La fraude du LIBOR ou la perversion des marchés monétaires.

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mps
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Re: La fraude du LIBOR ou la perversion des marchés monétair

Message non lu par mps » 04 mai 2012, 12:39:46

Oui, l'Hexagone se regarde le nombril et se fait des croche-pieds dans la cour de récréation, pendant que le monde tourne ...
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Cobalt

Re: La fraude du LIBOR ou la perversion des marchés monétair

Message non lu par Cobalt » 04 mai 2012, 13:20:14

mps a écrit :Oui, l'Hexagone se regarde le nombril et se fait des croche-pieds dans la cour de récréation, pendant que le monde tourne ...
Il ne tourne pas bien quand même^^

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racaille
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Re: La fraude du LIBOR ou la perversion des marchés monétair

Message non lu par racaille » 12 mai 2012, 16:07:11

Ici un article intéressant qui vulgarise un peu cette histoire de Libor et qui explique comment les banques manipulent son cours à la baisse :

http://edito-matieres-premieres.fr/comm ... e-dollars/
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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politicien
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Re: La fraude du LIBOR ou la perversion des marchés monétaires.

Message non lu par politicien » 01 juil. 2012, 10:09:28

Bonjour,
L'affaire de manipulation du Libor prend de l'ampleur au Royaume-Uni. Le ministre de la Justice réclame un meilleur encadrement du secteur, appelant le gouvernement à «résister aux pressions» des lobbies.

Voilà qui ne devrait pas améliorer l'ambiance à la City de Londres, déjà plombée cet hiver par la longue occupation du mouvement anticapitaliste Occupy London Stock Exchange.
(...)

De son côté, le ministre de la Justice, Ken Clarke, a déclaré sur Radio 4 que les banquiers qui ont commis des délits financiers doivent en répondre devant des tribunaux. «Nous ne traitons pas comme il le convient les délits financiers au plan judiciaire dans ce pays», a-t-il déclaré. Prônant des «règles plus contraignantes» pour mieux encadrer le secteur financier, le ministre a jugé que le gouvernement ne devrait pas céder aux pressions de la City. «Nous devrons résister aux puissants lobbies qui vont nous dire que nous allons trop loin, que cela va nuire à la compétitivité (de la place financière de Londres, ndlr) et d'autres choses du même acabit», a-t-il martelé. Un plaidoyer qui devrait être bien accueilli par l'opposition. Le chef du parti travailliste, Ed Miliband, a réclamé ce samedi une commission d'enquête publique sur la culture et les pratiques du secteur bancaire, estimant qu'il était rongé par la «corruption institutionnelle». Il a appelé à la mise en place d'un code de conduite et de peines d'emprisonnement sévères pour les banquiers ayant commis des délits.

Barclays a écopé mercredi d'amendes record - de 290 millions de livres (362 millions d'euros) - pour avoir tenté de manipuler des taux d'intérêt de référence
(...)

La séparation de la banque de détail à nouveau plaidée
Le dossier du Libor n'est pas la seule ombre à planer sur la City, qui a été ébranlée par plusieurs scandales cette semaine. L'Autorité britannique des marchés financiers (FSA) a ainsi fait état vendredi de «manquements graves» de la part des quatre grandes banques du pays: Barclays, à nouveau, RBS, Lloyds et HSBC. Ces établissements sont mis en cause pour avoir commercialisé des produits financiers plus ou moins complexes à des PME. Tous ont accepté, toutefois, de dédommager les clients qui auraient été floués et de modifier leur publicité pour ces produits, a annoncé l'institution. Enfin, l'image de RBS a été ternie cette semaine par une panne informatique qui, pendant plusieurs jours, a empêché des millions de personnes de retirer de l'argent ou de faire des virements.

«Quelque chose est vraiment allé de travers dans le secteur bancaire britannique, et nous avons besoin de le remettre en ordre», a résumé vendredi le gouverneur de la banque d'Angleterre, Mervyn King. Cité par la BBC , il a appelé à un «véritable changement culturel» au sein de la City, estimant toutefois que modifier les lois ne suffirait pas à insuffler ce changement.
(...)

L'intégralité de cet article sur Le Figaro.fr
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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GIBET
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Re: La fraude du LIBOR ou la perversion des marchés monétaires.

Message non lu par GIBET » 01 juil. 2012, 19:23:22

On déjà abordé cette affaire du Libor Et j'étais alors intervenu
On remet ça mais c'est du réchauffé et je ne vois pas quoi dire de plus.
Il faudrait peut-être retrouver les anciens échanges non?
Le silence est un ami qui ne trahit jamais

pierre30
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Re: La fraude du LIBOR ou la perversion des marchés monétaires.

Message non lu par pierre30 » 21 juil. 2012, 09:38:47

http://lecercle.lesechos.fr/economie-so ... elles-dess

Pascal Ordonneau
Ancien PDG, HSBC Invoice Finance

Les Banques se croient-elles au-dessus des lois? Ou sont-elles devenues ingouvernables?
LE CERCLE. Les amendes pleuvent. Tous les jours, les régulateurs, les organes de surveillance du monde bancaire découvrent de nouveaux cas de criminalité en col blanc. Ces comportements des banques sont-ils le fait d'un sentiment d'impunité ou le reflet de leur hypertrophie? Les banques ne sont-elles pas à la fois trop riches et trop grosses pour qu'un Etat puisse valablement les inquiéter?

"Dji Pi Môrganne" aura donc été victime d’un trader fou. Des milliards de dollars sont partis en fumée. C’est évidemment un scandale. On dira : encore un scandale ! Encore des traders qu’on a lâchés dans la nature (va chercher l’argent ! va ! va chercher….) sans se soucier de leur façon de rapporter le profit à leurs maîtres. Des "Golden" retrievers d’un autre genre ! En tout cas, les traders ne sont pas des chasseurs, gens de patience, de précision et du sens du travail bien fait. Ils travaillent comme des pécheurs à la dynamite, comme des américains qui éteignent les révolutions à coup de B52 ou comme des pilleurs de tombes qui cherchent les trésors à coup de barre à mine et s’en vont fondre l’or des bijoux en lingots pour qu’il soit plus aisément transportable.



4 milliards de dollars partis en fumée. Pas davantage?
Ou plus ? « Ayant découvert des informations qui laissent douter de l'intégrité des marks des traders et qui suggèrent que certains individus ont peut-être essayé de dissimuler le montant total des pertes encourues par le portefeuille au premier trimestre.. » Il est vrai qu’au tout début, "Dji Pi" n’avait perdu que quelques clopinettes, 2 milliards. Et puis, en grattant un peu les comptes, il a paru plus raisonnable de fixer la perte à 4,4 ! Et puis, quand on commence avec la comptabilité, on ne sait jamais où et quand ça finit. Du coup, ce sont 5,8 milliards qui auraient été passés en PP- P&L comme on dit (perte et profit- profit and loss). C’est tout ? C’est fini ? On ne va pas trouver d’autres pertes, d’autres truquages, manipulations, ici ou là, dans la comptabilité, mais aussi en dehors de la comptabilité, dans le bilan mais aussi dans le « hors bilan », cette rubrique que les banquiers, pudiques par nature, affectionnent ? Dji Pi a décidé de revoir la comptabilité et le compte PP en arrière sur un trimestre. C’est pour ça que les pertes se creusent. Pourquoi un seul trimestre ? Parce que le type qui a tout mis par terre venait d’arriver ? Ça c’est de l’ironie mal placée car tout le monde sait qu’il était là depuis beaucoup plus longtemps qu’un trimestre. Donc, on répète la question : pourquoi n’être remonté que sur un trimestre comptable?

Le PDG, demeuré en place, l’a dit : « c’est un incident isolé ».
Non ! Ce n’est pas un incident isolé. Chez "Dji Pi", on fera semblant de le croire. Jusqu’au moment où, ayant épluché les comptes 2011 et 2010, le directeur financier de "Dji Pi" reviendra expliquer que le compte de profit était gonflé comme d’air une baudruche !!! Ce n’est pas un cas isolé, car, toute la profession bancaire, régulièrement, avoue des anomalies comptables, des comportements déviants et une éthique en forme de passoire. Barclays et son libor valent le détour si on veut parler de profits gonflés comme des ballons de fête foraine. Ici encore on parle de profits trafiqués. Sont-ce des incidents isolés ? Ne s’agit-il que de Barclays et de son patron « or massif et diamant étincelant». D’après la liste des banques en cause et le nombre de trader, c’est un cas de « crime en réunion » selon les mots du droit pénal. En cause des copains qui s’étaient associés pour faire une bonne soupe, comme on dit des profits « originaux » dans les milieux bancaires français.

Le libor n’est pas un taux de marché. Manipuler un prix de marché est une honte pure et simple. Un blasphème dans l’univers de l’ultralibéralisme. Se livrer à ce genre de tricherie, c’est la prison assurée pour le contrevenant, banquier ou non. Le libor, il faut le répéter n’est pas défini par les marchés. Le libor comme les notations est une opinion, une information délivrée par des gens qu’on pense compétents à des gens qui ne le sont sûrement pas : les autorités de régulation. Dans le monde anglo-saxon les fabricants d’opinion sont protégés. Aux Etats-Unis, le premier amendement porte sur la liberté d’opinion et constitue une protection terriblement efficace : les agences de notation qui ont enchaîné les manifestations d’incompétence ont toujours profité de ce parapluie. Les manipulateurs du Libor vont-ils être protégés par la protection de la liberté d’opinion ?

Les banques protégées par leur richesse.
Ou vont-ils être protégés par leur capacité à faire des bénéfices et à payer des amendes? Les banques américaines sont des spécialistes de l’amende payée. Pour nettoyer le paysage de leurs fautes. On négocie, on plaide coupable, on renégocie, on accepte de transiger, on rerenégocie, on paie une amende en millions de dollars. Et la presse salue la sagacité des superviseurs qui ont su détecter la fraude. Elle dégouline de sentimentalisme reconnaissant sur l’obstination d’un juge à faire rendre gorge au capitalisme dans sa version la plus « greedy ». Elle applaudit aux amendes millionnaires. "Dji Pi" à nouveau sur la sellette en Grande-Bretagne : amende 11 millions de livres sterling à verser à la FSA ; Morgan Stanley, amende de 35 millions de dollars, "Dji Pi" (encore !) une amende de 25 millions. Pour les conflits d’intérêts qu’ils avaient mis de coté dans la commercialisation de certains produits financiers. Citigroup et UBS avaient eux aussi passé un accord identique : 250 millions de dollars d'amende. C’est beaucoup d’argent ? ! Les banques sont frappées durement comme disent les journalistes ? Comme disent les banques ?

Tout le monde ne le pense pas : un juge américain a accusé la Security Exchange Commission d’avoir été par trop clémente et de n’avoir pas frappé suffisamment fort la Citibank qu’il a qualifiée de « récidiviste ». La Federal Deposit Insurance Corp (FDIC) indiquait que les profits des banques américaines pour le premier trimestre 2012 avaient atteint 35,3 milliards de dollars au, progressant de 22,9% sur le premier trimestre 2011. En faisant des calculs un peu simplistes : 140 milliards de dollars pour l’année. Quant à JP Morgan, au deuxième trimestre, après comptabilisation des pertes qui lui ont valu la "une" de la presse, elle n’affiche un bénéfice net en baisse sur l'année antérieure que de 8,7% à 4,96 milliards de dollars, soit 20 milliards par an ? Combien d’amendes cela permet-il de payer ? N’est-ce pas là le problème ? La fraude quand elle est très rentable ne vaut-elle pas d’être risquée ? Une amende de 25 millions de dollars ? Un millième des profits d’une année ? Comment ne pas être étonné de la permanence des comportements fautifs dans les banques depuis 2008 ? Il ne s’est donc rien passé ? Ou plus précisément la répression sera-t-elle toujours une charge parfaitement tolérable pour les PP –P&L des banques ? Une piqûre de moustique ? Ou enfin, la criminalité en col blanc est-elle comme la criminalité pure et simple : s’il y a de l’argent à gagner, rien n’empêchera l’absence de scrupules de faire des ravages ?

Les banques sont-elles devenues incontrôlables ?
Stephen Green, Président du groupe HSBC, jusqu’en 2010 quand il est devenu membre du gouvernement britannique, est aussi un prêtre anglican, auteur de « Valeurs Sûres », un livre de réflexions sur l’argent et la morale dans un monde incertain. Cela a-t-il rendu HSBC plus éthique ? Une des premières banques mondiales, une des rares à avoir réussi à passer la crise sans tendre sa sébile au gouvernement anglais ? Elle est pourtant accusée d’avoir participé aux manipulations du Libor. Pire encore, elle est sur la sellette aux Etats-Unis pour avoir participé à des opérations de blanchiment d’argent portant sur des milliards de dollars. Comment un établissement qui a su éviter de tomber dans l’ornière des subprimes, dans les excès du trading sur fonds propres, qui s’était forgé une réputation d’intégrité et de comportement responsables peut-il se retrouver dans une situation aussi sulfureuse ? Le responsable de la conformité d'HSBC, en poste depuis 2002, a démissionné. On a envie de dire : "c’est bien le moins !" Outre cet action de contrition et d’auto-flagellation, il a esquissé des explications et proposé des causes à l’improbable, à l’impensable. « Son profil de risque a crû plus vit que ses infrastructures », a-t-il dit du Groupe HSBC.

HSBC, approximativement 250 000 collaborateurs, déploie des filiales dans la plupart des pays du monde. "Dji Pi", 220 000, BnpParibas, 200 000. Les banques sont-elles devenues trop grosses pour pouvoir être correctement dirigées ? A moins d’imaginer que les Directions Générales de banque sont à l’origine de ces déviances ne faut-il pas penser que les banques sont devenues des mastodontes incapables de s’auto-gouverner. On oublie trop souvent, parlant de produit net bancaire, de bénéfices, de total de bilan que tout ceci est infime en regard des sommes qui transitent par les caisses des banques. On oublie que ces flots d’argent coulent à des vitesses de plus en plus phénoménales pour des montants de plus en plus titanesques. Que ce ne sont pas des milliers de comptes qui sont en cause, mais des dizaines de millions, par établissement. En 2007, l’ensemble des flux monétaires, qu’ils soient le reflet de transactions commerciales, d’opérations bancaires, financières ou cambistes, atteignait 3500 000 milliards de dollars… soit prés de 10 000 millions de milliards par jour…la crise a eu pour effet de contracter ces sommes. Pour autant, les volumes sont considérables et induisent des contraintes technologiques, économiques et prudentielles de plus en plus lourdes. Mais aussi des contraintes éthiques.

Les banques sont-elles devenues trop grandes par rapport aux Etats ?
La preuve de ce décalage n’est il pas fourni par le sentiment d’impunité et, par voie de conséquence, par la montée d’une délinquance ordinaire, celle de prédateurs qui estiment que prélever des millions sur des milliards de milliards est parfaitement secondaire, que dans la masse cela disparait et que ce serait trop bête de s’en priver !
Les risques que les banques ont fait prendre aux Etats, y compris les risques qu’elles ont pris sur les Etats en les surfinançant, ne sont-ils pas le reflet de leur surdimensionnement. "Too big to fail" n’est-il pas le mot de trop : celui d’un Etat qui ne peut pas se permettre de prendre le risque d’une faillite bancaire parce qu’il n’a plus la capacité à faire face aux conséquences macro-économiques et macro-financières ? On a beaucoup étudié la puissance des multinationales. On a souvent mis en valeur leur aptitude à modifier les espaces dans lesquels elles se meuvent: espaces économiques, industriels, humains mais aussi politiques. La préemption des politiques énergétiques par un petit nombre de gigantesques entreprises réparties sur la surface du globe est un fait sociétal et économique connu de longue date.

C’est bien loin d’être le cas pour les banques, sous toutes leurs formes.

La question du sentiment d’impunité qu’on décèle au travers des diverses déviances du système bancaire n'est-il pas le fait de méga-institutions, trop grandes pour leur environnement, trop grandes même pour se montrer capables de se réguler, voire même d’être conscientes de tout ce qui se passe en leur sein ? N'est-ce pas à cette question de la taille qu'il conviendrait de s'intéresser autant qu'à la multiplication des règles, obligations, contraintes dont on voit trop bien qu'elles ne sont pas respectées et dont, de toutes façons, se moquent les criminels en col blanc.

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Re: La fraude du LIBOR ou la perversion des marchés monétaires.

Message non lu par politicien » 16 déc. 2012, 13:17:33

Bonjour,
La banque suisse UBS pourrait payer une amende de 1,5 milliard de francs suisses (environ 1,63 milliard de dollars) pour mettre fin aux poursuites engagées à son encontre dans le cadre de l'enquête sur la manipulation du Libor, affirme samedi le quotidien suisse Tages-Anzeiger.

Le journal, qui cite des sources anonymes, précise que la banque admettrait que 36 traders ont manipulé le Libor sur le yen entre 2005 et 2010 et que des malversations ont eu lieu au sein de sa filiale japonaise. Un porte-parole d'UBS s'est refusé à tout commentaire.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Figaro.fr
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