Qu'en pensez vous ?Il faut oublier les Etats. Ils en ont pour des années avant d'assainir leurs comptes et sont souvent dépourvus de vision à long terme. Pour retrouver la croissance, l'Europe doit donc compter sur ses entreprises. Tel a été le message des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. Mais pour cela, il faut agir au minimum sur deux leviers : la baisse des charges patronales et la préservation du mode de financement traditionnel de l'économie, aujourd'hui menacé en Europe par des normes d'inspiration anglo-saxones. Sur ces deux leviers, le consensus est quasi-général. « Il ne manque plus que la volonté politique », ont regretté plusieurs intervenants.
L'ancien patron d'EADS Louis Gallois, classé à gauche, a fait l'unanimité en réclamant d'urgence un « choc de compétitivité », lequel devrait passer en France par une baisse massive des charges pesant sur les entreprises. « Il faut créer un choc de compétitivité sur les secteurs de l'économie française exposés à la concurrence étrangère. Il est impératif que le gouvernement transfère 30 à 50 milliards d'euros de fiscalité pour faire baisser les charges sociales de ces entreprises ». Dans sa déclaration finale des Rencontres d'Aix, le Cercle des économistes a enfoncé le clou : « en France, la difficulté immédiate est avant tout la faible profitabilité de l'immense majorité des entreprises ». Il faut « un transfert massif de charges sociales des entreprises vers la CSG. Ce transfert n'aura d'impact que si l'ordre de grandeur est supérieur à ce qui était prévu pour la TVA sociale » à laquelle le gouvernement Ayrault a renoncé.
L'autre levier est celui du financement. Là encore, chefs d'entreprises, économistes, banquiers, assureurs ont dénoncé en choeur les règles de Bâle 3 et Solvabilité 2 qui détournent massivement l'épargne du financement des entreprises. Avec d'autres, le patron de BNP-Paribas Cardif, Eric Lombard, a prononcé un réquisitoire implacable : « ces règles comptables découragent les achats d'actions et d'obligations d'entreprise.
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Le cas Rossignol
L'histoire de Rossignol montre pourtant que le déclin industriel de l'Europe n'est pas une fatalité. « Le coût du travail est important mais ce n'est pas le facteur qui détermine nos décisions à long terme. Ce qui compte, c'est l'innovation permanente et la rapidité de mise sur le marché des produits », a expliqué Bruno Cercley, président du groupe Rossignol en citant les exemples de Ford et Toyota : « quand le premier délocalisait en Amérique Latine, le second investissait massivement aux Etats-Unis. Résultat : la firme japonaise a dépassé son concurrent américain sur son marché local où il fait travailler 40.000 personnes ».
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