Le recours aux salariés "low cost" s'amplifie
Re: Le recours aux salariés "low cost" s'amplifie
Je l'ai déjà dit et je le répète : il n'est pas possible de préserver un système social développé (c'est-à-dire une protection sociale digne de ce nom, une législation sociale protectrice des travailleurs, etc.) dans un contexte de libre échange. En effet, dans un contexte de libre-échange, nos entreprises sont en concurrence avec des entreprises basées dans des pays à bas coûts de production. Or un système social pèse sur les coûts de production (cotisations sociales, législation sociale, etc.), si bien que nos entreprises ne peuvent pas lutter contre des concurrentes étrangères qui présentent des bas coûts de production. Dans ce contexte, nos gouvernements sont réduits à l'alternative suivante : préserver coûte que coûte notre système social au risque de voir nos entreprises délocaliser, ou bien préserver la compétitivité de notre économie (c'est-à-dire démanteler notre système social) pour permettre aux entreprises de rester en France.
Quelqu'un de gauche, censé être soucieux de notre système social, devrait donc être opposé au libre-échange et partisan d'une forme de protectionnisme. Avec des variantes possibles : protectionnisme qui peut être à l'échelle européenne (si possible) ou française, ou qui peut impliquer une sortie de l'UE. Or à gauche, à part Montebourg, ils ne proposent rien de tout ça.
Il faut dire qu'à gauche, ils sont traditionnellement internationalistes : le protectionnisme est perçu comme une forme de nationalisme, et le nationalisme est un instrument de domination au service du patronat. Au nom de cet internationalisme, ils se disent tous pro-européens. Cet engagement pro-européen les conduit à accepter un modèle libéral pourtant contraire à leurs convictions économiques... Il y a donc une contradiction fondamentale entre l'engagement européen des gens de gauche, et leur souci de principe de défendre un modèle social digne de ce nom. Au nom de l'Europe, ces gens de gauche sont les idiots utiles du libre-échange.
Bien sûr, il y a des nuances entre les différentes familles de gauche : les sociaux-démocrates, les trotskistes, les léninistes, etc. Quelqu'un comme Nico maîtrise probablement mieux que moi ces nuances. Je constate toutefois qu'à gauche, à part Montebourg, personne n'a jamais demandé ni protectionnisme ni sortie de la France de l'UE. Mélenchon, par exemple, critique le caractère libéral de la construction européenne, mais il n'a jamais prôné ouvertement le protectionnisme, et il n'a même jamais demandé que la France sorte de l'UE ou même de la zone euro.
Montebourg lui-même a dit des choses très intéressantes. Avant la présidentielle, il militait pour la "démondialisation", il a même écrit des bouquins à ce sujet, et il a fait campagne sur ce thème lors de la primaire socialistes. Il est manifestement très conscient des conséquences induites par le fait de placer nos entreprises en concurrence avec des entreprises étrangères basées dans des pays à bas coûts de production. La "démondialisation" qu'il prônait était une forme de protectionnisme, probablement à l'échelle européenne. C'était déjà bien, même s'il n'allait pas jusqu'à demander que la France sorte de l'UE.
Mais aujourd'hui, Montebourg fait partie d'un gouvernement soi-disant de gauche, mais acquis à la cause libre-échangiste. Il ne peut donc rien faire d'autre que jouer les pompiers de services, et aller se promener sur les sites menacés de fermeture, en promettant de faire son possible pour empêcher la fermeture.
Quelqu'un de gauche, censé être soucieux de notre système social, devrait donc être opposé au libre-échange et partisan d'une forme de protectionnisme. Avec des variantes possibles : protectionnisme qui peut être à l'échelle européenne (si possible) ou française, ou qui peut impliquer une sortie de l'UE. Or à gauche, à part Montebourg, ils ne proposent rien de tout ça.
Il faut dire qu'à gauche, ils sont traditionnellement internationalistes : le protectionnisme est perçu comme une forme de nationalisme, et le nationalisme est un instrument de domination au service du patronat. Au nom de cet internationalisme, ils se disent tous pro-européens. Cet engagement pro-européen les conduit à accepter un modèle libéral pourtant contraire à leurs convictions économiques... Il y a donc une contradiction fondamentale entre l'engagement européen des gens de gauche, et leur souci de principe de défendre un modèle social digne de ce nom. Au nom de l'Europe, ces gens de gauche sont les idiots utiles du libre-échange.
Bien sûr, il y a des nuances entre les différentes familles de gauche : les sociaux-démocrates, les trotskistes, les léninistes, etc. Quelqu'un comme Nico maîtrise probablement mieux que moi ces nuances. Je constate toutefois qu'à gauche, à part Montebourg, personne n'a jamais demandé ni protectionnisme ni sortie de la France de l'UE. Mélenchon, par exemple, critique le caractère libéral de la construction européenne, mais il n'a jamais prôné ouvertement le protectionnisme, et il n'a même jamais demandé que la France sorte de l'UE ou même de la zone euro.
Montebourg lui-même a dit des choses très intéressantes. Avant la présidentielle, il militait pour la "démondialisation", il a même écrit des bouquins à ce sujet, et il a fait campagne sur ce thème lors de la primaire socialistes. Il est manifestement très conscient des conséquences induites par le fait de placer nos entreprises en concurrence avec des entreprises étrangères basées dans des pays à bas coûts de production. La "démondialisation" qu'il prônait était une forme de protectionnisme, probablement à l'échelle européenne. C'était déjà bien, même s'il n'allait pas jusqu'à demander que la France sorte de l'UE.
Mais aujourd'hui, Montebourg fait partie d'un gouvernement soi-disant de gauche, mais acquis à la cause libre-échangiste. Il ne peut donc rien faire d'autre que jouer les pompiers de services, et aller se promener sur les sites menacés de fermeture, en promettant de faire son possible pour empêcher la fermeture.
Re: Le recours aux salariés "low cost" s'amplifie
http://frontdegauche47.fr/spip.php?article2035
le problème de montebourg c'est qu'il est plus proche de mélenchon que d'hollande sur l'ensemble de ses positions
il croit qu'il peut modifier le ps de l'intérieur
je ne crois pas que ce soit possible
le problème de montebourg c'est qu'il est plus proche de mélenchon que d'hollande sur l'ensemble de ses positions
il croit qu'il peut modifier le ps de l'intérieur
je ne crois pas que ce soit possible
Re: Le recours aux salariés "low cost" s'amplifie
:evil:Belfort : 80 % de sous-traitance étrangère !
Le chantier de l’hôpital de Trévenans ne génère pratiquement aucune retombée économique locale. La CGPME 90 veut inverser la tendance.
Belfort. « Quand on se balade sur ce chantier, on n’entend parler qu’italien, portugais, espagnol ou polonais, et pas un mot de français » explique un chef d’entreprise du BTP belfortain. Il suffit de se rendre sur le parking extérieur du futur hôpital du Nord Franche-Comté à Trévenans pour constater effectivement une forte présence de plaques minéralogiques étrangères.
suite
Re: Le recours aux salariés "low cost" s'amplifie
Italien, portugais, espagnol ou polonais ? Nous voilà donc revenus dans l'entre-deux-guerres.
Re: Le recours aux salariés "low cost" s'amplifie
Oui, travailleurs détachés... C'était aussi le cas sur le chantier du tram à Tours et ce sont les seuls à avoir fait grève (et ils ont gagné : ils ont vu leurs conditions de travail et salariales alignées sur les travailleurs français).Ramdams » Dim 7 Sep 2014 - 11:14 a écrit :Italien, portugais, espagnol ou polonais ? Nous voilà donc revenus dans l'entre-deux-guerres.
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Re: Le recours aux salariés "low cost" s'amplifie
Bonjour,
Qu'en pensez vous ?François Rebsamen a annoncer lundi un contrôle accru des travailleurs détachés exerçant en France.
Après les chômeurs, voilà le tour des travailleurs détachés. Comme annoncé par Europe 1 lundi matin, François Rebsamen, ministre du Travail, a annoncé lundi matin un renforcement de leur contrôle. "Désormais, toute entreprise qui emploie des travailleurs détachés sera contrôlée", a prévenu le ministre lors d'un déplacement sur un chantier de construction parisien. Le gouvernement compte ainsi lutter contre la fraude dans un secteur où les abus sont nombreux selon les professionnels du bâtiment.
Des sanctions financières renforcées. Désormais, une amende de 2.000 euros sera dressée pour chaque travailleur non-déclaré, avec l'exclusion de toute aide publique pendant cinq ans pour les entreprises condamnées pour abus, qu'il s'agisse de fraude sur le nombre d'heures effectuées, de salaires en dessous du minimum légal ou de conditions d'hébergement dégradantes. "Il n'est pas acceptable que des entreprises qui respectent la loi subissent la concurrence déloyale de ceux qui exploitent les travailleurs dans ces conditions inacceptables", a déclaré François Rebsamen.
Une carte personnelle pour faciliter les contrôles. Le gouvernement a également validé une demande des professionnels du BTP, qui proposaient d'instaurer une carte personnelle avec la photo et l'identité du salarié détaché.
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Europe1.fr
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire »
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Re: Le recours aux salariés "low cost" s'amplifie
Il est grand temps !!!
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Re: Le recours aux salariés "low cost" s'amplifie
Voilà, ça c'est une bonne idée. Il n'ont jamais mis que 15 ans à la trouver.
Re: Le recours aux salariés "low cost" s'amplifie
Attendons de voir concrètement...
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