Automobile : les dégâts de la délocalisation

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johanono
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Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par johanono » 08 févr. 2012, 20:24:23

Voici quelques chiffres permettant de mesurer l'ampleur des délocalisations frappant le secteur automobile français :
Automobile: les dégâts de la délocalisation

Alors que Renault inaugure ce jeudi son usine géante au Maroc, le débat sur la délocalisation automobile rebondit. Neuf chiffres pour comprendre l'ampleur réelle du phénomène en France.

Après la Roumanie, le Maroc... Ce jeudi, Renault va ouvrir les portes de son usine géante à Tanger : 314 hectares de terrain pour 1,1 milliard d'euros d'investissements. Objectif, y construire les futurs véhicules low cost du groupe, alors que les capacités de productions de l'usine roumaine du constructeur sont désormais saturées. Mais chez certains, cette inauguration en grande pompe, avec le roi Mohammed VI et Carlos Ghosn, fait grincer des dents. En plein débat sur la désindustrialisation de la France, et alors que le chômage atteint des niveaux records, le moment est au minimum mal choisi. L'occasion de faire le point sur l'état des délocalisations automobiles en France.

1,1 million de véhicules de moins produits en France en 6 ans


En clair la production automobile en France a chuté de près de 40% entre 2005 et 2011. Au total, 1,7 million de véhicules (sur les 3,6 millions de PSA et Renault) ont donc été fabriqués en France en 2011 contre 2,8 millions en 2005, selon les chiffres publiés ce mercredi par les Echos. Une chute vertigineuse qui ne s'explique pas par la chute de la demande, loin de là. Sur cette période les immatriculations en France ont même légèrement progressé pour passer de 2,1 millions de véhicules en France en 2005 à 2,2 millions de véhicules l'année dernière.

531.267 véhicules produits en plus par les constructeurs français en 5 ans

Ce n'est pas non plus la production mondiale des constructeurs français qui a baissé. Celle-ci est en effet passée de 5,9 millions à 6,5 millions de véhicules en l'espace de 5 ans, selon les chiffres du CCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles).

Un tiers de la production mondiale de PSA et Renault est française

Aujourd'hui, seules environ 31% des voitures produites par PSA et Renault le sont donc en France, alors que pour les deux constructeurs tricolores, l'Hexagone reste leur principal marché. Renault, qui est pourtant moins dépendant de l'Europe que PSA, y réalise par exemple 33% de son chiffre d'affaires.

5 milliards d'euros de déficit commercial dans le secteur

En 2011 la France a importé pour 46,8 milliards d'euros de véhicules, contre 41,6 milliards exportés, ce qui représente environ 10% du déficit commercial de la France. C'est en 2008 que la branche est devenue déficitaire pour la première. En 2003, l'excédent commercial de la branche automobile était même de 12,6 milliards d'euros...

101.000 suppressions d'emplois en 10 ans

Toujours d'après les chiffres du CCFA, l'industrie automobile française a supprimé un peu plus de 100.000 postes en 10 ans, soit une baisse de 30% des effectifs environ. La filière employait en effet 321.000 personnes en 2000, contre 220 000 en 2010. Dans le détail, les constructeurs d'autos emploient aujourd'hui 137 000 salariés, contre 187 000 il y a 10 ans. Les équipementiers, eux, font actuellement travailler 60 000 personnes contre 113 000 auparavant.

Environ 50% des effectifs des constructeurs sont en France

Contrairement à ce qu'affirment les responsables politiques, la différence entre PSA et Renault concernant le pourcentage d'effectif travaillant en France n'est pas si importante. En 2010, 44% des effectifs de Renault étaient Français (54.263), contre 50% pour PSA (98.945). C'est donc loin des deux-tiers, un tiers régulièrement mis en avant par le chef de l'Etat.

PSA produit 3 fois plus en France que Renault

Toutefois, la différence entre les deux constructeurs existe bel et bien au niveau de la production. Selon les chiffres du CCFA, PSA produit trois fois plus en France que Renault, et cela a tendance se confirmer dans le temps. En 2011, PSA a monté 1,23 million de voitures dans ses usines françaises, soit une hausse de 3,6% sur un an, alors que seulement 444.862 véhicules (-6,4%) sont sortis des sites français de Renault. A l'inverse, le nombre de voitures assemblées hors de l'Hexagone par PSA a diminué de 4,7% à 1,93 million, tandis qu'il a augmenté pour Renault de 4% à 2 millions. La firme au losange, détenue à 15 % par l'Etat français, fabrique par ailleurs 29 % de ses moteurs en France, contre 85% pour PSA. Dans les véhicules utilitaires en revanche, la tendance est inverse puisque Renault produit plus en France que son éternel rival.

240 euros, le salaire mensuel d'un ouvrier à Tanger

Et une ribambelle d'aides étatiques bien entendu... il n'en fallait pas plus à Renault pour convaincre ses actionnaires d'aller installer une usine à quelques kilomètres à peine des côtes européennes. Mais en France, un tel chiffre a de quoi donner le vertige lorsque l'on sait qu'en moyenne un ouvrier français dans l'automobile est payé 1800 euros bruts par mois après 10 ans d'ancienneté. Or cette fois, personne n'est dupe : l'ouverture d'une nouvelle usine Renault à Tanger n'a pas seulement pour vocation d'alimenter le marché international, mais bien l'Europe, et notamment la France.

400.000 unités, objectif de production de l'usine de Renault au Maroc

Or aujourd'hui les ambitions de Renault concernant cette usine sont immenses. Le constructeur prévoit d'y produire entre 150 et 170.000 véhicules dans un premier, mais pourrait bien accélérer la cadence dès 2013, pour atteindre un niveau de production de 400.000 unités. Depuis longtemps, aucun site français n'a plus eu cette chance. En 2005 le site de Douai (Renault) produisait 418.100 unités contre 177.000 aujourd'hui. En Turquie et en Roumanie au contraire, les deux sites de Renault ont pratiquement doublé de taille sur cette période.
http://lexpansion.lexpress.fr/entrepris ... tor=AL-189

Contrairement à ce qu'affirment certains zélotes du libre-échange, il ne s'agit nullement, pour les constructeurs, de construire de nouvelles usines pour gagner de nouveaux marchés à l'étranger.

On parle bien de voiture vendues en France, qui étaient jadis produites en France, et qui sont désormais produites à l'étranger dans des pays à bas coûts de production.

La situation est dramatique. Et que font nos pouvoirs publics ? Rien. Logique : dans un système de libre-échange, ils ne peuvent pas empêcher des sociétés privées d'implanter des usines à l'étranger.

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Ilikeyourstyle
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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par Ilikeyourstyle » 08 févr. 2012, 20:47:18

Non seulement çà, je suis sûr que l'UE et la France ont subventionné Renault et le Maroc ...

Johanono, je suis obligé de te dire que Renault et Nissan sont des sociétés internationales privées contrôlées très majoritairement par des actionnaires étrangers et qu'en conséquence Renault et Nissan fabriquent leurs bagnoles là où ils veulent. Le vrai problème est le manque de compétitivité de la France d'une part, et l'absence de taxes aux frontières de l'UE (mais là le rétablissement n'est pas pour demain). Il faut donc travailler à fond sur la compétitivité.

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johanono
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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par johanono » 08 févr. 2012, 23:41:51

Je ne fais pas partie de ces gauchistes qui dénoncent à bon compte les "patrons voyous". Les patrons recherchent l'intérêt de leur entreprise. S'ils décident de supprimer des emplois en France et d'ouvrir des usines à l'étranger, c'est probablement parce qu'ils pensent qu'une telle stratégie sert les intérêts de leur entreprise. Je ne leur en veux pas. Je ne leur demande pas de faire du social.

Sauf que moi, ce qui m'intéresse, c'est l'intérêt général de la France. Or quand des entreprises françaises suppriment des emplois en France et construisent des usines à l'étranger, cela n'arrange pas la situation de l'emploi en France.

Donc la question à poser est : que peut faire un gouvernement français pour faire en sorte que ces entreprises françaises préservent l'emploi en France ?

Il ne s'agit pas d'interdire les licenciements. L'interdiction des licenciements est une mesure idiote : si l'entreprise n'est plus rentable, elle n'aura plus d'argent pour payer ses salariés, peu importe qu'il y ait ou non une interdictions des licenciements.

Un gouvernement français doit faire en sorte que les entreprises françaises ne soient plus financièrement obligées de délocaliser. Or dans le système actuel qui met nos entreprises en concurrence avec des entreprises implantées dans des pays à bas coûts de production, nos entreprises sont obligées de délocaliser. Donc le meilleur moyen de préserver l'emploi en France reste de protéger nos entreprises de cette concurrence déloyale.

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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par GIBET » 09 févr. 2012, 05:22:02

Tu ne fais pas non plus partie des économistes qui présentent de vrais bilans économique de la construction en France en présentant les marques étrangères délocalisées en France et qui font travailler des travailleurs français. C'est tellement plus objectifs de te limiter aux délocalisation françaises qui produisent à l'étranger et qui servent ton discours orienté.
Mais n'est pas économiste qui veut quand on argumente de façon partisane
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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par Nombrilist » 09 févr. 2012, 08:06:33

"Il ne s'agit pas d'interdire les licenciements. L'interdiction des licenciements est une mesure idiote : si l'entreprise n'est plus rentable, elle n'aura plus d'argent pour payer ses salariés, peu importe qu'il y ait ou non une interdictions des licenciements."

Déjà, si tu pars du principe qu'une entreprise ne délocalise que quand elle est déficitaire... tu pars mal ! Renault n'est pas déficitaire en France. Si les étrangers veulent se faire plus de pognon et que ça dessert les intérêts de la France, ben y a pas 36 solutions. Faut renationaliser.

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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par artragis » 09 févr. 2012, 08:36:08

sauf que :
1) les voitures low cost n'ont jamais été produites en France donc dire que c'est une délocalisation est fausse
2)en 6 ans (depuis 2005 justement), on a vu arriver ces fameuses voitures low cost (sandero / duster) qui ont capté une grande partie de la clientèle française donc c'est logique qu'une partie des véhicules ne soient plus produits en France.
3)Les constructeurs ont augmenté leurs ventes mondiales, mais pas françaises or les français sont très consommateurs de clio/twingo/306/3008/C3 qui sont produites en France, si les français consomment moins, ces modèles se vendent moins (malgré leur succès) donc on ne peut toujours pas parler de délocalisation.
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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par Nombrilist » 09 févr. 2012, 09:03:17

Quand on ferme quelque part pour ouvrir ailleurs, c'est de la délocalisation.

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johanono
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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par johanono » 09 févr. 2012, 09:39:29

La Renault Twingo I était produite en France, la Renault Twingo II est produite en Slovénie. Les Renault Clio I et II étaient produites en France, la Clio Campus est produite en Slovénie et la Clio III est produite très partiellement en France et pour l'essentiel en Turquie. La Citroën Saxo était produite en France, la Citroën C1 qui la remplace est produite en Tchéquie. Le Peugeot 106 était produite en France, la Peugeot 107 qui la remplace est produite en Tchéquie. Les Peugeot 206 et 207 était produites en France, la Peugeot 208 sera très majoritairement produite en Slovaquie. Les Dacia n'ont certes jamais été produites en France, mais elles sont conçues et commercialisées par Renault, elles sont vendues sous le logo Dacia mais elles auraient tout aussi bien pu être vendues sous le logo Renault, et elles viennent concurrencer directement les petits modèles jadis produits en France.

En nombre de modèles vendus, le marché automobile français continue à très bien se porter. Sauf qu'une proportion de plus en plus faible de ces modèles est désormais produite en France. Moi, j'appelle ça une délocalisation insidieuse de la production.

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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par johanono » 09 févr. 2012, 09:42:04

Nombrilist a écrit :"Il ne s'agit pas d'interdire les licenciements. L'interdiction des licenciements est une mesure idiote : si l'entreprise n'est plus rentable, elle n'aura plus d'argent pour payer ses salariés, peu importe qu'il y ait ou non une interdictions des licenciements."

Déjà, si tu pars du principe qu'une entreprise ne délocalise que quand elle est déficitaire... tu pars mal ! Renault n'est pas déficitaire en France. Si les étrangers veulent se faire plus de pognon et que ça dessert les intérêts de la France, ben y a pas 36 solutions. Faut renationaliser.
Mais si entreprise bénéficiaire délocalise quand même, c'est que tel est malgré tout son intérêt financier. Si tu nationalises une entreprise comme Renault pour la forcer à produire en France, mais que dans le même temps, tu la laisses exposée à la concurrence d'autres marques qui produisent dans des pays à bas coûts de production, alors Renault perdra des parts de marché et fera faillite.

Ce qu'il faut, c'est faire en sorte que les entreprises installées en France soient protégées de la concurrence déloyale des celles implantées dans des pays à bas coûts de production.

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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par Papibilou » 09 févr. 2012, 09:54:03

C'est peut-être dans le domaine automobile que la TVA sociale aurait pu être efficace. Il fallait un accord entre l'état et PSA et Renault pour que les prix en France n'augmentent pas, voire diminuent pour les deux marques.

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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par El Fredo » 09 févr. 2012, 11:46:49

johanono a écrit :Mais si entreprise bénéficiaire délocalise quand même, c'est que tel est malgré tout son intérêt financier. Si tu nationalises une entreprise comme Renault pour la forcer à produire en France, mais que dans le même temps, tu la laisses exposée à la concurrence d'autres marques qui produisent dans des pays à bas coûts de production, alors Renault perdra des parts de marché et fera faillite.

Ce qu'il faut, c'est faire en sorte que les entreprises installées en France soient protégées de la concurrence déloyale des celles implantées dans des pays à bas coûts de production.
Et concrètement qu'est-ce qui empêchera une entreprise rentable de délocaliser de toute façon ? Car tu nous explique que si c'est dans son intérêt financier elle sera libre de le faire. Car à moins de mettre des tarifs douaniers extrêmement élevés tu auras du mal à compenser les différences de salaire avec les pays à bas coût.

Pour moi l'approche centrée sur le coût du travail est une fausse piste. Assumons notre statut de pays à coût salarial élevé et produisons de la qualité au sens industriel du terme, et cessons de vouloir concurrencer les pays à bas coûts salariaux sur ce critère. J'entendais il y a quelques jours un économiste dire que le problème principal des entreprises françaises à l'exportation était leur manque d'adaptation aux marchés étrangers (l'un des aspects de la qualité industrielle, justement). Il y a aussi un gros problème de sous-investissement R&D, notamment par rapport à l'Allemagne (comparaison pertinente pour une fois).

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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par johanono » 09 févr. 2012, 13:18:28

@ Papibilou : une TVA sociale juste pour l'automobile est une idée intéressante, le seul problème, c'est que je ne suis pas certain que le droit européen nous autorise à moduler la TVA et les charges sociales juste pour un secteur en particulier.

@ El Fredo : oui, l'éternel discours sur la recherche et l'innovation... Le problème, c'est que même en faisant des efforts sur sur la recherche et l'innovation, on sera quand même rattrapés par la concurrence déloyale que nous livrent certains pays à bas coûts de production. Certains pays comme l'Inde ou la Chine ont beaucoup de chercheurs et nous concurrencent également sur les secteurs à forte valeur ajoutée. Et pour l'automobile, beaucoup de gens veulent avant tout une voiture simple, facile à utiliser, et n'ont nul besoin d'une voiture bardée de gadgets électroniques. D'où le succès des Dacia par exemple. Il y a demande forte sur des modèles pas chers, se spécialiser sur des secteurs à forte valeur ajoutée ne nous rendra pas service, d'autant plus que nous n'avons pas la même image de marque que certaines marques allemandes. Et en effet, je compte sur les tarifs douaniers pour compenser le différentiel de coûts de production.

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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par lucifer » 09 févr. 2012, 13:56:57

Sauf qu'en tant que français que je suis, je préfere acheter une clio qui vient de roumanie moins chère qu'un clio construite à Mantes la Jolie plus chère.
ha bon, c'est le même prix ????
Ben elle passe où, la difference de prix de main d'oeuvre ? Ceratinement pas dans la poche du pdg et des actionnaires ................... ha si , c'est comme ça que ça se passe ???
Maintenant que j'habite en province, je suis devenu peace and love. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ( surtout les descendants d'immigrés des cités que j'adore dorénavant )

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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par El Fredo » 09 févr. 2012, 14:26:26

On ne survivra pas au XXIe siècle avec un modèle économique des 30 Glorieuses, certains ont du mal à l'admettre.

La transition écologique, c'est bien gentil mais ça ne suffit pas.
La R&D et l'innovation, c'est bien gentil mais ça ne suffit pas.
La fiscalité éco-modulée, c'est bien gentil mais ça ne suffit pas.
La qualité industrielle, c'est bien gentil mais ça ne suffit pas.
L'économie de la connaissance, c'est bien gentil mais ça ne suffit pas.
Un cadre réglementaire et fiscal stable qui valorise l'entreprenariat et les PME, c'est bien gentil mais ça ne suffit pas.

Par contre les barrières douanières et une production industrielle des années 50, là est la solution nécessaire et suffisante à tous nos ennuis. Ah, et puis ajoutons la TVA "sociale" et le retour au franc tant qu'on y est. Abstenons-nous de réfléchir en profondeur à la question, ça donne mal à la tête.
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Re: Automobile : les dégâts de la délocalisation

Message non lu par johanono » 09 févr. 2012, 17:33:00

Il y a une certitude : les centaines de milliers d'emplois que nous avons perdus et que nous sommes encore en train de perdre dans certains secteurs riches en main d'oeuvre tels que l'automobile, le textile, la métallurgie.

En revanche, il y a beaucoup d'incertitudes sur les emplois que l'on pourrait gagner avec "la transition écologique", "l'économie de la connaissance" ou "la R&D et l'innovation". Pour les raisons déjà indiquées : même dans ces secteurs, nous sommes concurrencés par des pays à bas coûts de production. Et indépendamment de cette concurrence étrangère, les secteurs que tu veux voir développer ne sont par nature pas aussi riches en mains d'oeuvre que l'industrie manufactière. Ce sont des secteurs riches en capital, mais qui ne nécessitent pas beaucoup de main d'oeuvre. On nous avait dit qu'il fallait remplacer l'industrie par les services. Mais sans industrie, il n'y a pas de services. Sinon, il y a aussi les "services à la personne", qui passent pour être un formidable "gisement d'emplois" : des emplois précaires, sous-payés, et subventionnés...

Donc en effet, accepter de perdre des emplois dans certains secteurs traditionnels, pour des gains tout à fait hypothétiques dans "la transition écologique", "l'économie de la connaissance" ou "la R&D et l'innovation", me semble très dangereux, voire criminel.

Il y a aussi des considération d'ordre moral ou philosophique. Des usines nombreuses, cela avait l'avantage d'offrir un emploi d'ouvrier à tous ces gens qui n'ont pas forcément la possibilité culturelle ou intellectuelle ou financière de faire de longues études. En sacrifiant ces usines au profit d'une "économie de la connaissance", tu laisses se développer un système dans lequel il n'y aura point de salut si tu n'as pas au moins bac+5 voire bac+7. A titre purement égoïste, je m'en fous, j'ai eu la chance de faire des études, et je ne me fais pas trop de soucis pour mes perspectives professionnelles. Mais je pense à tous ceux qui n'ont pas eu la même possibilité que moi. Quel monde veux-tu leur laisser, avec ton "économie de la connaissance" ?

Alors tu peux te moquer comme tu veux en disant que je défends un modèle des années 70 ou une économie à la papa, ou je ne sois quoi d'autre. Peut-être. Je défends ce qui marchait jusqu'à présent, je regrette que, pour des motifs purement idéologiques, on casse ce qui marchait, et je ne souhaite pas me lancer dans des aventures.

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