Qu'en pensez vous ?Ce ne sont pas précisément des révolutionnaires. Les actionnaires sont même souvent considérés comme responsables de stratégies économiques à courte vue, centrées sur la rentabilité financière des entreprises. Mais trop, c'est trop. Face aux rémunérations délirantes de certains patrons, en particulier dans le secteur financier, ils ont commencé à se rebeller. Pas uniquement les petits actionnaires individuels, que personne n'écoute vraiment lorsqu'ils prennent la parole dans les assemblées générales : cette fois, les investisseurs institutionnels s'y mettent aussi. Au point que la presse anglo-saxonne parle maintenant d'un véritable "printemps des actionnaires".
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Excuses
Les actionnaires de la banque Barclays, qui a perdu un quart de sa valeur boursière en un an, n'ont d'ailleurs pas tardé à imiter ceux de Citi. À l'approche d'une assemblée générale qui s'annonçait houleuse, la banque britannique a annoncé que son directeur général, l'Américain Bob Diamond, renonçait, en l'état actuel des choses, à la moitié de son bonus annuel de 3,3 millions d'euros. Son président, Marcus Agius, s'est même senti obligé de présenter ses "excuses" à l'assemblée générale : "Le conseil d'administration reconnaît que le niveau de rémunération doit être ajusté à la nouvelle réalité du secteur (...). Je vous promets que nous nous y prendrons différemment à l'avenir." Mais pour calmer le vent de révolte, Barclays a surtout promis une augmentation du dividende à l'avenir, preuve que c'est avant tout la valeur qui leur est allouée qui motive les actionnaires.
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Le Commissaire européen français au marché intérieur et aux services, Michel Barnier, s'est félicité mercredi de ce "printemps des actionnaires", et espère imposer un vote contraignant des actionnaires sur la rémunération des dirigeants dans l'Union européenne. Les actionnaires des groupes bancaires pourraient, eux, contrôler le montant des bonus versés.
La France en retard
Pour l'heure, l'Hexagone fait encore partie des pays de l'Union européenne dans lesquels les actionnaires n'ont pas leur mot à dire sur la rémunération des dirigeants, alors que cet avis est déjà contraignant en Allemagne et aux Pays-Bas. Pendant la campagne, Nicolas Sarkozy s'était prononcé en faveur d'un vote des rémunérations en assemblée générale, et François Bayrou souhaitait ouvrir les comités de rémunération à des représentants de salariés, en leur donnant le droit de vote.
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