-tank de gauche, Terra Nova, va plus loin avec une tranche à 50% au-delà de 100.000 euros par part et de 60% au-delà de 300.000 euros. Bien plus radical, Jean-Luc Mélenchon, dans la lignée d'un Georges Marchais, dit "au dessus de 360.000 euros annuels je prends tout", soit une taxation de 100%.
2. Aligner la fiscalité des revenus du capital sur celle du travail
c'est un thème cher à Hollande (et dans le projet du PS) comme à Nicolas Sarkozy, qui a déjà fait remonter la taxation des revenus du patrimoine lors du dernier plan d'austérité. En effet, pour les 1% les plus riches, les revenus du patrimoine (dividendes, plus-values, immobilier...) représentent plus de la moitié de leurs revenus annuels.
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4. Imposer un écart maximum entre plus bas et plus hauts salaires
Dans une économie capitaliste, il est pratiquement impossible de décréter par la loi un plafonnement des salaires. Le PS propose, plus minimalement de limiter les écarts de rémunérations de 1 à 20 dans les entreprises dont l'Etat est actionnaire... soit à 500.000 euros bruts annuels sur la base du Smic. A ce tarif, des patrons comme Carlos Ghosn (Renault), Gérard Mestrallet (GDF Suez) ou Henri Proglio (EDF) verraient leur salaire plus que divisé par deux... sans compter les rémunérations variables !
5 Fixer des critères stricts d'attribution des salaires, primes et augmentations
Pour peaufiner les argumentaires des candidats, les think-tank phosphorent sur ce sujet, plus complexe mais possiblement plus réaliste pour calmer l'inflation des hauts salaires.
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Plus à droite, le courant "Droite sociale" de Laurent Wauquiez réclame une participation des salariés aux conseils d'aministration des groupes pour inciter à plus de modération... et carrément interdire les augmentations des dirigeants qui licencient plus qu'ils n'embauchent. Retrouvez l'intégralité de cet article sur
A plus tard,