Repenser la répartition des richesses

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pierre30
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Repenser la répartition des richesses

Message non lu par pierre30 » 01 avr. 2012, 09:49:40

http://lecercle.lesechos.fr/economie-so ... legitimite

Le principe du capitalisme repose sur le fait de gagner l’argent que l’on mérite par son travail ou par sa capacité à créer des richesses… Les capitalistes sont les personnes qui vont avoir la capacité d’investir dans une idée, dans une démarche ou dans l’acquisition d’un bien qu’ils vont transformer et faire vivre. L’argent, résultat de la richesse créée, va se répartir entre les différents intervenants de cette création de richesse.

L’État permet par l’ensemble des règles qu’il édicte d’assurer un ensemble cohérent nécessaire au vivre ensemble pour toutes les entités. Aujourd’hui, et depuis les années 80, les libéraux, tendance de la pensée économique dominante actuelle, cherchent à s’affranchir du rôle de l’État, ou tout au moins à diminuer son rôle d’arbitre dans la répartition des richesses.

Quels sont les points communs des crises économiques modernes (entre autres) de 1929, 1945, 1974, 1987, 2007 et 2009 ? Des hommes ont pris des décisions ou ont exigé au titre de la satisfaction de leurs besoins impérieux d’avoir plus (que ce soient des rois, des dirigeants des entreprises, des dirigeants politiques, des militaires avides de pouvoir...) Et puis, un jour, les équilibres sociaux étant rompus, ils sont débordés par les contestations ou bien l’énormité des erreurs et ne maitrisent plus rien…

Bill Gates et François Pinault sont remarquables. Ils sont multimilliardaires et ont décidé chacun selon leurs convictions de venir en aide, à travers des fondations, à des causes qui leur sont chères. Tant mieux ! Mais on peut se poser des questions : d’où vient la légitimité de leurs choix de soutien à telle ou telle cause ? Comment se motivent leurs choix ? La réponse à ces deux questions est simple : ils s’octroient ce droit au nom de l’argent qu’ils détiennent et du pouvoir qu’ils leur confèrent.

Sans chercher à remettre en cause le bien-fondé ou non de leurs décisions, cette répartition d’argent ne serait-elle pas plus légitime en reflétant le résultat d’un vote démocratique de la population ? Au moins le peuple n’aurait-il pas le sentiment de se faire flouer ou dérober une partie de la richesse qu’il a contribué à créer.

Un petit groupe d’individus décide donc de façon unilatérale et très arbitraire des modalités de la répartition de la richesse créée. Pourtant, la répartition de la richesse est bien un des aspects de toute théorie économique et constitue même une des finalités du flux de création de richesse.

Formulons donc différemment la problématique : dans quel cas la richesse créée, quelle que soit sa forme, est-elle collective ou bien la propriété d’un groupe ou d’un seul individu ? Quelle est la légitimité d’une seule personne à décider de la façon dont son argent gagné par son apport à la création de richesse est réparti ? Dans quels cas la collectivité doit-elle établir un contrôle sur la richesse créée et sa répartition ?

La solution à ce problème, qui, si nous ne décidons pas de repenser la répartition des richesses, peut aboutir à une explosion sociale, pourrait prendre plusieurs chemins. En voici trois parmi d’autres permettant d’envisager une évolution du système libéral sans le bouleverser ou le détruire :

- Au-delà d’une certaine taille et/ou selon une liste définie de critères présentant un enjeu de sociétés, les entreprises, selon leur dimension stratégique ou non, seraient partiellement ou en totalité la propriété de l’État, suite à une loi. Idée rétrograde qui aurait fait passer le Général de Gaulle pour un dangereux gauchiste à l’époque où il a restructuré l’intégralité des domaines économiques dans le giron de l’État…

- Une entreprise, à partir de différents seuils de taille, devrait appartenir, de par la loi, à ses salariés (présents et éventuellement passés) au moins à 20 ou 30 ou 40 % de son montant de capital, soit par une partie de rémunération en action ou en parts données ou attribuées à l’embauche, soit par un apport dans un "fonds spécial salarié".

Les conditions de départ d’une entreprise pourraient se négocier par le transfert des parts de cette société au pot commun des salariés. Ainsi les salariés participeraient au processus de décisions et connaitraient les informations. Peu de salariés visent à détruire leur entreprise…

- Les fondations (regroupées ou non) gérées par les multimilliardaires se doivent d’assurer globalement une répartition identique à celles des budgets de leurs États de rattachement, même si elles distribuent hors du pays…

Ces trois solutions combinables ou non entre elles, ne violent pas les principes du capitalisme et assurent une légitimité dans la répartition des richesses. La paix sociale est au prix d’un léger sacrifice des principaux bénéficiaires de la répartition d’aujourd’hui.

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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par Nombrilist » 01 avr. 2012, 09:56:22

Ces trois propositions vont dans le bon sens, sauf que je trouve la dernière bien trop timide et infaisable. Il vaut mieux encourager les riches à s'approprier moins par des taux d'imposition très élevés et une égalité de taxation des revenus du capital avec ceux du travail.

Naudeon
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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par Naudeon » 01 avr. 2012, 11:04:55

<< Le principe du capitalisme repose sur le fait de gagner l’argent que l’on mérite par son travail ou par sa capacité à créer des richesses…>>
Avant d'aller plus loin, il conviendrait de discuter cette phrase.
Pour moi, l'argent est une mesure du travail humain, et seulement cela.
La "capacité à créer des richesses", c'est vague. Aider autrui à créer des richesses, c'est aussi du travail, qui mérite à ce titre de recevoir un salaire.
Si je découvre par hasard, ou même en raison de ma grande intelligence, un moyen de produire de la "richesse" (je devrais écrire: des biens de consommation), le salaire que je mériterai ne dépendra pas de l'efficacité de ma découverte, mais du temps que j'ai consacré à faire cette découverte.
Asinus asinum fricat

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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par mps » 01 avr. 2012, 11:52:21

ls sont les points communs des crises économiques modernes (entre autres) de 1929, 1945, 1974, 1987, 2007 et 2009 ? Des hommes ont pris des décisions ou ont exigé au titre de la satisfaction de leurs besoins impérieux d’avoir plus (que ce soient des rois, des dirigeants des entreprises, des dirigeants politiques, des militaires avides de pouvoir...) Et puis, un jour, les équilibres sociaux étant rompus, ils sont débordés par les contestations ou bien l’énormité des erreurs et ne maitrisent plus rien…

Est-ce une distraction ? On omet de parler des gens qui, ne gagnant, ne créant ou n'épargnant rien, en demandent toujours plus. Et de la crainte de leurs Etats à les mécontenter, les poussant à emprunter ou à imprimer de la fausse-monnaie.

Non, il n'y a pas trop peu d'argent en France pour contenter tout le monde, sans faire fuir les capitaux : le petit ennui, c'est que les emprunts démagogiques bouffent en intérêt plus que la moitié de ce qui est produit.

Il faut revenir à des fondamentaux plus sains :

- tout le monde doit contribuer au prorata de ses revenus, avec une progressivité raisonnable et plafonnée ;
- tout le monde doit travailler s'il en a la capacité ;
- tout le monde doit pouvoir se nourrir, se laver,se soigner, s'instruire et dormir au sec. Le reste ? Cela se mérite et ne doit pas tomber du ciel.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par artragis » 01 avr. 2012, 14:57:09

- tout le monde doit travailler s'il en a la capacité ;
Ok, abandonnons le capitalisme qui nécessite le chômage (5% de chômage = plein emploi...)
- tout le monde doit contribuer au prorata de ses revenus, avec une progressivité raisonnable et plafonnée ;
C'est déjà ce qu'il se passe quoi que tu en dises.
<< Le principe du capitalisme repose sur le fait de gagner l’argent que l’on mérite par son travail ou par sa capacité à créer des richesses…>>
Totalement faux.
Le principe du capitalisme, à la base même, c'est que certaines personnes ont de l'argent mais ne s'en servent pas. Alors ces personnes prètent à d'autres qui en ont besoin mais à condition que ces autres remboursent avec des intérêts en plus. Du coup les personnes qui avaient de l'argent sans en avoir besoin en ont encore plus après etc. C'est une des causes des crises d'ailleurs.
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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par wesker » 01 avr. 2012, 15:28:24

Artragis, je ne crois pas que le problème se pose en ces termes. Que des entrepreneurs innovants, compétents et courageux créent des richesses et s'enrichissent, investissent ou prêtent à d'autres pour qu'ils puissent eux aussi créer, se développer...qui s'en plaindra. Cela crée des richesses, des emplois, est soumis à la fiscalité et à la solidarité nationale. Dès lors, ce n'est pas la dessus que repose les difficultés de la France. C'est même l'inverse qui se passe, en matière de non respect de la valeur travail, des freins à l'initiative, d'une fiscalité délirante et dissuasive, incompréhensible et frappant davantage les entrepreneurs que les spéculateurs qui, eux, par leur jeu bousier destabilisent des secteurs entiers, plongent des entreprises dans les difficultés et génèrent des chômeurs. Voilà en matière privé les difficultés sans compter les dumpings auxquels nos entreprises doivent faire face en raison d'un modèle économique archaïque et dépassé.

Et en matière de gestion des finances publiques, c'est à peu près la même chose, l'Etat, pour maintenir ses niveaux sociaux et des prestations sociales minimales exigés par les français attachés à la solidarité doit emprunter car les nombreux bénéficiaires planétaires ne contribuent pas tous et pas assez à son financement ce qui incite l'Etat à emprunter, pas toujours pour des investissements.

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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par artragis » 01 avr. 2012, 15:30:48

Que des entrepreneurs innovants, compétents et courageux créent des richesses et s'enrichissent, investissent ou prêtent à d'autres pour qu'ils puissent eux aussi créer, se développer...qui s'en plaindra.
La plupart des entrepreuneurs innovant empruntent mais ne prêtent pas.
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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par pierre30 » 01 avr. 2012, 16:44:09

- Une entreprise, à partir de différents seuils de taille, devrait appartenir, de par la loi, à ses salariés (présents et éventuellement passés) au moins à 20 ou 30 ou 40 % de son montant de capital, soit par une partie de rémunération en action ou en parts données ou attribuées à l’embauche, soit par un apport dans un "fonds spécial salarié".
C'est, je crois, une bonne piste de réflexion. La mise en oeuvre pourrait se faire progressivement : 5% du capital dans un premier temps, puis on ferait un bilan de l'opération au bout de 2 ans afin de traiter les difficultés qui pourraient apparaître. Le % pourrait ensuite augmenter au grés des augmentations de capital selon une règle qui serait : 15% de toute augmentation de capital est réservée aux salariés et distribuée sous forme de rémunération. Dans le cas des entreprises multinationales, la mesure s'appliquerait à tous les salariés quelle que soit leur nationalité et leur localisation. On pourrrait peut-être révolutionner le capitalisme de cette façon ! icon_eek

Pour Racaille : ce n'est pas du capitalisme coopératif, mais ça y tend un peu.

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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par mps » 01 avr. 2012, 18:39:46

Vision assez claire de Wesker.

Par contre, dire que les entrepreneurs ne prêtent pas, c'est montrer qu'on ignore tout de la gestion d'une entreprise. Laquelle comprend généralement des "provisions pour investissements", qui sont bien entendu placées en banque, et donc redistribuées aux emprunteurs.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par racaille » 01 avr. 2012, 20:25:29

Entièrement d'accord avec ce qu'a écrit plus haut Artragis. Le capitalisme dans le fond c'est une sorte de déséquilibre auto-entretenu du partage des richesses. Un phénomène qui ne pourrait pas exister si nous utilisions une monnaie fondantes qu'on ne peut pas accumuler.

Les solutions proposées par l'article cité en haut de topic :

1. le capitalisme d'état n'a jamais réussi à empêcher le phénomène de paupérisation.
2. l'idée d'entreprises appartenant légalement aux individus qui y travaillent est excellente, mais pourquoi se limiter à une certaine taille ?
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par mps » 01 avr. 2012, 21:02:12

Bon, je vais faire un effort, malgré que j'ai de moins en moiuns d'intérêt pour ces sottises.

Entièrement d'accord avec ce qu'a écrit plus haut Artragis. Le capitalisme dans le fond c'est une sorte de déséquilibre auto-entretenu du partage des richesses.

Imaginons que tout l'argent soit réparti de manière uniforme ou quasi entre les gens. Ils vont bouffer et boire un peu plus, changer plus souvent leurs rideaux, s'acheter un tas de trucs inutiles, monter de catégorie pour leur camping, et en faire encore moins.

Ils ne trouveront plus d'hôtels de bonne catégorie (il faut des capitaux pour les faire), nos innombrables produits d'importation ou d'exportation ne circuleront plus (il faut des capitaux pour armer les flottes nécessaires, pour faire des achats "en gros", pour garantir des paiements CIF, ertc).
On ne creusera plus de "canal de Suez" (capitaux ?), on n'ira plus chercher le pétrole au fond des océans (capitaux), etc.

Il est curieux que des peuplades modestes et non instruites aient compris qu'aucun projet n'aboutit sans capitaux, et que les plus pauvres villages andins se soient édifié des églises dégoulinant d'ors, comme un "capital" sans lequel l'homme n'est pas grand chose. Et vous, dont toute la prospérité vient uniquement des capitaux, vous voulez y renoncer ?

Up to you, comme disent les anglais ! icon_biggrin
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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par artragis » 01 avr. 2012, 21:19:05

Imaginons que tout l'argent soit réparti de manière uniforme ou quasi entre les gens. Ils vont bouffer et boire un peu plus, changer plus souvent leurs rideaux, s'acheter un tas de trucs inutiles, monter de catégorie pour leur camping, et en faire encore moins.

Ils ne trouveront plus d'hôtels de bonne catégorie (il faut des capitaux pour les faire), nos innombrables produits d'importation ou d'exportation ne circuleront plus (il faut des capitaux pour armer les flottes nécessaires, pour faire des achats "en gros", pour garantir des paiements CIF, ertc).
On ne creusera plus de "canal de Suez" (capitaux ?), on n'ira plus chercher le pétrole au fond des océans (capitaux), etc.
Ha la la MPS... ai-je dit que je savais comment faire autrement que cette inégalité? non.
J'ai juste dit que le capitalisme était fondé dessus, c'est un constat, c'est une vérité même. Maintenant chacun en fait ce qu'il veut...
Et d'ailleurs le reste de ton message ne fait que le confirmer.
Par contre, dire que les entrepreneurs ne prêtent pas, c'est montrer qu'on ignore tout de la gestion d'une entreprise. Laquelle comprend généralement des "provisions pour investissements", qui sont bien entendu placées en banque, et donc redistribuées aux emprunteurs.
Gné?? je suppose que tu as été clair pour quelqu'un qui est moins novice que moi en terme de gestion des entreprises. Mais pour moi épargner, ou mettre de l'argent en compte pour investir plus tard, ce n'est pas prêter à quelqu'un. Du moins pas directement.
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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par racaille » 01 avr. 2012, 21:24:25

Mps, construire un canal n'implique pas nécessairement pour se faire un déséquilibre dans la répartition des richesses.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par mps » 02 avr. 2012, 06:32:44

Ce qui est marrant, c'est que vous pensez que le capitalisme repose sur une volonté d'inégalités.

Dans la pratique, le capitaliste - fort heureusement - a d'autres soucis que de "brimer le peuple".
C'est un quidam comme un autre au départ, qui a un certain instinct, et utilise ses ressources de manière moins bête que les autres.

Pour prendre un exemple simple, il va par exemple commencer comme apprenti chez un boulanger, et apprendre à faire des couques, mais aussi voir où on commande, comment on vend sans trop de pertes, où le bat blesse, et imaginer des solutions. Il va donc utiliser ses petites économies et son ordinateur pour trouver des meilleures pâtes d'amandes moins chères, des levures plus performantes, et proposer sa gamme à différents pâtissiers. La "machine" est en route. Après quelques années de soins attentifs, il sera devenu peut-être leader de son secteur en France, mais aussi dans les pays voisins. L'affaire bien rodée, quelques collaborateurs intelligents bien formés, iul dégagera assez de temps pour songer à autre chose où sa créativité peut s'exprimer, et ainsi de suite.

En aucun cas, il ne se prendra la tête pour voir comment payer les gens moins ou les exploiter. Non, ces salaires seront simplement une donnée de son plan d'entreprise, et le nombre de ses collaborateurs conditionné par les besoins opérationnels.

Les affaires se développant, il se peut que certaines s'avèrent moins fructueuses que d'autres, et qu'il les cède ou les ferme. Cet écrémage n'est que la manifestation d'un comportement sain : si tu fais une randonnée, tu ne gardes pas des choses inutiles dans ton sac à dos.

Et les salariés, tu me diras ? Evidemment que les collaborateurs réels seront réaffectés à un autre pan des activités. Les autres recevront leur dû. Tout dépend donc pour eux du nombre de créateurs d'entreprises : s'il y a en beaucoup, ils seront vite relogés .

Venir vouloir une étatisation omni-présente, c'est pomper l'air des créateurs, et les faire disparaître. Avec les conséquences funestes sur l'emploi qu'on imagine.

Ou alors, on la joue "communiste", on emploie tout le monde à n'importe quoi, et c'est la déglingue de salaires navrants, de sous-investissements, de logements atroces, etc.

Le capitalisme n'est ni une doctrine, ni l'ennemi du peuple. C'est au contraire l'apparition sui generis
d'ensembles féconds, rapportant à la société sans rien lui coûter, et faisant vivre les gens.

L'Oreal, par exemple, c'est 67.662 salariés dans le monde. Plus gtrois fois autant de gens qui vivent de vendre ces produits. Qu'importe que Mme Bettencourt en soit l'actionnaire principale ?
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Re: Repenser la répartition des richesses

Message non lu par artragis » 02 avr. 2012, 07:16:57

Ce qui est marrant, c'est que vous pensez que le capitalisme repose sur une volonté d'inégalités.
On te dit pas qu'il repose sur une "volonté" d'inégalité mais sur une inégalité autoentretenue, point. Arrête de modifier nos propos.
D'ailleurs, le capitalisme, censé se baser sur la libre concurrence s'exprime le mieux là où il y a monopole ou oligopole. On l'a vu avec les opérateurs téléphoniques, la concentration banquaire, la réduction du nombre d'équipementier automobile (j'ai pas dit constructeur (la diminution du nombre de constructeur n'a pas entraîné une diminution du nombre de marques) mais équipementier)...
Venir vouloir une étatisation omni-présente, c'est pomper l'air des créateurs, et les faire disparaître. Avec les conséquences funestes sur l'emploi qu'on imagine.
Sauf que ni racaille ni moi n'avons demandé une étatisation omniprésente. Moi je me suis contenté de décrire et racaille a dit que ça serait mieux si les employés dirigeaient leur entreprise, ou du moins en possédait une part plus importante qu'aujourd'hui. Où est l'étatisation ici?
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