Qu'en pensez vous ?Greg Smith n'est pas un banquier anarchiste. Directeur exécutif chargé des marchés des produits dérivés en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique pour la banque d'affaires Goldman Sachs, il a cru pendant près de douze ans à l'intégrité de son entreprise. Mais aujourd'hui, il démissionne et, démarche rare dans cette institution puissante et secrète, il annonce son départ avec fracas, dans une tribune publiée mercredi par le New York Times, en dénonçant un fonctionnement de l'entreprise "plus toxique et destructif que jamais".
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Les clients de M. Smith ne sont pas des petits porteurs. Il dit avoir conseillé, au fil de sa carrière, deux des principaux hedge funds de la planète, cinq des plus grands gestionnaires de portefeuilles américains et trois des plus importants fonds souverains du Moyen-Orient et d'Asie. "Mes clients représentent un portefeuille total de plus d'un millier de milliards de dollars", écrit-il.
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Et de lister trois façons de grimper vite dans la maison : refourguer à ses clients des actions et des produits financiers dont Goldman Sachs cherche à se débarrasser, les pousser à investir dans des produits qui ne sont peut-être pas les meilleurs pour eux, mais qui rapporteront le mieux à Goldman Sachs, et "s'assoir dans un fauteuil d'où vous ferez commerce de n'importe quel produit opaque et non liquide avec un acronyme en trois lettres".
La tribune de M. Smith a déclenché une tempête de commentaires mercredi, que le Times suit en direct sur cette page. Dans la matinée, Goldman Sachs a réagi brièvement, selon la culture maison, généralement peu réactive face aux critiques. Une porte-parole a exprimé le "désaccord [de la banque] avec les opinions exprimées" par M. Smith. "Nous ne pensons pas qu'elles reflètent fidèlement nos pratiques. Nous pensons que nous ne réussirons que si nos clients réussissent. Cette vérité fondamentale est au cœur de notre manière d'agir,” déclarait-elle.
Selon le Wall Street Journal, qui cite une source anonyme proche du dossier, M. Smith est en réalité un vice-président de Goldman Sachs, une position tenue par des milliers d'employés de la firme à travers le monde. Il est par ailleurs le seul employé de la branche qu'il dirige, selon cette source.
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