Qu'en pensez vous ?Les orages du mois d’août, les marchés d’actions en savent quelque chose, depuis cinq ans. Ces quatre semaines de tranquillité supposée sont devenues synonymes de quasi-krach sur les Bourses, depuis l’éclatement de la crise des subprimes (crédits hypothécaires américains risqués), au tout début du mois d’août 2007. En août 2011, le CAC 40, l’indice phare de la Bourse de Paris, avait ainsi subi douze séances de baisses d’affilée, à la suite de la perte, par les Etats-Unis, de leur note de solvabilité AAA. Août 2012 sera-t-il un remake de ces étés noirs sur les marchés ? La question mérite d’être posée, après la déception suscitée jeudi dernier par Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE).
La zone euro avait tout fait pour éviter un été cataclysmique
Une semaine auparavant, les dirigeants d’une zone euro en pleine crise de la dette avaient justement tout fait pour éviter un nouveau mois d’août cataclysmique sur les marchés. A commencer par Mario Draghi lui-même, qui, le 26 juillet, avait assuré que la BCE ferait le nécessaire pour préserver la zone euro.
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Le CAC 40 n’est pas immunisé contre un retour vers les 3.000 points
Las ! Mario Draghi s’est borné à annoncer des rachats de dettes de l’Espagne et de l’Italie, deux pays actuellement en proie aux attaques des marchés, mais sans préciser la date ni la taille de ces interventions. Résultat, le CAC 40 a décroché de 2,7% jeudi dernier, et le Dow Jones Euro Stoxx 50 s’est affaissé de 3%. « L'été sera-t-il chaud sur les marchés ? C'est la question qui est revenue sur le tapis dans la fraction de seconde qui a suivi la déception liée à Mario Draghi », analyse Marc Fiorentino, stratégiste de marchés chez Monfinancier.com.
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L’Espagne en ligne de mire
L’attitude du gouvernement espagnol sera pour beaucoup dans l’évolution des marchés, au cours des prochaines semaines. Objet de toutes les inquiétudes des investisseurs, l’Espagne pourrait de nouveau être la cible d’attaques de fonds spéculatifs anglo-saxons, décidés à faire monter les taux longs du pays au-delà de 7,5%, un niveau difficilement soutenable.
L’objectif de ces « hedge funds » : pousser l’Espagne à réclamer enfin une aide européenne, non plus seulement pour ses banques mais pour l’Etat. Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, a d’ailleurs fait un pas dans cette direction vendredi, en n’excluant plus de recourir à un plan de sauvetage global.
Inquiétudes sur la conjoncture économique mondiale
Les experts de Société Générale Private Banking évoquent un autre risque de déstabilisation des marchés : la dégradation de la conjoncture économique. Et pas seulement au sein de la zone euro, mais également aux Etats-Unis et, surtout, en Chine, « le » relais de croissance des pays occidentaux, ces dernières années. « La conjoncture mondiale continue de décélérer, suscitant l’inquiétude des investisseurs », insiste SG Private Banking.
C’est dire si les comptes nationaux de la zone euro au deuxième trimestre, qui seront publiés le 14 août, et qui devraient consacrer le retour d’une récession jusqu’alors circonscrite à l’Europe du Sud et aux Pays-Bas, seront passés au tamis par les économistes et les analystes financiers.
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Une période propice à une forte volatilité
A ces facteurs conjoncturels s’ajoute un risque structurel, pour les places boursières. Nombre d’opérateurs de marché étant en congés, les volumes de transactions sont traditionnellement faibles, en août. Ce qui « favorise les décrochages brutaux et la volatilité des titres », rappelle Fabrice Cousté, chez CMC Markets France.
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