Le gouvernement offre un cadeau de Noël aux sociétés d'autoroutes

[Golgoth]

C’est une toute petite note de bas de page dans le rapport annuel 2008 de la Cour des comptes, mais elle a son importance (voir encadré ci-dessous).
Les magistrats révèlent en effet que la vente des concessions d’autoroutes en 2006 aurait dû rapporter à l’Etat non pas 14,8 milliards d’euros mais 24 milliards d’euros – ce qui, au passage, donne raison à Marianne, qui à l’époque s’était fortement mobilisée contre cette cession à vil prix. On peut d’ailleurs s’étonner qu’un tel écart n’ait pas donné lieu sinon à un rapport complet, du moins à un chapitre décrivant une privatisation si favorable aux opérateurs privés (Vinci, Eiffage, etc.).

-> http://www.marianne.net/Selon-la-Cour-d ... 75031.html

Je propose que tu prennes à ta charge les 9 milliards manquants, histoire d'assumer ton enthousiasme icon_biggrin

[El Fredo]

Il faut remercier les champions qui ont si bien torchés les contrats de concession (Villepin et sa clique).

Les sociétés d'autoroute n'ont pas reçu ces concessions gratuitement si je me souviens bien. Si les clauses de prix avaient été moins favorables, probablement que le gouvernement aurait reçu des offres plus basses lors des privatisations.

Pour commencer, pourquoi privatiser ?

[Nombrilist]

Parce que l'Etat c'est le mal.

D'autres questions ?

[Incognito]

C’est une toute petite note de bas de page dans le rapport annuel 2008 de la Cour des comptes, mais elle a son importance (voir encadré ci-dessous).
Les magistrats révèlent en effet que la vente des concessions d’autoroutes en 2006 aurait dû rapporter à l’Etat non pas 14,8 milliards d’euros mais 24 milliards d’euros – ce qui, au passage, donne raison à Marianne, qui à l’époque s’était fortement mobilisée contre cette cession à vil prix. On peut d’ailleurs s’étonner qu’un tel écart n’ait pas donné lieu sinon à un rapport complet, du moins à un chapitre décrivant une privatisation si favorable aux opérateurs privés (Vinci, Eiffage, etc.).

Cette petite note de bas de page ne suggère pas que les concessions autoroutières ont été bradées. Elle compare simplement le coût d'un certain nombre de projets d'infrastructure potentiels à celui des autoroutes, et à la somme de ce qui en a été obtenu lors des privatisions.

Elle ne suggère pas qu'il y a eu un manque à gagner de 9 milliards. Déjà, cela suppose que les 24 milliards sont une valorisation des concessions autoroutières et non le coût des autoroutes en tant que projet d'infrastructure. Ce n'est pas la même chose et ce n'est pas particulièrement clair dans la note.

Et même si les 24 milliards sont une valorisation des concessions, cette note ne suggère pas que c'est la somme que l'état aurait dû en obtenir. À juste titre puisque si je me souviens bien, l'état ne possédait pas 100% des concessions autoroutières avant leur privatisation. Pourquoi alors aurait-il dû obtenir 100% des 24 milliard?

Conclusion: Marianne et vous-même voyez des preuves là où elles n'y en a aucune. Pas étonnant que la Cour des Compte n'ait pas éprouvé le besoin d'enquêter plus en détail.

Texte principal
Les enjeux financiers sont considérables, particulièrement dans une période où prospèrent des projets d’infrastructures d’un coût très élevé (plusieurs milliards, voire dizaine de milliards d’euros chacun (91)

Note de bas de page
(91) A titre d’exemples, estimations initiales : Canal Seine Nord 4 Md€ ; liaison Lyon-Turin 19 Md€. Par comparaison, la valeur globale des 7 000 km d’autoroutes publiques dont la concession a été privatisée en 2006 a été estimée à 24 Md€ et leur cession a rapporté 14,8 Md€ à l’Etat.

[Nombrilist]

De toute façon, la question n'est pas là. Confier un monopole au privé, c'est débile.

[Incognito]

Pourquoi privatiser des activités monopolistiques? En gros c'est une des manières d'organiser les relations principal-agent.

Je ne sais pas si c'est la manière la plus efficace. Il faudrait comparer les coûts de construction, d'entretien et de gestion des autoroute sous le système des concessions à ces mêmes coûts sous d'autres formes d'organisation. Si par exemple, pour une qualité identique au km d'autoroute, le système des concessions coûte 100, alors qu'il coûte 110 sous un autre système, l'intérêt général est mieux servi en adoptant le système des concessions.

PS: ne pas confondre cette question avec la question de savoir si les autoroutes doivent être payantes ou gratuites. Les coûts de construction, d'entretien et de gestion devront de toutes façons être payés d'une manière ou d'une autre. Soit par des péages, soit sous forme de rentrées fiscales.

[Nombrilist]

"Soit par des péages, soit sous forme de rentrées fiscales."

Tout à fait. Simplement, j'ai du mal à imaginer qu'un système privé soit plus profitable à l'usager, sachant qu'un état n'a pas vocation à faire des bénéfices. Par conséquent:

Etatique: prix = coût
Privé: prix = coût + bénéfice (quelques milliards par an, toutes autoroutes confondues)

[Incognito]

Non. Au bout du compte, le capital investi dans les autoroutes devra être rémunéré d'une manière ou d'une autre. La comparaison est plutôt la suivante:

Privé: coûts d'entretien et de gestion + rémunération du capital investi (charges d'intérêt + bénéfices)
État: coûts d'entretien et de gestion + rémunération du capital investi (charges d'intérêt + bénéfices) - subsides implicites pour les utilisateurs des autoroutes

Si l'état souhaite que les autoroutes sous concession coûtent moins cher à l'utilisateur, il n'a qu'à décider de les subsidier explicitement. L'équation pour le secteur privé devient alors:
Privé: coûts d'entretien et de gestion + rémunération du capital investi (charges d'intérêt + bénéfices) - subsides explicites pour les utilisateurs des autoroutes

Ce qui pose alors la question de savoir si ces subsides implicites ou explicites sont une bonne chose ou pas.

[Nombrilist]

Pourquoi l'Etat devrait-il retirer du bénéfice ? Tu as décidé ça tout seul ?

[Incognito]

Faire un investissement, que ce soit un investissement fait par le secteur privé ou par le secteur public, cela implique de consommer plus tard ce que l'on a gagné aujourd'hui. Consommer plus tard ce qu'on a gagné aujourd'hui, en général, les gens n'aiment pas trop. Pour inciter la société à faire des investissements, il faut que ceux-ci permettent de consommer plus dans le futur que la consommation que l'on sacrifie aujourd'hui. Il faut donc que les investissements, privés ou publics, offrent un return suffisamment positif. Sinon, cela ne vaut pas le coup de faire l'investissement.

Donc, oui, les investissements du secteur public doivent réaliser un bénéfice. Tout comme ceux du secteur privé. La seule différence entre secteur privé et secteur public, c'est que cette nécessité de faire des bénéfices n'est pas formulée de manière très explicite, et que l'état peut dans une certaine mesure choisir qui va capter ces bénéfices.

[johanono]

Il reste quand même la possibilité de prendre les nationales, et d'ainsi éviter les autoroutes qui deviennent de plus en plus cher.

C'est ce que beaucoup de gens font... Beaucoup de camions, aussi, évitent les autoroutes. Comme l'a souligné Fredo, cela se fait au détriment de la sécurité, mais aussi de l'environnement.

Il faut remercier les champions qui ont si bien torchés les contrats de concession (Villepin et sa clique).

Les sociétés d'autoroute n'ont pas reçu ces concessions gratuitement si je me souviens bien. Si les clauses de prix avaient été moins favorables, probablement que le gouvernement aurait reçu des offres plus basses lors des privatisations.

Mais nous sommes d'accord. Le premier scandale fut d'avoir privatisé les sociétés d'autoroutes. Avec ces privatisations, le gouvernement de l'époque a privilégié les rentrées d'argent immédiates au détriment de la rentabilité de long terme.

[Golgoth]

C'est comme ça qu'on baisse la dette tout en ayant du déficit Johanono.

[politicien]

Bonjour,

Les images sont cruelles. Un double ruban d'asphalte complètement vide qui serpente à travers la Gascogne. La presse du sud-ouest n'est pas tendre avec l'A65, dite aussi "autoroute de Gascogne", qui fêtera son deuxième anniversaire dimanche 16 décembre. Le prix du péage serait responsable du fiasco. A 20,70€ le trajet, soit 13,80 centimes par kilomètre, l'A65 serait "la plus chère de France", peut-on lire dans le magazine en ligne L'Internaute à découvrir ici. L'infrastructure de 150 kilomètres, qui relie Langon (Gironde) à Pau (Pyrénées-Atlantiques), est-elle coûteuse et inutile? Voire "un produit de luxe"? C'est ce qu'affirment plusieurs associations environnementalistes de la région, qui avaient combattu la construction de l'autoroute.

Des militants de ces groupements, qui répondent aux doux acronymes de Sepanso, Lea et ARLP, se postent régulièrement au bord de l'autoroute et comptent les voitures. Le 17 mai, à trois endroits différents, ils ont totalisé entre 3641 et 4287 véhicules en 24 heures, dans les deux sens. "On est bien loin des 20 000 véhicules par jour jugés nécessaires pour rentabiliser une autoroute, des 9200 espérés à l'ouverture ou même des très modestes 7600 prévus à l'annexe 1 du contrat de concession", affirme un communiqué des trois associations.

Comptages contradictoires. Olivier de Guinaumont, PDG d'A'liénor, l'entreprise privée (filiale d'Eiffage et de la SANEF) à laquelle a été concédée la construction et l'exploitation de l’ouvrage, ne compte pas de la même manière, tout en fustigeant les militants associatifs : "s'ils ont du temps à perdre pour compter les voitures..." Selon les chiffres d'A'liénor, 5700 véhicules empruntent chaque jour l'A65 mais, comme les automobilistes parcourent en moyenne la moitié de l'ouvrage, le responsable de la société table sur "10 000 clients par jour".

Les automobilistes bouderaient-ils moins l'A65 si le prix du péage était plus abordable? M. de Guinaumont manifeste son désaccord. "Il est faux de dire que nous sommes les plus chers de France", affirme-t-il sans toutefois donner de chiffres. Pour lui, "une route n'est pas gratuite. Soit ce sont les utilisateurs qui la financent, soit ce sont les contribuables". Le prix du péage a été fixé "pour attirer un maximum de monde tout en dépensant le moins possible d'argent public", précise-t-il. Enfin, le coût d'un service n'explique pas forcément des ventes décevantes: "On ne constate pas de corrélation entre l'évolution du trafic et le prix du péage", dit-il.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr

[Nombrilist]

Et qui c'est qui va renflouer la SANEF ? C'est nous !

[politicien]

Bonjour,

Le nouveau tarif est paru jeudi 27 décembre au journal officiel. Pour les automobilistes souhaitant se rendre de Versailles (78) à Rueil-Malmaison (92), la facture sera encore plus salée à compter du 1er janvier 2013. Le vendredi soir et les veilles de fêtes, s’ils ne sont pas abonnés, il leur sera réclamé 10 euros, soit 1 euro du kilomètre.

Aucun concessionnaire d’autoroute n’avait jamais osé pratiquer un tarif aussi élevé. Cette portion à péage de l’A86 exploitée par Cofiroute (Vinci) devance ainsi, de loin, l’A65 qui relie Langon (33) à Pau (64). Sur cet axe considéré comme le plus cher de province, il faut compter 13,80 centimes d'euros du kilomètre. Ce qui d'ailleurs se traduit par une faible fréquentation.

(...)

Challenges.fr

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