Grands travaux : une bombe à retardement de 60 Mds€

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politicien
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Grands travaux : une bombe à retardement de 60 Mds€

Message non lu par politicien » 09 janv. 2012, 08:03:28

Bonjour,

Dix-huit milliards d’euros depuis 2004, 60 Mds€ d’ici à 2020 dont 15 Mds€ rien que pour 2011 ! Les partenariats public-privé, les PPP, sont devenus pour l’Etat, les collectivités et les établissements publics comme les universités ou les hôpitaux le moyen privilégié pour le financement de leurs équipements.

« 2011 sera une année record, confirme François Bergère, directeur de la mission d’appui aux PPP (MAPPP), mise en place par le gouvernement pour encourager ce type de contrats. Malgré la crise, le recours aux PPP a permis de continuer d’investir en France. »

Créés au début des années 1990 au Royaume-Uni et introduits en France en 2002, les PPP ont été conçus pour alléger la dette publique.

(...)

Toutefois, ce système en apparence vertueux dissimule deux bombes à retardement. Tout d’abord, les loyers versés au privé reviennent au final à payer deux à trois fois plus cher le coût de l’équipement initial. Balard, le futur Pentagone français, est évalué à 745 M€, mais il coûtera à l’Etat plus de 3,5 Mds€ de loyers sur vingt-sept ans.

(...)

Autre problème : des clauses peuvent contraindre l’Etat ou les collectivités à reverser au pot en cas de besoin. Eiffage a ainsi exigé du Centre hospitalier Sud francilien de Corbeil-Essonnes 115 M€ supplémentaires par rapport au devis d’origine.

(...)
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A plus tard,
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El Fredo
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Re: Grands travaux : une bombe à retardement de 60 Mds€

Message non lu par El Fredo » 09 janv. 2012, 09:39:53

Privatisation des gains, socialisation des pertes, et court-termisme budgétaire.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

Papibilou
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Re: Grands travaux : une bombe à retardement de 60 Mds€

Message non lu par Papibilou » 09 janv. 2012, 09:47:45

Pourquoi ne pas donner une rente au privé quand on le peut ? ( raisonnement du gouvernement actuel bien sûr).

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Golgoth
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Re: Grands travaux : une bombe à retardement de 60 Mds€

Message non lu par Golgoth » 09 janv. 2012, 09:55:09

C'est le mêm principe que l'endettement sur les marchés. Que dire de plus que papibilou ?
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Re: Grands travaux : une bombe à retardement de 60 Mds€

Message non lu par Ilikeyourstyle » 09 janv. 2012, 13:30:31

politicien a écrit :Bonjour,

Dix-huit milliards d’euros depuis 2004, 60 Mds€ d’ici à 2020 dont 15 Mds€ rien que pour 2011 ! Les partenariats public-privé, les PPP, sont devenus pour l’Etat, les collectivités et les établissements publics comme les universités ou les hôpitaux le moyen privilégié pour le financement de leurs équipements.

« 2011 sera une année record, confirme François Bergère, directeur de la mission d’appui aux PPP (MAPPP), mise en place par le gouvernement pour encourager ce type de contrats. Malgré la crise, le recours aux PPP a permis de continuer d’investir en France. »

Créés au début des années 1990 au Royaume-Uni et introduits en France en 2002, les PPP ont été conçus pour alléger la dette publique.

(...)

Toutefois, ce système en apparence vertueux dissimule deux bombes à retardement. Tout d’abord, les loyers versés au privé reviennent au final à payer deux à trois fois plus cher le coût de l’équipement initial. Balard, le futur Pentagone français, est évalué à 745 M€, mais il coûtera à l’Etat plus de 3,5 Mds€ de loyers sur vingt-sept ans.

(...)

Autre problème : des clauses peuvent contraindre l’Etat ou les collectivités à reverser au pot en cas de besoin. Eiffage a ainsi exigé du Centre hospitalier Sud francilien de Corbeil-Essonnes 115 M€ supplémentaires par rapport au devis d’origine.

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A plus tard,
J'en pense que le journaliste est un imbécile, et qu'il nous fait des effets de manches sans savoir de quoi il parle. Un PPP implique que l'ouvrage est conçu, construit et exploité par une société ad hoc créée par le PPP. Sur 27 ans, l'exploitation coûte de l'argent: maintenance et ré-investissements, nettoyage, personnel d'exploitation, assurances , fournitures diverses, impôts et taxes , intérêts et comme un PPP est une boite privée profits.

Enfin pour le cas des suppléments sur les projets publics ( ou privés):
a/ il est normal que le constructeur soit protégé contre certains éléments de prix (acier, cuivre, ciment, plastiques car si l'inflation générale est plate en en France, le marché volatile de ces matériaux est volatile). Le Code des Marchés Publics français n'est pas favorable aux constructeurs sur ce point.
b/ les réclamations sur des grand chantiers sont nécessaires et saines. Sinon , une fois le prix passé , les services administratifs et les futurs utilisateurs se dépêchent tous de demande 10 m2 de bureaux en plus, des panneaux solaires en plus sur le toit, un bloc opératoire en plus ou une salle de gym privée pour le général. Tout ce qui est fait en plus doit se payer, l'argent des boites de constructions ne tombent pas des arbres.

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mps
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Re: Grands travaux : une bombe à retardement de 60 Mds€

Message non lu par mps » 09 janv. 2012, 17:23:06

Toutefois, ce système en apparence vertueux dissimule deux bombes à retardement. Tout d’abord, les loyers versés au privé reviennent au final à payer deux à trois fois plus cher le coût de l’équipement initial. Balard, le futur Pentagone français, est évalué à 745 M€, mais il coûtera à l’Etat plus de 3,5 Mds€ de loyers sur vingt-sept ans.

Oui, ce journaliste est un gros ****

Si l'Etat avait dû faire ses grands travaux tout seul, il aurait dû emprunter. Le journaliste oublie de décompter les intérêts de ces emprunts.

En outre, il ne nous dit pas si ces loyers sont indexés. Si ce n'est pas le cas, que vaudront encore les oyers dans 27 ans.

Bref, encore un article peint avec la queue d'un âne.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Incompétence au sommet de l'état : La bombe à retardement

Message non lu par lancelot » 11 janv. 2012, 19:47:19

Comme à l'accoutumée, sarko one étale son incompétence crasse .

Les grands travaux lancés par notre mégalo de service en 2008 sont un fiasco financier doublé d'un désastre fonctionnel. J'en veux pour exemple le flambant neuf Hopital de Corbeil essonne : 1000 lits, 20 blocs .... et toujours non fonctionnel bien que livré depuis un an ...

Cause de ce problème : Plus de 8000 dysfonctionnements constatés lors de l'audit engagé à la livraison du Bâtiment.

Ironie du sort, l'incompétence étant un sport dans lequel notre champion excelle, ce fiasco technique est doublé d'un fiasco financier. Hé oui, notre petit président, soucieux des deniers publics comme de sa dernière chemise n'a pas trouvé mieux que de persuader Eiffage (les p.... du carlton) de ne pas facturer et de se contenter d'un loyer. Hélas ... la chambre régionale des comptes a fait le calcul : ce système va couter le double de ce qu'il aurait couté en empruntant les sommes nécessaires au taux pourtant correct (pour les banques) de 4.5%

Idem pour les autres gros chantiers et les autres bénéficiaires (le copain Bouygues, etc ...)

En tout, les travaux engagés sur les différents projets couteront 60 milliards de loyers d'ici 2020 , alors qu'en empruntant , cela aurait couté moitié moins.

Pas de doute ce mini président est bien une maxi catastrophe.

Pitié ...( je fais appel aux électeurs de droite qui ont un cerveau), votez pour qui vous voulez, mais virez ce fléau ....

(sources : Canard enchainé et Parisien)

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El Fredo
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Re: Incompétence au sommet de l'état : La bombe à retardemen

Message non lu par El Fredo » 11 janv. 2012, 20:57:16

Tu as de bonnes lectures ;) Je comptais poster cet article sur le sujet des partenariats publics-privés, pour illustrer la gabegie idéologique que représentent ce type de contrats (d'un certain point de vue, c'est de l'externalisation de dette publique).
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Re: Grands travaux : une bombe à retardement de 60 Mds€

Message non lu par mps » 12 janv. 2012, 10:46:27

Si l'hopital cité est bourré d'erreur, Lancelot va nous faire croire que c'est le Président de la République qui devait veiller personnellement au racordement des robinets ?

En outre, il additionne et compare le prix "progressif" des loyers avec l'emprunt total dès le premier jour et les intérêts à allonger.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Grands travaux : une bombe à retardement de 60 Mds€

Message non lu par politicien » 23 janv. 2012, 18:48:53

Bonjour,
Avec huit mois de retard, l'hôpital sud-francilien, en lisière de Corbeil-Essonne et Evry, a accueilli ses premiers patients lundi 23 janvier. Avec 1 017 lits, vingt blocs opératoires, une chaufferie au bois, il devient le plus grand hôpital de France, supplantant Georges-Pompidou, à Paris. L'ouverture a dû être repoussée en raison des 8 000 réserves émises lors de la réception, ce qui est classique pour un tel équipement, et des travaux supplémentaires exigés par l'hôpital. Mais ce retard a nourri la polémique sur le choix du contrat de partenariat public-privé (PPP) conclu entre l'établissement public hospitalier et la société Eiffage.

Ce PPP prévoit qu'Eiffage finance et construise l'établissement puis en assure la maintenance pour les trente ans à venir, en contrepartie d'un loyer de 40 millions d'euros, une somme que beaucoup juge exorbitante. A tel point que le président de l'hôpital, le maire PS d'Evry, Manuel Valls, veut dénoncer le contrat.

L'hôpital sud-francilien est devenu le symbole des ratages des PPP, alors que les collectivités et l'Etat semblent ne plus pouvoir s'en passer. L'année 2011 a ainsi été riche en gros contrats puisqu'il en a été conclu pour 6 milliards d'euros, voire 14 milliards d'euros en incluant la future ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux, remportée par Vinci. D'énormes contrats s'annoncent encore en 2012, comme la ligne ferroviaire Nîmes-Montpellier, attribuée à Bouygues, le nouveau palais de justice de Paris, sur le terrain des Batignolles, pour 1 milliard d'euros, également remportée par Bouygues, le plan Campus, qui prévoit la rénovation de douze universités. Sans compter 24 000 nouvelles places de prison d'ici 2017.

Quel est l'intérêt des PPP ?

Cette formule créée par l'ordonnance du 17 juin 2004 permet à une administration ou une collectivité locale de confier à un seul et même opérateur privé le financement, la construction, la maintenance et l'exploitation d'un équipement. En contrepartie de la construction de ces collèges, prisons, stades, lignes à grande vitesse..., le commanditaire public doit payer un loyer pendant des dizaines d'années (jusqu'à cinquante-cinq ans pour les grandes infrastructures). L'opérateur privé est souvent une société créée pour l'occasion, associant un constructeur, un banquier ou un fonds d'investissement et des prestataires, pour la maintenance. Au terme du bail, la personne publique récupère la propriété de l'ouvrage en bon état.

La France a une longue tradition, qui remonte au XIXe siècle, de recours au privé pour ses services publics par le biais des concessions, dans les domaines de l'eau ou des transports.

(...)


Les grands groupes industriels sont-ils favorisés ?
A l'évidence oui, notamment les majors du BTP. Ces groupes sont seuls capables de s'offrir le luxe d'avancer les frais d'études nécessitées par la compétition. Dans le cas de l'opération Balard, du ministère de la défense, surnommée "Pentagone à la française", seules Bouygues, Vinci et Eiffage, ont eu les reins assez solides pour dépenser de 15 à 20 millions d'euros d'études avec le risque de perdre le contrat. L'appel d'offres du nouveau tribunal de Paris ou de la ligne à grande vitesse Nîmes-Montpellier n'a vu que deux concurrents s'affronter : Vinci et Bouygues. Pour le réaménagement du zoo de Vincennes une seule offre a été formulée par le tandem Bouygues-Icade.

Selon nos calculs, sur les plus gros contrats (d'un montant supérieur à 40 millions d'euros recensés depuis 2006), Vinci s'est arrogé 8,9 milliards d'euros (49,8 %) - dont 7,8 milliards pour la seule ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux -, Eiffage, 3,7 milliards d'euros (21 %) et Bouygues 3,8 milliards d'euros (21,4 %). Dans les contrats d'énergie, c'est un autre trio, GDF-Suez, EDF et Veolia qui se partage les marchés.

Les PPP engendrent-ils des économies ?
La formule permet de réels gains de temps de chantier et le temps c'est de l'argent ! Selon François Bergère, de la MAPPP, "sur 40 opérations analysées, 90 % ont été livrées à l'heure. Lorsque les délais sont tenus, les coûts le sont en général aussi". Les constructeurs sont intéressés au respect du calendrier car ils ne sont payés qu'à compter de la livraison. La contre-performance de la rénovation, menée par l'Etat, du campus de Jussieu, à Paris, qui s'éternise sur plus de quinze ans et dont le budget a été multiplié par dix, est pain bénit pour les tenants des PPP...

(...)

Les PPP constituent-ils une bombe à retardement financière ?
Jusqu'en 2010, ces engagements financiers à long terme, sous forme de loyers, n'étaient pas considérés, au plan comptable, comme une dette, évitant de creuser le déficit apparent de l'Etat ou des collectivités locales - d'où son attrait. Depuis le 1er janvier 2011, les collectivités locales sont obligées de l'inscrire à leur bilan. Le préfet et la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France l'ont, par exemple, fermement rappelé à la commune de Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne). Depuis le 1er janvier 2012, l'Etat est dans la même obligation.

(...)
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Re: Grands travaux : une bombe à retardement de 60 Mds€

Message non lu par Nombrilist » 23 janv. 2012, 18:56:36

Les PPP, c'est de la dette cachée sous le tapis.

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Re: Grands travaux : une bombe à retardement de 60 Mds€

Message non lu par mps » 24 janv. 2012, 08:24:42

Très amusant de voir vos "graves discussions" sur des "PPP", un mot que vous avez dû inventer faute de connaîitre ce système vieux comme le monde, et qui s'appelle le leasing, autrement dit la location-achat.

Avantage pour le locataire : il n'a aucun frais d'études, pas un cent à avancer avant la réception totale du bien, aucun financement (et donc emprunt) à assumer, aucun frais d'entretien ou de réparations pendant toute la durée du leasing.

Juste un loyer fixe et sans surprise, à l'issue duquel il devient plein propriétaire.

Cher, le leasing ? Oui, le montant mensuel à décaisser est plus élevé que celui d'un financement, mais constitue à la fois le remboursement progressif du principal, les intérêts, et l'assurance contre tout aléa. C'est pourquoi les entreprises privées y recourent massivement, elles qui doivent avoir une gestion serrée.

Pour info, ce leasing finance actuellement, dans toute l'Europe, les constructions de prisons, d'écoles, et autres batiments publics. Avec un tel taux de satisfaction que de très nombreux batiments publics sont revendus au privé, l'occupant restant comme locataire.
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