La crise de la dette souveraine est en fait constituée de deux crises distinctes :
- une crise de solvabilité de quelques pays (Grèce, Portugal…)
- une crise de liquidité des autres pays (Italie, Espagne…) qui ne sont pas insolvables mais qui ne peuvent plus emprunter à des taux raisonnables.
La BCE, en prêtant abondamment aux banques, a calmé provisoirement la crise de liquidité, mais la crise de solvabilité de la Grèce et du Portugal n’est pas résolue.
D’autre part, la cause de ces problèmes : les écarts de compétitivité au sein de la zone euro, ne sont pas solutionnés, puisque la seule réponse de l’UE consiste à imposer des politiques d’austérité qui plongent l’Europe dans la récession, compromettant son redressement économique et financier.
Il n’y a que deux solutions :
1- soit supprimer l’euro pour revenir à des monnaies nationales ou pour créer deux zones euros : un eurofranc pour les pays du sud peu compétitifs et un euromark pour les pays du nord très compétitifs (idée défendue par l’économiste Christian Saint-Etienne)
2- soit mutualiser la dette européenne, créer un FMI européen et un impôt européen pour augmenter fortement le budget de l’UE et permettre des transferts financiers des pays riches de l’UE vers les pays pauvres. Autrement dit faire de l’Europe un véritable état fédéral.
L’ennui c’est que les dirigeants européens ne veulent ni la fin de l’euro, ni d’une Europe fédérale.
En l’absence de solution pérenne, l’Europe va connaître crise sur crise, et au bout du compte l’euro finira par exploser, c’est ce que prédit cette étude de Patrick Artus.
La gestion actuelle de la zone euro entrainera son explosion
La gestion actuelle de la zone euro entrainera son explosion
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
Re: La gestion actuelle de la zone euro entrainera son explo
Je l'aime bien ce M. Artus, c'est dingue qu'il écrive pour Natixis
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI.
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Re: La gestion actuelle de la zone euro entrainera son explo
Même Mélenchon va faire ses courses chez Arthus.
Re: La gestion actuelle de la zone euro entrainera son explo
C'est dire
Pour en revenir à cette analyse, rien de bien neuf mais tout se tient. La vraie question est de savoir pourquoi nos dirigeants ne lisent pas les économistes.
Pour en revenir à cette analyse, rien de bien neuf mais tout se tient. La vraie question est de savoir pourquoi nos dirigeants ne lisent pas les économistes.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI.
Re: La gestion actuelle de la zone euro entrainera son explo
Cette analyse me parait très superficielle, c'en est à se demander s'il ne s'agit pas de l'un de ces arbres qu'on plante là dans le but de nous cacher la forêt. En effet, elle ne nous renseigne pas sur la question qui (me) parait fondamentale : pourquoi la crise grecque a commencé fin 2009, qui a pondu ce foutu calendrier ? Ce n'est pas comme si ce pays était passé du jour au lendemain à une situation de faillite très préoccupante.albert a écrit :La crise de la dette souveraine est en fait constituée de deux crises distinctes :
- une crise de solvabilité de quelques pays (Grèce, Portugal…)
- une crise de liquidité des autres pays (Italie, Espagne…) qui ne sont pas insolvables mais qui ne peuvent plus emprunter à des taux raisonnables.
La BCE, en prêtant abondamment aux banques, a calmé provisoirement la crise de liquidité, mais la crise de solvabilité de la Grèce et du Portugal n’est pas résolue.
D’autre part, la cause de ces problèmes : les écarts de compétitivité au sein de la zone euro, ne sont pas solutionnés, puisque la seule réponse de l’UE consiste à imposer des politiques d’austérité qui plongent l’Europe dans la récession, compromettant son redressement économique et financier.
C'est bizarre, tout le monde parle de cette crise comme d'un Big Bang mais on dirait que personne n'essaye d'en définir l'origine, comme si cela n'avait aucun intérêt. Peut-être pour ne pas trop pointer du doigt les investisseurs institutionnels qui ont décidé de faire un bon coup sur le marché de la dette grecque, allez savoir... ou alors pour que tout cela reste nébuleux, pour que le pékin moyen ne puisse pas mettre un visage sur un nom et réciproquement, pour éviter qu'il soit en mesure d'identifier clairement les responsables.
Pourtant toute solution radicale nécessite de pouvoir identifier le problème à sa racine. Si le catalyseur de cette crise est bien - tel que je le pense - la spéculation sur le marché des CDS, un coup des Soros-like, une action concertée de prédation sur des montagnes de fric public, alors il semble vain de vouloir imaginer des solutions aux problèmes de l'Euro en écartant cette donnée de l'équation.
Patrick Artus ne travaille pas dans une banque pour rien.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M
Re: La gestion actuelle de la zone euro entrainera son explo
La spéculation est le catalyseur, mais le fond du problème est bien celui décrit dans l'article. Si ton bateau est plein de trous tu peux toujours accuser la grosse vague scélérate.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI.
Re: La gestion actuelle de la zone euro entrainera son explo
Je ne suis pas trop d'accord sur cette distinction. Je n'ai plus tous les chiffres en tête, mais il me semble qu'avant la crise des dettes souveraines, la Grèce et le Portugal affichaient un taux d'endettement public (en pourcentage du PIB) assez proche des chiffres français ou allemand, voire inférieur. Rappelons aussi que le Japon, malgré un taux d'endettement public très largement supérieur (proche des 200%, je crois), ne connaît pas la crise.albert a écrit :La crise de la dette souveraine est en fait constituée de deux crises distinctes :
- une crise de solvabilité de quelques pays (Grèce, Portugal…)
- une crise de liquidité des autres pays (Italie, Espagne…) qui ne sont pas insolvables mais qui ne peuvent plus emprunter à des taux raisonnables.
Pour la Grèce, comme pour le Portugal, comme pour l'Italie, comme pour l'Espagne, il s'agit d'une crise de liquidités, c'est-à-dire que les investisseurs style Soros & Co se sont mis à spéculer sur ces dettes souveraines, ce qui a provoqué un renchérissement des taux d'intérêts, lequel renchérissement a accru de plusieurs dizaines de milliards d'euros le service de la dette pour chacun de ces pays. Si ces pays sont aujourd'hui obligés d'engager de drastiques plans d'austérité, c'est juste pour trouver les milliards d'euros supplémentaires du service de la dette qui iront dans la poche des créanciers.
Les libéraux nous disent que cette crise n'est que le thermomètre qui indique la fièvre, qu'il n'y aurait pas de crise s'il n'y avait pas de dette publique. Bien sûr, si les Etats avaient 0 € de dette, il n'y aurait pas de crise. N'empêche que cette crise a frappé durement des Etats jusque là peu endettés (l'Espagne, notamment) et a relativement épargné des pays davantage endettés comme la France, l'Allemagne ou la Belgique. Sans même parler du Japon. Et ce sont les politiques d'austérité mises en place par les Etats concernés qui ont provoqué la récession économique.
La crise des dettes souveraines n'est pas que le thermomètre qui indique la fièvre, elle est plutôt le virus qui a inoculé la fièvre, elle a provoqué la crise économique.
Pour le reste, je pense que Patrick Artus a tout à fait raison. Les dirigeants européens veulent sauver l'euro à tout prix. Alors ils multiplient les plans d'aide : 150 milliards par ci, 250 milliards par là...La BCE, en prêtant abondamment aux banques, a calmé provisoirement la crise de liquidité, mais la crise de solvabilité de la Grèce et du Portugal n’est pas résolue.
D’autre part, la cause de ces problèmes : les écarts de compétitivité au sein de la zone euro, ne sont pas solutionnés, puisque la seule réponse de l’UE consiste à imposer des politiques d’austérité qui plongent l’Europe dans la récession, compromettant son redressement économique et financier.
Il n’y a que deux solutions :
1- soit supprimer l’euro pour revenir à des monnaies nationales ou pour créer deux zones euros : un eurofranc pour les pays du sud peu compétitifs et un euromark pour les pays du nord très compétitifs (idée défendue par l’économiste Christian Saint-Etienne)
2- soit mutualiser la dette européenne, créer un FMI européen et un impôt européen pour augmenter fortement le budget de l’UE et permettre des transferts financiers des pays riches de l’UE vers les pays pauvres. Autrement dit faire de l’Europe un véritable état fédéral.
L’ennui c’est que les dirigeants européens ne veulent ni la fin de l’euro, ni d’une Europe fédérale.
En l’absence de solution pérenne, l’Europe va connaître crise sur crise, et au bout du compte l’euro finira par exploser, c’est ce que prédit cette étude de Patrick Artus.
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