Retrouvez l'intégralité de cet article surCarton plein ! L'Espagne et l'Italie, les deux pays les plus mis sous pression par la crise de la dette publique européenne, ont réussi, hier, leurs premières émissions de l'année en obtenant des taux en forte baisse. Madrid a poursuivi sur sa bonne lancée - les dernières adjudications de 2011 s'étaient bien déroulées -en émettant près de 10 milliards d'euros d'obligations à moyen terme. Les taux des titres à 4 ans sont passés sous les 4 % alors qu'ils frôlaient les 5 % lors des précédentes adjudications. De son côté, Rome a placé 12 milliards d'euros de bons, dont 8,5 milliards à 1 an au taux moyen de 2,735 %, contre 5,952 % la dernière fois. Ces opérations ont été très bien accueillies par les marchés et sont de bon augure pour l'émission italienne à moyen et long terme d'aujourd'hui.
(...)
« C'est la première émission suite à l'injection massive de 489 milliards d'euros de la BCE [Banque centrale européenne] , ce qui prouve que la stratégie, de donner de la liquidité aux banques européennes pour qu'elles affrontent leurs tombées de dette et facilitent le financement des Etats fragilisés, fonctionne », poursuit Daniel Pingarrón (lire ci-dessous). Pour Madrid, ce fut aussi la première émission postérieure à l'annonce du déficit pour 2011 (8 % du PIB au lieu des 6 % prévus) ainsi que des premières mesures d'austérité du nouveau exécutif de droite (15 milliards d'euros d'économies via des hausses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques).
Déterminer le « turning point »
(...)
Mais « il sera plus difficile de redresser à moyen terme l'économie espagnole que l'économie italienne », estime Patrick Artus. L'Espagne souffre notamment d'un chômage de masse (21,5 % de la population active), qui mettra des années à se résorber selon les analystes. Autre point noir : les faibles perspectives de croissance. Credit Suisse estime que l'économie espagnole se contractera de 0,8 % en 2012, Morgan Stanley de 1,7 %. Les investisseurs, réunis hier et avant hier à la seconde édition des « Spain Investors Days » co-organisés par BNP Paribas et sa filiale Exane, surveillent de près cet indicateur clef. « Les investisseurs cherchent à déterminer quand sera le ‘‘turning point''pour l'Espagne, rapporte un participant. Ce ne sera pas 2012. Il faudra au moins deux trois ans avant que le pays ne renoue avec une croissance de 2 %. »
Qu'en pensez vous ?
A plus tard,