Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

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Nombrilist
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par Nombrilist » 17 oct. 2013, 08:39:26

Nous produisons plus de volaille que nous n'en consommons: 1.84 millions de tonnes pour 1.58 millions de tonnes. Et la filière s'effondre dans toute l'Europe (surtout la dinde), ce n'est pas spécifique à la Bretagne.

http://globometer.com/elevage-poulet-france.php
http://www.itavi.asso.fr/economie/eco_f ... ?page=prod

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politicien
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par politicien » 17 oct. 2013, 21:09:40

Bonjour,
Une journée de mobilisation coup de poing, un comité interministériel et, pour finir, l'annonce d'un "plan d'avenir Bretagne" par Jean-Marc Ayrault. Mercredi 16 octobre, le sort de l'agroalimentaire breton a été au cœur de l'agenda politique. Faut-il pour autant en conclure que "la Bretagne brûle", comme l'affirment les associations Produit en Bretagne et Abea (Association bretonne des entreprises agroalimentaires) ?
Alors que les mauvaises nouvelles s'accumulaient depuis des mois dans l'agroalimentaire breton, les professionnels ont décidé de tirer le signal d'alarme après l'annonce de 889 suppressions de postes dans les abattoirs Gad, le 11 octobre. Un choc par rapport aux divers plans sociaux annoncés depuis 2012. Dans la plupart des cas, entre 100 et 200 emplois étaient concernés.

Depuis juin 2012, le secteur évalue à quelque 3 000 emplois les dégâts annoncés dans les entreprises de l'agroalimentaire en Bretagne, en particulier dans le Finistère. Un coup dur pour l'économie bretonne, bien que contrairement à ce qui a été répété tout au long de la journée, l'agriculture et l'agroalimentaire ne représentent pas un tiers des emplois bretons.

C'était le cas il y a quarante ans, quand une étude de l'Insee plaçait la Bretagne en tête des régions françaises du point de vue des emplois agricoles. La région a depuis bien longtemps abandonné cette place à la Champagne-Ardenne, au Limousin et à la Basse-Normandie.

(...)

En revanche, entre 1968 et 2008, la Bretagne est devenue la première région de France pour les industries agroalimentaires, tant en nombre d'emplois qu'en part du secteur dans l'emploi régional. L'agroalimentaire, qui dépasse de peu l'agriculture comme pourvoyeur d'emplois, représente aujourd'hui plus d'un tiers de l'emploi industriel breton.

Le recul de l'emploi agricole se traduit également dans d'autres chiffres : en dix ans, sur une surface agricole comparable (1 729 000 hectares en 2010, contre 1 701 568 en 2 000), le nombre d'exploitations et de leurs patrons (chefs ou coexploitants) a chuté d'un tiers. Seul le nombre de salariés permanents non-familiaux a progressé, de 10 310 à 11 498. Le symptôme d'une montée en puissance des grands groupes, au détriment des petits producteurs.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
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johanono
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par johanono » 18 oct. 2013, 13:25:44

La Bretagne dans le piège de l’Union européenne.

Par Nicolas Dupont-Aignan le jeudi, octobre 17 2013, 16:13 - Lien permanent

La Bretagne, traditionnellement favorable à la construction européenne, découvre soudain la nature réelle de l’Union européenne et de ses règles absurdes qui détruisent notre pays.

La crise de l’agroalimentaire et la fermeture de quantités d’usines sont tout simplement le résultat de la concurrence déloyale mise en œuvre par Bruxelles.

Les producteurs bretons subissent trois décisions catastrophiques entérinées par Paris. Tout d’abord la fin des restitutions à l’exportation du poulet par la politique agricole commune, progressivement démantelée sous l’influence des ultralibéraux de Bruxelles.

Quand cette décision a été prise, le gouvernement Ayrault s’est lamentablement couché alors que Mme Merkel ou M Cameron défendent eux âprement les intérêts de leur pays. Les 1000 chômeurs supplémentaires du volailler Doux sont le produit direct de cet abandon français.

Mais il y a pire encore. Le démantèlement de toutes les barrières douanières au niveau européen sous la pression de la Commission. Souvenons-nous, en signant le traité de Lisbonne, Nicolas Sarkozy et sa majorité de l’époque soutenus par le PS ont accepté le passage à la majorité qualifiée, c'est-à-dire la suppression du droit de veto de la France pour les négociations commerciales internationales. On comprend dès lors la nouvelle concurrence internationale qui est en train de tuer à petit feu nos producteurs.

Les normes sanitaires, environnementales et salariales du Brésil, par exemple, explique pourquoi le poulet importé de ce pays est 7 fois moins cher que celui produit chez nous. De même, la France n’arrive plus à exporter sur les marchés extérieurs en raison du niveau de l’euro beaucoup trop élevé par rapport à la monnaie brésilienne qui a été intelligemment dévaluée.

Les Bretons vont malheureusement comprendre par la pratique, les dégâts de l’euro qui constitue un handicap considérable pour les producteurs européens.

Il faudra que le Journal Ouest France qui s’est fait l’avocat de cette monnaie depuis 10 ans, explique aux Bretons pourquoi le Japon, les Etats-Unis, la Chine, l’Angleterre, le Brésil, l’Argentine dévaluent leur monnaie pour gagner des parts de marché et pourquoi nous nous continuons à nous aligner sur l’Allemagne.

Une Allemagne qui supporte la cherté de l’euro car elle utilise des travailleurs sous payés en provenance d’Europe de l’Est. Si l’industrie du porc s’effondre en Bretagne, c’est tout simplement parce que l’Allemagne se livre à une concurrence totalement déloyale, payant 3 euros de l’heure dans ses abattoirs ces nouveaux esclaves de l’Est.

L’Allemagne utilise sans se gêner la fameuse directive Bolkestein sur les salariés détachés qui lui permet d’embaucher des Roumains, des Bulgares en payant les charges sociales du pays d’origine. N’ayant pas de surcroît de salaire minimum obligatoire, on comprend l’avantage de compétitivité qui s’offre.

L’Allemagne se le permet car ayant une démographie en chute libre, elle n’a pas, comme en France, à offrir des emplois à sa jeunesse. Elle peut donc sans conséquences sociales « importer » une main d’œuvre étrangère à bon marché.

Mais qui a accepté ce système fou ? Qui a mis le doigt dans l’engrenage ? Le pauvre M Ayrault qui accorde « généreusement » 15 millions d’euros à la Bretagne, ne veut même pas reconnaître ses profondes erreurs, tout comme d’ailleurs l’UMP qui n’a aucune réponse concrète à apporter.

Les solutions, on les connaît : - Baisser les charges sociales sur les PME pour permettre l’investissement - Supprimer la directive sur les détachements de salariés provenant d’autres pays - Exiger de l’Allemagne, sous peine d’une taxe sur l’importation de ses produits, un salaire minimum - Rétablir une préférence communautaire pour se protéger des produits qui ne respectent pas nos normes sanitaires et sociales - Démonter l’euro pour retrouver notre liberté monétaire.

Tout le reste n’est que littérature. Mais cela veut dire renégocier touts les traités européens ce que n’osent même pas envisager nos dirigeants qui continueront alors à s’agiter inutilement comme des pantins avant d’être balayés par la colère du peuple.

Quel gâchis ! Mais quand véritablement, prendra-t-on la mesure de l’effondrement économique français, de cette véritable débâcle qui pourrait tout à fait être évitée.
[/url]

Tout est dit. :ok:

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par Nombrilist » 18 oct. 2013, 15:25:31

On croirait entendre Mélenchon et Sapir. A 90%.

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par johanono » 22 oct. 2013, 23:59:45

Le problème de Méluche, c'est qu'il est ambigu : il critique l'austérité européenne, mais il n'a jamais proposé de quitter l'UE, ou même de quitter la zone euro. En gros, il espère que l'UE va changer de politique, tout en conservant le même cadre institutionnel. Il se fait des illusions...

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par johanono » 23 oct. 2013, 00:01:48

Montebourg juge l'Allemagne responsable de la crise des abattoirs bretons

La politique salariale d'outre-Rhin responsable de la crise que traversent les abattoirs bretons ? C'est ce qu'affirme au Parisien mardi 22 octobre Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif.

"Si nos abattoirs ferment les uns après les autres, c'est aussi parce que l'Allemagne embauche des salariés payés à 400 euros par mois, déclare Arnaud Montebourg. La question des salaires allemands est un vrai problème. Cela fait partie des revendications françaises soumises à Mme Merkel [la chancelière allemande]. La modération salariale, c'est bien, mais le dumping déloyal sur les salaires, ce n'est pas acceptable."

suite
Montebourg est un des hommes politiques français les plus lucides sur les méfaits de la concurrence internationale déloyale, dont l'UE est le Cheval de Troie. Mais il fait partie du famille politique dans laquelle peu de gens partagent son avis : on peut même dire qu'il y est très minoritaire. Ce qui le condamne à l'impuissance.

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par Nombrilist » 23 oct. 2013, 13:51:52

"Le problème de Méluche, c'est qu'il est ambigu : il critique l'austérité européenne, mais il n'a jamais proposé de quitter l'UE, ou même de quitter la zone euro. En gros, il espère que l'UE va changer de politique, tout en conservant le même cadre institutionnel. Il se fait des illusions..."

C'est malheureux à dire, mais au final, j'ai écouté ses dernières interventions et je pense que tu as raison.

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par Nico37 » 23 oct. 2013, 23:47:13


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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par johanono » 31 oct. 2013, 23:19:11

Et ça continue encore et encore, c'est que le début, d'accord, d'accord...
Tilly­Sabco : 1 000 emplois menacés

Le volailler finistérien suspend à partir de janvier sa production de poulets pour l'export et prévient qu'il y aura des conséquences sur l'emploi.

Le 18 juillet, Bruxelles avait décidé de supprimer les aides à l'exportation pour les petits poulets congelés, dont la France restait quasiment la seule bénéficiaire. Le 18 juillet, Bruxelles avait décidé de supprimer les aides à l'exportation pour les petits poulets congelés, dont la France restait quasiment la seule bénéficiaire.

Nouveau coup dur pour la Bretagne et l'agroalimentaire français : le volailler finistérien Tilly-Sabco suspend à partir de janvier sa production de poulets pour l'export et prévient qu'"à très court terme" mille emplois sont menacés.

"C'est la mort dans l'âme que nous avons pris cette décision de suspendre temporairement cette activité au regard de la situation économique" due à l'arrêt des subventions européennes, l'effondrement des prix à l'export et le niveau très élevé de l'euro, a expliqué son PDG Daniel Sauvaget.

suite
Au fait, on attend toujours que Fredo nous fasse connaître ses solutions pour sauver l'agroalimentaire breton (s'il en a). cheesygrin!

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par Nombrilist » 01 nov. 2013, 10:48:41

Tiens, j'ignorais que ces aides avaient été sucrées. A part ça, Hollande a sauvé la PAC...

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par El Fredo » 01 nov. 2013, 11:08:28

Une entreprise qui dépend exclusivement d'un marché de niche subventionné est un condamné en sursis dans le couloir de la mort. Prenez-vous-en à ses dirigeants.

La Bretagne mérite mieux que les porcheries géantes et le poulet bas de gamme. C'est tout le modèle qui est pourri. Prenez-vous-en aux chasseurs de primes de la FNSEA, ils sont faciles à reconnaître en ce moment avec leur bonnet rouge Armor Lux sur la tête.
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par Nombrilist » 01 nov. 2013, 11:13:42

"Une entreprise qui dépend exclusivement d'un marché de niche subventionné est un condamné en sursis dans le couloir de la mort. Prenez-vous-en à ses dirigeants."

Là tu exagères. Un million de tonnes de volaille, un marché de niche ? A ce train-là, autant dire que les exploitants de grandes cultures exploitent un marché de niche. Ils sont logés exactement à la même enseigne je te signale. La France exportait 50% de sa production de volaille. Hollande savait qu'en sucrant la PAC sur la production de volaille, toute la filière allait s'effondrer.

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par El Fredo » 01 nov. 2013, 11:37:20

Un marché de niche ne dépend pas du volume mais de la nature du produit (ici les petits poulets congelés).

L'absurdité c'est d'arroser l'Afrique avec du poulet de 30 jours congelé et subventionné en concurrence avec un pays émergent et au détriment de la filière locale traditionnelle qui s'effondre. Que cette boite s'écroule, c'était une question de temps. Alors c'est bien triste pour les employés, mais ce genre de boite n'a qu'à crever.
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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par Nico37 » 01 nov. 2013, 11:44:44

El Fredo » Ven 1 Nov 2013 - 12:37 a écrit :Un marché de niche ne dépend pas du volume mais de la nature du produit (ici les petits poulets congelés).

L'absurdité c'est d'arroser l'Afrique avec du poulet de 30 jours congelé et subventionné en concurrence avec un pays émergent et au détriment de la filière locale traditionnelle qui s'effondre. Que cette boite s'écroule, c'était une question de temps. Alors c'est bien triste pour les employés, mais ce genre de boite n'a qu'à crever.
Bien d'accord et il est clair que la manipulation patronale des salariée-s est digne voire annonciatrice du néofacisme...
VERS LE « JUSTE COÛT » DU TRANSPORT POUR L’EMPLOI, LA SÉCURITÉ ET L’ENVIRONNEMENT Comité régional CGT de Bretagne

Depuis plusieurs mois, les difficultés pour le maintien en activité des industries agroalimentaires bretonnes seraient dues à l’écotaxe poids lourds. Chefs d’entreprises, agriculteurs, se sont succédé ces derniers jours au chevet des salariés licenciés pour orienter leur lutte vers les portiques chargés de comptabiliser le kilométrage des camions de marchandises.

Cette nouvelle taxe poids lourds décidée en 2009 dont l’application devrait voir le jour d’ici peu, n’est pas encore effective qu’elle serait déjà la cause des licenciements annoncés dans les grands groupes de l’agroalimentaire.

Le transport routier représente 99% du trafic fret en Bretagne. Cela a comme conséquences, d’une part de générer un trafic considérable sur nos routes, et d’autre part de faire que la Bretagne soit une des régions qui, avec l’importance du transport routier de marchandises, pollue le plus et augmente les émissions de gaz à effet de serre.

Cette politique des transports mobilise des moyens financiers importants nécessaires à l’entretien des routes, limite le report modal au détriment des modes alternatifs comme le fer ou le maritime et cela au détriment de l’environnement et de la sécurité routière.

Enfin, sur l’ensemble du transport routier, les plus polluants sont les petits parcours (120 kms) et sont les plus nombreux en Bretagne. Pour la CGT, l’internalisation des coûts externes des modes de transports, notamment routiers, est une nécessité pour sortir de leur sous tarification. La logique consiste à imposer la tarification du fret à son juste coût afin d’en finir avec une concurrence qui se nourrit entre les modes de transport et les salariés de la route, du rail, du fleuve et de la sous-traitance.

Cette contribution doit favoriser le transport fret ou fluvial, moins cher, moins polluant, mais à développer. Cela s’inscrit dans les transitions énergétiques et écologiques voulues et décidées par les pouvoirs publics.

Comme toutes les taxes, si elles sont injustes pour ceux qui y sont contraints, celle-là a le mérite de faire payer ceux qui polluent le plus et détériorent le plus les routes qui sont des biens collectifs.

Une autre ambition dédiée à cette taxe est d’inciter les sites de productions à être proche des lieux d’élevages. Exactement ce que remettent en cause les licencieurs d’aujourd’hui qui favorisent leurs critères de compétitivité au détriment de l’emploi et de l’industrie intelligente. L’aménagement du territoire est un enjeu majeur pour que la population puisse équitablement travailler sur toute la région.

Cela nécessite une péréquation des financements pour permettre que les activités industrielles se développent de manière égalitaire à l’inverse de la recherche d’une métropolisation d’excellence qui accélère la désertification rurale, particulièrement dans le centre Bretagne.

Si on prend l’ensemble des coûts des modes de transports, celui routier est le plus cher mais, plus du tiers de ce coût est supporté par la collectivité et non par les transporteurs ou les donneurs d’ordre.

Dans les faits, la taxe sera payée par les transporteurs qui la reporteront sur leurs donneurs d’ordre. Ils se trouvent être ceux qui sonnent le tocsin et sont la principale cause des maux de l’économie de notre pays et plus singulièrement dans notre région.

La légitime mobilisation des futurs salariés licenciés est détournée pour baisser le coût des transports, satisfaire l’appétit sans limite des actionnaires, et par incidence accélérer leur propre licenciement.

C’est d’autant plus morbide que les principaux instigateurs de cette machiavélique manipulation sont les mêmes qui payent leurs salariés au plus bas comme dans la grande distribution, les abattoirs ou encore le transport.

Cette faiblesse des salaires leur permet d’ailleurs de bénéficier d’allègement de cotisations sociales les plus fortes. Le plus horrible, c’est que des salariés en arrivent à s’affronter physiquement pour défendre leur emploi alors que les fossoyeurs de l’emploi les regardent en se frottant les mains.

L’écotaxe poids lourds en elle-même ne réglera pas les situations d’emploi. De même, elle n’interfère pas sur les décisions des directions d’entreprise de licencier. Par contre, elle peut être un frein pour les entreprises de s’éloigner des sites de matière première en délocalisant pour faire plaisir aux actionnaires et en laissant derrière eux des centaines ou milliers de salariés à la rue ainsi que des territoires désertifiés.

Il est à noter au passage, que le patronat du transport routier vient d’obtenir l’exonération de sa contribution à la taxe climat énergie par le Premier ministre. C’est aussi le moment où une fronde de députés de l’opposition demande la suppression de l’écotaxe poids lourds, alors qu’ils avaient été contraints, par les décisions du Grenelle de l’Environnement, de la voter lorsqu’ils étaient dans la majorité.

On comprend mieux pourquoi les plus intéressés, par la non application de cet impôt pour l’environnement, ne sont ni les salariés, ni les éleveurs, du moins les plus « petits ».

Devant cette situation, il faut revoir le concept de production, comme le demande la CGT, en prenant en compte la réflexion par filière. Il n’y a pas d’avenir pour l’environnement dans une société qui se base sur la compétitivité, plaçant les salariés en concurrence et développant la logique du bas coût. C’est pourquoi la CGT fait du développement humain durable une priorité. Des choix de société sont à faire. Mais pas celui du gouvernement tendant à écouter les sirènes des lobbys économiques pour apporter de nouvelles dérogations. Le patronat n’en aura jamais assez. La succession de cadeaux qui lui sont fait au nom du maintien de l’emploi ne cesse d’augmenter le nombre de chômeurs et de salariés pauvres. A un moment, il faudra affronter les réalités : Arrêter d’augmenter nos impôts et faire payer les actionnaires des entreprises.

Les recettes de l’écotaxe poids lourds doivent être reversées aux conseils généraux pour entretenir les routes dégradées par les camions. Si ces ressources n’existent pas, les collectivités vont devoir trouver des fonds en augmentant encore les impôts des citoyens dans lesquels vont nécessairement se retrouver les salariés licenciés.

Alors, oui, la mobilisation doit se poursuivre, mais pour maintenir et développer les activités industrielles et les emplois qui y sont liés.

Les enjeux posés au monde du travail consistent à rassembler les salariés, ceux qui sont dans des situations difficiles et les autres, pour s’opposer à un patronat qui n’a que pour objectif de s’accaparer l’ensemble des richesses créées par les travailleurs.

Dans ce sens, la CGT appelle les salariés à se mobiliser par des actions dans les entreprises pour faire entendre leurs revendications, et exiger des augmentations de salaire, des bonnes conditions de travail et des créations d’emplois avec des jeunes qui sont actuellement la génération la plus exposée à la précarité, la misère et la pauvreté.

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Re: Délocalisations : l'agroalimentaire touché à son tour

Message non lu par Nombrilist » 01 nov. 2013, 11:48:39

"Un marché de niche ne dépend pas du volume mais de la nature du produit (ici les petits poulets congelés). "

Je doute que ça ne dépende pas du volume. Sinon, toute la filière française est basée sur l'export. Comme toute l'agriculture d'ailleurs. Alors OK, produire du poulet de m...., il fallait changer de modèle pour passer à de la qualité. Il aurait alors été judicieux que les pouvoirs publics encouragent cette initiative plutôt que de tout massacrer à la hache. Par exemple, diminuer ces subventions progressivement, le temps aux employeurs qu'ils puissent se retourner.

"Alors c'est bien triste pour les employés"

Je trouve que c'est un peu court. A leur place, moi aussi je serais en train de défoncer les portiques. Pas forcément pour ce qu'ils sont, mais pour manifester mon mécontentement global.

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