La France n'ayant pas, actuellement, à sa disposition la possibilité faire de l'ajustement monétaire (je n'y serais pas opposé), j'en déduis, et c'est la question que je posais, que dans votre hypothèse la France serait sortie de la zone euro, voire de l'UE, ce qui n'était pas évident dans votre post précédent.wesker » Dim 29 Sep 2013 - 14:57 a écrit :Papibilou, l'ajustement monétaire consiste à ajuster sa monnaie aux besoins de son économie et à sa situation budgétaire. C'est un outil visant à améliorer la compétitivité d'une économie et à protéger nos entreprises face à des dumpings. Cet instrument est incitatif pour relocaliser les industries, mais permets aussi de rembourser la dette, avec la nouvelle monnaie qui peut éroder, sensiblement la créance de l'investisseur qui conservera néanmoins sa confiance s'il entrevoit des perspectives d'avenir dans le pays.
Budget 2014
Re: Budget 2014
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Re: Budget 2014
Personnellement, je pense que sortir de la zone euro dans un premier temps serait suffisant. L'UE n'a pas que des défauts.
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Re: Budget 2014
Exactement, il ne s'agit pas de rompre toute relation commerciale avec les pays européens avec lesquels des convergences, des partenariats existent, il s'agit simplement d'adapter la valeur monétaire à la situation spécifique, budgétaire, économique, industrielle, sociale de chacun des pays, de monétiser partiellement la dette pour rembourser les créanciers sans soumettre les citoyens à une déflation salariale et une austérité insupportable !
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Re: Budget 2014
Bonjour,
Qu'en pensez vous ?Le Medef avait accusé le gouvernement de jouer à "l'apprenti sorcier fiscal" avec son projet de taxe sur l'excédent brut d'exploitation (EBE) des entreprises. Il semblerait que Bercy s'en soit finalement rendu compte. Dimanche, Pierre Moscovici a annoncé - à la surprise générale - l'abandon de cette taxe de 1 % pourtant inscrite dans son projet de budget 2014, et qui devait rapporter 2,5 milliards d'euros. Le ministre de l'Économie considère une solution beaucoup plus classique : une nouvelle "surtaxe temporaire" de l'impôt sur les sociétés (IS).
Comment expliquer cet incroyable revirement, moins de deux semaines après la présentation du budget ? "Il n'y avait pas un seul spécialiste pour défendre cette taxe, car cela revient à taxer l'investissement", rappelle Olivier Passet, directeur des synthèses économiques du cabinet d'études sectorielles Xerfi.
Le risque de pénaliser les entreprises qui investissent
Dans le compte de résultat d'une entreprise, l'excédent brut d'exploitation est en effet le solde obtenu une fois déduits les frais de personnel, le coût des biens et services utilisés au cours du processus de production et les éventuels impôts ou taxes appliqués auparavant (comme la TVA). C'est finalement ce qui reste pour rémunérer les actionnaires, mais aussi pour assumer les frais financiers (remboursement des intérêts à la banque), provisionner de l'argent en cas de coup dur (procès, hausses de matières premières, etc.) et... pour amortir les investissements. Cet amortissement permet d'étaler leur coût, comme celui d'une machine, en fonction de sa durée d'utilisation. Une entreprise qui achète un robot pour deux millions d'euros va par exemple l'amortir en huit ans, en déduisant chaque année un huitième du coût de son prix à l'achat.
(...)
Un point de taxe sur l'EBE contre deux points sur l'IS
Autre défaut, "l'IS français incite à l'endettement plutôt qu'à l'investissement sur fonds propres", ajoute Olivier Passet. Il cite notamment les conditions favorables de déductibilité des intérêts d'emprunt (85 % depuis le budget 2013, 75 % en 2014). Une méthode d'optimisation fiscale consiste par exemple pour une entreprise à s'endetter afin de prêter de l'argent à une filiale dans le but de bénéficier de la déduction des intérêts d'emprunt en vigueur. Elle réduit ainsi artificiellement ses bénéfices taxables. Quant à la filiale, elle place alors l'argent pour compenser le coût des intérêts de l'endettement de sa maison mère. Elle le rend ensuite à celle-ci via un versement de dividendes (exonérés en régime mère-fille).
À la recherche d'argent pour 2014, Bercy a donc probablement tenté de boucher le gruyère avec sa taxe sur l'EBE sans augmenter le taux affiché de l'IS. Avantage, l'assiette de l'EBE est bien plus large, ce qui permet d'afficher un taux bas : "Un point de taxe de l'EBE peut compenser deux points de baisse de l'IS", calcule Olivier Passet.
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr
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- Jeff Van Planet
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Re: Budget 2014
Bonjour,
encore heureux qu'ils ont abandonné ce projet de taxe.
Taxer l'EBE est une pure ineptie. çà revient à diminuer les capacités d'investissement des entreprises.
encore heureux qu'ils ont abandonné ce projet de taxe.
Taxer l'EBE est une pure ineptie. çà revient à diminuer les capacités d'investissement des entreprises.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
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Re: Budget 2014
Effectivement: l'EBE est un résultat d'exploitation auquel on a rajouté essentiellement les amortissements. Or les matériels anciens sont déjà amortis et ne sont donc amortis que les investissements récents.Jeff Van Planet » Lun 7 Oct 2013 - 19:02 a écrit :Bonjour,
encore heureux qu'ils ont abandonné ce projet de taxe.
Taxer l'EBE est une pure ineptie. çà revient à diminuer les capacités d'investissement des entreprises.
Ce qui est inquiétant est qu'ils n'aient pas compris ce qui est une évidence pour quelqu'un qui a le niveau DPECF (Bac+2 de compta).
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Re: Budget 2014
La fiscalité des entreprises dont l'objectif consiste à soutenir les investissements sans pour autant éviter de ne pénaliser que les salariés semble être un exercice difficile car, comme d'habitude, tout le monde acceptent les efforts mais personnes ne souhaitent les assumer.
S'il est évident, vu le contexte que les investissements des entreprises doivent être encouragées, les chefs d'entreprises disposent, eux de capacités à payer l'impôt dont les modestes ne disposent pas compte tenu qu'ils n'en peuvent déjà plus. Cela sera donc un subtil dosage afin que cette fiscalité ne pénalise pas les investissements dont l'économie a besoin pour être compétitive, attractive, et créer les richesses et les emplois dont nous avons besoin pour tenir les objectifs budgétaires et les espérances sociales.
S'il est évident, vu le contexte que les investissements des entreprises doivent être encouragées, les chefs d'entreprises disposent, eux de capacités à payer l'impôt dont les modestes ne disposent pas compte tenu qu'ils n'en peuvent déjà plus. Cela sera donc un subtil dosage afin que cette fiscalité ne pénalise pas les investissements dont l'économie a besoin pour être compétitive, attractive, et créer les richesses et les emplois dont nous avons besoin pour tenir les objectifs budgétaires et les espérances sociales.
Re: Budget 2014
C'est déjà le cas avec l'IS qui touche le bénéfice d'exploitation. En revanche, je crois me souvenir que le candidat Hollande avait soutenu l'idée qu'il fallait plus taxer les dividendes distribués aux actionnaires que les investissements. Je ne cois pas que ce soit une mesure qui ait été mise en place. il est vrai que si une entreprise investit dans l'automatisation, elle supprime des emplois. Compliqué !wesker » Mar 8 Oct 2013 - 13:39 a écrit :La fiscalité des entreprises dont l'objectif consiste à soutenir les investissements sans pour autant éviter de ne pénaliser que les salariés semble être un exercice difficile car, comme d'habitude, tout le monde acceptent les efforts mais personnes ne souhaitent les assumer.
S'il est évident, vu le contexte que les investissements des entreprises doivent être encouragées, les chefs d'entreprises disposent, eux de capacités à payer l'impôt dont les modestes ne disposent pas compte tenu qu'ils n'en peuvent déjà plus. Cela sera donc un subtil dosage afin que cette fiscalité ne pénalise pas les investissements dont l'économie a besoin pour être compétitive, attractive, et créer les richesses et les emplois dont nous avons besoin pour tenir les objectifs budgétaires et les espérances sociales.
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Re: Budget 2014
Plus que les amortissements, c'est les investissements qui sont pénalisés.Papibilou » 08 Oct 2013, 13:01:14 a écrit :Effectivement: l'EBE est un résultat d'exploitation auquel on a rajouté essentiellement les amortissements. Or les matériels anciens sont déjà amortis et ne sont donc amortis que les investissements récents.Jeff Van Planet » Lun 7 Oct 2013 - 19:02 a écrit :Bonjour,
encore heureux qu'ils ont abandonné ce projet de taxe.
Taxer l'EBE est une pure ineptie. çà revient à diminuer les capacités d'investissement des entreprises.
Ce qui est inquiétant est qu'ils n'aient pas compris ce qui est une évidence pour quelqu'un qui a le niveau DPECF (Bac+2 de compta).
Je parle bien des nouveaux achats, les nouvelles machines, les nouveaux matériaux, les nouveaux projets. Pénaliser ces investissements, à pour effets négatif premier de réduire l’expansion des entreprises.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
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Re: Budget 2014
Taxer l'EBE ne touche pas directement les investissements mais les dotations aux amortissements correspondants, puisque l'EBE ne comprend pas les investissements (ils restent au bilan et n'ont rien à faire dans l'EBE).Jeff Van Planet » Mar 8 Oct 2013 - 17:57 a écrit :
Plus que les amortissements, c'est les investissements qui sont pénalisés.
Je parle bien des nouveaux achats, les nouvelles machines, les nouveaux matériaux, les nouveaux projets. Pénaliser ces investissements, à pour effets négatif premier de réduire l’expansion des entreprises.
Mais, du coup si vous achetez un nouveau véhicule 100 amorti en 5 ans soit 20/an vous serez taxé sur ces 20 là si on taxe l'EBE, ce qui n'est pas le cas avec l'IS dont on a déduit les dotations au amortissements.
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Re: Budget 2014
C'est très juste.
Néanmoins taxer l'EBE touche aussi les investissements. vous avez un EBE de 200, vous souhaitez acheter un véhicule pour 100, là vous piochez dans vos 200 pour acheter votre véhicule. Des 100 qu'il reste vous déduisez vos amortissements, comme vous l'avez très bien dit.
si on vous taxe sur ces 200, il vous reste moins pour investir. c'est ce que j'ai voulu dire plus haut.
Néanmoins taxer l'EBE touche aussi les investissements. vous avez un EBE de 200, vous souhaitez acheter un véhicule pour 100, là vous piochez dans vos 200 pour acheter votre véhicule. Des 100 qu'il reste vous déduisez vos amortissements, comme vous l'avez très bien dit.
si on vous taxe sur ces 200, il vous reste moins pour investir. c'est ce que j'ai voulu dire plus haut.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
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Re: Budget 2014
Taxer l' EBE revient a soumettre à la nouvelle taxation, les investissements amortissables, cela étant, cela ne concernait que des entreprises ayant une taille pouvant accepter cette fiscalité.
Ce qui est sûr c'est que l'internationalisation des échanges, que tant la gauche et la droite ont promue aboutissent, nécessairement à une prise en compte des conséquences d'une fiscalité sur les entreprises trop importantes. Le Gouvernement joue alors que les règles du jeu sont défavorables au pays qui soumets ces entreprises à des fiscalités qui nuisent à leur développement, à leurs investissements et à leurs perspectives d'avenir. Par conséquent, on en revient toujours à la réforme du modèle économique qui reste nécessaire pour pouvoir pratiquer une autre politique.
Ce qui est sûr c'est que l'internationalisation des échanges, que tant la gauche et la droite ont promue aboutissent, nécessairement à une prise en compte des conséquences d'une fiscalité sur les entreprises trop importantes. Le Gouvernement joue alors que les règles du jeu sont défavorables au pays qui soumets ces entreprises à des fiscalités qui nuisent à leur développement, à leurs investissements et à leurs perspectives d'avenir. Par conséquent, on en revient toujours à la réforme du modèle économique qui reste nécessaire pour pouvoir pratiquer une autre politique.
Re: Budget 2014
L'excédent brut d'exploitation est le solde entre les produits d'exploitation et les charges d'exploitation qui ont été consommées pour obtenir ces produits. Il correspond donc au résultat du processus d'exploitation, et diffère du résultat d'exploitation dans la mesure où il ne prend pas en compte les dotations aux amortissements et provisions pour dépréciation d'actif. Très proche de l'excédent de trésorerie d'exploitation, l'EBE est une variable-clé de l'analyse du compte de résultat. Il peut être rapproché de l'EBITDA anglo-saxon.Papibilou » 09 Oct 2013, 15:22 a écrit :Taxer l'EBE ne touche pas directement les investissements mais les dotations aux amortissements correspondants, puisque l'EBE ne comprend pas les investissements (ils restent au bilan et n'ont rien à faire dans l'EBE).Jeff Van Planet » Mar 8 Oct 2013 - 17:57 a écrit :
Plus que les amortissements, c'est les investissements qui sont pénalisés.
Je parle bien des nouveaux achats, les nouvelles machines, les nouveaux matériaux, les nouveaux projets. Pénaliser ces investissements, à pour effets négatif premier de réduire l’expansion des entreprises.
Mais, du coup si vous achetez un nouveau véhicule 100 amorti en 5 ans soit 20/an vous serez taxé sur ces 20 là si on taxe l'EBE, ce qui n'est pas le cas avec l'IS dont on a déduit les dotations au amortissements.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
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Re: Budget 2014
La phrase que j'ai mis en gras et souligné prouve encore une fois que tu ne cherches qu'à punir les modestes qui s'en sortent. ceux qui vont ver le haut.wesker » 10 Oct 2013, 21:03:50 a écrit :Taxer l' EBE revient a soumettre à la nouvelle taxation, les investissements amortissables, cela étant, cela ne concernait que des entreprises ayant une taille pouvant accepter cette fiscalité.
Ce qui est sûr c'est que l'internationalisation des échanges, que tant la gauche et la droite ont promue aboutissent, nécessairement à une prise en compte des conséquences d'une fiscalité sur les entreprises trop importantes. Le Gouvernement joue alors que les règles du jeu sont défavorables au pays qui soumets ces entreprises à des fiscalités qui nuisent à leur développement, à leurs investissements et à leurs perspectives d'avenir. Par conséquent, on en revient toujours à la réforme du modèle économique qui reste nécessaire pour pouvoir pratiquer une autre politique.
Il ne faut pas punir ceux qui réussissent, car tout modeste peut un jour réussir.
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Re: Budget 2014
Ce dont nous sommes certain est que cette taxe aurait pénalisé l'investissement, mais ce n'est pas ce qui aurait dissuadé les entreprises de les effectuer, ne soyons pas naïf, une entreprise investit lorsqu'elle a des perspectives, des débouchés et une confiance relative dans l'efficacité stratégique de ce dernier, et surtout, si elle estime que ce dernier va générer une activité suffisante pour dégager de la marge qui est nécessaire au développement de cette dernière.albert » Jeu 10 Oct 2013 - 23:00 a écrit :L'excédent brut d'exploitation est le solde entre les produits d'exploitation et les charges d'exploitation qui ont été consommées pour obtenir ces produits. Il correspond donc au résultat du processus d'exploitation, et diffère du résultat d'exploitation dans la mesure où il ne prend pas en compte les dotations aux amortissements et provisions pour dépréciation d'actif. Très proche de l'excédent de trésorerie d'exploitation, l'EBE est une variable-clé de l'analyse du compte de résultat. Il peut être rapproché de l'EBITDA anglo-saxon.Papibilou » 09 Oct 2013, 15:22 a écrit :Taxer l'EBE ne touche pas directement les investissements mais les dotations aux amortissements correspondants, puisque l'EBE ne comprend pas les investissements (ils restent au bilan et n'ont rien à faire dans l'EBE).Jeff Van Planet » Mar 8 Oct 2013 - 17:57 a écrit :
Plus que les amortissements, c'est les investissements qui sont pénalisés.
Je parle bien des nouveaux achats, les nouvelles machines, les nouveaux matériaux, les nouveaux projets. Pénaliser ces investissements, à pour effets négatif premier de réduire l’expansion des entreprises.
Mais, du coup si vous achetez un nouveau véhicule 100 amorti en 5 ans soit 20/an vous serez taxé sur ces 20 là si on taxe l'EBE, ce qui n'est pas le cas avec l'IS dont on a déduit les dotations au amortissements.
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