La différence entre la BCE et les autres banques centrales comme la FED, c’est que la BCE n’achète de la dette publique que sur le marché secondaire et qu’elle stérilise ses achats. De ce fait, sa monétisation est moins efficace. Ainsi les USA, le Japon et le RU ont des taux d’intérêt bien plus bas que les taux d’intérêt des pays de la zone euro alors même que ces pays ont des déficits beaucoup plus importants.pierre30 a écrit :Lorsque l'état se procure de la monnaie pour assurer son financement, cela correspond soit à des recettes fiscales, soit à des émissions de dettes (obligations). Je n'ai jamais vu un état imprimer des billets sans que ça apparaisse dans ses comptes.
L'état pourrait contracter une dette auprès de la BCE, mais il s'agit encore d'une dette.
La BCE peut éventuellement ne pas recouvrer cette dette. Dans ce cas je ne sais pas ce que ça implique. Une perte de crédibilité de la banque centrale ? Peut-être que Incognito pourra nous éclairer sur ce point.
Mais jusqu'à présent, la FED a acheté de la dette de l'état US. Cette dette pourra éventuellement perdre de sa valeur du fait de l'inflation, mais je n'ai pas lu que la FED passait cette dette par pertes et profits.
Je n'ai rien trouvé sur le net à propos du cas où la banque centrale fournit de la monnaie "à titre gracieux". Je suppose que le risque est de faire perdre toute crédibilité à la monnaie.
La banque centrale pourrait parfaitement prêter directement aux états à taux zéro ou à un taux proche de zéro si ce n’était pas interdit dans les traités européens. Avant la réforme de la banque de France de 1973, le Trésor pouvait prêter à l’état français à taux zéro. Quel serait le risque pour la BCE ? Certains diront l’inflation, mais on ne constate pas d’inflation très élevée aux USA, au Japon et au RU.
Bien entendu, le gain porte sur les taux d’intérêt mais dans tous les cas, l’état a une dette envers la banque centrale. Cependant, si la dette devenait insoutenable, et si les pays faisaient défaut, la BCE devrait abandonner ses créances. Le problème c’est que dans le cadre comptable actuel de la BCE, les états seraient obligés de la recapitaliser… Il faudrait donc non seulement permettre à la BCE d’acheter directement de la dette publique, mais aussi faire en sorte que les états ne soient pas tenus de la recapitaliser. Cette solution est préconisée notamment par Patrick Artus.