Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

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johanono
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Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par johanono » 09 nov. 2012, 13:20:25

Quelques exemples parmi d'autres :
Agroalimentaire. La CGT dénonce les tensions accrues

Délocalisations, horaires atypiques, troubles musculo-squeletti- ques... La CGT dénonçait, hier, les conditions de travail dans l'industrie agroalimentaire.

Dans les Côtes-d'Armor, la Cooperl et Stalaven sont particulièrement dans le collimateur syndical. «À la Cooperl, la direction annonce l'élaboration d'un accord de développement durable en sept points, qui devra être signé en juin», indique Noël Carré, délégué du personnel. «Ce projet comporte notamment un accord d'intéressement basé sur les progrès de l'entreprise en matière environnementale, sociale et économique. Une prime trimestrielle, complémentaire de l'intéressement classique qui n'est pas touché, sera impactée, notamment, par les absences et les maladies. Elle rendra les salariés interdépendants et aggravera encore les tensions dans un milieu de travail déjà difficile».

Menaces de délocalisation

Le délégué précise que l'an dernier, sur le site lamballais (1.700salariés), 83 rechutes de maladies professionnelles ont été enregistrées. «La direction assortit son projet de menaces de délocalisations vers l'Allemagne. Dans ce pays où le Smic n'existe pas, les abattoirs emploient à bas prix du personnel, venu des Pays de l'Est», explique le délégué.

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Le Lude (72). Stupeur après l’annonce de la fermeture de Candia

Abasourdis, les représentants du personnel ont appris la nouvelle jeudi matin. 190 emplois sont concernés. Deux autres sites français doivent fermer dès 2013.

Un traumatisme

« Cette annonce, c’est un traumatisme ». Jeudi matin, en rejoignant le comité central extraordinaire de Candia à Paris, les représentants du personnel du site ludois du géant du lait s’attendaient à une restructuration face à la baisse de la demande. Mais pas à une fermeture. Or, c’est bien ce qui est programmé : la laiterie ludoise, qui fêtera son centième anniversaire en 2013, doit être fermée au premier semestre 2014. Au plus tard en juin.

« La direction de Candia 1 nous a dit qu’on était capable de produire autant avec cinq sites que les huit actuels et qu’il fallait donc sacrifier trois sites : Le Lude en 2014, Saint- Yorre (Allier) et Villefranche-sur-Saone (Rhône) fin 2013 », résume Romain Pottier, délégué syndical CFDT.

Répartir les lignes de production

« Ils vont répartir les lignes de production des trois sites à Cambrai (Nord), Lons (Pyrénées-Atlantiques) et Campbon (Loire-Atlantique). On ne comprend pas. On n’a pas eu de signe d’alerte. On nous a même demandé de travailler les samedis soirs en 2013 ».

La direction prévoirait une perte de 27 millions d’euros de résultats courants pour son activité en 2012. Mais aussi d’investir 30 millions d’euros en 2013 et la même somme en 2014 pour augmenter le stockage et améliorer la production.

Ce « projet de réorganisation et de modernisation est nécessaire pour améliorer nos coûts de production et lutter contre nos concurrents, les Allemands notamment et Lactalis en France (marque Lactel) », a expliqué Maxime Vandoni, le directeur général de Candia.

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Un autre article, plus ancien, mais visionnaire :
La délocalisation tente aussi l'agroalimentaire

ENQUêTE Des industriels français se sont installés à l'Est pour alimenter les marchés locaux. Certains profiteront de la suppression des barrières douanières pour exporter vers l'Europe de l'Ouest.

Gérard Vial, patron d'Eurexia, une société de conditionnement de produits charcutiers italiens, ne regrette pas son investissement en Pologne. Fin 1998, Carrefour lui propose de le suivre dans ce pays de l'ex-bloc soviétique. Après avoir arpenté bien des usines, ce Lyonnais déniche la société Lipcarna de Lodz, à 120 kilomètres de Varsovie, avec laquelle il noue un partenariat. Si les débuts ont été difficiles - 2 millions d'euros ont été nécessaires afin de moderniser le site industriel - , l'investissement est aujourd'hui payé de retour. « Les coûts de production sont 30 % moins chers que dans notre usine de Saint-Chamond, dans la Loire », calcule le patron de la PME.

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L'agroalimentaire : encore un secteur que les euro-mondialistes nous présentaient jadis comme un gisement d'emplois à l'abri des délocalisations, mais qui aujourd'hui délocalise à son tour.

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El Fredo
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par El Fredo » 09 nov. 2012, 14:11:10

L'agroalimentaire n'a jamais été présenté comme étant à l'abri des délocalisations, et pour cause la France exporte.
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par mps » 09 nov. 2012, 16:48:33

Fermer quelques sites en France pour soutenir le maintien d'autres sites en France, cela n'a rien à voir avec des délocalisations.

Maintenant, il faut s'attendre à perdre des marchés aussi basiques, et à en gagner d'autres. En Belgique, une brasserie artisanale vient de signer un contrat de vente de 100 % de sa production à la Chine "à condition que cette production reste entièrement en Belgique". Fabriquer ailleurs n'aurait aucun sens pour les gastronomes chinois. Les chinois précisent qu'ils n'interviendront nullement dans le processus de fabrication, qui est un savoir-faire exceptionnel et doit rester artisanal. Doublement des effectifs d'ici janvier.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par Nombrilist » 09 nov. 2012, 16:49:31

En vérité, dans 2 ans la brasserie ferme et la bière belge sera fabriquée à Pékin.

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johanono
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par johanono » 10 nov. 2012, 11:56:17

mps a écrit :Fermer quelques sites en France pour soutenir le maintien d'autres sites en France, cela n'a rien à voir avec des délocalisations.
Tu ne sais pas lire. Il est clairement écrit que les fermetures d'usines sont motivées par la concurrence internationale.
El Fredo a écrit :L'agroalimentaire n'a jamais été présenté comme étant à l'abri des délocalisations, et pour cause la France exporte.
L'agroalimentaire a en tout cas été présenté comme un gisement d'emplois permettant de compenser les destructions d'emplois touchant les autres secteurs exposés à la concurrence internationale.

Songeons quand même au cas de la Bretagne. Voici une région restée longtemps rurale et agricole, qui n'a pas été concernée par la Révolution industrielle ayant touché d'autres régions du Nord et de l'Est de la France. La Bretagne a commencé à s'industrialiser dans les années 50 et 60, à une époque où les régions du Nord et de l'Est de la France qui s'étaient industrialisées au 19e siècle étaient désormais gagnées par la désindustrialisation. Jusqu'il y a peu, la Bretagne était considérée comme une région plutôt prospère, par opposition à ces autres régions gagnées par la désindustrialisation. Et voici que la Bretagne est désormais touchée à son tour par cette désindustrialisation, touchant notamment deux des secteurs les plus importants de son économie (l'agroalimentaire et l'automobile). Dans 30 ans, la Bretagne sera une friche industrielle, un peu comme le Nord et la Lorraine dans les années 80 et 90.

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El Fredo
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par El Fredo » 10 nov. 2012, 13:58:20

johanono a écrit :
El Fredo a écrit :L'agroalimentaire n'a jamais été présenté comme étant à l'abri des délocalisations, et pour cause la France exporte.
L'agroalimentaire a en tout cas été présenté comme un gisement d'emplois permettant de compenser les destructions d'emplois touchant les autres secteurs exposés à la concurrence internationale.
Encore moins. La part de la population active dans le secteur primaire est en constante diminution depuis des décennies, c'est une tendance structurelle lourde. Et notre industrie agroalimentaire est fortement exportatrice depuis des décennies également, on ne peut pas créer plus d'emplois dans le secteur à moins d'augmenter encore la production agricole, ce qui est physiquement impossible.
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par Lucas » 11 nov. 2012, 11:39:30

Faut pas être aussi pessimiste, c'est un secteur qui marche très fort.
Les industries agricoles et alimentaires dont la fonction essentielle est la transformation des produits de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche en aliments et boissons pour l’homme ou l’animal, réalisent un peu plus de 12 % de la valeur ajoutée de l’industrie française.

Dans leur définition la plus large (incluant l’industrie du tabac et les activités artisanales et commerciales de charcuterie et de boulangerie/pâtisserie) elles emploient près de 560 000 personnes (salariées et non salariées) et réalisent 29 milliards EUR de valeur ajoutée. Ces résultats globaux situent l’industrie agroalimentaire française dans le trio de tête européen entre l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Ainsi considérée, la branche agroalimentaire devance en France des activités industrielles de premier plan comme la métallurgie et la transformation des métaux, la construction automobile, l’aéronautique ou la chimie/caoutchouc/plastiques. Elle contribue directement pour un peu moins de 2 % à la formation du produit intérieur brut français et exerce une action positive avec 7 % du total sur les exportations de la France et sur son déficit commercial. Les échanges agroalimentaires ont récemment dégagé un excédent annuel de 7 milliards EUR en 2007.

http://www.agroalimentaire-lr.com/chiff ... -en-france

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par El Fredo » 11 nov. 2012, 11:47:19

C'est parce que ça marche très fort qu'on ne peut plus croître dans ce secteur en terme d'emploi, à moins de stresser encore plus nos ressources naturelles. Je ne sais pas où johanono a pu lire que c'est un gisement d'emploi, mais en réalité on est au taquet.

En plus c'est totalement contradictoire avec les solutions qu'il prône par ailleurs, qui selon lui impliquent de renoncer à la vocation exportatrice de notre agriculture et de notre industrie agroalimentaire (ce qui implique des pertes d'emplois) :

http://actu-politique.info/post81617.html#p81617
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par Nombrilist » 11 nov. 2012, 11:48:59

"(ce qui implique des pertes d'emplois)"

Si on passe au bio, plus demandeur en main d'oeuvre, pas forcément.

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par El Fredo » 11 nov. 2012, 11:55:12

Les pertes d'emplois se situeront au niveau de l'industrie agroalimentaire, pas au niveau de la production agricole elle-même.
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par germinal » 11 nov. 2012, 12:05:04

on a pourtant beaucoup d'étiquettes : " transformé en France "
si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes ( Goethe )

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par johanono » 13 nov. 2012, 08:21:22

El Fredo a écrit :C'est parce que ça marche très fort qu'on ne peut plus croître dans ce secteur en terme d'emploi, à moins de stresser encore plus nos ressources naturelles. Je ne sais pas où johanono a pu lire que c'est un gisement d'emploi, mais en réalité on est au taquet.
Mince, alors. Le mythe du pétrole vert de la France, toussa... On m'aurait menti ? ;lau;

Lire ceci, par exemple :

http://www.terre-net.fr/actualite-agric ... 25588.html

C'est un peu facile, comme discours ! Maintenant que l'agroalimentaire délocalise à son tour, les mondialistes nous disent en substance : "non, on n'a jamais dit que c'était un gisement d'emplois... "
En plus c'est totalement contradictoire avec les solutions qu'il prône par ailleurs, qui selon lui impliquent de renoncer à la vocation exportatrice de notre agriculture et de notre industrie agroalimentaire (ce qui implique des pertes d'emplois) :

http://actu-politique.info/post81617.html#p81617
Je ne t'apprendrai pas que le niveau de l'emploi est également dicté par la productivité. On peut donc tout à fait produire moins, avec des méthodes moins intensives, mais avec autant d'emplois.

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par El Fredo » 13 nov. 2012, 10:05:11

johanono a écrit :Lire ceci, par exemple :

http://www.terre-net.fr/actualite-agric ... 25588.html

C'est un peu facile, comme discours ! Maintenant que l'agroalimentaire délocalise à son tour, les mondialistes nous disent en substance : "non, on n'a jamais dit que c'était un gisement d'emplois... "
Pas les "mondialistes", le lobby agricole plutôt. D'ailleurs tu as bien vu leurs recettes pour développer ce "gisement d'emplois" : "il faut impérativement réduire les charges qui pèsent sur les employeurs", etc. Autrement dit, les mêmes recettes pour "développer les gisements d'emplois" de tous les autres secteurs de l'économie. Bref, le discours typique des lobbies patronaux. Rien à voir avec le "mondialisme" ou je ne sais quoi.

D'ailleurs la production agricole est un tel "gisement d'emplois" qu'elle a perdu un million d'emplois en 30 ans.
Je ne t'apprendrai pas que le niveau de l'emploi est également dicté par la productivité. On peut donc tout à fait produire moins, avec des méthodes moins intensives, mais avec autant d'emplois.
C'est certainement vrai pour la production agricole mais pas pour l'industrie agroalimentaire, qui est une industrie comme une autre et dont les marges dépendent de la productivité et des coûts des matières premières. Donc si d'un côté tu maintiens les emplois agricoles en produisant moins, de l'autre tu détruis des emplois dans l'industrie agroalimentaire qui produit et exporte moins.
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par johanono » 13 nov. 2012, 12:23:07

Il importe de bien distinguer l'agriculture proprement dite, et l'industrie agroalimentaire. Quand je parle de l'agroalimentaire, j'emploie ce mot au sens strict du terme, pour désigner l'industrie agroalimentaire.

S'agissant de l'agriculture, nous sommes d'accord : elle a déjà perdu des centaines de milliers d'emplois depuis plusieurs décennies, sous les effets conjugués d'une concurrence internationale qui entraîne une chute des cours, d'un système économique qui pousse les agriculteurs à s'endetter, et du développement de pratiques intensives pauvres en main d'oeuvre. L'agriculture est aujourd'hui davantage considérée par les pouvoirs publics et l'opinion publique dominante comme une cause perdue que comme un gisement d'emplois.

S'agissant de l'industrie agroalimentaire, je maintiens qu'elle a été présentée comme un gisement d'emplois, sur le thème "même si l'évolution de nos modes de vie fait qu'on achètera, par exemple, moins de voitures ou moins de charbon, en revanche, quelle que soit l'évolution de nos modes de vie, on aura toujours besoin de manger, donc l'industrie agroalimentaire bénéficiera toujours d'une demande soutenue".

Si l'expression "gisement d'emplois" ne te plait pas, disons en tout cas que cette industrie était relativement à l'abri des délocalisations et était censé garantir de nombreux emplois à l'économie française (peut-être pas une augmentation de ces emplois, mais au moins une grande stabilité à un niveau élevé). Le développement économique de la Bretagne, par exemple, ces dernières décennies, doit quand même beaucoup à l'industrie agroalimentaire et à PSA Rennes. Et voici que l'industrie agroalimentaire et PSA se mettent à délocaliser à leur tour...

Pour moi, c'est inquiétant. Les délocalisations dans l'industrie textile ou la métallurgie sont un fait relativement ancien et acté. De nombreux emplois ont déjà détruits dans ces secteurs. Mais on s'aperçoit aujourd'hui que la concurrence internationale touche aujourd'hui des secteurs qui, jusqu'à présent, garantissaient de nombreux emplois à l'économie française (l'agroalimentaire, l'automobile, etc.). On s'aperçoit aussi que la concurrence internationale touche des secteurs plutôt qualifiés comme l'informatique (alors que les partisans du libre-échange nous disaient qu'il fallait investir dans ces secteurs qualifiés pour compenser les pertes d'emplois occasionnées par les délocalisations). On constate aussi que la concurrence internationale touche des secteurs comme l'artisanat ou la médecine, que l'on aurait pu penser épargnés.

Si tu ne vois pas où est le problème, c'est ennuyeux...

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par El Fredo » 13 nov. 2012, 14:40:52

johanono a écrit :Il importe de bien distinguer l'agriculture proprement dite, et l'industrie agroalimentaire. Quand je parle de l'agroalimentaire, j'emploie ce mot au sens strict du terme, pour désigner l'industrie agroalimentaire.
Justement j'insiste bien moi aussi sur cette distinction. De plus :
S'agissant de l'industrie agroalimentaire, je maintiens qu'elle a été présentée comme un gisement d'emplois, sur le thème "même si l'évolution de nos modes de vie fait qu'on achètera, par exemple, moins de voitures ou moins de charbon, en revanche, quelle que soit l'évolution de nos modes de vie, on aura toujours besoin de manger, donc l'industrie agroalimentaire bénéficiera toujours d'une demande soutenue".
Sauf que le lien que tu me donnes concerne la production agricole et pas l'industrie agroalimentaire, d'où ma remarque. Pourtant le texte est plus clair là-dessus, c'est le titre qui induit en erreur :
"Premier employeur de France, ce qui ne se sait pas, l'agriculture est un formidable gisement d'emplois", a affrimé Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA principal syndicat agricole.
Nul part il est dit que l'industrie agroalimentaire est un gisement d'emploi, quant à l'affirmation selon laquelle ce serait le cas de l'agriculture, elle est tout simplement grotesque compte tenu de la tendance lourde de ces dernières décennies. A moins que la FNSEA ait décidé de se reconvertir dans l'agriculture biologique !
Si tu ne vois pas où est le problème, c'est ennuyeux...
Et si tu ne vois pas que l'industrie agroalimentaire dépend de la production agricole, c'est ennuyeux. Et oui, moins de matière première = moins de produits transformés. Tu proposes de mettre fin à la vocation exportatrice de l'agriculture française, tout en maintenant des emplois par la fin du productivisme. Dans l'absolu pourquoi pas. Le souci, c'est que c'est synonyme soit de pertes d'emplois pour l'industrie agroalimentaire, soit d'importations massives et donc de délocalisation de la production agricole (la 3e possibilité, une baisse de productivité de l'industrie alimentaire à emploi égal, est bien entendu exclue). C'est totalement incohérent avec ton discours de lamentation sur les délocalisations de l'agroalimentaire. Secteur qui n'a jamais été présenté comme échappant à la concurrence internationale d'ailleurs (et pour cause, on exporte massivement).
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