Nombrilist a écrit :Tant mieux, cela va redévelopper le tourisme en Bretagne. Les agriculteurs bretons n'ont qu'à miser sur des filières concurrentielles, type bio. Produire moins, mais mieux.
Sur les dégâts écologiques des élevages porcins intensifs en Bretagne, nous sommes bien d'accord. Je les ai moi-mêmes très souvent dénoncés, et je souhaite également le passage à une forme d'élevage porcin moins intensive, par exemple l'élevage des porcs sur la paille :
http://www.elevage-ethique.fr/actualite ... _A3red.pdf
Pour paraphraser André Pochon, c'est le porc qu'il faut mettre sur la paille, et non l'agriculteur.
Ceci dit, on ne peut pas, sous prétexte des méfaits écologiques de l'agriculture porcine intensive, se réjouir de voir des emplois disparaître dans cette filière.
Golgoth a écrit :@Johanono :Le problème n'est pas la mondialisation, c'est que des gens puissent être employés en Allemagne avec des salaires polonais. Chez nous ou en Espagne c'est pareil pour les vergers, avec de la main d'oeuvre marocaine. Tu catégorises les choses de façon binaire : méchants mondialistes et gentils souverainistes, mais d'un autre coté nos céréaliers, nos viticulteurs, nos arboriculteurs... exportent et touchent des aides payés aussi par les autres pays européens. Moi je ne suis pas contre du protectionnisme, mais cela ne va pas favoriser tout le monde chez nous. Et il faudra par exemple accepter d'avoir de la viande (au sens large) plus chère.
Ce que j'appelle "mondialisation", c'est le fait que les échanges économiques ignorent désormais les frontières étatiques, et cette mondialisation est la conséquence directe du principe de libre circulation des biens, des personnes et des capitaux. Et l'Europe n'est que le Cheval de Troie de cette mondialisation.
Donc quand je vois que les producteurs allemands font travailler des Polonais avec des salaires polonais, je me dis que c'est un des aspects de la mondialisation. Si le terme "mondialisation" ne te plait pas, on peut en utiliser d'autres si tu veux : dumping social, dérégulation, etc. En tout état de cause, je constate que c'est bien l'Europe qui permet ça.
De façon générale, je constate que les coûts de production sont plus élevés en France qu'ailleurs en Europe et dans le monde, pour des raisons diverses et variées (prix des terres, coût de la main-d'oeuvre, normes multiples, etc.). Donc forcément, dans un contexte de concurrence généralisée, nos producteurs ne peuvent pas lutter avec des concurrents étrangers qui présentent des coûts de production moindres et peuvent donc se permettre de vendre moins cher. Nos producteurs sont donc obligés de s'aligner sur les prix les moins chers proposés par les concurrents étrangers, ce qui revient à dire qu'ils vendent à perte. Le libre-échange provoque nécessairement la chute des cours. Cette situation est partiellement compensée par des subventions publiques massives dans certains secteurs : le contribuable européen finance donc la baisse des cours. On exporte, mais à quel prix... La situation n'est pas tenable, nous sommes d'accord.
Le protectionnisme nous permettrait de nous protéger contre cette concurrence étrangère déloyale, et garantirait donc des cours rémunérateurs à nos producteurs. Evidemment, le protectionnisme implique de renoncer à notre vocation exportatrice, mais ce ne serait pas plus mal : on ferait des économies de subventions publiques, on permettrait à des producteurs de pays du tiers-monde de vivre décemment.