http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012 ... omptes.phpFinances publiques : nouvelle alerte de la Cour des comptes
L'effort structurel programmé cette année pour réduire le déficit public nécessite un ralentissement des dépenses qui n'est pas totalement acquis, selon la Cour des comptes.
Les finances publiques ont fait, depuis quelques années, leur entrée dans le rapport public annuel de la Cour des comptes - ce rapport de plus de 1000 pages qui pointe chaque année les aberrations financières des politiques de l'État. L'occasion de lancer une nouvelle alerte sur la situation financière de la France. Mercredi matin, le président de la Cour, Didier Migaud, insistera sur la nécessité pour le pays de sortir de la «zone dangereuse», dans laquelle il est entré en laissant filer sa dette.
Le chapitre introductif sur les finances publiques dresse un constat aigre-doux de la situation. Des efforts ont été réalisés pour réduire le déficit public en 2011 (les dépenses ont été relativement maîtrisées, les niches rabotées, l'objectif de progression des dépenses de santé respecté…): il devrait normalement redescendre sous les 5,5% du PIB, conformément aux objectifs du gouvernement. Mais «le plus dur» reste à faire. L'effort structurel «programmé pour 2012 est plus important, environ 1,25 point de PIB (après 0,5 point en 2011, hors effet du plan de relance), et n'a été dépassé que deux fois au cours des vingt dernière années», notent les sages de la rue Cambon, soulignant ainsi la difficulté de la tâche. Pour l'atteindre, «il faut un ralentissement des dépenses qui n'est pas totalement acquis», insistent-ils.
«Fiabiliser» les engagements de la France
Un ralentissement de l'activité qui affecterait les recettes, pourrait aussi contrarier les projections. Bref, il n'est pas exclu que la France soit obligée de prendre des engagements supplémentaires si elle veut tenir son objectif de déficit à 4,5% du PIB cette année. Les efforts devront concerner «toutes les entités publiques» (État, sécurité sociale, collectivités locales). La Cour préconisait jusqu'alors de réduire de 10 milliards les niches fiscales; elle estime désormais que ce chiffre doit atteindre les 15 milliards. Les niches sociales, elles, doivent être réduites de 10 milliards.
L'objectif de ramener en 2013 le déficit à 3% du PIB pourrait être «encore plus difficile à atteindre car la programmation repose sur un cumul d'hypothèses favorables», alerte la Cour des comptes. Laquelle estime nécessaire de «fiabiliser» les engagements de la France. C'est à cette condition que le déficit pourra repasser sous le seuil de 2,5% -celui qui permet à la dette de commencer à décroître. Ce que nos voisins allemands ont déjà réussi à faire, en réduisant leur déficit à 1% du PIB l'an dernier.
Manifestement, il reste beaucoup d'efforts à faire pour réduire les déficits publics. Cet effort de maîtrise des finances publiques est beaucoup plus difficile que ce que beaucoup de gens croient, à gauche comme à droite. Il ne suffit pas de "taxer les riches" (comme on le croit à gauche) ou de "supprimer les abus" (comme on le croit à droite) pour réduire les déficits. L'entreprise est beaucoup lus complexe et beaucoup plus douloureuse.