« Une rédéfinition de la PAC est nécessaire ». C'est ce qu'a expliqué, mercredi, le commissaire chargé de l'Agriculture, le Roumain Dacian Ciolos. Et pour allier la parole aux faits, il a présenter sa réforme des subventions agricoles européennes pour l'après 2013, sur la période 2014-2020. Sur la base de ses propositions, l'Union Européenne décide donc de mettre les agriculteurs « au vert » en évaluant une partie des aides par rapport au respect de l'environnement. Mais Bruxelles a aussi décidé de rendre la politique agricole commune (PAC) plus équitable en plafonnant les subventions, malgré quelques réticences du secteur.
Dacian Ciolos a notamment soumis l'idée de lier 30% des aides versées aux quelque 12 millions d'exploitations de l'Union européenne à des pratiques plus « vertes » comme la diversification des cultures, le maintien de pâturages permanents, et la préservation de réservoirs de biodiversité ou d'éléments de paysage sur au moins 7% des surfaces arables.
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Un plafonnement des aides contesté
Mais Bruxelles ne s'est pas arrêtée là dans sa révolution agricole. Car une autre mesure phare a été présentée. Il s'agit du plafonnement des aides de la PAC. Celles-ci seront dégressives à partir de 150.000 euros par an et par ferme, et ne pourront pas dépasser les 300.000 euros. L'Allemagne ou encore le Royaume-Uni s'opposent à cette limitation des subventions, brandissant le risque d'un morcellement de leurs grandes exploitations (de plus en plus nombreuses dans l'UE).
Autre sujet de débat mecredi à Bruxelles, la PAC sera désormais exclusivement reversée à l'avenir à des « agriculteurs actifs ». Elle était notamment critiquée par la Cour des comptes européenne notamment pour avoir donné des aides à des clubs de golf ou à des aéroports.
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Des négociations à venir
Toutefois, l'heure n'est pas encore au rééquilibrage équitable des enveloppes allouées à chaque Etat. La France continue d'être le premier bénéficiaire et perdra relativement peu, tandis que les pays d'Europe de l'Est continueront à toucher des primes à l'hectare nettement en deçà de la moyenne européenne. D'ailleurs, à l'issue des débats, des dizaines d'agriculteurs baltes ont protesté contre ce compromis qu'ils jugent désavantageux.
Les propositions de Dacian Ciolos doivent désormais faire l'objet de négociations entre les députés européens et les 27 gouvernements. La première réunion doit avoir lieu le 20 octobre prochain. Et les discussions qui promettent d'être tendues tant les différences existent entre les pays. Ainsi, le ministre italien de l'Agriculture a, par exemple, jugé la réforme « globalement insatisfaisante », tandis que son homologue britannique a critiqué des propositions qui « en l'état nous ramènent en arrière ».
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