« Pourquoi je quitte Goldman Sachs »

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politicien
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« Pourquoi je quitte Goldman Sachs »

Message non lu par politicien » 14 mars 2012, 17:58:47

Bonjour,

Greg Smith n'est pas un banquier anarchiste. Directeur exécutif chargé des marchés des produits dérivés en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique pour la banque d'affaires Goldman Sachs, il a cru pendant près de douze ans à l'intégrité de son entreprise. Mais aujourd'hui, il démissionne et, démarche rare dans cette institution puissante et secrète, il annonce son départ avec fracas, dans une tribune publiée mercredi par le New York Times, en dénonçant un fonctionnement de l'entreprise "plus toxique et destructif que jamais".

(...)

Les clients de M. Smith ne sont pas des petits porteurs. Il dit avoir conseillé, au fil de sa carrière, deux des principaux hedge funds de la planète, cinq des plus grands gestionnaires de portefeuilles américains et trois des plus importants fonds souverains du Moyen-Orient et d'Asie. "Mes clients représentent un portefeuille total de plus d'un millier de milliards de dollars", écrit-il.

(...)

Et de lister trois façons de grimper vite dans la maison : refourguer à ses clients des actions et des produits financiers dont Goldman Sachs cherche à se débarrasser, les pousser à investir dans des produits qui ne sont peut-être pas les meilleurs pour eux, mais qui rapporteront le mieux à Goldman Sachs, et "s'assoir dans un fauteuil d'où vous ferez commerce de n'importe quel produit opaque et non liquide avec un acronyme en trois lettres".

La tribune de M. Smith a déclenché une tempête de commentaires mercredi, que le Times suit en direct sur cette page. Dans la matinée, Goldman Sachs a réagi brièvement, selon la culture maison, généralement peu réactive face aux critiques. Une porte-parole a exprimé le "désaccord [de la banque] avec les opinions exprimées" par M. Smith. "Nous ne pensons pas qu'elles reflètent fidèlement nos pratiques. Nous pensons que nous ne réussirons que si nos clients réussissent. Cette vérité fondamentale est au cœur de notre manière d'agir,” déclarait-elle.

Selon le Wall Street Journal, qui cite une source anonyme proche du dossier, M. Smith est en réalité un vice-président de Goldman Sachs, une position tenue par des milliers d'employés de la firme à travers le monde. Il est par ailleurs le seul employé de la branche qu'il dirige, selon cette source.

(...)
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Nombrilist
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Re: « Pourquoi je quitte Goldman Sachs »

Message non lu par Nombrilist » 14 mars 2012, 18:05:37

Ce monsieur ne fait que dire que ce que tout le monde sait déjà. Et tout le monde s'en fout. La preuve, on a des anciens de Goldman Sachs aux manettes de la BCE et de certains Etats européens.

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Re: « Pourquoi je quitte Goldman Sachs »

Message non lu par politicien » 16 mars 2012, 18:38:49

Bonjour,
Deux jours après la tribune assassine d'un ancien cadre de la maison, Greg Smith, sur les pratiques et l'éthique de la prestigieuse banque d'affaires, tout Wall Street est ébranlé par l'onde de choc. Le patron de Goldman Sachs, Llyod C. Blankfein est sur la sellette.

Un sacré baptême du feu. Tout juste débarqué dans les bureaux de Goldman Sachs à New York pour prendre la tête du service de communications, Richard Siewert, porte-parole de la Maison Blanche sous la présidence de Bill Clinton, a dû affronter sa première situation de crise. Mercredi, dans une tribune assassine publiée dans le "New York Times", Greg Smith, ancien cadre à Londres, a dénoncé les pratiques de la prestigieuse banque d'affaires, plus attachée, selon lui, à faire des profits plutôt qu'à défendre les intérêts de ses clients, qualifiés de marionnettes ("muppets").

(...)

A Wall Street, ces accusations font grand bruit. Elles alimentent toutes les conservations, reléguant très loin derrière les résultats des "stress tests" bancaires rendus publics la veille après la clôture des marchés. Les investisseurs n'apprécient guère: l'action Goldman Sachs chute ce jour-là de 3,5%. Et l'onde de choc n'épargne personne. Surtout pas Lloyd Blankfein, le patron de la première banque d'investissements, qui a jusqu'ici résisté à tout. Au plongeon des profits, et même aux premières pertes trimestrielles de la firme depuis son introduction en Bourse en 1999. A la dégringolade dans le classement des banques-conseil de Wall Street. A la multiplication des scandales et des affaires. Ou encore à cette humiliante audition devant une commission du Congrès américain.

(...)

"La morale a-t-elle sa place à Wall Street ?", se demande le "New York Times. Oui, répond Robert Reich, ancien secrétaire au Travail, "pour se sauver d'elle-même", y voyant l'opportunité pour les banques de soutenir un renforcement de la régulation au lieu de s'y opposer. Cet épisode pourrait ainsi influer sur les modalités d'applications de la "Volcker Rule" actuellement négociées par les régulateurs américains. Cette règle, mesure phare de la réforme Dodd-Frank, prévoit de limiter le trading pour compte propre des banques. Plusieurs parlementaires démocrates se sont ainsi déjà emparés de ces révélations pour plaider en faveur de contraintes les plus fortes possibles.

Les réactions n'ont donc pas tardé à Wall Street pour défendre l'honneur de la maison. Beaucoup remettent en cause la légitimité de Greg Smith, soulignant son évolution limitée au sein de Goldman Sachs, spéculant sur ses motivations cachées et rappelant qu'il a réalisé plusieurs vidéos destinées à convaincre les jeunes talents à rejoindre la firme. "Oui, Mr Smith, Goldman Sachs pense d'abord à gagner de l'argent (...) mais apparemment, cela lui a pris une décennie avant de le comprendre", écrit l'agence Bloomberg dans un édito. "Goldman et les autres banques d'investissements joue un rôle crucial pour notre économie. Mais ce n'est pas une œuvre de charité."
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racaille
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Re: « Pourquoi je quitte Goldman Sachs »

Message non lu par racaille » 16 mars 2012, 18:47:26

J'ai lu cet article hier soir et je n'ai pas été très convaincu par la pureté idéologique de ce banquier. Tiens j'en profite pour partager ici l'analyse qu'en fait Philippe Béchade :
Une démission d’un dirigeant de Goldman Sachs fait l’effet d’une bombe
Un haut dirigeant de Goldman Sachs (en charge des produits dérivés) démissionne avec un fracas médiatique qui n’a, semble t-il, aucun précédent dans l’histoire de la banque la plus controversée (sinon la plus haïe) de Wall Street.

L’article de Matt Taibbi intitulé “Goldman Sachs, la machine à bulles”, publié dans l’hebdomadaire Rolling Stones en juillet 2009, avait déjà fait grand bruit. Il révélait que la firme avait parié contre ses propres produits structurés sur le marché des dérivés de crédit.

L’éclatement de la bulle des subprime et le dépôt d’une série de plaintes pour pratiques déloyales avait grandement écorné l’image de la firme “dévouée à ses clients”.

Ce mythe avait déjà du plomb dans l’aile depuis l’introduction à prix d’or de “daubes” (selon l’expression même des salariés de Goldman Sachs sur le Nasdaq en 1999/2000). Par “daubes”, nous entendons des entreprises zombie qui ont majoritairement fait faillite et ont ruiné les souscripteurs, tandis que leurs dirigeants et Goldman Sachs se partageaient les fruits des IPO (émissions d’actions à prix ouverts, les cours étant systématiquement boostés à la première cotation).

Une nouvelle étape dans le déboulonnage du piédestal vient d’être franchie avec la tribune au vitriol de Greg Smith qui “balance” sur Goldman Sachs — vous avez remarqué, les initiales “GS” sont les mêmes ! Il égratigne également le patron, Lloyd Blankfein, ainsi que le numéro deux, Gary Cohn, avec une abondance de détails et d’anecdotes qui laissent le lecteur pantois.

Il dénonce une culture “toxique et destructive” de l’avidité, qui foule au pied tous les principes éthiques, des pratiques contraires aux intérêts des clients… eux-mêmes qualifiés de muppets (marionnettes, NDLR). Il y en comme cela a trois pleines pages, inspirées de ses 12 ans de carrière au service de la firme — et que vous pouvez lire en intégralité au début de cette Chronique, traduites par nos soins.

Les beaux esprits ne manqueront pas de souligner qu’il s’est accommodé durant 12 ans de ces mauvaises pratiques qui l’ont enrichi… jusqu’à ce qu’une forte baisse des bonus versés début 2012 coïncide avec sa démission à grand spectacle.

Petits bonus, grands effets ?

Les anciens de GS retrouvent vite du travail dans les hautes sphères
De quoi cependant jeter une ombre sur de puissants personnages ayant dopé leur CV par l’exercice de hautes fonctions chez GS. Cela les a souvent conduits à des postes de conseillers spéciaux du président (à la Maison Blanche), de secrétaire américain au Trésor, de membres influents de la Fed ou encore de patron de la BCE.

Quelques heures plus tard, c’est le très respecté Paul Volcker — le prédécesseur d’Alan Greenspan, devenu en 2001 conseiller spécial de Barck Obama à la Maison Blanche — qui déclare que le changement de statut de Goldman Sachs en société cotée puis en banque à l’automne 2008 l’a amené à “développer une mentalité conduisant à de nombreux conflits d’intérêt à l’encontre de sa clientèle.

Lui aussi sait de quoi il parle puisqu’il a supervisé pendant des années GS en tant que patron de la Fed. Voilà qui ne va pas manquer de relancer le débat concernant le rôle de certaines puissantes banques d’affaires de Wall Street dans la crise systémique de 2008.
--> http://la-chronique-agora.com/les-prati ... es-marches
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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