Le FN

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wesker
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Message non lu par wesker » 24 mai 2011, 13:34:00

Ilikeyourstyle a écrit :
wesker a écrit :Le sydnicalisme consiste à défendre les droits des salariés et non à faire de la politique par conséquent l'engagement n'est pas incompatible avec des activités politiques à la condition d'être séparé, au sein de l'entreprise.
ILYS, tu sembles, une fois encore vouloir jeter l'opprobre sur la formation de MArine Le Pen mais comme tu en conviens toi même, ce n'est pas elle qui est responsable de la situation désastreuse dans laquelle le pays se trouve. Elle l'avait même annoncé depuis très longtemps, par conséquent, même si tu ne partages pas ses idées, respectes au moins le droit à défendre une autre voie que celles qui a menée le pays au desastre économique !
Plait il ? Je revendique simplement le droit de critiquer le FN, en réponse à Johanono qui trolle lamentablement. icon_biggrin
Tu as le droit de critiquer le FN et de t'opposer aux orientations qu'il propose au pays....Comme les autres ont le droit, encore, de contester l'efficacité des dogmes ultra libéraux qui, à ce jour, démontrent plutôt leur échec que leur efficacité. La confrontation de projets contradictoires, c'est la démocratie !

Nico37
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Message non lu par Nico37 » 02 juin 2011, 00:20:00

FN: Vous avez dit « purges »?


L'essentiel: Yvan Benedetti, bras droit de Bruno Gollnisch est convoqué en commission de discipline le 16 juin. Il risque l'exclusion. Christian Bouchet, soutien de Marine Le Pen, est démis de ses fonctions de secrétaire départemental adjoint de Loire-Atlantique.- (Droites extrêmes)


Les militants pro-Gollnisch issus de l'Oeuvre française vont se faire de plus en plus rares au Front national. En pleine statégie de "dédiabolisation", le parti de Marine Le Pen multiplie les convocations à la commission de discipline de ces soutiens un peu "encombrants".




Fin avril, Alexandre Gabriac avait été exclu du FN, sur décision de Marine Le Pen, après qu'une photo le montrant faire le salut nazi devant un drapeau à croix gammée a été diffusée sur le site Internet du Nouvel Observateur.
En tout, il y a eu dix-sept convocations au mois d'avril dont quinze concernaient des militants pro-Gollnisch. Parmi ces quinze, treize sont de la fédération Rhône-Alpes, fief à la fois du candidat malheureux au congrès et de l'Oeuvre française, le groupuscule pétainiste et antisémite de Pierre Sidos. Au final, treize militants ont été exclus, deux cas sont en attente de décision.


Mais une dernière convocation, pour le 16 juin, concerne Yvan Benedetti. Dirigeant de l'Oeuvre française - qu'il a quitté "officiellement" le 1er aout 2010 mais dont il continue à organiser les troupes- il a été le chef d'orchestre de la campagne de Bruno Gollnisch pour le congrès. Il avait la main sur les Jeunes avec Gollnisch ainsi que sur l'association des Amis de Bruno Gollnisch. C'est un personnage important dans la galaxie des opposants à Marine Le Pen. Les marinistes ne l'aiment pas et il le leur rend bien.


En octobre 2010, il avait déjà été convoqué devant l'instance disciplinaire du Front national pour sa double appartenance au FN et à l'Oeuvre Française. Il avait été relaxé. Là, ça risque d'être plus difficile pour lui. On lui reproche notamment d'avoir agressé physiquement un militant FNJ et d'avoir participé à des manifestations le matin et l'après-midi du 8 mai non organisées par le FN (voir ici et là). S'agissant de celle du matin, M. Benedetti avait indiqué à l'AFP être là "en tant que spectateur". L'après-midi, il était dans le cortège de l'institut Civitas, tout comme Alexandre Simonnot et Cyril Bozonnet, deux cadres marinistes.
Ou encore d'avoir déclaré à une étudiante en journalisme de l'ESJ qui contribue au site Trans-Europe extrêmes qu'il était "antisioniste, antisémite, antijuif". Des déclarations qui laisse dubitatif même Louis Aliot, un de ses adversaires les plus combatifs. "Est-ce que c'est vrai? C'est tellement gros que ça me paraît suspect. Mais nul doute, le connaissant, qu'il l'assumera s'il l'a dit.". Pour l'heure, aucun droit de réponse n'a été publié sur le site de Trans-Europe extrêmes.


Fusibles "marinistes"


Un autre motif de convocation est son communiqué de soutien à Marine Le Pen après l'annulation de sa participation au Forum de Radio J. Un texte que la direction du Front juge provocateur.


Bruno Gollnisch se trouve ainsi de plus en plus isolé au sein du Front national. Déjà, la 1er mai, il avait été privé de tribune (voir ici). Aujourd'hui, celui qui a recueilli plus de 30% des voix lors du congrès interne, pourrait se retrouver sans troupes. Un problème qui pourrait se décliner au conseil régional de Rhône-Alpes, où siègent Alexandre Gabriac et Olivier Wyssa (vice-président du groupe FN) qui a démissionné avant d'avoir son exclusion prononcée.




Du côté de la direction du FN, on rejette l'idée d'un quelconque "purge" des pro-Gollnisch. "Ce sont les gens du département de l'Ain. Ils ont retiré leurs candidatures aux cantonales, deux semaines avant le dépôt officiel. Ils disaient que c'était parce que Marine Le Pen avait gagné. C'est un scandale abominable d'agir comme ça, c'est dégueulasse!", tempête Wallerand de St-Just, membre de la commission de discipline. Sur l'Oeuvre française, il ajoute qu'un "mur sera dressé entre le FN et eux. Aucun entrisme ne sera toléré. Il y a la question du positionnement politique et de leur comportement, avec la perpétuelle référence au fascisme et au nazisme".
Chez les "marinistes", on veut aussi se séparer des soutiens "embarrassants". Partisan de Marine Le Pen, Thierry Maillard est ainsi attendu devant la commission de discipline du 16 juin. Ennemi juré d'Yvan Benedetti (et inversement), il est aussi passé par l'Oeuvre française. Sur un des blogs qu'il anime, il rend hommage aussi bien à Jacques Doriot qu'à François Duprat. Ce n'est pas cela qu'on lui reproche, mais de s'être accroché avec un journaliste de France 3.


Autre "fusible" de leur camp que les marinistes font sauter: Christian Bouchet. Lui ne risque pas l'exclusion mais cette figure des nationalistes-révolutionnaires n'est plus secrétaire départemental adjoint de Loire-Atlantique. La raison officielle: le site VoxNR, clairement nationaliste-révolutionnaire, antisioniste et pro-Iranien, qu'anime M. Bouchet.


"On ne peut pas animer des sites qui n'ont rien à voir avec le Front et avoir des responsabilités", justifie Louis Aliot qui, pourtant, a la main sur Nations Presse info, site ultra-mariniste qui reprend régulièrement des textes de VoxNR.
Déjà, Marine Le Pen s'était désolidarisé de lui, lors de son interview à la radio israélienne, 90FM, au mois de mars.


M. Bouchet, quant à lui, préfère présenter cela comme sa "démission". Voici ce qu'il nous a écrit ce jour : "Je suis surpris que ma démission du poste de Secrétaire départemental adjoint ait pu vous être annoncée, et, semble-t-il, confirmée, alors que si je l'avais envisagée, je ne l'avais pas encore formalisée (...). Cette démission, maintenant effective, n'est motivée par aucune pression interne ou externe au Front national et n'a aucune raison politique ou idéologique. Ce qui m'avait conduit à l'envisager était une double nécessité : me libérer du temps pour mener à bien d'autres activités, principalement axées autour de la presse; de permettre une remise à plat de l'organisation de la fédération 44 du FN, au bureau de laquelle je continue d'appartenir et dont j'envisage de porter les couleurs lors des élections à venir.
En aucun cas, cette démission ne constitue de ma part la manifestation d'un éloignement du Front national ou d'un désaccord avec la ligne que celui-ci suit. Tout au contraire, je me félicite chaque jour de l'action de Marine Le Pen et des positions qu'elle prend, et mon soutien à celle-ci est total."

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racaille
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Message non lu par racaille » 02 juin 2011, 00:43:00

Marrant :
Le FN veut faire la police dans les salles de classe et les journaux

«Il y a ici ou là des personnes qui, parce qu'ils ont des leviers dans l'éducation nationale, ou autres, en profitent pour faire du bourrage de crâne. Ce professeur est très hostile au Front», comme «beaucoup de profs d'histoire en général. Je l'ai vécu moi-même au lycée!». Voilà comment Steeve Briois, bras droit de Marine Le Pen et secrétaire général du FN, justifie la mise en cause par son parti d'un enseignant de Narbonne (Aude).

Le 24 mai, le responsable du FNJ, le mouvement des jeunes frontistes, a en effet publié une lettre envoyée au proviseur du lycée Diderot de Narbonne, dans laquelle il s'en prend à un professeur d'histoire membre de la CGT et par ailleurs ancien militant au Parti communiste.

Ce courrier a été diffusé largement sur les sites du Front national (le FN de l'Aude; Nations Presse, etc.) et assorti d'une Une de la revue Histoire sur les «crimes cachés du communisme». En ligne de mire du FN, un cours d'histoire de terminale dans lequel le professeur évoque la naissance de l'extrême droite française. Dans la lettre, Loïc Bouzat, le responsable local du FNJ, qui n'étudie pas dans ce lycée, explique écrire «suite à la sollicitation de plusieurs élèves de (l')établissement» et affirme avoir été «informé à plusieurs reprises» de propos tenus «diffamants et insultants à l'égard du Front national» tenus «durant ses cours». «Sous prétexte de contextes historiques, d'amalgames et de confusions, il diffuse une propagande politique, certes conforme avec ses engagements politiques, mais pas avec la réalité, ni avec son obligation de neutralité due à son métier», écrit-il, en demandant au proviseur d'«intervenir».

Contacté par Mediapart, Xavier Verdejo, le professeur, raconte: «C'était un cours sur la IVe et la Ve République dans lequel j'évoquais la montée des extrêmes, le poujadisme. J'ai expliqué le parcours de Jean-Marie Le Pen, son action durant la guerre d'Algérie, la création du FN, sa carrière de député. J'ai parlé du “détail de l'histoire” en reprenant sa citation exacte. Des choses classiques, tout à fait conformes au programme! Cela n'a déclenché aucune réaction durant le cours.»

Il en a, en revanche, déclenché dans les médias (l'affaire s'est retrouvée en Une des trois quotidiens locaux ici et là ou encore là) et surtout sur les sites du Front national et sur les réseaux sociaux du mouvement où «un torrent de haine» a été déversé, selon Xavier Verdejo. Bruno Gollnisch s'est emparé de l'affaire. Sur son blog, dans un billet intitulé «Sois jeune et tais-toi», l'ancien dauphin de Jean-Marie Le Pen dénonce un «lavage de cerveau» et s'en prend aux «professeurs roses-rouges-verts» qui ont mené «l'embrigadement des élèves en 2002, pendant l'entre deux tours de la présidentielle», ainsi qu'aux «petits kapos de la police de la pensée».

«L'école est bien évidemment un lieu de stricte neutralité politique où les “propos dégueulasses” sont bannis», écrit-il, assurant avoir reçu lui-même «de nombreux témoignages de parents d'élèves (...) faisant part des propos haineux véhiculés sur le Mouvement national par de nombreux enseignants», notamment lors des élections cantonales de mars.

Même discours du côté de la présidente du FN. «Les élèves de ce lycée ont été victimes de terrorisme intellectuel, explique son secrétaire général, Steeve Briois. Jusqu'à son dernier souffle on reprochera à Jean-Marie Le Pen cette histoire (Ndlr - le “détail de l'histoire”)! Dans ce cas, faisons le procès des pédophiles, des écrits de Daniel Cohn-Bendit ou de Frédéric Mitterrand, parlons de François Mitterrand et son ami René Bousquet!»

Que «votre scribouillard n'écrive plus sur le Front national»

«Je n'allais pas traverstir l'histoire du FN pour leur faire plaisir!», rétorque Xavier Verdejo qui dénonce une «tentative d'intimidation du FN» et note que c'est «à sa connaissance la première fois qu'un parti politique fait irruption dans une salle de classe.» Le professeur a reçu le soutien de nombreux collègues, ainsi que d'historiens comme Jacques Giraud et Rémy Pech. Dans un email de soutien que s'est procuré Mediapart, celui-ci se dit «prêt à dégainer» «s'il faut prendre des initiatives publiques».

Le 27 mai, tous les élèves de la classe en question ont, à leur propre initiative, rédigé une lettre de soutien à leur professeur (ci-dessous – pour respecter l'anonymat des élèves, leurs signatures ont été retirées):

Le proviseur du lycée a vivement défendu l'enseignant, «un homme apprécié et attentif, profondément humain et toujours présent dans les moments durs», «soutenu par l’ensemble de ses collègues». Il a également rappelé que son établissement «s'inscrit pleinement dans les règles qui régissent le service public d'éducation, principes de neutralité et de laïcité». Xavier Verdejo a consulté son avocat le 26 mai pour entamer une procédure et compte «porter plainte».

Côté FN, la consigne est passée localement de ne «pas communiquer là-dessus». «On attend la fin du bac», explique à Mediapart Robert Morio, le secrétaire départemental du FN (et conseiller régional frontiste), affirmant que «des pressions ont été exercées sur les élèves». «Je ne suis pas sûr qu'il fasse l'unanimité», assure-t-il.

Ce n'est pas la première fois que le FN local intervient pour s'en prendre à des propos qui ne lui ont pas plu. Le 23 février 2010, lors de la campagne des régionales, Robert Morio avait demandé que Joël Ruiz, journaliste à La Dépêche du Midi, à Carcassonne, «n'écrive plus sur le Front national, ni sur (lui), et n'assiste plus à (ses) conférences de presse», le traitant de «scribouillard».

«Votre journaliste, loin de toute indépendance et du désir d'informer, commente, interprète et réécrit mon communiqué, m'insultant, me dénigrant, exprimant ses fantasmes politiques», écrivait-il dans une lettre adressée au rédacteur en chef du journal, rappelant qu'il était «un élu de la République».

Le journaliste affirme à Mediapart qu'un membre de la garde rapprochée de Robert Morio s'est présenté «à la rédaction» pour l'identifier physiquement. Ce que nie le conseiller régional frontiste, qui reconnaît en revanche avoir écrit à son rédacteur en chef car «ce journaliste fait preuve d'insultes et d'irrespect». «S'il venait à l'une de nos conférences de presse, on lui interdirait l'accès, explique-t-il. Nous publions des communiqués qui sont déformés ou non repris dans la presse. Il m'arrive fréquemment d'écrire aux rédacteurs en chef. En janvier, j'ai écrit à celui du Midi Libre car il avait envoyé un journaliste à notre conférence de presse sur le bilan du congrès de Tours et ils n'ont pas fait d'article!»

Une pratique cautionnée du côté de Marine Le Pen. «Certains comportements de journalistes peuvent déclencher cela, justifie Steeve Briois. Moi, je connais des journalistes, par exemple à Fourmies (Nord-Pas-de-Calais), que je ne ferai pas entrer dans mes conférences de presse parce qu'on a des contentieux avec eux». Même si, reconnaît-il au sujet du cas de l'Aude, «à chaud il arrive que cela dérape».
http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... -police-da…
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

Burdigala
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Message non lu par Burdigala » 02 juin 2011, 02:51:00

16 exclus pour des milliers d'adhésions en retour, je trouve que c'est une stratégie payante et rentable. La dédiabolisation marche, les plus extrémistes sont priés d'aller poser leurs valises dans les groupuscules et mouvements plus à droite que le FN, tandis que le FN engrange un nombre de militants jamais vu jusquà présent, parait même que malgré les difficultés financières, le FN a du embaucher au service des adhésions pour renforcer l'équipe déjà en place et débordée à cause des fédés qui font remonter les adhésions et qui ont besoin des cartes pour leurs nouveaux adhérents. C'est pas au NPA ou au PCF  qu'on verrait ça. icon_mrgreen

Burdigala
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Message non lu par Burdigala » 02 juin 2011, 04:13:00

Les nouveaux soldats du Front national

Le FNJ regrouperait 10.000 adhérents, quand le FN en compterait 22.400. Un poids des moins de 30 ans que le parti de Marine Le Pen veut faire fructifier. Le nouveau credo: la formation.


Une belle matinée de printemps à Paris. C’était le 1er mai, et plus de 3.000 personnes, militants ou sympathisants, s’étaient donné rendez-vous pour défiler dans les rues de la capitale.


Sur les marches de l’opéra, un jeune d’à peine 20 ans, en jean et t-shirt bleu marine, porte un drapeau où est inscrit le thème du jour, «Liberté». Il se balade, en souriant, et aborde confiant deux touristes égarées. «Vous êtres étrangères?» «Oui, nous sommes suédoises». «Vous savez ce qui se passe?» «Non.» «Nous sommes un parti nationaliste.» Décontracté, le visage angélique, le nouveau jeune du Front national parle anglais et s’ouvre au monde.

Marine Le Pen a prévenu: «Tout ce qui ressemble de près ou de loin à un skinhead sera exclu manu militari.» Les jeunes du Front national de la jeunesse (FNJ) animent l’avant défilé. Certains portent des lunettes Ray Ban, des blousons en cuir ou des chaussures italiennes. D’autres, cheveux longs et barbe de trois jours, semblent sortir de meetings d’Europe-Ecologie. Les filles sont là aussi.

Dans les rangs, les discussions sont flegmatiques, les sourires, brillants et sereins, pendant que des familles slaloment paisiblement avec des poussettes. Tous ou presque arborent fièrement un t-shirt bleu ou blanc «France bleu marine», le drapeau tricolore ou l’étendard «Liberté». Au micro, les cadres du FNJ aranguent la foule: «Nous sommes l’avant-garde», «France, nation, révolution», «Sarkozy, t’es foutu, les jeunes sont dans la rue
«On élargit la clientèle»

Tous les indicateurs sont au vert pour la nouvelle vague que veut incarner Marine Le Pen à travers sa jeunesse: un parti républicain, moderne, normalisé. Et les résultats de campagne de la nouvelle présidente du Front national sont éloquents.
Le 4 avril dernier, un sondage Ipsos révélait que 20% à 23% des 18-24 ansvoteraient FN en 2012. En 2002, Jean-Marie Le Pen arrivait déjà en tête chez les jeunes au premier tourde l’élection présidentielle.

Comme l’explique David Rachline, 23 ans, ex-directeur du FNJ et chargé de la communication numérique au Front national: «En 2002, on fait 17% chez les jeunes. Ils étaient là et votaient déjà pour nous à l’époque. Aujourd’hui, vous avez des gens qui rejoignent le Front et qui feront qu’un jour nous serons majoritaires.»
Pourtant, en 2007, l’homme fort du FN ne recueillait que 7%des suffrages des 18-24 ans. Quatre ans plus tard, la hausse du chômage, la crise économique mondiale et un Nicolas Sarkozy au plus bas dans les sondages de popularité (33%d'opinions favorables au 7 mai), sont passés par là.

Grégory Gennaro, secrétaire régional du FNJ Paca l’affirme: «De plus en plus de gens de l’UMP nous rejoignent.» David Rachline ajoute: «On élargit la clientèle. Il y avait assez peu de femmes avant.» Durant la fête du travail, cette année, des jeunes filles sont mises en valeur, en tête de cortège, comme la mini-Marine, Julia Abraham, arrivée à 18 ans au deuxième tour des cantonales en Alsace.

Alors que Marine Le Pen attaque son discours devant la statue de Jeanne d’Arc, des jeunes, choisis et soignés, s’alignent sur l’estrade, derrière le podium, avec une alternance flagrante entre garçons et filles. La stratégie médiatique est parfaitement rodée.
Pour la fille du père, le Front national évolue. Sa jeunesse revendique sur son site internet près de 10.000 adhérents. A titre de comparaison, les jeunes socialistes se disent plus de 6.000, quand les jeunes de l’UMP se disent 25.000 (11.000 selon lemonde.fr, 17.000 selon Le Figaro).
Xavier Bertrand évoquait lors de son opération transparence en janvier 2010 le chiffre de 250.000 membres à l’UMP, ce qui reléguerait les jeunes à moins de 10% du nombre d’adhérents.

A l’échelle du Front national, 10.000 jeunes, cela représente près de 50% des adhérents au parti (22.400pour le FN, selon les divers recoupements). Même au vu de chiffres officieux, impossible de nier l’impact des moins de 30 ans sur le parti de Marine Le Pen.
Mais derrière les discours et l’image, à travers les croix celtiques et les tatouages cachés sous les manches longues, les quelques crânes chauves et mots racistes étouffés du défilé, le FN a-t-il vraiment changé? Et comment forme-t-il son vivier militant, sa jeunesse?

Dans les coulisses du FNJ

Samedi 7 mai à Bandol (Var). Au bar Le Rétro, on s’active. Le petit troquet provençal, au store bleu marine, accueille une journée d’action régionale du FNJ. Des réunions courantes, organisées dans toutes les régions de France. La flamme du FN est placardée aux murs. Le billard est recouvert d’une nappe claire qui servira de table pour le repas «gaulois» du midi. Grégory Gennaro a sorti le costume. Visage poupin et fier, il veut, avec ses collègues du FNJ, « préparer les jeunes, même les 15 ans, 16 ans qui seront majeurs bientôt. Le but: former, former, former!».
Vers 11 h, une vingtaine de jeunes, âgés de 16 à 30 ans, envahissent le bistrot. À l’image de Cédric, jean, t-shirt moulant et chaîne en argent. Le jeune homme de 21 ans, fan «de muscu et de films d’actions», a adhéré en janvier dernier. «Surtout pour Marine Le Pen.»
Sarah, 21 ans, seule fille de l’assistance ce matin-là, avoue que certaines ont encore peur de se montrer au FN. «Il y a quelques risques», déclare-t-elle, sans développer.
Pour Julien Rochedy, chargé de la formation politique au FNJ, à l’aise, élégant et chemise entrouverte, «beaucoup de jeunes de l’UMP et d’autres partis, mais surtout de l’UMP, sont déçus. La jeunesse sent que son avenir est lié à la nation française. Seul le FN la défend».
Le ni-gauche ni-droite défendu par Marine Le Pen semble fonctionner à merveille. Si des ex-UMP rejoignent les rangs du Front national, on voit des jeunes issus de familles de gauche ou d’ouvriers atterrir au FNJ. Nicolas Reynès, secrétaire régional du FNJ dans le Nord-Pas-de-Calais, a même convaincu ses parents, alors à gauche, de voter FN.
Le FN louche du côté de l’extrême gauche et de l’électorat ouvrier. Avec 36%d'intentions de vote, Marine Le Pen comptabilisait plus de cols bleus que l’UMP et le PS réunis lors du fameux sondage Ifop du 24 avril. Dans les discours du FN et de ses jeunes, on retrouve des valeurs longtemps assimilées aux communistes, comme la lutte du peuple contre le capitalisme, la critique de la mondialisation pour les marinistes, et la défense des petites gens contre les grands mécènes. Et un nouveau mot au dictionnaire rhétorique du Front: social.

«Former, former, former»

«Il est normal pour un parti d’héritage comme le FN de passer le flambeau, souligne Julien Rochedy. Cela se voyait moins avant mais aujourd’hui, le FN met l’accent sur la jeunesse.» Frédéric Boccaletti, secrétaire du FN dans le Var, et rare «ancien» présent à la journée, précise qu’il n’y a aucune fracture «entre les jeunes et les anciens du parti».

Au contraire: «Ce sont les anciens qui ont poussé les jeunes à se présenter dans le Var où un tiers des candidats avaient moins de 40 ans.» Un choix politique qui s’est montré payant: sur les 16 cantonsoù le FN est arrivé au second tour dans le Var, 5 jeunes étaient encore présents.
Vers 11h30, les jeunes s’installent pour écouter l’introduction. Un discours, teinté de populisme, adressé aux «chers camarades», et intitulé «La jeunesse française, avant-garde de la révolution patriotique». Passionné, Grégory Gennaro alerte contre une société qui «sent le renfermé, le moisi, la démagogie quand ce n’est pas l’odeur rance de la décomposition ou de la pourriture qui nous prend à la gorge…».

Attaquer le vieux pour séduire le jeune: le discours vindicatif plaît, en témoignent les hochements de têtes dans l’assemblée. Grégory Gennaro vitupère contre les dirigeants politiques, cette «oligarchie au pouvoir» qui ne veut «surtout rien changer (…) ne prendre aucun risque». Il critique les jeunes écoutant du «rap dégénéré dont le message distille la haine du blanc, de l'Européen et du Français», et en appelle au retour de la «vraie» jeunesse: «Ici! Devant moi! Vous, jeunes du FNJ, vous représentez l’avenir de la Nation!» Son discours, contestataire, n'aborde à aucun moment le programme du FN.

Les cadors du FNJ se succèdent à la tribune à flamme bleu-blanc-rouge. Tous délivrent leurs meilleurs conseils pour être un bon militant.
Cédric Gonzales, candidat aux cantonales, qui «aime (son) pays» et a «ça dans les tripes», explique qu’«une élection se gagne en occupant le terrain». Lionel Tivoli, secrétaire adjoint au FNJ Paca, revient sur l’importance d’Internet: «Facebook est une mine d’or à exploiter… 33.000 membres pour le FN, contre 20.000 pour le PS et 11.000 pour l’UMP!» Ce succès des réseaux sociauxest une fierté pour le FN, qui enregistre plus de membres sur Facebook que le PS et l’UMP réunis. Alors qu'il s'estime stigmatisé par les médias traditionnels, le parti mise sur le web pour transmettre ses idées. 

Une fausse image?

«Beaucoup de jeunes se sont toujours tournés vers le FN. Marine Le Pen le sait et en use», explique David Nadaud, formé à l’UMP et candidat aux cantonales pour le Parti radical dans le sud-ouest. «Mais à chaque fois que des jeunes se présentent comme candidat pour le FN, on ne les revoit pas aux élections suivantes! Alors qu’il faut au moins se présenter trois fois pour que ce soit significatif. C’est un engagement “éphémère”.» Pour Anthony Aly, attaché de presse du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), «cette volonté de balayer l'image du FN et mettre en avant les jeunes, c'est de la façade. Les idées sont les mêmes, voire pires, et restent archaïques. On a vu aux cantonales des candidats s'afficher avec des militants nazis comme Alexandre Gabriacen Isère».
Alors, racistes ou archaïques, les jeunes du Front national? A Bandol, les jeunes cadres du FNJ pèsent leurs mots. Toutefois, à la question des «skins» écartés au défilé du 1er-Mai, Lionel Tivoli, secrétaire adjoint du FNJ Paca, répond, promptement: «Est-ce qu’on dit qu’il n’y a que des homosexuels au PS? Nous ne devons pas stigmatiser: nous avons des musulmans ou des homosexuels au FN. La Gay Pride, par exemple, nous ne sommes pas favorables parce que ça stigmatise.»

Sur une trentaine de jeunes présents en cette journée d’action régionale, deux filles seulement, pas de gens de couleur, et une absence de débats, qui rompt avec la nouvelle image que Marine Le Pen a voulu montrer à Paris. «Les filles qui étaient présentes sur le podium le 1er-Mai, elles n’y étaient pas avant», tempère David Rachline, qui reconnaît le coup de com.
Mais un point commun semble resurgir lorsqu’on interroge les jeunes sympathisants du Front national: ils contestent un système, le critique (crise, mondialisation, chômage, immigration…) mais n’apportent aucune proposition. Amaury, 26 ans, ancien secrétaire régional du FNJ, avoue qu'il ne connaît pas encore le programme du FN.
Les fédérations régionales du FNJ ne sont officielles que depuis 2008. En septembre, les jeunes du FN devront rendre un programme «intégré au programme de Marine Le Pen pour la présidentielle», assure Grégory Gennaro.

Cet été, ils iront sur le terrain, sur les plages, dans les lieux publics, «vendre des porte-clés, parler du FN», comme le PS ou l’UMP le font chaque année. Quant aux journées d’actions comme celle de Bandol, elles se multiplient dans toutes les régions, pas seulement les terres «lepénistes» comme en Paca. Grégory Gennaro assure, fièrement, sur une terrasse de Provence: «Le FNJ est le fer de lance du FN.» Et David Rachline, de renchérir: «L’évolution est en route.»
Elisa Perrigueur et Mathieu Martiniere


http://www.slate.fr/story/38929/fn-jeunes

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Message non lu par Nombrilist » 02 juin 2011, 11:02:00

Le FN est un parti qui est devenu national-socialiste. Normal qu'il attire du monde: il fait des promesses d'une part aux xénophobes, et d'autre part aux plus démunis qui se tuent au boulot pour des clopinettes ou qui n'ont pas de travail en stigmatisant les immigrés et les personnes d'origine immigrée.

Burdigala
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Message non lu par Burdigala » 02 juin 2011, 11:13:00

Ca ne dis toujours pas pourquoi il y a tant de monde de xénophobe et pourquoi la gauche qui est pro-immigrée n'attire personne et le FN anti-immigré attire du monde. J'en déduis donc qu'ils sont plus fort que vous dans leur argumentaire alors...

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Message non lu par FIFE » 02 juin 2011, 11:23:00

Non, mais les Français sont devenus xénophobes à force de voir tant d'immigrés dans leurs rues!

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wesker
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Message non lu par wesker » 02 juin 2011, 15:00:00

Ces modifications internes n'entament nullement la détermination de l'équipe dirigeante dans son souci d'incarner une vraie alternative.

Par ailleurs effectivement la réorganisation du mouvement implique de renoncer à certaines "nostalgies" qui ne correspondent pas aux analyses et propositions attendues par les français à l'approche des campagnes qui viennent. Rien de bien sérieux, pour l'instant.

Quant à y voir une purge des pro Gollnisch, c'est illusoire car cela serait contreproductif pour une formation qui développe l'ambition de dépasser les différences stratégiques du congrès.

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Libre Plume
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Message non lu par Libre Plume » 02 juin 2011, 15:43:00

Le FN reste un parti d'extrême droite, prévoient ils aussi le karcher pour les entreprises étrangères installées en France.

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FIFE
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Message non lu par FIFE » 02 juin 2011, 16:05:00

Libre Plume a écrit : Le FN reste un parti d'extrême droite, prévoient ils aussi le karcher pour les entreprises étrangères installées en France.
Je crois que tu mélanges tout............

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Ilikeyourstyle
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Message non lu par Ilikeyourstyle » 02 juin 2011, 16:13:00

wesker a écrit :
Ilikeyourstyle a écrit :
wesker a écrit :Le sydnicalisme consiste à défendre les droits des salariés et non à faire de la politique par conséquent l'engagement n'est pas incompatible avec des activités politiques à la condition d'être séparé, au sein de l'entreprise.
ILYS, tu sembles, une fois encore vouloir jeter l'opprobre sur la formation de MArine Le Pen mais comme tu en conviens toi même, ce n'est pas elle qui est responsable de la situation désastreuse dans laquelle le pays se trouve. Elle l'avait même annoncé depuis très longtemps, par conséquent, même si tu ne partages pas ses idées, respectes au moins le droit à défendre une autre voie que celles qui a menée le pays au desastre économique !
Plait il ? Je revendique simplement le droit de critiquer le FN, en réponse à Johanono qui trolle lamentablement. icon_biggrin
Tu as le droit de critiquer le FN et de t'opposer aux orientations qu'il propose au pays....Comme les autres ont le droit, encore, de contester l'efficacité des dogmes ultra libéraux qui, à ce jour, démontrent plutôt leur échec que leur efficacité. La confrontation de projets contradictoires, c'est la démocratie !
Je ne vois guère d'application de dogmes libéraux en France et dans les pays alentour, excepté en Grande-Bretagne où Cameron a commencé le grand nettoyage des comptes publics. La France roupille dans la bureaucratie , l'étatisme et le socialisme rampant, la France n'est pas libérale. Les libéraux n'ont pas accédé au pouvoir en France depuis ... 150 ans ?

Donnons donc à César ce qui appartient à César, la responsabilité de l'état de la France appartient essentiellement aux deux familles qui ont gouverné en France depuis 1958, le gaullisme et surtout le socialisme.

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wesker
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Message non lu par wesker » 03 juin 2011, 13:18:00

Et il semble que le colbertisme continue aussi de s'appliquer avec en plus la folie des grandeurs et des dépenses sous cette équipe.

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Ilikeyourstyle
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Message non lu par Ilikeyourstyle » 03 juin 2011, 14:48:00

wesker a écrit :Et il semble que le colbertisme continue aussi de s'appliquer avec en plus la folie des grandeurs et des dépenses sous cette équipe.
Bon alors faudrait savoir, on est gouvernés par des ultralibéraux ou par des cobertistes ? Tu me fais rire tu sais ... quelle incohérence.

Moi je suis clair, nous sommes gouvernés par un pouvoir traditionnellement étatiste de la tradition colbertiste, bonapartiste et gaulliste et par un pouvoir radical-socialiste (UMP). Rien de bien libéral là-dedans.

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Ilikeyourstyle
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Message non lu par Ilikeyourstyle » 04 juin 2011, 13:07:00

Sinon, je me pose une question sérieuse. Marine Le Pen est en train de passer le karcher dans les rangsdu FN parmi les militants fascistes pétainistes et néo-nazis venant de l'Oeuvre Française et autres groupuscules du même type. Faisant çà, elle en arrive à virer Christophe Bouchet qu'elle avait elle-même remis en selle il y a moins d'un an, et elle vire deux ou trois de ses proches conseillers. On pourrait légitimement se poser des questions quant à sa propre stabilité et lucidité ... passons, ceux qui pensent que MLP a la stature d'un personnage politique de haut niveau vont s'exciter !

Ce faisant aussi, elle est en train de liquider le FN Rhône-Alpes en liquidant les troupes de Bruno Gollnisch. Je me demande jusqu'où va aller Gollnisch dans la soumission et le masochisme, mais bon dieu quand même çà ne pourra pas aller bien mloin maintenant.

Quel avenir pour Gollnisch ? Quelle stratégie ? Que va t'il faire ?

Tout celà est d'autant plus curieux que Marine a quand même clairement deux autres anciens et bannis dans ses proches conseillers et dont personne ne parle.

Les deux scans suivant viennent d'une édition papier acheté à Hong Kong du Monde du samedi 28 mai 2011.

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