johanono a écrit :Non, on ne peut pas dire que les Dacia et les Renault visent des segments différents. Celui qui achète une Dacia Sandero aurait pu acheter une Renault Twingo ou une Renault Clio. Celui qui achète un Dacia Duster aurait pu acheter une Renault Clio breack. C'est à chaque fois la même clientèle qui est visée.
La Sandero n'est certainement pas dans le segment des Twingo ! Sans blague, comparer une Sandero à une Twingo, il faut le faire. Et comparer un SUV comme le Duster à un break compact comme la Clio Estate, il faut le faire aussi. Quant aux différences en terme de marque ça n'est pas non plus négligeable, vu qu'à gamme identique les Renault sont mieux finies, mieux équipées et plus sures que les Dacia. Et comme le dit artragis, l'ajout d'options profite directement à l'emploi français. Tu n'y connais visiblement rien au marché de l'automobile.
Certes, il se dit aussi que les Dacia viennent surtout concurrencer le marché de l'occasion. Sauf que les gens qui achètent un véhicule neuf doivent pour cela vendre ou faire reprendre leur véhicule d'occasion. Si les voitures d'occasion se vendent mal parce que beaucoup d'acquéreurs potentiels préfèrent acheter une Dacia neuve, cela a un impact sur le marché du neuf.
Certes mais c'est difficile à estimer d'autant plus que les Dacia visent le marché du second véhicule, les acheteurs préférant les marques non low-cost pour leur véhicule principal. Ceux-ci pourraient parfaitement décider de monter en gamme pour leur véhicule principale, en neuf ou en occasion. Ainsi on pourrait parfaitement avoir une inversion des comportements habituels : de la combinaison véhicule principal neuf/véhicule secondaire d'occasion, on passerait à la combinaison véhicule principale d'occasion/véhicule secondaire neuf. Impossible d'affirmer quoi que ce soit sans étude complète du marché. Mais ce qui est sûr c'est que le marché de l'occasion ne souffrirait que si l'offre de véhicules neufs low-cost augmentait fortement en volume vu la quantité de véhicules en circulation.
La spécialisation des constructeurs français dans les modèles luxueux risque de ne pas suffire. Car pour beaucoup de Français, luxe = allemand. Beaucoup de Français qui veulent une voiture luxueuse préfèreront une voiture allemande. On peut le regretter, mais c'est ainsi. Du coup, le marché potentiel pour les voitures type DS de chez Citroën reste limité.
Qui parle de se spécialiser dans les modèles haut de gamme ? Au contraire les constructeurs se diversifient pour couvrir tous les segments, relis mon message. Quant à l'image des voitures françaises, elle s'améliore fortement, la DS5 a fait tourner pas mal de têtes jusqu'aux USA et en Asie.
Je ne te parle pas de la spécialisation du constructeur
Admettons...
j'ai bien compris que Renault est un constructeur généraliste qui couvre tous les segements, je te parle de la spécialisation de l'emploi en France. Si on accepte que tous les petits véhicules vendus en France soient produits à l'étranger, ça veut dire qu'on accepte que l'emploi dans l'automobile en France soit spécialisé sur la fabrication de voitures haut de gamme.
Pas forcément, c'est une question de volume. Pour des raisons évidentes d'image, de qualité et de stratégie, les véhicules haut de gamme sont principalement construits dans les pays d'origine des constructeurs. Mais les volumes de ventes sont trop faibles pour occuper toutes les capacités de production, on construit donc également de nombreux véhicules de moyenne voire d'entrée de gamme. De plus l'emploi n'est en rien spécialisé selon la gamme, un ouvrier fait le même travail sur une usine d'assemblage de Twingo ou de Laguna. Et si l'on prend l'exemple de l'usine de Sochaux, on voit que la production est assez éclectique : 308, 3008, 5008, et bientôt DS5.
Donc tu acceptes que l'on ne produise plus en France que des voitures haut de gamme. Je te réponds qu'une telle mutation sera dévastatrice pour l'emploi dans l'automobile en France, pour les raisons déjà indiquées. La meilleure preuve se trouve à Rennes. L'usine PSA de Rennes, spécialisée dans les voitures hauts de gamme, supprime de nombreux emplois en ce moment.
Et elle en recréera dans quelques années, l'emploi dans le secteur automobile fluctue en permanence selon les évolutions des gammes et du marché.
Par ailleurs, j'ai de gros doutes sur le fait que les Dacia puissent générer du cash pour Renault. En effet, la marge est très faible sur ces modèles, je doute que Renault gagne de l'argent avec.
Renault génère des montagnes de cash avec Dacia, renseigne-toi un peu. C'est cette marque qui tire les résultats du groupe vers le haut. L'essentiel de sa croissance se fait hors Europe sur d'autres marques du groupe. Renault ne pourrait pas survivre sur sa seule marque historique peu présente hors d'Europe, qui est un marché à faible croissance.
http://www.francesoir.fr/actualite/econ ... 74973.html
A l'étranger, peut-être, mais pas en France.
Et alors ? Tu préférerais peut-être que le groupe Renault perde de l'argent en se limitant à la construction 100% hexagonale ?
On se demande bien ce que tu cherches à démontrer avec tes arguments. Les constructeurs français doivent produire toutes leurs gammes en France et refuser d'importer leurs véhicules fabriqués à l'étranger ? Compte tenu de l'extrême diversité des segments de gammes et de marques, et du coût des lignes d'assemblages, ce n'est pas une stratégie viable. Pour amortir le capital productif il faut construire de très grandes usines spécialisées dans un nombre limité de modèles, et on ne peut certainement pas le faire dans un seul pays, ni diviser la production d'un modèle entre plusieurs pays. Ça implique une spécialisation des usines, que tu le veuilles ou non.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.