Le NPA

Georges
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Message non lu par Georges » 06 mai 2012, 18:34:29

wesker a écrit :L'interview d'Elsa est intéressante, on comprend les valeurs pour lesquelles elle s'est engagée, mais objectivement, l'annulation de la dette est elle une mesure trés sérieuse lorsqu'on sait que tout emprunt engage sa responsabilité ?

Concernant la régularisation des sans papiers, évidemment que l'objectif n'est pas la stigmatisation ou la haine des étrangers qui ont des problèmes et qui sont, eux aussi des êtres humains qui n'ont pas eu la chance de naître sur le même territoire que nous, mais ne voit elle pas que cette mesure bénéficierait d'abord aux patrons qui auraient une abondance de main d'oeuvre et que la France n'a aucunement la capacité d'accueillir. Comment leur donner des emplois ? Où les loger ? Comment financer l'éducation de leurs enfants ? ce sont des questions budgétaires de simple bon sens qui se posent !
Quand on parle de la régularisation des sans papiers, il est avant tout questions des sans papiers qui ont un logment et qui travaille en France, certains d'ailleurs depuis de nombreuses années.

Nico37
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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 06 mai 2012, 20:17:28

Les sans papiers ont notre vie, il n'y a guère que les mineurs isolés étrangers qui souvent sont dans une très grande précarité et que l'ASE ne prend que très partiellement en charge...
Maintenant faut engager la bataille pour faire abroger les lois depuis 1995 et en particulier le CESEDA...
Virons Sarkozy ! Construisons la mobilisation contre l’austérité de gauche ! Philippe POUTOU Hebdo Tout est à nous ! 147 (03/05/12)

L’entre-deux-tours des deux candidats se situe dans la continuité de leur campagne. Si le ton se durcit, le fond change peu et surtout chacun fait son numéro de drague pour récupérer le maximum d’électeurs pour le 6 mai.
La palme du dégoût revenant sans hésitation à un Sarkozy assumant sans vergogne sa tentative de débauchage des électeurs du Front national. Une raison de plus de le mettre à la porte ce dimanche.

Avec 27 % des voix seulement, le président des riches a pris une première bonne claque le 22 avril. Mais il ne baisse pas les bras et semble prêt à tout pour conserver le pouvoir. Rattrapé par les affaires, Sarkozy aux abois se tourne sans vergogne vers l’extrême droite.

Le président de la droite extrême doit être giclé !

Celui qui dit comprendre le message des électeurs de Le Pen « tire la même leçon qu’eux ». Le grand retour de l’identité nationale, les frontières qui protègent, la défense des « sans-grade » (les mêmes mots que ceux utilisés par Le Pen dans l’entre-deux-tours de 2002...), rien ne manque de la panoplie réactionnaire dans le discours de Sarkozy et de ses lieutenants depuis quelques jours. Jusqu’à la stigmatisation des privés d’emploi en s’autoproclamant pourfendeur de l’assistanat et porte-parole de ces « travailleurs qui ne veulent pas que ceux qui ne travaillent pas gagnent plus qu’eux ». Jusqu’à l’appel à un contre-rassemblement le 1er Mai, jour de mobilisation internationale du monde du travail. Il ne lui reste plus qu’à aller célébrer ce jour-là la figure de la « France éternelle », Jeanne d’Arc, et le président sera mûr pour prendre sa carte au Front national.
Cette fuite en avant ne s’explique pas seulement par l’habituelle chasse aux voix politicienne, mais montre aussi de façon de plus en plus claire la porosité des frontières entre les idées de la droite et de l’extrême droite, les unes nourrissant les autres. Aussi, dimanche, sans hésitation, il faudra dégager Sarkozy dont le programme reste plus que jamais une menace.

S’opposer à la gauche des institutions

On ne peut pas dire que Hollande ait montré dans sa campagne une volonté de se situer sur le terrain de la gauche. Même avec une pression sondagière importante de Mélenchon, il ne s’est autorisé qu’une maigre sortie sur l’imposition des plus riches, s’en excusant presque. Et depuis quelques jours, rien de neuf sous le soleil. S’il s’oppose par le ton à une droite de plus en plus outrancière, son regard reste surtout tourné vers Bayrou, à qui il s’est empressé de répondre pour montrer les convergences existantes avec le programme du Modem. Équilibre budgétaire, « effort maîtrisé », importance du Made in France... Autant de gages donnés à un candidat de droite bien étranger au monde du travail et aux milieux populaires.
Et comme si cela ne suffisait pas, Hollande reçoit maintenant le soutien indirect de Mario Draghi himself, président de la toute puissante Banque centrale européenne. Celui-ci propose un « pacte de croissance » pour compléter le « pacte de discipline budgétaire » signé il y a quelques mois. Une façon de mieux faire passer la pilule de l’austérité européenne à laquelle Hollande fait mine de s’opposer.
Nous ne devons donc faire aucune confiance au candidat de rechange pour améliorer le sort des opprimés.

Riposte unitaire, rassemblement des anticapitalistes

Comme nous l’avons fait ces dernières semaines, le NPA lance un appel. Nous nous adressons à celles et ceux qui se sont reconnuEs dans notre campagne, aux organisations et à celles et ceux qui se sont retrouvéEs dans les campagnes du Front de Gauche ou de Lutte ouvrière, aux militantEs syndicalistes et du mouvement social. Dans le sillage du 1er Mai, préparons dès à présent la riposte dont nous avons besoin pour défendre nos intérêts. C’est aussi cela qu’attendent les millions de personnes qui ont porté leurs suffrages sur les candidatures à la gauche du PS, et nous savons bien que pour cela le NPA seul n’y suffira pas.
Dans cette opposition aux politiques d’austérité de droite aujourd’hui et peut-être de gauche demain, il faut aussi trouver les voies pour avancer dans le regroupement des anticapitalistes, aujourd’hui éparpillés dans différentes forces politiques et dans le mouvement social. Le NPA reste un outil irremplaçable pour agir en ce sens.
Ensemble, ces prochaines semaines, faisons vivre une force anticapitaliste indépendante !

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Message non lu par wesker » 06 mai 2012, 21:13:25

Georges, tu peux comprendre que cela constituerait un appel d'air et que cela ne résoudrait aucun des problèmes budgétaires qui se posent à notre pays ! En réalité, dans le meilleur des cas, cette proposition est sincère et reflète de bons sentiments, dans le pire des cas, certains dirigeants d'appareils y voient un réservoir électoral potentiel, ils se trompent et placent l'intérêt partisan au dessus de l'intérêt des français le cas échéant.

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Message non lu par Georges » 06 mai 2012, 21:29:40

"certains dirigeants d'appareils y voient un réservoir électoral potentiel"

Pour ça, il faudrait qu'ils puissent voter aux élection législatives et présidentielles, et c'est n'est pas le cas.

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Message non lu par wesker » 07 mai 2012, 11:03:42

Une fois que les démagogies auront fini par imposer le droit de vote des étrangers aux élections locales, je sens déjà que les revendications suivantes suivront.

Au nom de quels principes refuserions nous le droit de vote des étrangers aux législatives et aux présidentielles alors qu'ils votent déjà aux municipales ?

Voilà le genre de glissement dont la gauche nous habitue.

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Message non lu par El Fredo » 07 mai 2012, 13:04:16

Parce que le président et les députés représentent le peuple français, alors que le maire administre les habitants de sa commune. Ce sont des fonctions de natures complètement différentes.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

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Message non lu par wesker » 07 mai 2012, 13:29:07

Il y a des années, la gauche proposait déjà cette démagogie oubliant que le droit de vote, comme son nom l'indique est réservé aux citoyens français. Certains donnèrent leur vie pour que nous disposions de ce droit et aujourd'hui, une famille de pensée est prête à l'abandonner et à le reconnaître à n'importe qui. C'est assez inquiétant et, là où je rejoint François Hollande qui ne veut pas imposer cette mesure mais la soumettre à un débat républicain, je continu de penser que les français ont davantage de respect pour ce droit, que cela est réagiront le moment venu!

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Message non lu par Nico37 » 08 mai 2012, 00:43:39

Déclaration de Philippe Poutou, candidat du NPA à l'élection présidentielle. dimanche 6 mai 2012 à 20h

Nicolas Sarkozy, le «président des riches» est bel et bien battu et nous nous en réjouissons. Son bilan, c’estunelutte des classes menée au service de ses amis du Fouquet’s.

Cesderniers jours, sa drague honteuse de l'électorat du Front National (retour de l’identité nationale, défense des frontières pour protéger la civilisation européenne, stigmatisation des immigrés, condamnation du prétendu assistanat des chômeurs, et même uncontrerassemblement anti-syndical le 1er mai)montre bien la perméabilité de la droite à son programme. Au terme d'une campagne qui a donc pris un tour de plus en plus réactionnaire, celui qui se voulait le «candidat du peuple» a été dégagé et c'est tant mieux.

Hollande est donc élu président, alors qu’il n’a pas un seul instant montré sa volonté de se situer sur le terraindu monde du travail, celui de la justice sociale pour une autre répartition des richesses, pour de nouveaux droits sociaux. Son programme n'est pas la rupture, pourtant nécessaire, avec l'orientation de son prédécesseur. Il ne s'est même pas engagé à défaire les contre-réformes de Sarkozy, à commencer par les retraites. Au contraire, s'inscrivant pleinement dans la politique des socialistes européens et de l’Union Européenne, gestionnaires loyaux de la crise, l'élection de Hollande annonceune politique d’austéritépour les catégories populaires, au nom de la rigueur et de l'équilibre budgétaire. Il est d'ailleurs tellement apparu comme garant du système qu'un homme de droite tel que Bayrou ne s'y est pas trompé en votant pour lui.

Il faut donc nous préparer à mener de nouvelles batailles, à fédérer les résistances contre des mesures et des politiques qui ne seront rien d'autre qu'une austérité de gauche.

C’est l’ambition du NPA: nous voulons construire de larges cadres unitaires pour faire converger les luttes contre l’austérité.

Comme nous l’avons fait ces dernières semaines, le NPA lance un appel. Nous nous adressons à celles et ceux qui se sont reconnuEs dans notre campagne, aux organisations et à celles et ceux qui se sont retrouvéEs dans les campagnes du Front de Gauche ou de Lutte ouvrière, aux militantEs syndicalistes et à l'ensemble du mouvement social. Dans la suite de la grande mobilisation du 1er mai, réunissons-nous et préparons ensemble dès à présent la riposte dont nous avons besoin. C’est cela qu’attendent les millions de personnes qui se sont mobilisées ces dernières années et qui ont porté au premier tour leurs suffrages sur les candidatures à la gauche du PS, et même plus largement celles et ceux qui se revendiquent de la gauche..

Dans cette situation l’objectif du NPA est deconstruireune véritable oppositionà toutes les politiques d’austérité de droite comme de gauche. Dans cette opposition, nous voulons aussi pour notre part, trouver les voies pour avancer dans le regroupement des anticapitalistes. C’est aussi pour défendre cette perspective que le NPA présentera des candidats, des candidates aux élections législatives. .

Plus que jamais, il est nécessaire de faire vivre un projet anticapitaliste.

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Message non lu par wesker » 08 mai 2012, 11:27:45

Le NPA annonce une austérité de gauche, mais n'est il pas ce que Hollande a annoncé ? Je crois avoir entendu la prudence dans ses engagements et la réalité des efforts qu'il faudra fournir, mais à la différence des socialistes européens, il semble s'être engagé à faire peser l'effort uniquement sur les hauts revenus ?

C'est d'autres orientations de son programme qui demeurent le plus inquiétante pour moi, sur la politique d'immigration, ses promesses de dépenses excessives niant les difficultés budgétaires ou les valeurs qui sont celles d'une bien pensance destructrice de l'ordre social mais pour en revenir aux questions budgétaires, l'avenir dira clairement s'il fiscalise les hauts revenus et patrimoines ou s'il fait comme les autres sociaux démocrates européens, se réfugient dans les démagogies dépensières au détriment de l'ensemble du peuple !

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Message non lu par Nico37 » 09 mai 2012, 01:08:18

Notre troisième tour : les élections législatives Yvan Lemaitre Hebdo Tout est à nous ! 147 (03/05/12)

Le deuxième tour de l’élection présidentielle n’a pas encore eu lieu que les grandes manœuvres en vue des élections législatives des 10 et 17 juin s’intensifient à droite comme à gauche. Pour les anticapitalistes, ces élections seront une nouvelle occasion de développer nos idées en cohérence avec la campagne de Philippe Poutou, l’occasion de rassembler toutes celles et ceux qui veulent construire une force qui soit une véritable opposition ouvrière et populaire à toute politique d’austérité.

Ces élections seront dominées par le résultat de la présidentielle et leur principal enjeu sera de donner une majorité parlementaire au nouveau président, bien probablement François Hollande. La logique du régime présidentiel va jouer à fond en faveur du PS et de ses alliés. EÉ-LV bénéficie d’un accord avec le PS sans lien avec leur poids réel alors que les contradictions du Front de Gauche s’expriment ouvertement.

Le premier tour de la présidentielle passée, le Parti communiste et Pierre Laurent sont en première ligne pour tenter de récolter les fruits de la dynamique Mélenchon. Dans l’accord national conclu entre les différentes composantes du Front de Gauche, le PCF a obtenu 77 % des 539 circonscriptions métropolitaines.Mélenchon pourrait être lui-même candidat. Mais avoir des députés aura un coût politique. Déjà Mélenchon soutient Hollande sans la moindre condition, demain il y aura très probablement un accord pour les législatives auquel le FdG a déjà ouvert le porte en proposant un accord partout où il y a une « risque » FN. Hollande est d’accord et Mélenchon vient de proposer au PS « de s’appliquer la proportionnelle » et de donner dans la future majorité de gauche un quart des éluEs au Front de Gauche. À suivre...


Panique à droite

À droite, c’est la panique face à la défaite annoncée de Sarkozy et sa fuite en avant réactionnaire pour gagner les voix du FN. Cette politique ne fait que renforcer le FN qui rêve de faire imploser l’UMP. « Nicolas Sarkozy devait tuer le FN, il est dans les choux. La chef de l’opposition, c’est moi », se réjouit Marine Le Pen. « Avec une vague rose et un FN fort, on ratiboise l’UMP »...

L’échec annoncé de Sarkozy va attiser la guerre des chefs à l’UMP et donner des ailes à la Droite populaire qui rêve de jouer les traits d’union entre UMP et FN « dédiabolisé »... Le 22 avril, Marine Le Pen a dépassé 12, 5 % des inscrits (le seuil pour se maintenir au second tour des législatives) dans 353 circonscriptions sur 577. De quoi mettre de solides bâtons dans les roues de l’UMP et avoir un rapport de forces qui soit plus favorable au FN en vue d’une recomposition à droite pour construire un parti populiste de la droite extrême.
Les calculs de Marine Le Pen reposent sur un fait majeur : la gauche libérale et ses alliés au pouvoir inévitablement décevront, aggraveront le désarroi et l’inquiétude des classes populaires, créant un climat de démoralisation favorable à la propagation des préjugés réactionnaires.

Notre réponse

La réponse face à cette menace ne peut venir que d’une politique pleinement indépendante de la gauche libérale tant du gouvernement que de sa majorité parlementaire, une force pleinement liée au monde du travail, engagée dans la défense de ses intérêts, qui combatte sans compromis toute politique d’austérité d’où quelle vienne. Une force capable de développer une politique de regroupement des anticapitalistes tout en visant à l’unité la plus large contre l’austérité et ses conséquences immédiates. Une force qui lutte pour un gouvernement s’appuyant sur l’organisation et la mobilisation des travailleurs pour mettre en œuvre la seule politique susceptible d’enrayer la crise, le refus de payer la dette, la socialisation des banques pour créer un service public bancaire.

Pour défendre cette perspective, nous voulons être présents dans un maximum de circonscriptions en rassemblant le NPA dans le respect des droits de la Gauche anticapitaliste. Nous souhaitons partout où cela est possible aider au regroupement des anticapitalistes au-delà de nos rangs. En prenant appui sur les acquis de notre campagne présidentielle, les législatives seront l’occasion de les consolider.

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Re: Le NPA

Message non lu par wesker » 09 mai 2012, 13:21:58

L'analyse politique me paraît assez lucide tant sur l'échec de la droite qui a voulu tromper les électeurs nationaux ainsi que sur l'attente d'une déception que causerait, dans l'opinion une politique d'austérité de gauche qui n'est pas attendu par ses électeurs !

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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 10 mai 2012, 01:13:34

Nous ne pouvons laisser le drapeau de l’opposition à Marine Le Pen POUPIN Christine, SABADO François 8 mai 2012

« Face aux diktats de l’Union européenne, une première tâche s’impose : rejeter le nouveau pacte européen(...) Nous sommes prêts à marcher ensemble avec le Front de gauche et tous ceux qui s’opposeront aux politiques d’austérité, à discuter des modalités d’un bloc anti-austérité, anti Front National, d’un bloc qui soit l’opposition de gauche au gouvernement Hollande. » Par François Sabado, ancien dirigeant historique de la LCR, et Christine Poupin, porte-parole du NPA.

Sarkozy a été battu. Ce résultat nous soulage et nous réjouit. Nous devons analyser le rapport de force qu’il traduit et la situation qu’il ouvre.

Comme dans le reste de l’Europe, « les sortants ont été sortis ». La social-démocratie, grecque, espagnole et portugaise, a été balayée. Ici, la droite autoritaire est chassée. La crise déstabilise toute la représentation politique. La mise en œuvre de politiques d’austérité brutales ruine l’adhésion et la confiance de la population vis-à-vis des partis au pouvoir, qu’ils soient de droite, comme l’UMP en France, ou de gauche, comme les partis sociaux démocrates, en Espagne, Portugal ou en Grèce.

A l’occasion de cette élection, la gauche a connu une légère progression, mais le rapport de force droite-gauche du 1er tour de la présidentielle reste largement favorable à la droite (56 % contre 44 %). La victoire de Hollande est due à l’échec de Sarkozy plus qu’à sa dynamique propre. Plus, le Front national de Marine Le Pen a connu une poussée sans précédent. La vie politique est désormais surdéterminée par le poids de l’extrême droite. L’UMP risque l’implosion, tiraillée entre un secteur, polarisé par le parti lepeniste, et d’autres secteurs de la droite traditionnelle, qui refusent la dérive populiste ou fasciste.

A la différence des élections de 1981 ou 1988, ce président de gauche a été élu sans poussée massive des votes de gauche. Il arrive au pouvoir à la faveur de la division des droites. Division confortée par l’appel de François Bayrou à voter Hollande.

Au lendemain de ces élections, c’est la crise mondiale et spécifiquement européenne qui va dominer la situation économique, sociale et politique. Les agences de notation ont annoncé la couleur : il faudra encore réduire les budgets sociaux, démanteler les services publics. L’Union européenne exige la « règle d’or », en intégrant l’interdiction de tout déficit public dans la Constitution. Nous connaissons déjà les résultats de cette politique : l’Europe s’enfonce dans la récession, avec plus de chômage, moins de pouvoir d’achat, toujours moins de services publics.

A l’inverse de toutes ces politiques, nous proposons de mettre au cœur du débat public un plan de mesures d’urgence anticrise. Ce bouclier social pour les classes populaires comportera une augmentation de salaire pour tous de 300 euros net, un salaire minimum de 1 700 euros, la création de centaines de milliers d’emplois publics, l’interdiction des licenciements, la réduction du temps de travail hebdomadaire à 32 heures pour combattre le chômage.

François Hollande a dénoncé pendant sa campagne un ennemi sans visage : la finance. Comment résistera-t-il à la pression des marchés financiers sans s’attaquer aux banques et aux banquiers ? Comment réduire la pression de la dette et de la spéculation en laissant fonctionner le secteur bancaire selon les règles néo-libérales ? Sans expropriation des banques et sans leur nationalisation sous contrôle social, aucun gouvernement ne disposera des moyens pour financer une politique répondant aux besoins sociaux. Pour donner la priorité aux services publics il faut s’attaquer à la dette : organiser un audit public pour l’annulation de la dette illégitime et de ses intérêts. Une nouvelle politique fiscale, supprimant les cadeaux aux grandes fortunes et taxant les plus riches et les profits capitalistes, sera au centre de nos propositions. Mais la profondeur de la crise, son caractère global, exige non seulement de résister à l’austérité, mais de réorienter l’économie selon des besoins sociaux et écologiques, de sortir du nucléaire, de réorganiser les secteurs de l’énergie et des transports, de l’habitat, dans de vastes secteurs publics qui échappent à la logique du profit capitaliste.

Loin de prendre des décisions radicales contre la crise, Hollande s’inscrit dans les grandes orientations de l’Union Européenne, en voulant « donner du sens à la rigueur », c’est-à-dire en reprenant une politique d’austérité. « Hollandréou », cette formule illustre bien les risques d’une évolution de la situation à la grecque. Et le soutien à François Hollande de Bayrou, farouche partisan de la « règle d’or », pour déployer une politique d’union nationale n’est pas de bon augure. Face aux diktats de l’Union européenne, une première tâche s’impose : rejeter le nouveau pacte européen et, pour cela, convoquer un référendum où, une nouvelle fois, le peuple souverain dira « non » à cette Europe néo-libérale.

Austérité de droite ou austérité de gauche ? Nos dirigeants n’envisagent pas d’autre alternative. Et c’est d’autant plus inquiétant que le Front national guette. Marine Le Pen l’a déjà annoncé : elle veut être l’opposition de droite. L’enjeu pour son parti ? Créer les conditions en 2017, ou même avant, pour une confrontation droite-extrême droite face à la gauche, où le parti lepéniste emporterait la mise. En effet, rien ne dit qu’un gouvernement Hollande tiendra face à une accélération de la crise. C’est dans ce cadre que s’engage une course de vitesse qui accentuera la polarisation entre le Front National et la gauche radicale et anticapitaliste. Course de vitesse résumée par la situation ouverte par le résultat des élections en Grèce avec d’un côté les bons résultats de la gauche radicale, dont Syryza particulièrement, et de l’autre, la mauvaise nouvelle, l’entrée des nazis au parlement... Nous ne pouvons laisser le drapeau de l’opposition à Marine Le Pen. Nous proposons d’engager la construction d’un large mouvement unitaire de la gauche sociale et politique contre le Front national.

Nous avons avancé durant la campagne la perspective d’une opposition de gauche unitaire à un gouvernement qui appliquerait une politique d’austérité de gauche. Non par impatience mais par analyse de la politique sociale libérale en France et en Europe, et nécessité de défendre les intérêts de la majorité de la population.

Nous proposons, que se rassemblent dans les entreprises, les quartiers, les travailleurs, les jeunes et leurs organisations pour exiger « le changement, maintenant ! », créer les conditions d’une mobilisation pour arracher des augmentations de salaires, bloquer les licenciements, obtenir la titularisation des précaires dans le secteur public, imposer la retraite à 60 ans. Nul doute que s’engager dans la satisfaction de ces revendications conduira à la confrontation avec les marchés financiers et les grands groupes bancaires.

Ces premières propositions s’opposent à toute politique d’austérité et à la rigueur « sauce hollandaise ». Voilà pourquoi on ne saurait à la fois défendre ces mesures d’urgence et soutenir de près ou de loin un gouvernement Hollande. Les dirigeants du Front de gauche décideront de leur participation au gouvernement après les élections législatives. A cette étape, il semble qu’ils écartent une participation directe et envisagent un « soutien sans participation », vieille formule du passé déjà utilisée par le PCF. Lors des prochaines élections législatives, il faudra battre une nouvelle fois la droite et l’extrême droite, mais la seule politique claire, c’est de refuser, toute austérité qu’elle soit de droite ou de gauche. Il faudra une opposition de gauche au gouvernement. Le NPA y est prêt. Et les dirigeants du Front de gauche ?

Nous sommes à la croisée des chemins.

La crise du système est globale, économique bien sur mais aussi écologique et politique. Elle marque aussi un basculement du monde. Dans ces conditions, l’outil politique à construire ne peut faire l’impasse ni sur la question du productivisme, ni sur la question de l’internationalisme, ni sur celle de la démocratie réelle et de l’auto-organisation.

Pour affronter la crise, les appels à la « république », les dénonciations de la « finance », les combinaisons institutionnelles avec le social-libéralisme ne feront pas le poids. Dans une conjoncture électorale marquée par des défaites sociales, le discours du Front de gauche a pu convaincre des millions d’électeurs. Pourtant, nous pensons que ni la direction du PCF ni la rhétorique de Mélenchon ne seront à la hauteur des défis de la crise. Les projets réformistes, même de gauche, peuvent dans un premier temps rassembler les premières résistances à la crise. Il s’agit maintenant de préparer la confrontation avec les capitalistes et de rejeter l’austérité de gauche du gouvernement. L’objectif, nous ne le cachons pas : préparer un nouveau mai 68 ou un nouveau juin 36 qui impose une transformation radicale de la société. Nous sommes prêts à marcher ensemble avec le Front de gauche et tous ceux qui s’opposeront aux politiques d’austérité, à discuter des modalités d’un bloc anti-austérité, anti Front National, d’un bloc qui soit l’opposition de gauche au gouvernement Hollande. Mais les chocs sociaux et politiques à venir exigent, plus que jamais, l’indépendance des anticapitalistes. Face aux incertitudes de la politique du Front de gauche et à son orientation « un pied de dedans, un pied dehors » vis-à-vis de la nouvelle majorité, nous proposons que se fédèrent sur des bases 100% indépendantes du PS toutes les forces et courants anticapitalistes, les forces qui ont assuré la continuité et le fil historique du courant révolutionnaire, les libertaires, les écologistes radicaux, les militant(e)s du mouvement social et syndical...

Cela suppose de construire un outil vraiment indépendant. C’est l’enjeu d’un double défi pour le NPA : la relance du regroupement des anticapitalistes et une politique unitaire anticrise, en particulier avec le Front de gauche mais, bien au-delà, avec tous ceux qui s’opposent aux politiques d’austérité.

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Re: Le NPA

Message non lu par wesker » 10 mai 2012, 21:12:52

Le NPA se dit prêt à discuter avec le front de gauche en vue de parvenir à la création d'une force hostile aux mesures d'austérité que les réalités budgétaires et le cadre euromondialiste obligeront Hollande à prendre.

Le FN conteste précisément ce cadre internationaliste et s'inscrit dans les réalités budgétaires, mais se heurte à l'ostracisme des partis du système qui se coalisent afin d'éviter qu'il puisse être représenté. Qu'à cela ne tienne, nous nous en remettrons au jugement des électeurs qui évalueront toutes ces mises à dispositions de personnalités de gauche qui estiment en capacité d'obtenir un ministère ou un strapontin.

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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 11 mai 2012, 00:23:03

« Les 11 % qui ont voté pour Mélenchon vont commencer à réfléchir » 11/05/2012 Antton ROUGET & Pedro Carrasquedo / Membre du conseil politique national du NPA

(...)

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Re: Le NPA

Message non lu par wesker » 11 mai 2012, 21:44:14

Le NPA n'exclut pas un rapprochement avec Lutte Ouvrière qui a des positions comparables mais reste réservé sur le front de gauche, l'accusant d'être un rabatteur de voix et desservant la cause de l'unité des travailleurs.

Cela peut se discuter, quoiqu'il en soit il semble clair que les divergences tant intellectuelle (références au stalinisme du PCF) que stratégique vis à vis du positionnement demeure et resteront, je crois la clé explicative de cette impossibilité de rapprochement. En revanche leur manque d'espoir envers l'austérité de gauche est évident, n'oubliant pas que le PS reste prisonnier du modèle euromondialiste qui est la cause véritable de ce déclin.

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