Les règles d'une union monétaire
Re: Les règles d'une union monétaire
L'étalon-or s'est terminé par un fiasco pour plusieurs raisons, la principale étant qu'il n'y avait plus assez d'or en circulation pour des économies en forte croissance et que les peuples en ont eu marre des désordres monétaires que cela engendrait.
Dieu est mort. Marx est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien ... (Woody Allen)
Re: Les règles d'une union monétaire
Pour maintenir la parité avec l'or, il a fallu à un certain moment avoir une monnaie surévaluée, comme aujourd'hui avec l'euro.Incognito a écrit :L'étalon-or s'est terminé par un fiasco pour plusieurs raisons, la principale étant qu'il n'y avait plus assez d'or en circulation pour des économies en forte croissance et que les peuples en ont eu marre des désordres monétaires que cela engendrait.
Ajoutons qu'à cette époque, plusieurs pays avait l'or comme référence mais il n'y avait pas une zone de libre-échange comme aujourd'hui, les pays pouvaient se protéger.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
Re: Les règles d'une union monétaire
La description de l'évolution parait juste. Mais ce n'était pas une erreur de commencer par l'euro. L'euro nous amène à l'étape où on doit créer un "gouvernement économique", et les prélèvements qui lui donneront les moyens d'agir. C'est le moment de prendre cette décision ou de revenir en arrière.albert a écrit :Comme je l’ai expliqué plus haut, un état fédéral devrait avoir un budget d’environ 15 à 20 % du PIB contre 1 % actuellement. Je ne vois pas les grands pays contributeurs tels que l’Allemagne, la GB, mais même la France, accepter une telle hausse du budget, alors précisément qu’ils viennent de diminuer le budget pour 2013 !pierre30 a écrit :Cela montre que lorsqu'on veut le libre-échange dans une zone, on cherche naturellement à stabiliser la fluctuation des monnaies les unes par rapport aux autres. Ce qui finit par conduire à une monnaie commune; laquelle conduit à un gouvernement économique pour la zone; qui amène à un fédéralisme.Florian a écrit :Je vous rappelle qu'à l'origine de l'Euro il y avait les Accords de Bretton Woods qui régulaient les cours des monnaies contre l'US Dollar , lui-même coté contre l'Or. En 1971, c'est la fin de Bretton Woods. En 1972, c'est le Serpent Monétaire Européen puis en 1977 le Système Monétaire Européen qui tentent d'encadrer les fluctuations des monnaies et de facto de permettre l'expansion du business internationalement.
L'affaire se finira par la décision de créer une monnaie unique nommée ECU puis EURO , et qui apparaîtra en 1999.
Vous pouvez faire ce que vous voulez, il faut un mécanisme de stabilité monétaire, et revenir au franc pour 6 mois après dire il faut un Système Monétaire Européen pour stabiliser les cours parce qu'on peut plus acheter de pétrole à 150 US$/barril avec notre Franc à 10 FF/ US$ est ridicule.
On en est à mi-chemin, et on doit choisir entre poursuivre le chemin et retourner à une zone dont le libre échange sera limité par la fluctuation des monnaies.
A cela vient s'ajouter d'autres considérations politiques non liées à l'économie, ce qui complique l'affaire.
C’est donc une erreur de croire que le fédéralisme viendra naturellement, par la nécessité des choses. C’est le calcul qu’avaient fait les créateurs de l’euro en pariant sur une harmonisation des économies européennes par le seul fait de l’existence de l’euro. Or il s’est passé le contraire : les économies ont divergé depuis l’euro. C’est d’ailleurs tout à fait logique et c’était prévisible, puisque selon la théorie économique, une union monétaire provoque une spécialisation productive en fonction des avantages comparatifs de chaque pays. La spécialisation productive implique une divergence des structures et des cycles économiques entre les pays, puis une divergence financière.
C’est une erreur fondamentale d’avoir créé l’euro sans avoir préalablement lancé le projet d’Europe fédérale, avec l’accord de tous les pays. Mais si cela n’a pas été fait à l’époque, c’est parce qu’il n’y avait pas d’accord sur ce projet ; or cet accord n’existe toujours pas, et la perspective de sa réalisation est d’autant moins probable que l’UE s’est élargie et que l’euroscepticisme s’est développé considérablement depuis 10 ans du fait même de la crise.
Merkel le dit bien assez souvent puis s'empresse de faire l'inverse comme si elle avait peur de sa propre audace.
Les peuples sont-ils prêts à faire le pas ? Peut-être faut-il leur poser la question lors des prochaines élections européennes avec des partis qui parlent de l'Europe et pas de la popote de leur bled.
Re: Les règles d'une union monétaire
Il n'y avait pas de monnaie surévaluée, puisque tout le monde utilisait de facto la même monnaie, cad l'or. Dans les années trente, il y a eu une contraction monétaire, dont les conséquences désastreuses ont été rejetée par les peuples. Et entre 1860 et 1914, le libre-échange était la norme.albert a écrit :Pour maintenir la parité avec l'or, il a fallu à un certain moment avoir une monnaie surévaluée, comme aujourd'hui avec l'euro.Incognito a écrit :L'étalon-or s'est terminé par un fiasco pour plusieurs raisons, la principale étant qu'il n'y avait plus assez d'or en circulation pour des économies en forte croissance et que les peuples en ont eu marre des désordres monétaires que cela engendrait.
Ajoutons qu'à cette époque, plusieurs pays avait l'or comme référence mais il n'y avait pas une zone de libre-échange comme aujourd'hui, les pays pouvaient se protéger.
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Re: Les règles d'une union monétaire
S'il y avait un état fédéral européen, une grande partie des fonctions régaliennes seraient transférées à l'état fédéral et donc une grande partie des coûts. Les états réduits à pas grand-chose restants deviendrait des provinces à coûts de fonctionnement très réduits.albert a écrit :Comme je l’ai expliqué plus haut, un état fédéral devrait avoir un budget d’environ 15 à 20 % du PIB contre 1 % actuellement. Je ne vois pas les grands pays contributeurs tels que l’Allemagne, la GB, mais même la France, accepter une telle hausse du budget, alors précisément qu’ils viennent de diminuer le budget pour 2013 !pierre30 a écrit :Cela montre que lorsqu'on veut le libre-échange dans une zone, on cherche naturellement à stabiliser la fluctuation des monnaies les unes par rapport aux autres. Ce qui finit par conduire à une monnaie commune; laquelle conduit à un gouvernement économique pour la zone; qui amène à un fédéralisme.Florian a écrit :Je vous rappelle qu'à l'origine de l'Euro il y avait les Accords de Bretton Woods qui régulaient les cours des monnaies contre l'US Dollar , lui-même coté contre l'Or. En 1971, c'est la fin de Bretton Woods. En 1972, c'est le Serpent Monétaire Européen puis en 1977 le Système Monétaire Européen qui tentent d'encadrer les fluctuations des monnaies et de facto de permettre l'expansion du business internationalement.
L'affaire se finira par la décision de créer une monnaie unique nommée ECU puis EURO , et qui apparaîtra en 1999.
Vous pouvez faire ce que vous voulez, il faut un mécanisme de stabilité monétaire, et revenir au franc pour 6 mois après dire il faut un Système Monétaire Européen pour stabiliser les cours parce qu'on peut plus acheter de pétrole à 150 US$/barril avec notre Franc à 10 FF/ US$ est ridicule.
On en est à mi-chemin, et on doit choisir entre poursuivre le chemin et retourner à une zone dont le libre échange sera limité par la fluctuation des monnaies.
A cela vient s'ajouter d'autres considérations politiques non liées à l'économie, ce qui complique l'affaire.
C’est donc une erreur de croire que le fédéralisme viendra naturellement, par la nécessité des choses. C’est le calcul qu’avaient fait les créateurs de l’euro en pariant sur une harmonisation des économies européennes par le seul fait de l’existence de l’euro. Or il s’est passé le contraire : les économies ont divergé depuis l’euro. C’est d’ailleurs tout à fait logique et c’était prévisible, puisque selon la théorie économique, une union monétaire provoque une spécialisation productive en fonction des avantages comparatifs de chaque pays. La spécialisation productive implique une divergence des structures et des cycles économiques entre les pays, puis une divergence financière.
C’est une erreur fondamentale d’avoir créé l’euro sans avoir préalablement lancé le projet d’Europe fédérale, avec l’accord de tous les pays. Mais si cela n’a pas été fait à l’époque, c’est parce qu’il n’y avait pas d’accord sur ce projet ; or cet accord n’existe toujours pas, et la perspective de sa réalisation est d’autant moins probable que l’UE s’est élargie et que l’euroscepticisme s’est développé considérablement depuis 10 ans du fait même de la crise.
De toute façon, le fédéralisme n'est pas à l'ordre du jour. Le sentiment qu'il faut plutôt réduire l'UE voire la démanteler me semble lui grandir.
Re: Les règles d'une union monétaire
Et aujourd'hui, tous les pays européens utilisent la même monnaie : l'euro. Il n'empêche que l'euro est très surévalué pour les Grecs par rapport à ce que serait la drachme, un peu surévalué pour les Français par rapport à ce que serait le franc, et sous-évalué pour l'Allemagne par rapport à ce que serait le DEM.Incognito a écrit :Il n'y avait pas de monnaie surévaluée, puisque tout le monde utilisait de facto la même monnaie, cad l'or.
Mais il n'y avait pas un marché unique comme aujourd'hui.Incognito a écrit :Et entre 1860 et 1914, le libre-échange était la norme.
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Re: Les règles d'une union monétaire
Pour une réforme de l'Union monétaire européenne, un article de Claude Pierre-Brossolette, directeur honoraire du Trésor, ancien Secrétaire général de la Présidence de la République.
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Re: Les règles d'une union monétaire
Ce qui me sidère, c'est d'appeler ces propositions 'une réforme de l'Union Monétaire'. C'est plutôt tout simplement 'la fin de l'Union Monétaire'.
Dieu est mort. Marx est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien ... (Woody Allen)
Re: Les règles d'une union monétaire
Oui, et ce qui est intéressant, c'est qu'il est un proche de Giscard, il fut secrétaire général de l'Elysée de 1974 à 1976. Comme quoi, l'idée que l'euro n'est pas adapté fait son chemin partout.Incognito a écrit :Ce qui me sidère, c'est d'appeler ces propositions 'une réforme de l'Union Monétaire'. C'est plutôt tout simplement 'la fin de l'Union Monétaire'.
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Re: Les règles d'une union monétaire
Tout à fait. Et le plus drôle c'est que c'est avec un Giscard ministre des finances que l'on a foutu la m. en interdisant aux états d'emprunter à la banque centrale en 1973.albert a écrit :Oui, et ce qui est intéressant, c'est qu'il est un proche de Giscard, il fut secrétaire général de l'Elysée de 1974 à 1976. Comme quoi, l'idée que l'euro n'est pas adapté fait son chemin partout.Incognito a écrit :Ce qui me sidère, c'est d'appeler ces propositions 'une réforme de l'Union Monétaire'. C'est plutôt tout simplement 'la fin de l'Union Monétaire'.
Quant à l'idée de Brossolette de faire des euro francs et des euros marks etc .. c'est une astuce de vocabulaire pour faire croire que l'on ne revient pas eu franc ou au drachme. Enfin, je n'ai peut-être pas bien lu mais j'ai cru comprendre que ce monsieur trouvait normal que la BCE prête aux banques selon leur taille et le pays d'implantation. Si j'ai bien lu ça me paraît bizarre et sujet à caution.
Re: Les règles d'une union monétaire
Sujet à caution, sans doute, mais pas bizarre puisque l'auteur fait référence aux USA où les taux furent pendant longtemps différents d'un état à l'autre. L'idée est que l'Espagne, par exemple, a connu une bulle immobilière parce que les taux accordés à ses banques étaient trop faibles, et que ce crédit trop bon marché a mal été utilisé. Sans l'euro, il n'y aurait sans doute pas eu de bulle immobilière en Espagne.Papibilou a écrit :Enfin, je n'ai peut-être pas bien lu mais j'ai cru comprendre que ce monsieur trouvait normal que la BCE prête aux banques selon leur taille et le pays d'implantation. Si j'ai bien lu ça me paraît bizarre et sujet à caution.
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Re: Les règles d'une union monétaire
La bulle immobilière est due au fait que les banques espagnoles ont cru que le prix du m2 allait monter jusqu'au ciel et que, de toutes façons, le prix de vente serait plus élevé que le prix de revient. Ça n'avait rien à voir avec le prix de l'argent (et donc le taux d'emprunt des banques à la BCE) sinon les mêmes causes produisant les mêmes effets on aurait eu le même problème chez nous.albert a écrit :Sujet à caution, sans doute, mais pas bizarre puisque l'auteur fait référence aux USA où les taux furent pendant longtemps différents d'un état à l'autre. L'idée est que l'Espagne, par exemple, a connu une bulle immobilière parce que les taux accordés à ses banques étaient trop faibles, et que ce crédit trop bon marché a mal été utilisé. Sans l'euro, il n'y aurait sans doute pas eu de bulle immobilière en Espagne.
Re: Les règles d'une union monétaire
Il y a bien sûr plusieurs causes à la bulle espagnole, mais les taux d’intérêt bas ont joué un rôle prépondérant, à mon avis.Papibilou a écrit :La bulle immobilière est due au fait que les banques espagnoles ont cru que le prix du m2 allait monter jusqu'au ciel et que, de toutes façons, le prix de vente serait plus élevé que le prix de revient. Ça n'avait rien à voir avec le prix de l'argent (et donc le taux d'emprunt des banques à la BCE) sinon les mêmes causes produisant les mêmes effets on aurait eu le même problème chez nous.
Il y a aussi une bulle immobilière en France, mais elle n’a pas encore éclaté.
Pour en revenir à l’article de Claude Pierre-Brossolette, son argument est qu’il est stupide d’avoir un même taux pour des situations différentes, car tous les pays ne sont pas dans le même cycle économique au même moment : certains pays peuvent avoir besoin de taux bas pour relancer leur économie, d’autres de taux plus élevés pour éviter une surchauffe ou des bulles. Pour en revenir à l’exemple espagnol, et quelles que soient les causes de la bulle, si la banque centrale avait augmenté les taux pour l’Espagne, ça aurait évité que la bulle espagnole prenne cette ampleur.
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Re: Les règles d'une union monétaire
Oui, mais à ce moment là tout le monde en Espagne et dans les pays anglo-saxons vivait de la bulle. Pour la BCE, l'Espagne était le miracle de l'euro (pareil que l'Irlande). Sarko avait même parlé de lancer le crédit hypothécaire en France.
Il ne s'agissait donc pas d'un problème de fonctionnement de la BCE mais d'un choix politique délibéré.
Actuellement les USA font du QE à outrance et beaucoup trouvent cela très bien. Un jour peut-être que cela créera une nouvelle crise majeure. Roubini s'interroge à ce sujet.
http://lecercle.lesechos.fr/economistes ... -questions
Il ne s'agissait donc pas d'un problème de fonctionnement de la BCE mais d'un choix politique délibéré.
Actuellement les USA font du QE à outrance et beaucoup trouvent cela très bien. Un jour peut-être que cela créera une nouvelle crise majeure. Roubini s'interroge à ce sujet.
http://lecercle.lesechos.fr/economistes ... -questions
Re: Les règles d'une union monétaire
C'est un moyen c'est vrai. Mais qquand on sait que quelqu'un qui achetait un appart 100 000€ pouvait emprunter 120 000 et donc acheter sans apport et en plus se payer une voiture neuve, on peut comprendre que les gens se soient précipités. Mais si l'état avait exigé que l'apport minimal devait être 20 ou 30%, les choses ne se seraient pas passées ainsi non plus.albert a écrit : Pour en revenir à l’article de Claude Pierre-Brossolette, son argument est qu’il est stupide d’avoir un même taux pour des situations différentes, car tous les pays ne sont pas dans le même cycle économique au même moment : certains pays peuvent avoir besoin de taux bas pour relancer leur économie, d’autres de taux plus élevés pour éviter une surchauffe ou des bulles. Pour en revenir à l’exemple espagnol, et quelles que soient les causes de la bulle, si la banque centrale avait augmenté les taux pour l’Espagne, ça aurait évité que la bulle espagnole prenne cette ampleur.
Au fond c'est une manière de donner à la BCE un rôle économique que ne lui donnent pas les traités.
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