L'export peut-il sauver la croissance française ?

[politicien]

Bonjour,

Les commandes à l'industrie en provenance de l'étranger ont progressé de 2,2% entre mai et juillet selon l'Insee. Le commerce extérieur peut-il prendre le relais de la consommation des ménages et de l'investissement des entreprises aujourd'hui atones ? Les économistes en doutent.

C’est une petite lueur d’espoir que l’on peut distinguer en lisant attentivement les statistiques de l’Insee portant sur les commandes adressées à l’industrie en juillet. En juillet 2012, parallèlement à la baisse de 1,1% des commandes dans l’industrie hors matériels de transport - mais y compris automobile -, les commandes à l’exportation ont augmenté de 0,3% en juillet (+0,3 %). Elément plus encourageant, les commandes en provenance de l’étranger augmentent ont accéléré de 2,2 %.

Un taux de change euro/dollar favorable
Cette tendance peut-elle se prolonger au cours du second semestre ? Deux éléments pourraient jouer en faveur de cette hypothèse : d’une part, le repli du taux de change de l’euro face au dollar qui permet de redresser la compétitivité-prix des exportations tricolores. Selon les estimations de l’institut COE-Rexecode dévoilées ce jeudi, celui-ci s’élèverait en moyenne à 1,26 dollar pour un euro, contre 1,39 en moyenne en 2011. Il continuerait à se replier pour atteindre 1,16 en 2013.

D’autre part, le commerce extérieur pourrait profiter du regain de vitalité du commerce mondial.

(...)

L'intégralité de cet article sur La Tribune.fr

Qu'en pensez vous ?

A plus tard,

[Golgoth]

On aurait eu le même résultat mais en mieux en monétisant dès 2010.

[Nombrilist]

Il faut voir secteur par secteur. J'ai lu récemment que la France exporte du poulet bas de gamme et importe le poulet haut de gamme que nous consommons... Un peu fort de café pour la première économie agricole européenne !

[mps]

Il faut en effet voir les secteurs. Quelques grosses ventes d'avions et le tour est joué, sans pour cela que l'on puisse parler "des exportations".

On peut parler d'un pays exportateurs quand, pour tout le secteur économique, le monde est un marché, et que plus de 1.000 PM ont des clients sur les 4 continents non réfrigérés.

Et là, j'ai comme un doute ... sans que mon expérience n'ait valeur statistique, mais tout de même.

Je n'évoquerai que deux problèmes (la liste serait pourtant plus longue)

- la connaissance des langues. Plus de 30 fois, mon mari ou moi avons dû servir d'interpêtes à des français, représentant des entreprises, et totalement perdus en dehors de leur langue maternelle.
On se demande ce qu'ils foutaient aussi désarmés en Jordanie, en Russie, en Afrique du Sud, ou aux USA ... Et ça, ce sont les "battants" qui se remuent. Essayez d'appeler une société française en anglais, vous serez édifiés ...

- l'arriération bancaire sidérante. Anecdote d'il y a deux jours : je dois être en Turquie le mois prochain, et j'appelle un Tour Operator français qui a un numéro belge, et donc joue l'exportation de services. Très gentil. Il panique dès qu'il entend que ma demande n'est pas standard, mais je l'aide patiemment. Bref, on finit par y arriver. (une heure tout de même !). Puis, je commande et veux payer.
- vous pouvez m'envoyer un chèque ?
Je tombe des nues. Non, le chèque a disparu dans le monde, sauf en France. Prenez ma Visa.
Il note mon numéro, demande mon code de sécurité, que je refuse évidemment. Alors, c'est le Digipass : bon je suis prête, mais lui ignore comment ça fonctionne. Fichu.
Je lui suggère alors de ma donner son Iban et son Bic, que je fasse immédiatement le versement.
Panique ! Il ne sait pas si c'est "possible" (?) et doit demander à son chef.
Il y a déjà 67 minutes que nous sommes en ligne ... Je reccroche, et attends de ses nouvelles.
Une heure après, il me rappelle triomphant : le chef veut bien (!)
Je note les références, et verse immédiatement.
Encore une heure, et le brave garçon me rapelle : "vous avez reçu le sms ?
Euh, quel sms ?
Celui de votre banque vous disant qu'elle veut bien verser !
Là, j'ai dû lui expliquer qu'une banque n'a pas à dire si elle veut ou non exécuter mon ordre, que l'argent est déjà débité de pon compte, et sera sur le sien le lendemain matin. Le pauvre chou n'en revenait pas ...
Et ça, pas chez un épicier de quartier : non, une agence assez importante, qui pense "travailler" avec l'étranger

Une commande aux USA est bouclée en deux minutes ...

[mordred]

Exporter plus; importer beaucoup beaucoup moins moins. Tous les fous ne sont pas enfermés. ;bangh;

[PatJol]

Bonjour,

Les commandes à l'industrie en provenance de l'étranger ont progressé de 2,2% entre mai et juillet selon l'Insee. Le commerce extérieur peut-il prendre le relais de la consommation des ménages et de l'investissement des entreprises aujourd'hui atones ? Les économistes en doutent.

C’est une petite lueur d’espoir que l’on peut distinguer en lisant attentivement les statistiques de l’Insee portant sur les commandes adressées à l’industrie en juillet. En juillet 2012, parallèlement à la baisse de 1,1% des commandes dans l’industrie hors matériels de transport - mais y compris automobile -, les commandes à l’exportation ont augmenté de 0,3% en juillet (+0,3 %). Elément plus encourageant, les commandes en provenance de l’étranger augmentent ont accéléré de 2,2 %.

Un taux de change euro/dollar favorable
Cette tendance peut-elle se prolonger au cours du second semestre ? Deux éléments pourraient jouer en faveur de cette hypothèse : d’une part, le repli du taux de change de l’euro face au dollar qui permet de redresser la compétitivité-prix des exportations tricolores. Selon les estimations de l’institut COE-Rexecode dévoilées ce jeudi, celui-ci s’élèverait en moyenne à 1,26 dollar pour un euro, contre 1,39 en moyenne en 2011. Il continuerait à se replier pour atteindre 1,16 en 2013.

D’autre part, le commerce extérieur pourrait profiter du regain de vitalité du commerce mondial.

(...)

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A plus tard,

Nous aurons évidemment besoin d'une hausse des exportations pour sauver la croissance française.
Mais +2,2 % c'est très insuffisant (il serait mieux d'observer la balance commerciale, c'est surtout là le problème). Et la parité euro/dollar n'est pas amenée à évoluer fortement dans les mois à venir vers un euro faible. Je crois même au contraire.
Donc pour relancer les exportations, une seule solution : Produire moins cher.

[mps]

Pas nécessairement produire moins cher, but difficile à atteindre avec les habitudes françaises.

Mais produire de quoi susciter un réel désir, et surtout être sur la balle partout dans le monde pour développer la demande.

Et bien entendu, augmenter la réactivité des entreprises, leur aptitude à se dilater ou se rétracter à chaque instant, et développer les connaissances spécifiques des pays qu'elles attaquent, y compris en matière linguistique, mais par seulement ...

Un ami américain me racontait récemment qu'ayant voulu passer de grosses commandes à une firme française assez importante, elle s'était révéle incapable de lui remettre des prix CIF et FOB ! Ce qu'il a obtenu en deux minutes d'une concurrente lettone !!!

[PatJol]

Si, produire mois cher. En allégeant le coût du travail ou en travaillant plus , mais produire moins cher.

Ensuite, fondamentalement il faut aussi bien évidemment privilégier l'innovation comme par exemple avec le crédit-impôt recherche, et les investissements d'avenir.

[Nombrilist]

Question: à quoi est censée servir l'augmentation de nos exportations en valeur commerciale ?

[wesker]

Tout cela ne tient pas debout...Exporter, exporter serait la solution à tous nos problèmes ?

Mais pour exporter, encore faut il qu'il y ait ailleurs des débouchés commerciaux et, au travers le pacte budgétaire, chacun appliquant l'austérité budgétaire devra donc réduire ses achats, et ses importations, ce qui appauvrira tout le monde. C'est absurde de poursuivre dans cette voie qui, jusqu'ici, n'a fonctionné nulle part.

Que l'on regarde l'efficacité de la dépense publique, que l'on traque les gaspillages ou que l'on regarde l'efficacité de la dépense publique est nécessaire pour réduire l'impôt et soutenir la croissance, mais pratiquer brutalement l'austérité ne peut offrir des débouchés aux entreprises, et c'est donc le déclin qui nous attend si tous mènent la même politique !

[Nombrilist]

+1 quant aux remarques sur l'exportation et l'austérité.

[mps]

Allons, un exemple, parce que vous ne voyez vraiment pas.

L'UE lance un appel d'offre pour 20 stations d'épurations au Kenya. Cahier de charge et dossier à remettre en anglais évidemment (les Kényans ayant leur mot à dire).

L'entreprise qui emporte le dossier va donc exporter pour plusieurs millions, donner du travail intense à des dizaines de sous-traitants, sera payée en France, et donc l'entreprise comme ses sous-traitants apporteront leur écot aux finances publiques.

Qui a été "appauvri" ? Le Kénya ? Non, il s'est offert (ou a reçu) des infrastructures capitales pour sa santé publique.
L'UE ? Non, cela émarge au budget coopération, et tout ce qui profite à un pays de l'UE est bon pour tout le monde.
Le pays qui décroche le marché ? Non, évidemment.

L'ennui, c'est qu'en France, il faudra déjà de la chance pour trouver quelqu'un qui lise un appel d'offre en anglais. Et la machine est si lourde, si grippée, que les stations seront déjà construites qu'on en discutera encore dans l'Hexagone.

Un copain travaillant à l'UE me disait que les PME françaises ne soumissionnent pratiquement jamais, alors qu'il y a plus de 1.000 offres de ce genre chaque année.

[germinal]

et simplement retrouver des produits mad in France de haute qualité ?

[wesker]

Par conséquent, il est plus efficace d'améliorer la qualité de nos produits, de nos services, de nos SAV etc plutôt que de se limiter à la seule question du prix. Parfois, des clients préfèrent et ont d'autres critères que le bas cout....

[Lucas]

Pour ma part la compétitivité doit être un point clé, mais la qualité et l'innovation doivent être une de nos force comme avec les Airbus.

Ensuite il faut absolument aider nos entreprises Française à exporter, actuellement ce n'est pas le cas contrairement à l'Allemagne qui a un tissu important de PME qui exportent beaucoup.