johanono a écrit :Mais si, les déclarations seront nécessaires, même pour des personnes n'ayant que des revenus prélevés à la source.
Exemple : un salarié qui a deux emplois différents à temps partiel. Chaque salaire pris isolément donne lieu à un taux d'imposition donné. Mais le total des deux salaires, compte tenu de la progressivité de l'impôt, donnera lieu à un taux d'imposition supérieur à celui des deux salaires pris isolément. Comment régularises-tu tout ça ?
:soupir:
Chaquen employeur déclare les revenus et impôts prélevés à la source de son côté. L'administration fiscale fait la somme des deux en fin d'année, et calcule le taux global d'imposition. Si les sommes prélevées sont différentes on procède à une régularisation. Capisce ?
La question des retraités est également importante. La plupart des retraités perçoivent des pensions auprès de plusieurs caisses différentes. Chaque pension prise isolément donne lieu à un taux d'imposition donné. Mais le total de toutes ces pensions, compte tenu de la progressivité de l'impôt, donnera là encore lieu lieu à un taux d'imposition supérieur à celui de chaque pension prise isolément. Comment régularises-tu tout ça ?
:soupir:
Chaque caisse déclare les pensions et impôts prélevés à la source de son côté. L'administration fiscale fait la somme des deux en fin d'année, et calcule le taux global d'imposition. Si les sommes prélevées sont différentes on procède à une régularisation. Capisce ?
Et la question des charges de famille, comment est-elle prise en compte pour déterminer le taux d'imposition à la source ?
Tout dépend de la persistance ou non d'un certain nombre de niches fiscales et/ou leur remplacement par un crédit d'impôt (ce qui est un tout autre sujet que le prélèvement à la source), mais il faut bien évidemment une déclaration. Celle-ci est transmise à l'administration fiscale, qui procède etc. etc.
Ce que je décris, ce n'est pas de la magie noire, c'est tout simplement ce qui se passe partout dans le monde où le prélèvement à la source est appliqué (ce qui inclut bon nombre de nos voisins), et c'est très simple à mettre en oeuvre surtout à partir du moment où l'on se base sur un mécanisme existant (la CSG).
Le taux de prélèvement à la source est-il le même pour un salaire/revenu donné (c'est-à-dire que deux salariés ayant le même salaire auraient le même prélèvement à la source, mais alors les reversements de trop ou de moins perçu en fin d'année risquent d'être importants)
Pourquoi seraient-ils importants si les revenus et les taux sont connus à la base, et le calcul exact connu dès le début ?
ou se pratique-t-il sur la base du taux d'imposition personnel de l'année précédente (ce qui implique que chaque salarié communique ce taux d'imposition à son entreprise, ce qui pose des problèmes de confidentialité et complique la gestion des payes pour les entreprises) ?
Le prélèvement à la base se calcule bien évidemment sur les revenus au moment où ils sont perçus. Ce qui implique, et oui, une "année blanche" au moment de sa mise en place, mais l'expérience des autres pays a montré que ce n'était pas un problème, et que la situation ne survient qu'une seule fois (ce n'est donc pas un argument contre le principe même du prélèvement à la source). D'autant plus qu'on en profite en général pour recalculer les barèmes et donc appliquer des correctifs pour éviter les effets de seuil.
Tu évoques la déclaration de revenus pré-remplie. Mais ça n'a rien à voir. Que l'administration fiscale ait à l'avance connaissance des revenus de chaque contribuable, c'est une chose, mais ça ne répond pas à la question de savoir quel est le taux d'imposition à la source (un taux théorique identique pour chaque niveau de revenu donné, ou le taux d'imposition du contribuable de l'année précédente), et ça ne règle pas le problème des régularisations en fin d'année. Dans le système actuel, tu payes en fonction de l'impôt de l'année précédente, il y a donc une régularisation en fin d'année, mais celle-ci est en général assez faible.
Hormis la question de l'année de base du calcul, décalée d'un an entre les deux systèmes (ce qui ne change pas grand-chose, voir ci-dessus), explique-moi la différence entre les cas suivants (chiffres au hasard, taux fictifs, et calculs en euros constants d'une année sur l'autre) :
Cas 1.
Un contribuable touche 30.000 € de revenus annuels imposables (soumis à CSG+IRPP). Il est soumis à un taux d'imposition global de 20 %, répartis entre 8% pour la CSG et 12% pour l'IRPP.
On lui prélève tous les mois sur son salaire 30.000 / 12 x 8% = 200 € au titre de la CSG.
A la fin de l'année on lui réclame 30.000 x 12% = 3600 € d'IRPP sur ses revenus de l'année précédente, somme qu'il a provisionné d'une façon ou d'une autre tout au long de l'année en cours (tiers provisionnel, compte bancaire, cassette enterrée au fond du jardin, peu importe). Son effort de provisionnement est en moyenne de 300 € mensuels.
A la fin de l'année il reçoit sa déclaration de revenus pré-remplie avec ses 30.000 € de revenus annuels.
Il verse donc en tout 6 000 € d'impôts : 2400 € de CSG prélevés à la source, et 3600 € d'IRPP en trois tiers provisionnels ou en une seule fois. Son effort fiscal est en moyenne de 500 € mensuels, dont 200 € prélevés à la source et 300 € payés à l'administration fiscale. Ses revenus ont été déclarés par son employeur tout au long de l'année.
Cas 2.
Un contribuable touche 30.000 € de revenus annuels. Il est soumis à un taux d'imposition global de 20 %, répartis entre 8% pour la CSG et 12% pour l'IRPP.
On lui prélève tous les mois sur son salaire 30.000 / 12 x 8% = 200 € au titre de la CSG.
Pour s'acquitter de son IRPP, il a choisi la mensualisation. Ses revenus en euros constants sont stables d'une année sur l'autre hors évolution professionnelle, il s'acquitte donc de 30.000 x 12% = 3600 € annuels au titre de l'année précédente, en 10 prélèvements mensuels de 360 €, les deux derniers mois servant traditionnellement aux régularisations (qui se monteront ici à zéro).
A la fin de l'année il reçoit sa déclaration de revenus pré-remplie avec ses 30.000 € de revenus annuels.
Il verse donc en tout 6 000 € d'impôts : 2400 € de CSG, prélevés à la source et 3600 € d'IRPP en versements sur 10 mensualités prélevés sur son compte en banque alimenté par son revenu. Son effort fiscal est en moyenne de 500 € mensuels : 560 € les 10 premiers mois dont 200 € prélevés à la source et 360 € prélevés sur son compte en banque alimenté par son revenu, 200 € prélevés à la source les 2 derniers. Ses revenus ont été déclarés par son employeur tout au long de l'année.
Cas 3.
Un contribuable touche 30.000 € de revenus annuels. Il est soumis à un taux d'imposition global de 20 % au titre de l'impôt fusionné CSG+IRPP.
On lui prélève tous les mois sur son salaire 30.000 / 12 x 20% = 500 € au titre de l'impôt unique. Ses revenus sont dans le même temps déclarés par son employeur tout au long de l'année.
A la fin de l'année il reçoit sa déclaration de revenus pré-remplie avec ses 30.000 € de revenus annuels.
Il verse donc en tout 6 000 € d'impôts. Son effort fiscal est en exactement de 500 € mensuels prélevés à la source. Ses revenus ont été déclarés par son employeur tout au long de l'année.
On voit que la différence entre les cas 2 et 3 est que dans le cas 2 les revenus prélevés mensuellement au titre des impôts transitent d'abord par le compte en banque du contribuable avant d'être prélevés peu après par l'administration fiscale. S'ils étaient directement versés par l'employeur à l'administration fiscale ça ne changerait pas grand-chose pour le contribuable, et on arriverait à un système proche du cas 3. Dans le cas 1 le contribuable procède au même effort mais "à la main" de son côté (en provisionnant d'une part et s'acquittant d'autre part des sommes dues). Et dans tous les cas les éventuels revenus supplémentaires sont déclarés en sus et entraînent une régularisation en fin d'année.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.