Quelles conséquences quant à la perte ?La note de la France a été dégradée par l'agence de notation Standard & Poor's selon une source gouvernementale française citée anonymement par l'AFP. Une source européenne citée par Reuters confirme cette information. L'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg auraient été épargnés par cette dégradation.
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La rumeur bruissait depuis le milieu d'après-midi, vendredi 13 janvier, provoquant la chute de la Bourse de Paris, à l'image des autres places européennes qui reculaient également. L'euro aussi chutait face au dollar, repassant sous le seuil de 1,27 dollar.
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Cette décision de S&P planait sur les marchés depuis plus d'un mois : le 5 décembre, l'agence a annoncé que la plupart des pays de la zone euro pourraient voir leur note abaissée à très court terme en raison d'une aggravation des tensions systémiques liées à la crise de la dette.
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Qu'en pensez vous ?La perte, désormais probable, du triple A français est déjà une réalité sur les marchés financiers. Les conditions de financement de la France, dont l'écart de taux d'intérêt avec l'Allemagne excède 1 point de pourcentage, pour les emprunts à dix ans (à 3,2 %), en attestent.
De plus, si l'on fait "tourner", à la façon des économistes, le modèle de notation de l'agence américaine Standard & Poor's, assis sur un faisceau de données économiques (déficit public, croissance potentielle, commerce extérieur, etc.), le résultat est imparable : la France obtient aujourd'hui… un double A.
Mais, au-delà du constat, sur lequel tous les économistes s'accordent, a-t-on pris la mesure des effets directs et indirects qu'aurait une telle dégradation de la note de crédit de la France sur l'économie ? Sitôt ce sésame perdu, l'une des premières conséquences serait de voir la France exclue des politiques d'investissement des grands fonds internationaux, qui sélectionnent, pour leurs clients, les dettes les plus sûres, notées triple A. C'est, par exemple, le cas de fonds gérés par des banques privées suisses, allergiques au risque.
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Ce serait aussi le cas de La Poste ou de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), puissant soutien financier des politiques publiques (logement, rénovation urbaine, etc.) et, dans le contexte de crise, pivot pour des opérations de sauvetage d'établissements en difficultés.
La perte du triple A de la CDC serait pour le moins malvenue, alors que l'institution doit piloter le démantèlement de Dexia – l'ex-numéro un du financement des collectivités locales, sauvé de la faillite par la Belgique et la France début octobre – et, dans le même temps, secourir l'assureur mutualiste Groupama, en l'aidant à solder ses investissements immobiliers ! Les entreprises cotées en Bourse, dont l'Etat est directement l'actionnaire, seraient aussi malmenées par cette perte du triple A : EDF, Aéroports de Paris, GDF Suez, Safran, Thalès, Air France KLM, EADS, France Télécom, Renault, CNP. Leurs notes pourraient être abaissées et le prix de leurs CDS, s'envoler.
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NE PAS CÉDER À LA PANIQUE
Il reste à mesurer les effets réels de ces abaissements de note sur les conditions de financement de toutes ces entités. "C'est très difficile à mesurer, estime l'économiste Patrick Artus, toutes les entreprises liées à l'Etat vont souffrir. Toute l'économie sera affectée. Mais la façon dont les marchés perçoivent les entreprises compte autant que les notes". "Toute la question, poursuit-il, est de savoir si la perte du triple A est déjà prise en compte par le marché. Un raisonnement au cas par cas s'impose."
Pour Nicolas Véron, du centre Bruegel, il ne faut pas céder à la panique. "La perte du triple A de la France ne veut pas dire qu'il n'y aura plus de triple A en France, explique-t-il. Il n'y a pas d'effets induits mécaniques.
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