Les prix pris de folie, la bizarrerie de la crise actuelle

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Bastien Vert
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Message non lu par Bastien Vert » 08 déc. 2008, 14:13:00

Je suis en première année d'histoire et j'ai beaucoup lu sur les crises, qu'elles soient d'Ancien Régime ou de nouveau style, mais arrêtez moi si je me trompe, dans une crise j'ai toujours vu soit une inflation catastrophique des matières premières (par exemple en 1693-1694, en 1709, en 1740, en 1830 et dans une certaine mesure en 1846-1847-1848) ou de déflation tout aussi catastrophique des matières premières ( les grandes crises viticoles, ou la crise de 1929 par exemple). Or, ici, qu'est ce que nous avons? La crise commence par une inflation du pétrole (comme lors des deux chocs pétroliers) et des matières premières (comme lors des crises d'Ancien Régime) mais aujourd'hui on assiste à une déflation spectaculaire des matières premières qui met tout autant en danger l'économie (comme en 1929). Pour une fois, Fillon a dit quelque chose d'intelligent quand il a dit que cette crise c'était "la crise de 1929 + les chocs pétroliers".
Cette crise est nouvelle par rapport aux précédentes en cela qu'elle combine à la fois une crise financière (la finance mondiale est tellement dérégulée, les prix des actions sont tellement virtuels et si peu réel, que ce n'est pas étonnant), à une crise d'inflation puis de déflation (qu'avant, sauf erreur, on n'avait jamais vu combinées) dues elles à la dérégulation des prix sur le marché mondial, c'est à dire à la dérégulation du commerce par l'OMC, prix qui eux aussi donc, logiquement, finissent par variés de façon totalement illogique, irréelle et arbitraire, comme les prix des actions. Notons que la situation céréalière mondiale est toujours aussi mauvaise qu'avant la crise, mais pourtant les prix chutent: on a donc une offre de denrées toujours déficitaire, mais des prix qui baissent. N'est ce pas la preuve que les prix sont devenues abérant et ne sont plus régi par la loi sensé les contrôler celle de l'offre et de la demande? Et n'est pas un symptôme e plus du fait que le capitalisme est malade? On ne peux comprendre la crise sans aborder le problème de cette façon là à mon sens, surtout s'il est question de vraiment refondé le capitalisme (j'y crois pas)... Sur ce point, je pense qu'il serait utile que des historiens du climat (les spécialistes des crises en quelque sorte, dont le grand historien français Emmanuel Le Roy Ladurie est le chef de file) se penchent sur le sujet.

lambertini
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Message non lu par lambertini » 09 déc. 2008, 19:39:00

bonsoir pour moi la crise a bon dos, elle pernet de licencier, de ne pas augementer les salaires, et profite aux riches qui vont rachetter les maisons saissie , des ouvriers licencier, pour pouvoir les louers, la crisse oui quelle crise celle ou les riches seront toujours plus riches, car ils faut baucopups de pauvres pour faire un riche
la caravane passe et les chiens aboient

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Cépajuste
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Message non lu par Cépajuste » 17 déc. 2008, 17:47:00

Non je ne crois pas que la crise actuelle soit si différente de celle de 1929, qui avait commencé aussi par une crise financière et qui s’est prolongée par une crise économique.
 
Il y a plusieurs raisons à l’inflation :
- la croissance forte des pays émergents qui a stimulé la demande
- les marchés de matières premières sont devenus spéculatifs
- les pays ne sont plus autosuffisants parce que le modèle économique de la mondialisation a incité les pays pauvres à produire pour l’exportation au lieu de produire pour leurs besoins internes
- l’épuisement des ressources naturelles, notamment du pétrole
 
Quant à la déflation actuelle, elle est le résultat de la récession mondiale et de l’éclatement des bulles spéculatives.
 
Il y a toujours un risque de retour de l’inflation, voire de l’hyper-inflation, voire de nouvelles bulles spéculatives, car pour sortir de la crise, on a injecté beaucoup de liquidités et baissé les taux d’intérêts. Et tout ça sans changer le système ni mettre davantage de régulation.

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French_Connection
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Message non lu par French_Connection » 17 déc. 2008, 20:31:00

Je ne pense pas qu'on doit comparer la crise de 1929 avec la crise d'aujourd'hui, car nous n'étions pas régis par le même système monétaire.
Il serait je pense, plus juste de la comparer avec celle du Japon des 90's qui a connu pratiquement la même crise que nous.

La crise actuelle est du à l'éclatement des bulles spéculatives, comme l'a dit Cépajuste.
Mais nous ne sommes pas encore en situation de déflation, mais en désinflation bien que certains economistes l'annonce dès 2009.

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Cépajuste
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Message non lu par Cépajuste » 17 déc. 2008, 20:56:00

La situation actuelle présente beaucoup de ressemblances avec celle de 1929 (mais aussi il est vrai avec la crise asiatique des années 90, sauf que la crise asiatique n'était pas mondiale, ce qui fait une grosse différence). Toutes les deux ont été précédées d’une période d’argent facile et de surendettement, et la crise d'aujourd'hui va sans doute se terminer comme dans les années 30 par un retournement idéologique de remise en cause du libéralisme et de la mondialisation.

Techniquement, les dirigeants actuels ont dans la tête ce qui s’est passé en 1929 et font tout pour éviter de reproduire les mêmes erreurs. Mais vu l’ampleur des problèmes, il est possible qu’ils échouent. Pour l’instant, les résultats ne sont pas là.

Les deux grosses différences avec 1929, c’est que nous sommes dans l’UE et qu’il y a la montée en puissance des pays émergents. Cependant, on peut se demander si l’UE et les pays émergents vont bien résister à la crise, ce n’est pas sûr. L’UE est divisée et en difficulté suite à ses élargissements, et les pays émergents sont encore faibles et dépendants des exportations vers les pays occidentaux.

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French_Connection
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Message non lu par French_Connection » 17 déc. 2008, 22:05:00

La situation actuelle présente beaucoup de ressemblances avec celle de 1929 (mais aussi il est vrai avec la crise asiatique des années 90, sauf que la crise asiatique n'était pas mondiale, ce qui fait une grosse différence).
Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de ressemblance avec 1929, mais qu'il y en avait plus avec la Japonaise des années 90.
Biensure elle n'était pas mondiale, mais elle était exactement pareille que la notre : une crise financiaire et immobilière.
En revanche, la crise de 1929 a été marquée par un "boom" de a production industrielle (+50%).

Toutes les deux ont été précédées d’une période d’argent facile et de surendettement, et la crise d'aujourd'hui va sans doute se terminer comme dans les années 30 par un retournement idéologique de remise en cause du libéralisme et de la mondialisation.

Non l'apogée du jeudi noir sera marqué par la Seconde Guerre Mondiale.
(même si les USA ont en parti réussi à l'anéantir avec leur politique du New Deal en 1935, mais bon la crise fut mondiale).
Techniquement, les dirigeants actuels ont dans la tête ce qui s’est passé en 1929 et font tout pour éviter de reproduire les mêmes erreurs. Mais vu l’ampleur des problèmes, il est possible qu’ils échouent. Pour l’instant, les résultats ne sont pas là.
Tu as raison.
Nous ne sommes qu'au préface de la crise et on ne peut pas savoir ce qu'il va vraiment se passer.
Les deux grosses différences avec 1929, c’est que nous sommes dans l’UE et qu’il y a la montée en puissance des pays émergents. Cependant, on peut se demander si l’UE et les pays émergents vont bien résister à la crise, ce n’est pas sûr. L’UE est divisée et en difficulté suite à ses élargissements, et les pays émergents sont encore faibles et dépendants des exportations vers les pays occidentaux.
Je ne suis pas aussi pessimiste que toi concernant l'UE, car même si nous sommes divisés, nous sommes régis à une même banque centrale.
Je suis assez septique concernant les pays emergents ; comme toi.
Car comme je l'ai dit plus tôt, si nous rentrons en déflation, leurs dettes risquent d'exploser.

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Message non lu par Cépajuste » 17 déc. 2008, 22:34:00

Tentation_Ultra a écrit :Non l'apogée du jeudi noir sera marqué par la Seconde Guerre Mondiale.
Oui, ça s’est terminé avec la deuxième guerre mondiale, mais entre-temps, dans les années 30, il y a eu une période de repli protectionniste.
Tentation_Ultra a écrit :Je ne suis pas aussi pessimiste que toi concernant l'UE, car même si nous sommes divisés, nous sommes régis à une même banque centrale.
Moi je suis sceptique sur l’euro. C’est vrai que dans l’immédiat, ça nous protège, mais la crise accentue les divergences entre des pays liés par une même monnaie, et ça va créer des tensions, surtout si ça dure longtemps comme la crise asiatique.

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Message non lu par politicien » 18 déc. 2008, 07:04:00

Bonjour,

Concernant la monnaie, l'euro est au dessus du dollars, si nous étions encore en franc, je pense que nous aurions été dans une situation plus préocupante.

A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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Cépajuste
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Message non lu par Cépajuste » 18 déc. 2008, 12:19:00

Je considère que la valeur idéale de l’euro est de 1 dollar.
Même s’il a baissé depuis la crise financière, l’euro reste surévalué par rapport au dollar. Il faut s’attendre à ce qu’il remonte étant donné les mauvais fondamentaux des USA.
Ce n’est pas un avantage, car en période de récession ça handicape nos exportations déjà bien mal en point.

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Message non lu par politicien » 18 déc. 2008, 14:36:00

Bonjour,

Oui je suis d'accord en période de récession cela handicape nos exportations, mais bon pas dans l'europe puisque nous avons une monnaie unique. Ce qui représente un avantage.

A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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Bastien Vert
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Message non lu par Bastien Vert » 21 déc. 2008, 00:37:00

Oui, on peut sans doute expliquer les variations des prix, pourtant j'avais raison c'est une situation inédite. Pourquoi en 1929, ça ne s'est pas pasé comme ça? Par qu'il n'y avat pas autant de spéculateurs qu'aujourd'hui, et de financiers sans scrupules qui gangrène l'économie. 

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Message non lu par Cépajuste » 21 déc. 2008, 19:32:00

Des financiers et des spéculateurs, ça a toujours existé, et la crise de 1929 a été précédée d’une période d’argent facile et de spéculation boursière, mais avec l’ouverture des capitaux et les "progrès" de l’ingénierie financière , c’est devenu plus facile et plus lucratif de nos jours.
Chaque époque est différente, le monde d’aujourd’hui ne ressemble pas à celui de 1929, mais il y a beaucoup de ressemblances. L’avantage c’est qu’aujourd’hui, on a l’expérience de 1929, on sait ce qu’il faut faire ou ne pas faire. En 29, les gouvernements ont laissé les banques faire faillite et il a fallu attendre 1933 pour que l’Amérique fasse un plan de relance (le New Deal). Cette fois les états ont réagi plus vite. Reste à savoir si ça sera efficace.

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Libre penseur
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Message non lu par Libre penseur » 21 déc. 2008, 20:42:00

Bonsoir,

Bon je vais faire simple, l'inflation est un excès de la demande globale par rapport à l'offre exprimé, ce qui engendre une hausse continue et auto entretenue du niveau général des prix.

La déflation c'est l'inverse : Diminution de la Demande globale plus rapide que la baisse de l'Offre, donc baisse des prix.

La stagflation : Baisse de l'Offre plus rapide que la baisse de la demande, d'où hausse des prix et décroissance. le pire des cas

Aujourd'hui on peut dire que l'inflation monétaire qui a crée la bulle financière qui se dégonfle actuellement a créé une déflation(immobilier, actions, mat.première), mais globalement on ne peut pas dire que nous sommes en déflation , il faut donc encore attendre un peu pour pouvoir affirmer l'état réel de l'évolution des prix sur le marché.

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Message non lu par French_Connection » 22 déc. 2008, 10:01:00

Je considère que la valeur idéale de l’euro est de 1 dollar.
Bnjour,

Dans la situation monetaire où nous sommes, c'est impossible.
Oui je suis d'accord en période de récession cela handicape nos exportations, mais bon pas dans l'europe puisque nous avons une monnaie unique. Ce qui représente un avantage.
Pas forcémment, les recessions economiques de nos pays voisins (Allemagne, Italie, Espagne etc.) qui plus est sont nos premiers partenaires commerciaux va se faire ressentir dans nos exportations et nous plonger, nous aussi, en recession dès 2009.

Pourquoi en 1929, ça ne s'est pas pasé comme ça? Par qu'il n'y avat pas autant de spéculateurs qu'aujourd'hui, et de financiers sans scrupules qui gangrène l'économie. 
-Oui il y avait une spéculation excessive en 1929, mais sur la valeur des entreprises cotées en bourse.
En 2008 c'est surtout la spéculations excessive sur l'immobilier.

Le seul vrai point commun avec la crise des années 30's c'est sa propagation internationale.
Mais ses conséquences ne pourront être les mêmes du fait que les pouvoirs publics ont pris des décisions differentes.
Des financiers et des spéculateurs, ça a toujours existé, et la crise de 1929 a été précédée d’une période d’argent facile et de spéculation boursière, mais avec l’ouverture des capitaux et les "progrès" de l’ingénierie financière , c’est devenu plus facile et plus lucratif de nos jours.

La bourse new-yorkaise a baissé de 90% après la crise.
Il est normal que quand l'économie allait mieux, l'argent était facile.
mais globalement on ne peut pas dire que nous sommes en déflation , il faut donc encore attendre un peu pour pouvoir affirmer l'état réel de l'évolution des prix sur le marché.
Nous ne sommes surtout pas encore en période de désinflation (que certains ont citée).

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Libre penseur
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Message non lu par Libre penseur » 26 déc. 2008, 13:24:00

Bonjour Tentation_Ultra,

La quasi totalité des économistes écarte l'hypothèse de l'inflation et prédisent plutôt une déflation à venir, par exemple les prix à la production aux Etats Unis ont baissé de 2,8% au mois d'octobre, ça n'était pas arrivé depuis 1947, le royaume_unis est en période de désinflation, c'est à dire que les prix augmentent moins qu'auparavant (4,5 contre 5,2% d'hausse des prix l'année d'avant, toujours au mois d'octobre, ça n'était pas arrivé depuis 16 ans) Le plongeon historique des prix agricoles et énergétiques est à l'origine de la décrue spectaculaire de l'inflation. Le cours du baril, qui atteignait 145 dollars mi-juillet, flirte désormais avec la barre des 50 dollars. Avec la crise financière, les fonds spéculatifs, qui avaient investi massivement sur les marchés de matières premières, faisant s'envoler les prix, ont massivement baissé ces derniers mois, et je ne parle pas de la chute de l'immobilier qui est tout aussi flagrante (En France en 2009 les prix de l'immobilier pourrait chuté de 10%), ainsi que l'automobile. On peut donc dire que la tendance actuel n'est pas à l'inflation, ce qui est assez logique en période de récession et  qui plus est après une période inflationiste qu'ont connues les pays occidentaux ces dernières années. En ce qui concerne la France, L'insee l'a annoncé l'évolution de la hausse des prix est redescendu à moins de 2% sur les 12 derniers mois, avec une baisse des prix de 0.5% en novembre, alors qu'aparavant on était à 3 ou 4 % de hausse des prix, donc nous sommes bien en désinflation, à bon entendeur, salut.

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