L'emprunt national

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Libre penseur
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Message non lu par Libre penseur » 26 nov. 2009, 07:21:00

Le grand emprunt équivaut à 35 milliards d'€.
La dette française est de 1600 milliards d'€.

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wesker
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Message non lu par wesker » 27 nov. 2009, 13:47:00

La question ne se limite pas à la conclusion d'un grand emprunt qui n'est autre qu'un emprunt classique tel que la France le fait chaquen année sans tambour ni trompettes.

En revanche, les secteurs d'investissements qui doivent bénéficier des fonds doivent effectivement faire l'objet d'une analyse profonde de l'économie afin d'obtenir des résultats en terme de croissance et d'emplois...Seuls veritables fondements de cette idée d'emprunt annoncés officiellement aux français alors que tout les emprunts précédents ont été discrets.

logan
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Message non lu par logan » 30 nov. 2009, 10:33:00

Pour mener à bien sa politique le gouvernement a besoin d'un état endetté. Sans cette pression de la dette publique, beaucoup de politiques dont les plus libérales comme les privatisations ou libéralisations, ou encore les licenciements de fonctionnaires, les recours à des externalisations privées etc ... seraient plus difficiles à justifier.
On remarque que les gouvernements de droite, et celui-ci en est la parfaite caricature, ne font jamais rien pour résoudre ce problème de la dette publique, au contraire ils multiplient les mesures de réduction d'impôts et de cadeaux fiscaux, d'exonérations pour les entreprises ou les français les plus riches, par pure idéologie, nous expliquant que l'investissement en France dépend de notre capacité à conserver l'argent de ces riches ainsi que ces entreprises sur le territoire français. Mais malheureusement dans les faits ces politiques n'ont jamais été efficaces d'un point de vue économique, elles n'empêchent pas l'évasion fiscale ni les délocalisations et tout ce que cela contribue à faire, c'est à renforcer les inégalités, et à creuser encore plus les déficits de l'état, de la sécu, et donc la dette publique, réduisant sans cesse les recettes de l'état, avec toutes les répercusions sociales que la politique de réduction de l'état peut avoir pour conséquences.

Cette période de crise est une aubaine pour le gouvernement qui peut attribuer les mauvais résultats de sa politique à la crise alors que parmi les 160 milliards de déficit on en a bien au moins 50 milliards qui proviennent directement de ses mauvaises politiques fiscales. Sans écouter l'opposition, et sans tenir compte pourtant de ce qu'il s'est déjà passé ces derniers mois, que ce soit avec les banques qui continuent comme avant, et dans la restauration qui n'a pas tenu ses promesses, le gouvernement multiplie les cadeaux sans jamais exiger de contreparties, le grand emprunt est voué à une innefficacité pour les mêmes raisons. Pendant que le chomâge atteind des records, chiffres dissimulés par le gouvernement et par les dirigeants du pôle emploi, et donc pendant que les travailleurs, les ménages ou les petites entreprises sont finalement les seuls à payer la crise, le gouvernement continue de socialiser les pertes tandis que les mêmes, banquiers, dirigeants des entreprises du cac 40, actionnaires, continuent de s'enrichir d'une manière écoeurante et démesurée.

C'est évidemment une politique totalement opposée à celle du gouvernement qu'il faudrait mener. Il faudrait soutenir les travailleurs et les ménages en leur assurant un bon revenu et en protégeant l'emploi, l'aide aux entreprises ou aux banques devrait systématiquement être l'objet de contreparties nous assurant que l'argent utilisé non seulement sera bien utilisé aux fins auxquelles on le destine, pour l'intérêt général, pour maintenir l'activité l'investissement et l'emploi, et non pas pour l'enrichissement d'une minorité, mais aussi évidemment en contrepartie nous devrions exiger des changements profonds dans le fonctionnement et dans les structures qui régissent l'économie actuelle pour faire cesser les inégalités et pour empécher que d'autres crises identiques viennent succéder à la crise actuelle, en particulier dans le secteur financier.

Quand à la dette publique elle est un scandal rien que par son existence. Les libéraux, les financiers, ont réalisé un véritable hold-up en interdisant à l'état de financer ses propres investissement grâce à la création monétaire et en transférant le pouvoir de création monétaire aux seules banques privées qui l'utilisent aujourd'hui pour leurs propres intérêts via la spéculation.
L'état jusqu'en 1973 pouvait demander des avances à sa banque centrale pour financer des politiques publiques. La particularité de cette forme de financement c'est qu'elle était une source d'emprunt gratuite, c'est à dire ne générant pas de paiement d'intérêts.
Aujourd'hui ce sont les banques privées qui sont les seules à bénéficier de ce pouvoir, elles l'utilisent à chaque fois qu'elles font crédit à un particulier, ou une entreprise, que ce soit pour les crédits à la consommation, les emprunts pour investir dans l'immobilier, ou même pour financer des opérations de spéculation, elles n'utilisent pas leur propre argent, mais à chaque fois elles le créent. Et elles le détruisent une fois qu'il est remboursé.
Comprennons bien les intérêts en jeu ici, quand les banques et les financiers utilisent ce pouvoir comme effet levier pour spéculer, et quand on voit que le rendement de la spéculation atteind aujourd'hui des chiffres de 40%, là où les entreprises les plus performantes dépassent difficilement les 5-10% de rentabilité et à quel prix généralement ( licenciements / délocalisations ).
Il faut comprendre aussi le caractère néfaste de ces pratiques, pour l'économie réelle déjà en soumettant toute l'économie à une prédation féroce et à une nécessité de rentabilité qui mène aux délocalisations, aux pénuries de matières premières, aux famines ou aux manques de médicaments dans certains pays, aux suicides dans les entreprises.
Mais de plus cette pratique est totalement à l'origine des bulles financières et donc des crises comme celle que nous vivons.

Même si c'est de moindre importance il faut quand même noter que cette interdiction obligeant l'état à emprunter sur les marchés financiers, c'est une façon d'organiser une rente sur les politiques publiques de l'état. Aujourd'hui les intérêts que nous payons aux financiers et aux rentiers en tout genre s'élèvent à plus de 40 milliards d'euros chaque année. C'est la deuxième dépense dans le budget de l'état derrière l'éducation et devant la santé et le militaire ...

Ainsi c'est tout bonus, et on comprend d'où viennent en partie les raisons de l'innefficacité des politiques fiscales si favorables aux plus riches, ils n'ont pas besoin de cette argent. D'abord l'état fait cadeau aux plus riches en réduisant leurs impôts, et ensuite n'ayant pas d'argent, il emprunte. Les plus riches n'ayant pas besoin d'argent et ne sachant pas quoi en faire se feront un plaisir de financer les emprunts de l'état. Résultat de l'opération, non seulement les plus riches récupèrent de l'argent par les politiques de défiscalisations, mais en plus ils se font rémunérés par l'état pour cet argent qu'ils lui reprètent contre des intérêts.

Mais comme j'ai dis au départ l'intérêt n'est pas que financier, il est aussi politique et idéologique. Un état en "faillite" c'est un bon moyen pour justifier les politiques de rigueur et de regression sociales.

Si nous récupérions ce pouvoir de création monétaire, nous résoudrions en partie bon nombres des principaux problèmes qui touchent notre société actuellement. D'abord les investissements de l'état n'occasionnant plus de paiement d'intérêts, nous pourrions progressivement rembourser la dette publique et décharger le poids des intérêts qu'elle occasionait sur le budget de l'état. Nous pourrions financer tous les investissements nécessaires à la résolution de la crise, et à la résolution des problèmes comme ceux du logement. Nous emputerions définitivement le secteur financier de son arme la plus néfaste. C'est un enjeu politique majeur de ce prochain siècle au niveau économique et social, avec l'enjeu des salaires et de la démocratie dans les entreprises.

Récupérer ce pouvoir de création monétaire, c'est le genre de contrepartie que nous aurions eu la possibilité d'imposer au moment de sauver le secteur banquaire par exemple.
Mais sans aller aussi loin, nous aurions pu au moins nous contenter de la mise en place de protections pour nous assurer que l'argent servirait bien à résoudre le problème d'investissement et de financement de l'économie réelle qu'elle subissait du fait des problèmes des banques, on aurait pu au mieux nationaliser les banques et réorganiser un système qui sépare les banques d'investissement et l'épargne et le crédit à la consommation, des activités purement financières, ou au minimums, on aurait pu prendre au moins une participation dans les executifs de ces banques pour avoir un contrôle minimum sur l'utilisation de cet argent. Mais on n'a eu rien de tout cela. On a eu une mascarde entre les G20 et les gesticulations de Sarkozy à propos des bonus des traders pour donner l'illusion que quelque chose était entrepris par le gouvernement. Finalement, c'était du vent, et tout recommence comme avant. Les dégats sur l'économie réelle et sur l'emploi ont été maximums, et encore plus aggravés par les politiques du gouvernement comme par exemple la défiscalisation des heures supplémentaires ... Qu'y a t il de plus abhérant de faciliter le recours aux heures supplémentaires quand le principale problème est un probleme de chomage ... Aujourd'hui on approche malgré les mensonges du gouvernement des 5 millions de chomeurs ...

On aurait pu interdire administrativement les licenciements et les délocalisations pour les entreprises qui n'étaient pas en difficulté et qui faisaient simplement preuve d'anticipation pour conserver la rentabilité exigée par leurs actionnaires, et obliger ainsi les entreprises à faire payer la crise plutôt aux actionnaires et aux financiers plutôt qu'aux travailleurs.
On aurait pu mettre en place des contreparties et des contrôles dans l'utilisation de l'argent distribué aux entreprises, pour que cela se transforme vraiment en emplois, et non pas pour que cela serve à augmenter les dividendes ou les revenus des dirigeants et des actionnaires, et ainsi investir plus qu'on ne l'a fait. Là cela aurait été utile.

Enfin on aurait pu soutenir la consommation réellement, sachant que quand on parle de consommation on parle en fait de la satisfaction des besoins des gens, c'est à dire ce qu'il y a au final de plus important, mettre l'accent sur les plus démunis, réformer la fiscalité dans ce sens par exemple, les aides à la consommation comme la prime à la casse ont prouvé leur efficacité ...
Mais plus globalement il faut évidemment relever les salaires en s'assurant que cela se fera au détriment des revenus de la finance et non au détriment des prix pour que cela bénéficie à l'ensemble de l'économie.
La consommation c'est 70% de l'activité économique en France.
C'est remplir les carnets de commande dont les entreprises ont le plus besoin en période de crise. L'état ne peut pas seul s'en charger.

Cet emprunt va être une nouvelle dilapidation d'argent inutilement. Ce qu'il faudrait c'est changer de gouvernement ...

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wesker
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Message non lu par wesker » 30 nov. 2009, 20:53:00

Là où je te rejoint est que ce Gouvernement ne tire aucune leçon de ses échecs passés et se montre sourds aux propositions alternatives qu'il ne prend même plus la peine d'écouter, tant il est empli de certitudes !

En revanche, contrairement à toi, je ne crois pas que le fiscalisme soit le plus approprié pour reduire l'endettement, ayant déjà été amplement pratiqué sans succès par les gouvernements de gauche, il a conduit à l'explosion budgetaire et à la perte de competitivité qui a ruiné les caisses sociales.

Je pense plutôt que l'investissement contrôlé ainsi que le retablissement de nos protections économiques seraient, dans une Europe de commerce équitable, mieux à même d'assurer les équilibrages budgetaires.

logan
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Message non lu par logan » 03 déc. 2009, 13:42:00

Peux tu être plus précis sur ce que tu considères être du fiscalisme dans mes propos stp ?

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Message non lu par mps » 03 déc. 2009, 18:03:00

Je relève au passages deux éléments comiques que ta longue communication.

On dirait que les gouvernement s'amusent à creuser la dette pour pouvoir privatiser. Tu ne crois pas que c'est exactement le contraire et que, devant la dette, ils sont OBLUGES de vendre au privé ce que le public gère si mal ?

Autre affirmation rigolotte : les gouvernements de droite ne résorbent pas les dettes. Si tu prend Tacher en Angleterre, ou plus récemment la coalition Libérale-Chrétienne en Belgique, la droite trouve toujours dans sa mangeoire les "trous" laissés par la gauche, et travaille inlassablement à les combler. Même si pour l'instant, c'est très dur, bien entendu.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Georges
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Message non lu par Georges » 03 déc. 2009, 21:20:00

Il ne fait aucun doute que le gouvernemnt affaiblit certain service public, afin de pouvoir utiliser l'argumant de mauvais fonctionnement pour les refiler à leurs copains du privé.

Tu prétends que la droite bouche les trous fait par la gauche, tu ne convaincras personne; tu dois connaître le montant du déficite quand Jospin a quitté le gouvernement et celui de maintenant.

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Message non lu par mps » 03 déc. 2009, 21:39:00

Jospin avait trouvé des fiances assez correctes en arrivant. Forvément, un déficit (auf crise majeure) ne se creuse pas en deux ou trois ans. Mais il y a moyen de mettre le ver dans la pomme, comme il l'a fait en multipliant des emplois publics inutiles par clientélisme, par exemple. Ce sont ses successeurs qui ont fait les frais de cette gestion irresponsable.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par logan » 03 déc. 2009, 21:42:00

La dette est une invention de la droite.

Elle n'existe que depuis le milieu des années 1970. Elle a une origine monétaire.

La mesure clé qui a fondé la dette publique c'est une réforme en 1973 de la banque de France entreprise sous la présidence de Pompidou, et le ministre des finances à l'époque c'était un certain Valérie Giscard d'Estaing.
Le but de cette réforme était de préparer l'adaptation du système bancaire et financier français au futur système européen.
Cette mesure a consisté à interdire à l'état et à toute administration publique d'emprunter à la banque de France.

Pour info, depuis 1945, l'état pouvait emprunter à la banque de France. Et comme la banque de France était à 100% détenue par l'état. celui-ci pouvait se permettre d'emprunter sans payer d'intérêts. S'il payait des intérêts de toute façon il les récupérait ensuite sous forme de dividendes ou via la fiscalité sur les profits de la banque, ce qui revenait au même.
Tu peux trouver tout l'historique de ces emprunts sur le site de la banque de France.
Ils ont permis d'appuyer grandement la reconstruction après la guerre et le développement de la France dans les politiques volontaristes qui ont été menées, et cela servait meme à financer les reconstructions en cas de catastrophe naturelle, et sans avoir de coûts supplémentaires à cause d'intérêts.
Pour rappel la période 1945-1973 c'est ce qu'on appelle les 30 glorieuses. ( le fait qu'elle s'arrête à 1793 est une coincidence, car il y a eu le 1er choc pétrolier en 1973 aussi ( plusieurs mois après cette réforme de la banque de France  ).
En interdisant ces emprunts de l'état à sa banque centrale, en fait ils ont désormais obligé ( c'est le système actuel depuis 1793 ) l'état à emprunter auprès des marchés financiers en émettant des titres comme par exemple les bons du trésor.
Quand l'état émet un bon du trésor, n'importe qui peut l'acheter. Le montant du bon du trésor va alors dans les caisses de l'état. Et le bon du trésor définit une période au bout de laquelle il doit être remboursé. Une fois cette échéance arrivée, l'état doit rembourser le même montant qu'il avait reçu.
Seulement chaque année, l'état doit payer aussi des intérêts au détenteur du bon du trésor. C'est là tout l'intérêt pour l'acheteur.
Donc avant 1973, l'état pouvait emprunter sans payer d'intérêts. Après 1973 l'état devait payer des intérêts.

Et cette petite différence est à l'origine de la dette publique. Non seulement parce qu'elle aura rendu le coût de tout ce que l'état dépensait plus cher du fait des intérêts qu'il devait payer desormais. Mais surtout le fait de devoir payer des intérêts a mis en place un mécanisme d'endettement automatique qui a contribué et qui contribue aujourd'hui à l'explosion de la dette.
C'est simple, avant quand l'état empruntait, la dette était agravée, mais cette dette n'avait pas d'effet sur le budget de l'état.
Désormais, quand l'état emprunte, et pour peu que le budget soit en déficit ( ce qui arrivera rapidement à cause des crises économiques dues aux deux chocs pétroliers ) la dette s'agrave, la dette génère des intérêts, les intérêts aggravent les déficits, qui eux mêmes agravent la dette, et ainsi de suite.

L'autre mécanisme vicieux vient de la façon dont on rembourse les bons du trésor. L'état n'ayant pas d'argent, en fait il réemprunte ( il émet de nouveaux bons ) et c'est avec cet argent qu'il paye les bons qui arrivent à échéance. Ainsi l'état peut virtuellement entretenir une dette à l'infinie, à condition évidemment qu'il trouve acheteur des nouveaux bons qu'il émet, et à condition que les intérêts que ces bons génèrent puissent être payés chaque année.
La france a la meilleur notre en matière de remboursement des intérêts vu qu'elle les a tjrs remboursé, et donc elle bénéficie des meilleurs taux d'intérêts.
Mais l'effet néfaste, c'est qu'au coût de la dépense initiale, s'ajoutent les intérêts des premiers bons qui ont servit à la financer, s'ajoutent ensuite les intérêts des bons qui ont servit à rembourser les premiers bons et ainsi de suite. Ce qui fait que c'est comme si la dépense initiale avait couté 2 puis 3 fois plus cher, et plus le temps passe et plus le coût s'accroit.

Depuis 1978 ( date du début des statistiques de l'insee ) et jusqu'en 2007, nous avons payé aux alentours de 1100 milliards d'intérêts, tandis que notre dette publique était de 1200 milliards. Si nous n'avions pas eu à payer des intérêts, comme c'était le cas avant 1973, nous n'aurions tout simplement pas de dette publique.

Voilà d'où vient en grande partie la dette publique. Elle vient de mécanisme monétaires.

Aujourd'hui ces intérêts sont le 2eme budget de l'état, ils atteignent plus de 40 milliards d'euros. Ils plombent carrément le budget de l'état. Imaginez tout ce que l'on peut financer avec 40 milliards d'euros. Trou de la sécu ? Construction de logements ?

Alors toute laquestion est de savoir quel est l'intérêt pour nous, quel est l'intérêt général, de s'obliger à payer des intérêts alors qu'avant 1973, ne pas payer d'intérêts nous avait plutôt bien réussit.

Il faut remarquer que tous ces intérêts sont en fait une rente. C'est pas n'importe qui qui détient des bons du trésor. Généralement ce sont des familles plutôt riches qui veulent placer leur argent. Mais ce sont surtout les banques privées, les assurances, à la recherche d'actifs, bref des agents du secteur financier.
Une bonne partie, 40% je crois est détenue, par des étrangers.

Il faut comprendre que cette réforme s'est faite sous l'impulsion des mêmes personnes qui dirigent ces établissements financiers. Pompidou par exemple avait travaillé dans ces mêmes établissements bancaires avant, mais de toute façon ces réformes se faisaient sous l'expertise de ces banques, les politiciens ne peuvent pas faire de telles réformes sans leur expertise. Donc aucun moyen de savoir si Giscard s'est fait roulé dans la farine ou s'il comprennait bien ce qu'il faisait. On peut dire la même chose d'ailleurs des gouvernements qui ont suivit, même sous Mitterand.

Mais à mon avis ce n'est pas la raison la plus importante. Pour comprendre les intérêts qui sont derrière cette réforme il faut se replacer dans le contexte de la construction européenne.
Le but était de mettre en place un système monétaire européen. L'idéologie à l'oeuvre à l'époque, sous impulsion du FMI, était l'idéologie néo libérale. Pour eux, l'inflation est toujours la conséquence de phénomènes monétaires, et en particulier toujours la conséquence d'interventions de l'état, ils pronent l'auto-régulation ( la fameuse main invisible ) de l'économie, et en particulier la privatisation du secteur financier et de la monnaie, notamment l'indépendance d'une banque centrale par rapport à l'état pour gérer la masse monétaire et ainsi empécher l'inflation.
Donc tout ce qui a été mis en place est dans cet esprit. La BCE indépendante chargée de contrôler l'inflation. Le pacte de stabilité chargé de limiter l'interventionisme de l'état ( source d'inflation pour eux ) et donc de garantir la stabilité de la monnaie.
Il est évident que si un état avait la possibilité d'emprunter à sa banque centrale ( ou même à la BCE ), ce qui en réalité n'est rien d'autre qu'une création monétaire, cela allait à l'encontre de leur doctrine.
D'ailleurs la même interdiction ( celle de 1973 ) se retrouve dans les traités européens depuis le traité de Maastricht.

Hors le pacte de stabilité ( préparé depuis 1973 et même avant, mis en oeuvre en 1994, avant et alors que les états n'avaient aucun endettement à l'époque ) prévoyait de ne pas dépasser un certain taux d'endettement, ( pendant les 30 années précédentes la dette n'a jamais été un problème mais eux savaient à l'avance qu'elle le deviendrait, sacrés visionnaires n'est ce pas ? )

Ne pas dépasser un certain taux d'endettement signifie limiter les déficits. Ce qui veut dire pour eux limiter les dépenses publiques ou même vendre les possessions de l'état ( privatiser ).

Par la mise en place de ce système, les mêmes personnes qui en sont à l'origine ( c'est à dire grosso modo les financiers ) :
- ont placé sous tutelle d'une banque centrale indépendante des états tout le système monétaire ( banque centrale gouvernée par un conseil de gouverneurs des banques privées nationales, donc sous leur propre tutelle )
- ont mis en place une politique monétaire tournée exclusivement contre l'inflation ( avant 1793, l'inflation n'était en moyenne pas bien plus élevée ( 1-2 pt de plus ) ) et était compensée par des augmentations de salaire ( l'horreur absolue pour ces financiers ( accessoirement actionnaires des plus grosses entreprises ) ) si bien que l'inflation n'était un pb que pour ceux qui possédaient de l'argent ( les plus riches )
- ont mis en place une politique de dette publique qui leur assure une rente régulière de plusieurs milliards d'euros sur les dépenses de l'état ( ce qui réduit aussi ses marges de manoeuvre et donc ses possibilités d'intervention )
- ont obtenu une liberté totale dans l'exercice de leur activité, loin de toute intervention possible de l'état.
- obtiennent la privatisation progressive des services publiques ( il faut comprendre que pour un financier, les services publics sont comme une mine d'or à porté de main là juste devant eux qu'ils n'ont pas le droit d'exploiter, un service public brasse des milliards d'euros car généralement c'est un marché qui représente l'ensemble des citoyens du pays ( on peut pas faire mieux comme marché ( enfin au niveau national ) ). Ces milliards d'euros c'est autant d'argent qui peut servir à spéculer et donc à faire encore plus de profits.
- ont obtenu l'exclusivité totale de la création monétaire ( qui leur sert à spéculer par effet levier : ils empruntent ( en fait ils créent de la monnaie à partir de rien ) et spéculent pour faire un profit faramineux, c'est le principal mécanisme à l'origine des bulles financières. Les accords de Bâle II limitent les montants que l'on peut emprunter, les accords de Bâle III repoussent ces limites, et juste après comme par hasard, crise des subprimes et on connait la suite ... )

Toute l'opération est 100% avantageuse pour eux.

Par contre pour nous ... Ya plus d'argent pour les dépenses sociales ... Ya plus d'argent pour les services publiques ... D'ailleurs on les privatise... On croule sous l'endettement ... Les salaires stagnent ... Et on se paye des crises qui nous mettent par millions au chomage ...

A remarquer que quand le secteur financier est en périle, on oublie volontier le pacte de stabilité. Par contre quand les gens sont en périle ( chomage ). Là pas question de l'oublier !

Voilà un topo assez complet des enjeux qui concernent la dette publique, j'ai zappé les enjeux électoralistes. Mais je pense qu'ils sont évidents.
Si les gens sont récalcitrants à la privatisation de leurs services publiques, rien ne vaut de leur faire peur avec un petit "l'état est en faillite".

Redonner la possibilité à l'état d'emprunter auprès de sa banque centrale nous permettrait de rembourser la dette publique en 25-30 ans.
Et tout cela en menant des politiques de développement volontaires en plus.

Il faut savoir que depuis à peu près 15 ans les idées néo libérales à l'origine du modèle monétaire européen ont a peu près toutes été discréditées. Si bien que même la banque centrale européenne ne les applique plus dutout.
D'abord avec la crise des subprime c'est le mythe de l'auto régulation de l'économie qui est tombé.
Et progressivement depuis 15 ans c'est le mythe de l'inflation causée par la monnaie qui est tombé. En réalité, la banque centrale ne controle plus dutout la création de monnaie si bien qu'elle a laissé cette création filer et atteindre des records dans la zone euro de +10/12% les dernières années ( alors que la croissance de l'économie ne dépassait pas 3% en moyenne ) sans que l'inflation ne varie, et ce peu importe les taux directeurs élevés qu'elle pratiquait.

Le vrai poison qui est à l'origine de la crise économique perpétuelle que nous vivons depuis les années 1970, il ne faut pas aller la chercher plus loin que le changement de système économique inspiré des idées néo libérales qu'ils ont instauré.
On vit une crise économique tous les 10 ans, et le chomage de masse est constant même s'il fait du yoyo en fonction de la conjoncture économique globale.
Là on vient de subir la pire crise financière de tous les temps, et rien n'est terminé vu qu'il y a plus de 5000 milliards d'euros d'actifs toxiques en circulation du fait de la récession.
Et comme ils n'ont changé absolument rien à toutes les causes qui en sont à l'origine. Une telle crise arrivera de nouveau.

logan
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Message non lu par logan » 03 déc. 2009, 21:58:00

mps a écrit : Jospin avait trouvé des fiances assez correctes en arrivant. Forvément, un déficit (auf crise majeure) ne se creuse pas en deux ou trois ans. Mais il y a moyen de mettre le ver dans la pomme, comme il l'a fait en multipliant des emplois publics inutiles par clientélisme, par exemple. Ce sont ses successeurs qui ont fait les frais de cette gestion irresponsable.
Des finances correctes ? Tu rigoles ? les années 90 furent une grosse crise économique ... Si bien que la dette publique a explosé, les déficits aussi, et le chomage pareil ... Je me rappelle dans ma ville natale, plutôt industrielle, y'avait 30% de chomage ! C'était devenu une ville fantôme tous les magasins du centre ville fermaient les uns après les autres du fait de la fermeture ou de la délocalisation des grosses usines qui faisaient vivre la région :(

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Message non lu par mps » 04 déc. 2009, 09:18:00

Oui, la dete est une invention de droite, et les pays à gauche n'ont jamais de dettes ....

Tu vas encore nous en raconter d'autres ?
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par logan » 04 déc. 2009, 12:48:00

Les socialistes français ont activement participé à la mise en place de tout cela, que ce soit via Jacques Delors à la tête de la commission européenne, et ensuite sous Mitterrand jusqu'à la mise en place de Maastricht en 1994.

Pour les autres pays je ne sais pas.

Maintenant si tu contestes qqchose dans ce que j'ai expliqué, soit constructif au lieu de prendre les autres de haut.

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Message non lu par mps » 04 déc. 2009, 15:21:00

Je lirai ce que tu "expliques" quand tu témoigneras d'un minimum d'esprit de synthèse ...

Tu es long et ennuyeux comme la Pravda ! Pour le fond, je te rappelle ce qui mine les finances de l'Etat : des services publics peu performants, un enseignement de bas nniveau, une foule de vampires exotiques qui viennent sucer le sang de la sécu ... Juste tout ce à quoi tu es très attaché icon_biggrin
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par logan » 04 déc. 2009, 16:29:00

Je ne peux pas faire plus court mps sans ommettre des éléments essentiels à la compréhension de ce que j'expliques.

Si tu es paresseux ou si cela ne t'interesse pas, tu peux aussi ne pas répondre dans ce cas.

Mais ne pas lire ce qu'écrivent les autres, c'est le meilleur moyen de rester dans ses ptites certitudes, n'est ce pas plutôt ça en fait qui anime ici tes messages ?

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lucifer
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Message non lu par lucifer » 04 déc. 2009, 16:47:00

Et ne pas les croire et mettre leur parole en doute fait que tu deviens pro du monologue ....... icon_cool
Mais continue, Logan, ça te fait un entrainement des doigts, ça peut pas faire de mal icon_mrgreen
Maintenant que j'habite en province, je suis devenu peace and love. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ( surtout les descendants d'immigrés des cités que j'adore dorénavant )

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