Alors que les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie s'envolent, la France et l'Allemagne s'opposent sur la sortie de crise. Jean-Marc Ayrault et Arnaud Montebourg s'en prennent ouvertement à Angela Merkel.
À trois jours d'élections à haut risque en Grèce, les marchés sont fébriles, les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie s'envolent, mais l'Europe est aux abonnés absents, paralysée par une opposition frontale entre Paris et Berlin.
Jeudi, les rendements des obligations espagnoles à 10 ans ont atteint 7%, un niveau historique. Sceptiques à l'égard du plan de sauvetage des banques, qui fait jouer au gouvernement espagnol le rôle d'ultime garant du prêt de secours de 100 milliards d'euros, les marchés parient sur un sauvetage d'État qui serait très onéreux pour l'Europe. Par effet de contagion, l'Italie, troisième économie de la zone euro, a vu ses taux d'emprunt grimper à plus de 6 %, un record sur six mois. Dans la tourmente, l'Espagne entraîne aussi l'Italie, troisième économie de la zone euro, qui voit ses taux d'emprunt grimper à plus de 6%, un record sur six mois.
Face à cette situation, l'Europe n'a pas de réponse commune rassurante pour les marchés. Et pour cause: la France et l'Allemagne ne sont plus du tout sur la même longueur d'onde.
(...)
Endettement et «manque de compétitivité»
Les solutions «faciles» dénoncées par la chancelière - les euro-obligations et l'union bancaire - ne peuvent être que l'aboutissement d'un processus d'intégration, estime-t-on à Berlin. «Nous ne faisons pas de la politique pour les marchés, mais pour l'avenir des hommes», a insisté Angela Merkel, rappelant que les «mécanismes de mutualisation de la dette sont non seulement anticonstitutionnels (au regard de la loi fondamentale allemande), mais aussi contre-productifs».
(...) L'intégralité de cet article sur Le Figaro.fr
Qu'en pensez vous ?La tension monte entre la France et l'Allemagne. La chancelière allemande Angela Merkel a déploré vendredi un "manque de confiance entre les acteurs" de la zone euro et estimé qu'opposer la croissance à la rigueur budgétaire était "un faux débat".
"C'est n'importe quoi" d'opposer ces concepts, a déclaré Mme Merkel à Berlin devant la fédération des entreprises familiales allemandes, martelant que l'Allemagne "ne se laissera pas convaincre par des solutions rapides comme les euro-obligations" ou l'introduction d'un fonds commun de garanties bancaires en Europe. "La médiocrité ne doit pas devenir l'étalon", a-t-elle averti.
(...)
Elle a égratigné au passage la France, appelant à observer "l'évolution du coût du travail en France et en Allemagne", une manière de louer les efforts de réformes faits par l'Allemagne, et l'avantage de cette dernière en terme de compétitivité. "Il n'y aura pas de bonne union économique et monétaire sans union politique", synonyme d'abandon de souveraineté, a-t-elle par ailleurs affirmé, ajoutant: "je ne peux pas vouloir des euro-obligations et refuser tout contrôle" sur les budgets nationaux.
(...)
La franchise "est nécessaire entre partenaires, je dirais aussi entre amis, c'est vrai en particulier avec l'Allemagne", a-t-il souligné. Interrogé sur la teneur du message qu'il a envoyé à Angela Merkel jeudi en l'invitant à ne pas "se laisser aller à des formules simplistes", M. Ayrault a jugé que ce n'était pas "un problème de fermeté, c'est un problème de clarté". "L'Allemagne a une situation meilleure que les autres, il faut l'admettre, je dirai même le saluer aussi, elle a fait des efforts", a-t-il déclaré. "Mais en même temps, nos intérêts sont intimement liés et notre destin est le même, donc je crois qu'il faut se parler pour rapprocher les points de vue". "Sans croissance, même si vous prenez des initiatives de réduction de dette, vous ne vous en sortez pas", a-t-il martelé. L'intégralité de cet article sur L'expansion.fr
A plus tard,