Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

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racaille
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Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par racaille » 24 avr. 2012, 00:17:13

Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Jeudi 19 Avril 2012 à 18:00

Dans le cas - très probable selon eux - où François Hollande serait le prochain président de la République, cinq économistes prennent les devants et lui adressent ici une lettre. «Vous continuez de vous placer sur le terrain de votre adversaire [...] validant dans les faits les plans de rigueur », accusent-ils. Mauvaise stratégie!



Monsieur François Hollande,

Tout laisse à penser que vous affronterez au second tour de cette élection le président sortant, Nicolas Sarkozy. Dans le même temps, l’abstention monte dans les sondages. Cela vous inquiète à juste titre. Le choix de millions de Français va se faire entre deux candidats qui ne sont pas ceux auxquels iraient spontanément la sympathie des électeurs, ni nos engagements ou nos convictions. Ceci explique cela.

La situation économique et financière aujourd’hui semble s’être améliorée depuis la tempête de décembre dernier. Mais, cette accalmie n’est que temporaire et conjoncturelle. Déjà, les différents indicateurs passent les uns après les autres au rouge. Les taux se tendent à nouveau sur l’Espagne et l’Italie. La Grèce est au bord du gouffre et le Portugal est dans une situation critique. Quant à la France, elle a retrouvé l’écart de taux d’intérêts avec l’Allemagne qu’elle avait avant la création de l’Euro. Soyez en convaincu, monsieur François Hollande, nous allons connaître de graves problèmes économiques dans les prochains mois. La crise de l’Euro n’est pas finie, bien au contraire.

Vous avez dit des choses justes sur ce sujet. Vous avez dénoncé le 28 octobre l’accord européen conclu la veille. Vous savez qu’il ne règle rien. Vous le savez aussi, les politiques d’austérité, en raison de leur cumul, nous conduisent à la catastrophe. Il est évident, depuis l’épisode de la déflation allemande du Chancelier Brüning (1930-1932) qu’elles sont financièrement contre-productives, économiquement désastreuses et qu’elles engendrent de tragiques conséquences politiques.
Et pourtant, en dépit de tout, vous continuez de vous placer sur le terrain de votre adversaire et validant dans les faits les plans de rigueur tant actuels que futurs.

Ceci se conjugue aujourd’hui à une politique monétaire fortement restrictive mise en place par les banques privées qui vont contracter leurs crédits pour une période indéterminée et ce en dépit des crédits à bon marché qu’elles obtiennent de la Banque centrale européenne. Voilà qui aura des conséquences extrêmement néfastes sur l’activité économique et les conséquences en seront cumulatives.
Les perspectives de croissance pour notre pays ont déjà été réduites. Elles devraient l’être encore dans les mois à venir si rien n’est fait pour rompre avec la situation actuelle. La baisse de l’activité engendre une baisse plus que proportionnelle des ressources fiscales. Vous serez dans l’obligation d’ajouter de l’austérité à l’austérité, ainsi que le propose M. Cahuzac, le président socialiste de la commission aux finances de l’Assemblée Nationale, plongeant progressivement notre pays qui est, ne l’oublions pas, la seconde économie de la zone Euro, dans une récession de plus en plus profonde.

Dans ce contexte, vous proposez une renégociation du pacte budgétaire européen et du Mécanisme européen de stabilité. Mais, nombre de vos conseillers s’en vont disant qu’un simple protocole additionnel suffirait à rendre acceptable un traité qui dépouille les Français d’une part de leur souveraineté et qui les condamne à une politique de misère. Qui nous faut-il alors croire ? Le François Hollande qui dit des choses fort justes sur l’impératif de croissance qui seul est à même de nous faire sortir de la crise de la dette, ou le François Hollande qui s’accommode de la rigueur et qui renvoie la croissance à des jours meilleurs ?

Face à un président discrédité, vous représentez, à tort ou à raison, un certain espoir. Mais nous ne croyons pas nous tromper en disant que de très nombreux Français - qui font partie de votre électorat naturel et qui pourraient voter pour vous - hésitent à le faire. Ils pourraient alors se réfugier dans l’abstention lors du deuxième tour, le vote blanc n’étant pas reconnu.
Vous mesurez certainement les conséquences d’un tel comportement. Au pire, ceci pourrait vous coûter votre victoire. Au mieux, cela conduirait à une situation où votre légitimité serait chancelante ; vous deviendriez alors un Président mal élu, en proie à des critiques incessantes et des contestations multiples. Incapable de faire face à la crise et d’y porter remède, ballotté entre les exigences des uns et les appétits des autres, témoin de la souffrance du plus grand nombre, il n’est pas sûr que vous puissiez accomplir votre mandat jusqu’à son terme. Voulez-vous donc être le George Papandréou français ?

Les relations entre les États de l’Union européenne, et de la zone Euro, sont régies par les rapports de force. On peut le regretter ; il nous faut le constater.
Si vous voulez imposer dans ce traité des clauses qui soient réellement efficaces et non de pure forme, il faudra les imposer aux gouvernants de plusieurs pays, dont l’Allemagne. Ainsi, on pourrait penser à l’émission d’un grand emprunt de plusieurs centaines de milliards d’Euro – gagé sur l’argent mis en réserve dans le MES - pour relancer la croissance dans les pays qui sont aujourd’hui étranglés par une rigueur assassine (la Grèce, le Portugal et l’Espagne). De même, un programme de grands travaux d’infrastructures, destiné à financer la transition vers une économie respectueuse de l’environnement, réconciliée avec la diversité humaine et naturelle, avec la robustesse des territoires et la résilience des sociétés européennes, s’impose. Ces mesures pourraient faire en sorte que la zone Euro - dont la croissance a été particulièrement faible depuis dix ans – retrouve rapidement le chemin de la prospérité. À chaque fois il vous faudra construire ce rapport de force et construire une crédibilité qui impressionne nos partenaires et ne leur fasse pas douter de la résolution de la France à imposer cette politique. Cette crédibilité, vous ne pourrez la construire que sur la légitimité d’un vote populaire.

Si donc vous êtes sérieux dans votre projet de renégociation, il vous faut impérativement construire ce rapport de force, et le faire dès maintenant. La Constitution de la Vème République vous en offre le moyen.
Si vous annonciez dès aujourd’hui, et en tout état de cause avant le second tour, votre décision de soumettre à référendum le traité que vous proposez de renégocier, en disant clairement que vous appellerez à voter « non », vous disposeriez d’une arme puissante et redoutable. Un « non » massif vous renforcerait et vous donnerait un pouvoir de négociation décisif. Il mettrait entre vos mains un mandat populaire nettement ciblé et sans aucune ambiguïté. Vous pourriez imposer alors des mesures à l’efficacité réelle, ou alors faire la démonstration que certains de nos partenaires se refusent à sauver l’Euro. Il vous faudrait alors avoir le courage d’en tirer les conséquences.

De plus, vous auriez l’occasion de renouer avec une pratique à la fois dans l’esprit de la Constitution et politiquement digne de la procédure référendaire, alors que le Président sortant se propose de le dévoyer. Vous feriez de manière décisive la preuve que vous êtes un homme d’État répondant à l’avance aux interrogations que votre personne suscite.
L’appel au peuple, sur un point précis, vous redonnerait sans aucun doute une incontestable légitimité que vous risquez de ne pas avoir sur ce terrain.
Un tel référendum pourrait se tenir dès le début du mois de septembre, voire avant si vous le décidez. Il vous permettrait d’aborder la zone des tempêtes qui s’approche en situation de force.

Tel sera donc le point sur lequel nous nous déciderions, et avec nous, j’en suis persuadé, de très nombreux Français de toutes opinions politiques, pour voter. L’engagement solennel pris devant les Français de soumettre le traité, certes signé mais non encore ratifié, est le signe qu’attendent des électeurs de tous bords pour se décider à voter pour vous au deuxième tour. C’est ce qui peut faire la différence avec votre adversaire. C’est aussi ce qui peut vous donner les moyens de mettre en œuvre une politique qui soit autre chose qu’une réponse à la pression des marchés.

Monsieur François Hollande, vous êtes à un tournant décisif de votre campagne.
Un geste de votre part suffirait pour arracher notre adhésion.
Mais, si ce geste n’était pas fait, et en dépit de l’aversion que suscite en nous votre adversaire, nous sommes des centaines de milliers qui pourraient se décider à nous abstenir. Sachez-le : nous jugerons sur pièces.
--> http://www.marianne2.fr/Jacques-Sapir-l ... 17032.html

Comme dirait Politicien : "qu'en pensez-vous" ? ;)
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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GIBET
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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par GIBET » 24 avr. 2012, 03:18:16

"L'abstention monte dans les sondages" ...il est fort le prévisionniste!!!
Tiens il ne demande plus le retrait de l'Euro et la remise en place du Franc souverain? Il ne demande plus le retour au protectionnisme
Aufond il est d'accord avec le projet de croissance et le non au traité accepté par Sarkozy!!...mais il hésite!!
"Vous avez dit des choses justes sur ce sujet. Vous avez dénoncé le 28 octobre l’accord européen conclu la veille. Vous savez qu’il ne règle rien. Vous le savez aussi, les politiques d’austérité, en raison de leur cumul, nous conduisent à la catastrophe. Il est évident, depuis l’épisode de la déflation allemande du Chancelier Brüning (1930-1932) qu’elles sont financièrement contre-productives, économiquement désastreuses et qu’elles engendrent de tragiques conséquences politiques.
Qui nous faut-il alors croire ? Le François Hollande qui dit des choses fort justes sur l’impératif de croissance qui seul est à même de nous faire sortir de la crise de la dette, ou le François Hollande qui s’accommode de la rigueur et qui renvoie la croissance à des jours meilleurs
?"
Si ce n'est pas un appel au retour en grâce qu'est-ce? :D
Commencer un quinquennat en provoquant une crise politique européenne c'est bien du Sapir et c'est irréaliste!!
Je compte pour ma part sur la subtilité de négociation de Hollande pour faire aussi bien sans accentuer la crise.
S'il est là c'est qu'il s'est déjà tiré avec beaucoup d('adresse d'un guêpier qui était ouvert sous ses pieds par DSK et par Martine Aubry. Les deux valent largement Merckel
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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par johanono » 24 avr. 2012, 08:19:16

Gibet fait partie de ces pseudo-socialistes façon Delors qui ont vendu leur âme au libre-échangisme au nom de je ne sais quel idéal européen. On comprend qu'il n'apprécie pas Sapir.

Et pourtant, Sapir a raison. Beaucoup de dirigeants politiques français ne jurent que par le "couple franco-allemand", ont pour seul objectif une bonne entente entre la France et l'Allemagne, fût-ce au détriment des intérêts de la France. C'est ainsi qu'ils ont accepté ces 20 dernières années une politique douanière et monétaire favorable à l'Allemagne et totalement défavorable à la France. Ils croient que l'Allemagne acceptera volontiers de faire plaisir à la France. Les pauvres... Ils n'ont pas compris que les Allemands n'en ont rien à faire à faire du couple franco-allemand, et qu'ils défendent avant tout leurs intérêts.

Sapir a raison quand il dit qu'il faut instaurer un rapport de forces entre la France et l'Allemagne. Mélenchon dit la même chose, et il a raison. Alors forcément, la perspective d'un "clash" entre la France et l'Allemagne fait peur à ceux qui ne jurent que par la bonne entente du couple franco-allemand, mais à partir d'un moment, il faut savoir ce que l'on veut : faire plaisir aux Allemands, fût-ce au détriment des intérêts de la France, ou bien défendre vraiment les intérêts de la France.

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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par mps » 24 avr. 2012, 08:26:03

Voila un bipède futé :-)

Une détermination à la bonne gestion ne servirait à rien ? C'est donc pas hasard que la Belgique, pourtant fort endettée, et sans tripe A, emprunte à moins de 1 % ?

Vazymonkiki ! Un referendum à la c***, un "non" franc et massif, et la France se fait éjecteur de l'UE, dans l'allégresse générale d'une communauté de pays perpétuellement menacée par le risque de banqueroute de l'Hexagone.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par johanono » 24 avr. 2012, 11:00:11

L'Allemagne est aussi endettée que la France mais emprunte moins cher.
Le RU est aussi endetté que la France mais emprunte moins cher (peut-être parce qu'il a sa souveraineté monétaire ?).
Le Japon est beaucoup plus endetté que la France mais emprunte moins cher (peut-être parce qu'il a sa souveraineté monétaire ?).
L'Espagne était moins endettée que la France, était même perçue comme un modèle par les libéraux il y a quelques années, et pourtant, elle se fait massacrer sur les marchés aujourd'hui.
L'Italie est à peu près aussi endettée que la France, mais elle emprunte plus cher.
La Grèce n'était pas plus endettée que la France, mais elle n'est fait massacrer.

Tout ceci montre que, contrairement à ce que veulent nous faire croire certains, les taux d'intérêts sur les marchés ne sont pas fonction du taux d'endettement du pays, mais de critères bien moins rationnels, et que le fait d'avoir sa souveraineté monétaire permet de se protéger contre les aléas des marchés financiers.

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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par Nombrilist » 24 avr. 2012, 11:15:36

mps, ça serait bien que tu sources tes propos parce que des emprunts à moins de 1%, c'est évidemment encore un gros mensonge. Tu me fais penser à Sarkozy. Tu nous inondes de billevesées pour que ce soit impossible de toutes les identifier.

Sinon, Johanono, je suis d'accord avec toi. Il faut tordre le bras aux allemands, et j'espère qu'Hollande le fera.

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Lucas
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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par Lucas » 24 avr. 2012, 11:18:07

Mps parle de taux d'emprunt à moins d'un, logique que les taux soient bas, à 10 ans, c'est du 3% et non du moins de 1%

Ton constate est bon johanono, tes solutions un peu moins.

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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par mps » 24 avr. 2012, 12:22:46

Nombrilist, j'ai donné le lien (deux fois, hier et aujourd'hui)


Allemagne est aussi endettée que la France mais emprunte moins cher.
Le RU est aussi endetté que la France mais emprunte moins cher (peut-être parce qu'il a sa souveraineté monétaire ?).
Le Japon est beaucoup plus endetté que la France mais emprunte moins cher (peut-être parce qu'il a sa souveraineté monétaire ?).
L'Espagne était moins endettée que la France, était même perçue comme un modèle par les libéraux il y a quelques années, et pourtant, elle se fait massacrer sur les marchés aujourd'hui.
L'Italie est à peu près aussi endettée que la France, mais elle emprunte plus cher.
La Grèce n'était pas plus endettée que la France, mais elle n'est fait massacrer.


Les taux ne sont pas déterminés sur la dette, mais sur la probabilité que le pays puisse honorer ses engagements. C'est tout.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par Nombrilist » 24 avr. 2012, 12:25:59

Oui, et en fait les taux français équivalents sont à 0,2%.

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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par mps » 24 avr. 2012, 12:30:32

Un peu plus du double de la Belgique.

Reste à voir les réaction du marché quand la Fée Clochette sera aux affaires ...
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par Nombrilist » 24 avr. 2012, 12:32:26

Vous êtes à 0,1% ???

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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par mps » 24 avr. 2012, 12:43:06

Sais pas, ans doute non, mais c'est très bas. Retourne à mon lien.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par pierre30 » 24 avr. 2012, 13:19:45

mps a raison : le taux dépend de la capacité à rembourser plus que de l'endettement existant.

Alors emprunter pour booster la croissance comme le suggère Sapir ? A quoi servirait cet emprunt ? si c'est pour créer de la croissance dans la distribution, c'est insuffisant pour compenser l'accroissement du déficit commercial. Dans ce cas la perspective de remboursement s'éloigne encore et induit une hausse des taux.

Il faudrait utiliser l'emprunt pour booster/créer des entreprises compétitives. Mais là, c'est un peu une affaire de confiance dans les capacités de l'état à distribuer efficacement de l'argent aux entreprises.

Perso je n'y crois pas quelque soit le gouvernement en place. Peut-être que Hollande prouvera le contraire ?

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johanono
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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par johanono » 24 avr. 2012, 13:34:03

mps a écrit :Les taux ne sont pas déterminés sur la dette, mais sur la probabilité que le pays puisse honorer ses engagements. C'est tout.
C'est ennuyeux. On nous explique pourtant qu'il faut réduire la dette pour regagner la confiance des marchés financiers et avoir des taux d'intérêts plus avantageux, et là, tu nous dis en substance que ça ne sert à rien de réduire la dette puisque ce sont d'autres paramètres qui entrent en compte pour déterminer les taux d'intérêt...

Et comment évaluer la capacité d'un pays à honorer ses engagements, si ce n'est par le taux d'endettement ? A la louche ? En fonction de la tête du client ? En fonction des humeurs de MM. Soros, Ladreit de Lacharrière et leurs amis ?

Les taux d'intérêts ne sont pas que le thermomètre qui indique la fièvre, ils créent la crise. C'est l'augmentation des taux d'intérêt qui oblige tel ou tel pays à engager des politique d'austérité qui l'enferment dans la crise. Tant qu'on n'aura pas compris ça, rien ne changera.

pierre30
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Re: Jacques Sapir : lettre ouverte à François Hollande

Message non lu par pierre30 » 24 avr. 2012, 19:55:26

La capacité à rembourser dépend à la fois du montant de la dette, de son évolution en plus ou en moins (ce qui dépend de la balance commerciale), du PIB qui génère les fonds pour rembourser. Mais le montant de la dette influe sur les prélèvements nécessaires pour le remboursement des intérêts, ce qui pénalise les entreprises et donc le PIB, etc ....

Mais tu sais tout ça.

Donc ce n'est pas idiot de chercher à la diminuer et surtout d'éviter qu'elle augmente. Même si ce n'est pas le seul moyen d'action.

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