artragis a écrit :
Mais pour un gros investisseur institutionnel qui a des milliards à placer, ce n'est pas une solution très pratique. D'où à mon avis les taux d'intérêts légèrement négatifs.
Oui et non. Puis que quand ces gens achètent une dette, même à taux négatif, ils achètent aussi un CDS (une assurance contre le défaut de paiement). Mais comme ce CDS est plus demandé, sa valeur augmente, et il augmente ponctuellement bien plus que les taux positifs des dettes grecques etc et comme il y a de l'achat, il est possible de le vendre dès qu'il a pris de la valeur. Donc les investisseurs (hors banque qui DOIVENT avoir des fonds souverains) qui achètent à taux négatifs ne le font pas dans le vent. Et encore, là, je ne parle que du premier niveau de produits dérivés.
Cela ne tient pas la route. Mettons que vous achetiez de la dette de l'état francais à 1 an à un taux de 0%. Vous achetez aussi le CDS correspondant. Ce CDS est une assurance en cas de défaut de la France. Donc, vous investissez 100€ plus 0.08€ pour le CDS (par exemple).
Si la France ne fait pas défaut, vous serez remboursé un an plus tard de 100€ pour le principal plus 0€ pour les intérêts. Le CDS ne vaudra plus rien, et rendra le rendement de votre placement encore plus négatif que sans CDS.
Si la France fait défaut, vous ne serez pas remboursé ou vous serez partiellement remboursé. Le CDS vous rapportera la différence. Exemple: la France ne vous rembourse que 50€ sur le principal. Vous recevez 50€ en compensation grâce au CDS. Vous avez évité une grosse perte, mais le rendement de votre placement reste tout aussi négatif.
Les prix des CDS fluctuent effectivement, mais il n'y a aucune raison pour qu'ils augmentent tout le temps. Je viens de vérifier: les prix des CDS sur la France sont retombés au plus bas depuis mi-2010. D'ailleurs, n'oubliez pas que c'est un produit dérivé, c-à-d qu'il y a une contrepartie qui prend le risque que la France fasse faillite dans l'année. Les dérivés, ce sont toujours des jeux à somme nulle. Donc si une partie est gagnante, l'autre sera perdante. Pourquoi devrait-on croire que la contrepartie qui assure votre placement va accepter un prix qui lui garantit de perdre de l'argent? Ce n'est pas logique.
Dieu est mort. Marx est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien ... (Woody Allen)