Qu'en pensez vous ?On avait presque fini par l'oublier. Décidé en mars dernier en pleine crise de la dette grecque, le mécanisme européen de stabilité (MES), a été inauguré aujourd'hui à Bruxelles. L'Expansion.com revient sur le fonctionnement, les missions et aussi les limites de ce pare-feu, destiné à remplacer, à terme, le FESF.
Le MES, c'est quoi ?
Le MES, tout comme son prédécesseur le FESF, est un fonds de secours destiné à lutter contre la crise de la dette en Europe. Grâce à son intervention sur les marchés obligataires, il doit permettre de faire baisser les taux d'intérêt des pays les plus fragiles. Comment ? En achetant de la dette d'Etat sur le marché primaire (lors d'une émission) et sur le marché secondaire (où s'échangent les titres en circulation) avec ou sans l'aide de la BCE.
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Comment est-il financé ?
Le MES est programmé pour avoir une capacité de prêts de 500 milliards d'euros en 2014. Sa particularité: il possède un capital "en dur" de 80 milliards d'euros apporté par les Etats. C'est ce capital qui doit lui servir de garantie pour lever de l'argent sur les marchés. Fitch lui a d'ailleurs aussitôt attribué la note la plus élevée, le triple A, qui permet d'emprunter aux meilleurs taux. La constitution du capital du MES doit se faire au prorata du poids économique des Etats participants et de façon étalée dans le temps. Il est prévu deux versements en 2012, deux autres en 2013 et un dernier au début 2014. Pour s part, la France doit payer un écot de 16,3 milliards d'euros (20% de 80 milliards). Elle versera mi-octobre l'équivalent de deux annuités, soit 6,5 milliards d'euros. La même somme devra être payée en 2013. Resteront ensuite 3,2 milliards d'euros à payer en 2014. Ces sommes viendront s'ajouter à la dette française. En revanche, les émissions d'obligations du MES n'augmentent pas la dette publique des Etats contributeurs, contrairement à ce qui se passe pour le FESF.
Le MES a-t-il les moyens de ses ambitions ?
Plusieurs pays - dont la France - et plusieurs experts militaient pour un pare-feu consistant, soit environ 1000 milliards d'euros. Mais le MES, ajouté au FESF, représente une force de frappe de "seulement" 700 milliards d'euros. A priori, les 700 milliards sont suffisants pour éviter une défaillance de l'Espagne. Ce pays a un besoin de refinancement sur les marchés évalué à 300 milliards d'euros jusqu'en 2014. Cependant, l'Europe ne s'assure pas avec ce nouveau dispositif, contre le risque de défaillance de l'Italie, dont les besoins de refinancements sont évalués à 600 milliards.
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Par ailleurs, son fonctionnement est complexe. Il est confié deux conseils : celui des gouverneurs, composé des ministres des finances et celui des directeurs, composé des directeurs du Trésor. Or dans ces deux conseils, la France et l'Allemagne, qui étalent leurs divergences depuis le début de la crise, disposent d'un droit de veto. Dernière contrainte, le Bundestag devra être consulté avant toute augmentation du budget du MES. De quoi sérieusement ralentir son efficacité.
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