Qu’est-ce que le keynésianisme?

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Narbonne
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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par Narbonne » 07 janv. 2013, 22:18:17

Un article sur la création monetaire par les banques ( qui n'est pas de la monnaie centrale créée par la BCE) mais une autre monnaie; 3 façons differentes de faire de la monnaie :
Le Monde
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

Incognito
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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par Incognito » 07 janv. 2013, 22:22:04

Très mauvais article. Bon, je n'ai pas envie de refaire ce débat sur la création monétaire par les banques privées.
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artragis
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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par artragis » 08 janv. 2013, 07:28:16

Ah, et moi qui ne me souvenais plus quel était le membre qui niait la création monétaire par les banques privées...
Il me semble que c'est simplement à cause du fait que tu n'appelles pas "monnaie" la même chose que nous. Si c'était le cas tu ne pourrais pas le nier parce qu'en prenant la même définition que nous, la masse monétaire considérée serait M1 ou M2, je ne sais plus et elle sont strictement supérieures à M0.
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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par Incognito » 08 janv. 2013, 10:29:09

Et j'ai déjà expliqué pourquoi. A titre de rappel, l'aggrégat monétaire M1 par exemple, c'est la somme de l'argent au main du public (pièces et billets) plus les sommes déposées sur les comptes à vue.

Un compte à vue, c'est un instrument financier, donc un contrat entre deux parties: le détenteur qui détient un actif financier, et la banque qui a une dette financière vis-à-vis du détenteur. Même si un compte à vue est un moyen de paiement qui peut facilement se substituer à de l'argent, c'est avant tout une forme d'épargne. Et ce n'est pas la banque qui décide ou pas de mettre des sommes sur le compte à vue, mais son détenteur. La banque ne fait que mettre cet instrument financier à disposition de ses clients.

Les anglo-saxons utilisent des termes un peu plus précis mais qui néanmoins prêtent toujours autant à confusion pour le grand public. Pour M1/M2/M3, ils ne parlent pas d'argent (money), mais de 'money stock' (stock d'argent) ou 'money supply' (offre d'argent) ou monetary aggregate (aggrégat monétaire). Mais au bout du compte, cela revient au même en ce qui me concerne: la partie hors pièces et billets de M1/M2/M3, c'est de l'épargne, pas de l'argent.
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Narbonne
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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par Narbonne » 08 janv. 2013, 11:20:09

En France, on parle de monnaie centrale, de monnaie fiduciaire, de monnaie scripturale, de quasi-monnaie ...
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par Incognito » 08 janv. 2013, 12:46:21

L'important, ce n'est pas la terminologie, mais les dynamiques économiques qui sont derrière les mots.

Si tout le monde comprend bien que les sommes qui sont déposée sur les comptes à vue (= argent scriptural) relèvent d'une dynamique lièe à l'épargne et n'ont rien à voir avec de la création monétaire ex-nihilo par les banques privées, cela me convient très bien.
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pierre30
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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par pierre30 » 08 janv. 2013, 13:13:27

Incognito a écrit : La croissance du PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat à été plus lente aux États-Unis que dans l'EU entre 1995 et 2008. Elle est plus rapide depuis 2009.
Tu parles de pouvoir d'achat ou de PIB ? Je ne comprends pas.
Incognito a écrit :
pierre30 a écrit :Le keynésianisme tel que tu le décris envisage un système clos sans échanges avec l'extérieur. C'est un modèle très théorique qui approchait davantage la réalité économique dans les années 30. Aujourd'hui la libre circulation des capitaux entrave l'efficacité de la politique monétaire pratiquée par la banque centrale. La FED, qui dispose d'une puissance sans égale ailleurs dans le monde, s'y est heurtée et ainsi la baisse des taux et les QE n'ont pas produit tous les effets escomptés.
Non, désolé, avec des taux de change flottants, la libre circulation des capitaux n'a que très peu d'impact sur les raisonnements que je tiens.
Tout d'abord, la Chine n'applique pas les taux de change flottants. Mais surtout, on a un écart de coût de production considérable entre la Chine et les USA.
Dans les années 30, l'ensemble des pays occidentaux ont été touchés par la crise assez rapidement. Aujourd'hui, les émergeants affichent des taux de croissance énormes pendant que les occidentaux sont dans la crise. Rien d'étonnant à ce que les capitaux aillent là où ils sont profitables.
pierre30 a écrit :De plus le rôle du crédit est beaucoup plus important aujourd'hui. La consommation à crédit est moins liée à l'épargne. Ou plutôt on consomme avant d'épargner. Ce développement du crédit induit une masse monétaire considérable qui est créée par les banques (on en a déjà largement discuté). La banque centrale dispose d'outils pour contrôler le développement de cette masse monétaire, mais son importance réduit l'efficacité des mesures d'émission monétaire effectuées directement par la BCE. Ces émissions entrainent ainsi un risque d'inflation car ces sommes ne seront pas retirées du circuit économique, sans augmenter comme attendu la masse monétaire en circulation puisque la demande de crédit se réduit du fait de leur disponibilité.
Encore toujours cette idée farfelue que les banques privées font de la création monétaire. Pas moyen de faire des analyses correctes sur cette base.
pierre30 a écrit :On peut aussi ajouter qu'il s'agit seulement d'un modèle monétaire. Dès le préambule, la définition du PIB me heurte un peu car tu ramènes le PIB directement à la monnaie qui donne de la consommation et de l'épargne. C'est un raccourci trop brutal, car il est facile de dire ensuite que le PIB peut facilement être manipulé en manipulant la monnaie. Or le PIB, c'est avant tout des richesses produites; la monnaie n'en est que l'unité de mesure. C'est une nuance, mais elle est importante.
A vous lire, on se demande vraiment pourquoi la plupart des observateurs de l'économie s'intéressent tant à la politique monétaire, puisqu'elle n'influence que des choses sans importance.

De nouveau, M x V = P x Q

Q, c'est le PIB en volume. Quand le PIB en volume est loin en-dessous de son potentiel de production, un assouplissement monétaire se traduira en général par une forte augmentation de PIB en volume (du moins jusqu'à ce que celui-ci soit de nouveau à son potentiel) alors que le niveau des prix P n'augmentera que faiblement. C'est ce qu'on a pu observer lorsque les États-Unis sont sorti de la dépression entre 1933 et 1937. Il n'y a pas eu beaucoup de stimulus budgétaire avant 1937.

Et inversement si on laisse faire une contraction monétaire injustifiée comme dans la zone Euro depuis 2010. Forte contraction de l'activité et faible impact sur les prix.

Comme d'habitude, vous niez complètement l'impact de la politique monétaire sur l'économie réelle. La monnaie ne serait qu'une unité de mesure. L'effet de politique monétaire sur économie réelle est pourtant connu depuis au moins le Moyen-Âge (découvertes de mines d'argent en Bohème par exemple).
[/quote][/quote]
La politique monétaire a un impact sur l'économie réelle. Mais c'est comme un médicament : ça peut aider l'organisme à surmonter la maladie. Quoi qu'il en soit c'est l'organisme qui fait la majeure partie du boulot. Mais si le médicament est inadapté, il peut très bien détruire l'organisme.

Pourquoi parle-t-on autant de politique monétaire ? C'est très simple : la politique monétaire est le seul levier visible sur lequel les politiques peuvent agir. Tout ça relève largement de la communication.

Améliorer les fondamentaux de l'économie est bien moins sexy et prend du temps; et en plus vous avez toujours des "profiteurs qui n'en profitent plus" et qui protestent. Par contre dire qu'on a sauvé le monde en baissant un taux directeur, ça vous fait passer pour super-man et ça fait la Une des journaux.

pierre30
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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par pierre30 » 08 janv. 2013, 16:12:20

De nouveau, M x V = P x Q

Q, c'est le PIB en volume. Quand le PIB en volume est loin en-dessous de son potentiel de production, un assouplissement monétaire se traduira en général par une forte augmentation de PIB en volume (du moins jusqu'à ce que celui-ci soit de nouveau à son potentiel) alors que le niveau des prix P n'augmentera que faiblement.
Oui, mais le PIB n'est pas "largement en-dessous de son potentiel de production" car l'outil de production n'est pas compétitif vis à vis de celui des pays concurrents (émergeants et autres). Et tant qu'on n'a pas restauré la compétitivité, l'assouplissement monétaire n'est pas efficace.

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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par Nombrilist » 08 janv. 2013, 18:50:43

La compétitivité ou bien le protectionnisme. Je choisis la deuxième option, car la première est impossible à tenir.

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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par Golgoth » 08 janv. 2013, 20:01:58

Et tant qu'on n'a pas restauré la compétitivité, l'assouplissement monétaire n'est pas efficace.
Justement, manipuler la monnaie fait parti de l'arsenal pour améliorer la compétitivité. Les Chinois ne s'en privent pas eux.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par El Fredo » 08 janv. 2013, 23:44:44

Pour ce qui est des Chinois, la fête est finie vu que le Renminbi s'apprécie continuellement depuis quelque années.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par Incognito » 27 janv. 2013, 22:32:11

Je rajoute la partie sur la politique budgétaire dans une situation de crise keynésienne.

Le rôle de la politique budgétaire

D’abord un mot sur la politique budgétaire en temps normal, càd quand la politique monétaire est opérante. La politique monétaire est alors capable de stimuler ou de calmer l’économie pour la maintenir à tout moment proche de sa capacité de production maximale (le plein emploi en terme macro-économique, ce qui n’est pas l’absence de chômage) sans engendrer d’inflation supplémentaire.

Dans ce cas, une tentative de stimulus budgétaire n’aura quasiment aucun effet sur l’économie. Et probablement même un effet négatif à long terme. Si les autorités publiques augmentent le déficit budgétaire pour réaliser des investissements publics par exemple, cela implique une demande de crédit supplémentaire qui doit être financée par l’épargne. Aussi bien la loi de l’offre et de la demande de financements ainsi que les nécessité de la politique monétaire vont mener à un hausse des taux d’intérêt réels. Ce qui va entrainer d’une part une hausse de l’épargne, et d’autre part à une baisse des investissements du secteur privé.

Si les investissements du secteur privé ont une meilleure rentabilité que ceux du secteur public (j’ai tendance à penser que c’est en général le cas dans nos pays hautement développé, mais les bulles immobilières montrent que ce n’est pas toujours vrai), la baisse des investissements du secteur privé risque de se traduire par une baisse de la croissance économique à plus long terme.

Inversement, quand la politique monétaire est effective, une politique d’austérité budgétaire n’aura quasiment aucun effet sur la croissance, et a probablement un effet positif à long terme. La Belgique par exemple a réduit son déficit budgétaire de plus de 7% du PIB en 1993 à 0% en 2000, et cela sans impact sur la croissance, qui a été similaire à celle des autres pays développés entre 1993 et 2000. En fait, parallèlement à la chute du déficit budgétaire, le taux d’épargne a fortement diminué, et les investissements du secteur privé ont augmenté. La dette publique de la Belgique était de 140% du PIB en 1993. Elle est ainsi retombée à 84% du PIB en 2007.

Il en va tout autrement dans une situation de crise keynésienne. Les taux d’intérêt réels ne parviennent pas à assurer l’équilibre macro-économique. La politique monétaire est trop restrictive. La banque centrale ne peut plus réduire son taux d’intervention et ne parvient que marginalement à détendre la situation monétaire par des mesures non-traditionnelles (quantitative easing et forward guidance).

Dans ce cas, la politique budgétaire va être extrêmement efficace pour relancer l’économie. En premier lieu, le déficit budgétaire donne à l’épargne une utilisation positive pour l’économie et l’empêcher de s’accumuler inutilement sous forme de dépôts à la banque centrale. Rien que cela, cela va réduire la baisse de la vélocité monétaire ou même l’augmenter.

Si le stimulus budgétaire est suffisamment fort, cela entrainera une hausse de l’inflation et des attentes d’inflation. Les taux d’intérêt nominaux n’augmenteront quasiment pas, puisqu’ils étaient en fait trop élevés que pour assurer l’équilibre macro-économique. Donc, les taux d’intérêt réels vont baisser. Ce qui est l'équivalent d'une détente monétaire. Cela va réduire l’épargne du secteur privé, donc augmenter la consommation du secteur privé, et cela va stimuler les investissements du secteur privé, et non pas les réduire comme l’affirment les anti-keynésiens qui n’ont décidément rien compris !

En fait, en ce qui me concerne, le stimulus budgétaire doit être suffisamment fort que pour faire réagir les taux d’intérêt nominaux à la hausse des attentes d’inflation. Il est vraiment très intéressant de noter à cet égard que les taux d’intérêt à 10 ans du Japon n’ont quasiment pas bougé à l’annonce d’un plan de relance de 3% du PIB, alors que le déficit budgétaire est déjà de +/- 10% du PIB et la dette publique nette de 130% du PIB. Evidemment, avec 1% de déflation, la situation monétaire est ultra-restrictive.

Dans les années trente, Keynes avait suggéré de creuser le déficit en faisant de grands travaux d’infrastructures, càd en augmentant les investissement publics. Il faut cependant se rendre compte que, par rapport à cette époque, nos pays sont déjà extrêmement bien dotés en infrastructures publiques. Je ne suis pas convaincu que ce soit encore aujourd’hui la meilleure piste à suivre. On pourrait par contre imaginer de dépenser de l’argent public pour informatiser à grande échelle les services publics par exemple. Cela permettrait de dépenser maintenant pour réduire la bureaucratie et économiser des dépenses publiques dans le futur.

Plutôt que d’augmenter les dépenses publiques, on peut aussi réduire les recettes en diminuant les impôts. Dans cette optique, le stimulus budgétaire allège les dépenses des ménages et des entreprises et les aident à se désendetter. Certains économistes vont dans la direction opposée : il faut augmenter les impôts sur l’épargne pour inciter à épargner moins. On peut aussi faire l’un et l’autre à la fois: réduire les impôts qui pèsent sur le travail et les investissements, et les augmenter sur l’épargne.

Pour résumer, dans une crise keynésienne, il y a pas mal d’options à envisager en matière de politique budgétaire. Mais une chose est certaine : il ne faut surtout pas trop s’inquiéter de la taille du déficit budgétaire ou de la dette publique. C’est totalement sans importance. Par contre, le but n’est pas non plus d’augmenter le poids de l’état dans l’économie. Le but, c’est de rendre la politique monétaire à nouveau opérante. Une fois la politique monétaire de nouveau opérante, on peut progressivement retourner à une politique budgétaire plus orthodoxe. Il vaut donc mieux prendre des mesures que l’on pourra inverser facilement par la suite.
Dieu est mort. Marx est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien ... (Woody Allen)

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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par Incognito » 28 janv. 2013, 23:00:31

Une crise keynésienne en action. L'augmentation de M3 montre en fait la hausse de l'épargne. Le recul de la dette du secteur privé est mis en évidence.

Image

Source: le Financial Times, une publication d'extrême gauche bien connue.
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Lucas
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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par Lucas » 29 janv. 2013, 20:14:44

Mais comment on fait de la relance keynésianisme lorsqu'on a pas d'argent ? Comme c'est plutôt le cas actuellement ?

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Nombrilist
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Re: Qu’est-ce que le keynésianisme?

Message non lu par Nombrilist » 29 janv. 2013, 20:22:11

On met le taux directeur à zéro et on laisse les Etats se servir.

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