Le parti de gauche

Nico37
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par Nico37 » 13 mai 2012, 10:14:48

Jean-Luc Mélenchon, l’habit présidentiel, l’arme nucléaire et la gauche française ROUSSET Pierre 9 mai 2012

Le 27 janvier 2012, Jean-Luc Mélenchon a répondu à un questionnaire soumis par l’Action des citoyens pour le désarmement nucléaire. Il conclut sa lettre par cette affirmation saisissante, venant du candidat du Front de Gauche : « je ne peux m’engager à ne jamais utiliser d’arme nucléaire contre quelque peuple que ce soit » [1].

A-t-on jamais lu ou entendu un représentant de la « gauche de la gauche » parler ainsi ?

La réponse de Jean-Luc Mélenchon à ce questionnaire a été soigneusement pesée. Elle s’inscrit dans une orientation d’ensemble qui exalte « l’amour de la France » [2], qui valorise le rôle de l’Etat français sur le plan international et prône le renforcement de ses « capacités militaires souveraines » [3].

Cette orientation d’ensemble est totalement étrangère à tout l’éventail des traditions de la « gauche militante », de rupture avec l’ordre établi – qui va de l’antimilitarisme révolutionnaire au pacifisme. Elle est étrangère à toute la tradition anti-impérialiste et anticolonialiste qui s’est opposée (et s’oppose encore [4]) à notre propre impérialisme. Si Jean-Luc Mélenchon dénonce virulemment l’impérialisme étatsunien, il considère en revanche que l’Etat français n’est pas impérialiste et ne menace aucun peuple.

Voilà une question qui n’est pas anodine ! Elle porte sur la nature même de l’Etat et se trouve au cœur de tout projet de transformation sociale radicale, dans un pays comme la France. Pourtant, les déclarations de Jean-Luc Mélenchon en ce domaine n’ont suscité que bien peu de réactions. D’autres points de vue se sont certes manifestés, y compris au sein du Front de Gauche. Sur le site du FdG Finistère (7e circonscription), Yves Jardin (Douanenez) martèle par exemple : « le Front de Gauche doit s’exprimer haut et fort pour dénoncer l’“union sacrée“ mortifère de la course aux armements, de l’acceptation de l’arme nucléaire et des interventions néo-impérialistes. » [5] – mais de telles positions ont été maintenues « à la marge » du débat politique à la gauche de la gauche.

L’habit présidentiel.

Rien n’obligeait Jean-Luc Mélenchon à brandir, au nom de la politique de dissuasion, la menace d’utiliser l’arme nucléaire « contre quelque peuple que ce soit ». Rien, si ce n’est la volonté d’affirmer sa « responsabilité » de prétendant à la magistrature suprême ; car il a véritablement pour ambition d’être élu président et c’est une donnée politique très importante pour comprendre ses positionnements. Il mise sur un échec de la gouvernance socialiste sous François Hollande conduisant à une alternance qui profiterait, cette fois-ci, à la gauche de la gauche et non à la droite ou à la droite extrême.

Il est assez inquiétant de voir avec quelle facilité le chantre le la VIe République endosse l’habit présidentiel de la Ve République. Cette posture a en effet bien des implications : se projeter en chef des armées et héraut de la nation, notamment.

Etat, nation, armée.

Le discours de Jean-Luc Mélenchon sur l’Etat, la nation et l’armée ne semble pas cependant de pure opportunité (se placer dans la course à la présidence), mais semble répondre aussi à une vision profonde. C’est la question que soulève François Sabado dans un article récent : « Sur le plan politique et historique, l’orientation réformiste de la direction du Front de gauche s’accompagne des positions “républicaines“ de Mélenchon. Non pas celle des communards, qui opposaient la république sociale aux classes bourgeoises, mais des républicains qui fusionnent dans leur défense de la république les mots “nation“, “république“ et “Etat“. Cette conception subordonne la “révolution citoyenne“ ou “la révolution par les urnes“ au respect des institutions de l’Etat des classes dominantes. » [6]

Ainsi, dans sa Lettre aux Français à l’étranger, Jean-Luc Mélenchon déplore que le « réseau diplomatique » de la France soit « démantelé ». Dans sa réponse à l’ACDN, il expose les fondements de sa démarche : « Il s’agit de réaffirmer la seule légitimité des Etats souverains en matière de politique internationale. Cette conception des relations internationales fondée sur les États-nation impose de conforter la puissance de la France, c’est-à-dire sa capacité à infléchir la volonté d’autrui. C’est la résultante de sa capacité économique, son potentiel scientifique et technologique, mais aussi sa capacité militaire. »

Renforcer la capacité militaire de la France est aussi l’un des fils conducteurs de la contribution qu’il a envoyée à la Revue Défense nationale : « Une France mise au service de la paix ne peut être privée des moyens de se défendre. Mon propos n’est pas d’augmenter le budget militaire de la France. Mais je n’envisage pas sa réduction. Elle paralyserait nos capacités opérationnelles. Je déciderai un moratoire sur la diminution des effectifs. »

Il faut en particulier renforcer les capacités opérationnelles des armées françaises :

« Les interventions en Afghanistan ou en Libye ont montré les limites de l’organisation et des moyens de nos armées. Il est inacceptable d’envoyer en opération des soldats sous-équipés, de dépendre d’autres puissances pour le transport des troupes, le ravitaillement en vol ou l’observation. Le format des armées et les programmes d’armement, à réexaminer au cas par cas, seront adaptés à la nouvelle réflexion stratégique. En tout état de cause, l’acquisition d’une capacité de projection autonome d’une brigade interarmes est un objectif raisonnable. Il suppose d’augmenter les capacités en termes de renseignement et de soutien. Mais aussi de décider des moyens nécessaires de la projection, tant aériens que maritimes. »

Il faut encore rétablir le lien entre la « nation », la « Patrie républicaine » et « son » armée : « Je rappelle que la conscription est seulement suspendue et non supprimée. Le lien entre la Patrie républicaine et son armée ne doit donc jamais être compromis ! J’engagerai donc aussi une réflexion sur la réserve, dans ses composantes citoyennes et opérationnelles. Elle est le trait d’union entre l’armée et la nation. C’est aussi un vivier de compétences. C’est pourquoi je m’engage à son développement. »

La force de frappe.

C’est pour assurer la puissance de la France que Jean-Luc Mélenchon s’oppose à toute politique de désarmement unilatérale, car « en l’état actuel, la dissuasion nucléaire demeure l’élément essentiel de notre stratégie de protection. ». S’il veut supprimer sa « composante aérienne », c’est uniquement par ce qu’il la juge « aujourd’hui obsolète ».

Mélenchon prône certes le désarmement multilatéral, mais il n’y a là rien d’original ni de radical. L’appel à un monde débarrassé de l’arme nucléaire a été l’un des thèmes centraux du profil affiché par Barak Obama après son investiture présidentielle. Tous les chefs d’Etat impérialistes affirment se préparer à la guerre pour mieux défendre la paix. Tous jurent que leur politique est « strictement défensive ».

La France est l’un des rares pays engagés dans la « modernisation » de l’arme nucléaire ; elle est activement partie prenante de la course aux armements. En popularisant l’idée d’une arme nucléaire « tactique » ou « propre », les Puissances veulent rendre son utilisation politiquement acceptable. Elle a été effectivement utilisée en 1945, elle le sera à nouveau un jour ou l’autre si les mouvements populaires n’imposent pas son éradication.

La doctrine de la dissuasion nucléaire a toujours été le cache-sexe d’une politique de puissance. Elle donne une image trompeuse d’équilibre ou de gel, mais en justifiant la possession de l’arme atomique par certains, elle a justifié sa possession par d’autres. La « dissuasion » a conduit à la prolifération, comme elle nourrit une course sans fin aux armements. Ce n’est en rien une doctrine de gauche, progressiste...

La sortie de l’Otan.

Il en est de même des raisons qui rendent, pour Jean-Luc Mélenchon, impératif de quitter le commandement militaire de l’Otan. « L’acte fondateur de cette stratégie sera la sortie de l’Otan et le refus de toute politique européenne de défense en sous-traitance de celle des États-Unis ou de quoi que ce soit qui autoriserait un contrôle de nos décisions, de nos moyens d’action ou une limitation de leur usage souverain. »

Si l’on excepte le rôle central qu’il accorde à l’Onu, son argumentaire est de facture très gaulliste : « L’Otan n’est plus rien d’autre que le bras armé de l’intérêt des États-Unis. Sa mue en alliance globale doit être stoppée nette. » « Nous n’avons pas à cofinancer le redéploiement étasunien en Asie-Pacifique, face à la prétendue “menace chinoise“. Aussi souhaitable soit-elle, la construction d’une force européenne indépendante de l’Otan est donc pour l’heure une chimère. Il serait irresponsable de lui sacrifier notre capacité de défense souveraine. »

L’altermondialisme, cadre diplomatique ?

« La politique de défense que je propose », affirme Jean-Luc Mélenchon dans sa contribution à la Revue Défense nationale, « est altermondialiste : elle encourage l’émergence d’un monde multipolaire, libéré de toute forme d’hégémonisme. La France doit se porter aux avant-postes d’une nouvelle alliance mondiale. J’affirmerai donc une option préférentielle pour l’action avec les pays émergents. La condition initiale de cette politique est la récupération de notre souveraineté militaire. »

Rappelons à ce sujet un passage déjà cité de sa réponse à l’ACDN : il « s’agit de réaffirmer la seule légitimité des Etats souverains en matière de politique internationale. Cette conception des relations internationales fondée sur les États-nation impose de conforter la puissance de la France… »

L’altermondialisme a vu naître un espace mondial propre aux mouvements sociaux qui, précisément, refusaient de s’identifier à la logique de « leurs » Etats respectifs. Au contraire, Mélenchon présente – et il n’est pas le seul –l’altermondialisme comme un cadre de coopération diplomatique « multipolaire » entre Etats où la France occuperait toute « sa » place. Le grand perdant dans l’affaire est évidemment l’internationalisme. L’altermondialisme serait-il une somme de nationalismes et d’étatismes ?

La gauche française.

Bien entendu, la dynamique suscitée par la campagne du Front de gauche est portée avant tout par les questions sociales. Je ne prétends en aucune manière présenter un jugement d’ensemble sur la portée politique du succès de la candidature Mélenchon.

Cependant, durant la campagne présidentielle, l’invocation de « la France », de « mon pays », de « ma nation », de sa « grandeur » supposée, de son « éminent rôle » dans le monde a été mille fois répétée, jusqu’à l’écœurement. Or, Jean-Luc Mélenchon n’est pas le dernier à avoir entonné le chant national. On peut douter que ce soit la façon la plus efficace de lutter contre le FN, qui s’adresse aujourd’hui « à tous les patriotes de droite et de gauche ». Pire, cela banalise à gauche – y compris dans la gauche de gauche – l’usage d’un verbe nationaliste. Voilà qui très dangereux.

On ne peut s’en remettre à la seule « dynamique » de la « révolution par les urnes » ou des mobilisations sociales pour éradiquer ce nationalisme que l’exaltation de la nation nourrit. On ne saurait faire l’économie d’une bataille politique, en défense de l’internationalisme.

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wesker
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Message non lu par wesker » 13 mai 2012, 10:35:09

Sa candidature à Henin Beaumont ne vise qu'à se faire une publicité, cela étant, les électeurs attendent des réponses sur les difficultés qui s'annoncent et attendent des solutions alternatives réellement différentes de celles que proposent les socialistes et qui, ailleurs n'ont pas apporté de vifs succès (Grèce, Portugal, Espagne....)

Nico37
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par Nico37 » 14 mai 2012, 21:58:29

Un bilan critique de la campagne présidentielle menée par Jean-Luc Mélenchon, François Mairey-Rouveloup
REMARQUES SUR LA CAMPAGNE DU FRONT DE GAUCHE

L’adage électoral bien connu, « au premier tour on choisit, au second on élimine », interdisait entre les deux tours tout commentaire susceptible de nuire à l’élimination de Sarkozy ; celle-ci aujourd’hui acquise, il est nécessaire de revenir sur les résultats du premier tour, ne serait-ce que pour préparer de la meilleure façon possible le troisième tour, le 10 juin prochain.

A l’issue du 1er tour, la candidate du Front National a recueilli 17,9 % et celui du Front de Gauche 11,1 %. C’est loin des illusions nourries à la veille des élections par les supporters du Front de Gauche qui, au vu de certains sondages (bidons ?), avaient imaginé la troisième place pour leur favori, voire pourquoi pas la seconde ( !?).

On a entendu des hurlements contre la vague « nauséabonde» du Front national. Il n’y a pas eu de vague FN : les 17,9 % de 2012 sont inférieurs aux 19,2 % obtenus par Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret en 2002.

Les erreurs de la campagne du Front de Gauche et, en particulier, de Jean-Luc Mélenchon ont été de mal axer leur campagne contre le FN. D’abord, première erreur, il n’y avait pas lieu de qualifier Marine Le Pen de « démente » ; d’abord elle n’est pas folle la guêpe. En l’injuriant stupidement, on injuriait aussi ses électeurs et électrices. Au demeurant si l’on voulait s’engager sur la piste glissante de la démence des candidats, un nom s’imposait à tous. Evoquer la folie pour désigner ses adversaire politiques est une faute politique : Hitler n’était pas fou.

L’erreur majeure du Front de Gauche a été, au lieu de pilonner sur la dénonciation archaïque du péché originel du fascisme du Front National, de laisser à celui-ci, le champ libre sur la dénonciation de l’Union Européenne, de l’euro et de la perméabilité des frontières, qu’il s’agisse des hommes, des marchandises ou de la spéculation financière.

De fait la gauche du NON au référendum de mai 2005 n’a pas osé faire clairement de l’élection présidentielle un référendum pour la sortie de l’Union Européenne. La gauche, quelle qu’elle soit, a déserté ce terrain.

Il est clair qu’avoir renoncé à ce devoir a permis au Front National d’être la seule voix audible pour dénoncer les méfaits de l’Europe, puisque le seul autre opposant, Nicolas Dupont-Aignan, moins vindicatif et peu médiatisé, a cependant recueilli à 10% près autant de voix que Marie-Georges Buffet en 2007.

Il est tout à fait clair que si le Front de Gauche avait eu le courage (et le sens politique) de dénoncer l’Europe, Jean-Luc Mélenchon aurait fait nettement plus de 11 % et Marine Le Pen nettement moins de 18 % et pourrait peser davantage sur le PS, dont une des premières déclaration du Président élu a été une ode à l’Europe.

Après les législatives, le 18 juin (drôle d’anniversaire !), la récréation électorale sera sifflée : on s’apercevra alors qu’au lieu d’avoir élu un Président de la République, on aura élu un simple gouverneur de la province France dépendant d’une Union Européenne dirigée dans le seul intérêt du remboursement de la dette aux banquiers sous la houlette de la BCE (Banque Centrale Européenne) à Francfort.

"canempechepasnicolas" fait sienne l'analyse de notre ami François MAIREY-ROUVELOUP.

Le "coup" de Jean-Luc MELENCHON à Hénin-Beaumont, son "duel" super-médiatisé avec Marine Le Pen permet au leader du Front de gauche d'évacuer la question essentielle pour notre peuple, celle de son enfermement au sein de la "forteresse Europe", comme on disait du temps de l'Occupation.

En "ignorant" ce problème majeur, qui conditionne le présent et le futur des Français, le Front de Gauche joue un jeu dangereux, préjudiciable au nécessaire développement des luttes politiques et sociales pour la libération nationale, inséparable de la libération sociale.
Quelques éléments de réflexion des communistes du réseau : « Faire vivre et renforcer le PCF » :

Hénin-Beaumont, pourquoi un tel risque ?

Jean-Luc Mélenchon est donc candidat dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais, face à Marine Le Pen. Sur ce site, on attendra bien sûr l’analyse que fera Hervé Poly, secrétaire fédéral du Pas-de-Calais, qui construisait depuis des mois la bataille militante contre le FN à Hénin-Beaumont...

La fédération du Pas-de-Calais a validé la proposition que faisait la direction nationale du PCF, ce qui a bien sûr surpris les nombreux communistes qui savent que cette fédération avait donné une large majorité aux votes d’opposition dans les congrès du parti et dans la consultation pour le candidat à la présidentielle.

Si les membres du conseil départemental du Pas-de-Calais ont certainement pesé tous les aspects de cette décision, ils devront aussi les expliquer à tous les communistes qui sont attentifs à leurs positions.

Car cette décision peut être interprétée au plan politique comme l’aveu d’une incapacité d’un candidat communiste à battre le FN ! Or, au contraire, on peut même penser que ce sont les mieux placés, tant la réussite de Marine Le Pen repose notamment sur son enracinement dans un vote ouvrier de refus de l’Union Européenne et de la concurrence généralisée qui apporte la désindustrialisation et la pauvreté.

Il est même sans doute dangereux de penser qu’on peut battre Marine Le Pen avec une bataille très médiatique, très « parisienne ». Au contraire, l’enracinement de Hervé Poly dans la circonscription, son travail militant de longue haleine (il évoquait il y a peu les 1000 personnes rencontrées au porte à porte) rendait plus difficile au FN de se présenter comme le représentant du peuple face au système. De ce point de vue, le risque existe que le parachutage de Mélenchon, l’emballement médiatique qu’il provoque, favorise un effet de rejet d’une candidature décidée à Paris, donnant des arguments au FN.

Les résultats du premier tour de la présidentielle ont d’ailleurs montré les limites de la candidature Mélenchon dans la région. Si sa campagne a porté ses fruits dans les centres des grandes villes, dans le Sud-Ouest, chez les enseignants, il n’a pas pu freiner l’érosion du vote communiste dans le monde ouvrier, et notamment dans le Nord-Pas-de-Calais. Le vote Front de Gauche de 2012 est très en dessous du vote PCF de 1995.

A Hénin-Beaumont même, les chiffres sont éclairants. Robert Hue avait atteint 15,5% en 1995, loin devant Jean-Luc Mélenchon qui reste en 2012 à 11,98%. Si on tient compte que LO est dans le même temps passé de 5,91% à 0,8%, le total de la "gauche de la gauche" chute avec le Front de Gauche de moitié, passant de 21,46% à 12,78% !

C’est donc bien une situation très différente de la moyenne nationale dans laquelle rien n’indiquait la pertinence de ce choix. A l’opposé, Jean-Luc Mélenchon pouvait sans doute passer devant le PS dans les circonscriptions où il déborde largement du vote communiste. Mais s’il y a un type de circonscription où la « dynamique Mélenchon » n’existe pas, c’est bien ici, dans cette terre ouvrière qui cherche comment dénoncer avec vigueur la construction européenne et l’Euro, ce que faisait le parti communiste jusqu’au référendum de Maastricht, et ce que ne peut faire Jean-Luc Mélenchon toujours les mains liées avec les promesses de l’Europe sociale !

Enfin, comment comprendre l’arrivée de Jean-Luc Mélenchon comme représentant des communistes du Pas-de-Calais dans le contexte des débats des communistes sur leur stratégie ? Du point de vue de tous ceux qui rêvent de transformer définitivement le Front de Gauche en force politique, digérant le PCF, c’est un pas de plus, dont la première conséquence sera de placer Jean-Luc Mélenchon comme porte-parole des députés Front de Gauche, donc comme porte-parole national des députés communistes.

Il est donc difficile de comprendre cette décision: :

- elle représente un risque pris par Jean-Luc Mélenchon, ce qui pourrait être à son honneur, sauf si en fait, il repose sur un accord avec le PS [1],
- elle représente un risque pour les communistes, dépossédés en quelque sorte de la bataille de terrain dans le classe ouvrière, bataille décisive pour eux dans l’effort de reconstruction du parti,

et surtout, elle est un risque pour la circonscription, sous le feu des médias au grand plaisir de Marine Le Pen qui pourra surfer sur la fracture sociale pour dénoncer les candidats du système politico-médiatique.

Il est vraiment nécessaire que la direction fédérale du Pas-de-Calais explique les raisons qui l’ont conduit à cette décision.

[1] Ce qui pour l’instant ne semble pas être le cas

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Message non lu par wesker » 15 mai 2012, 13:07:21

Je me réjouis de voir que certains, au front de gauche bien que ne partageant pas les idées de Marine Le Pen, désapprouve la stratégie de l'injures, de l'invectives, et de l'outrance qui a caractérisé la campagne de Mélenchon au détriment d'ailleurs des idées qu'il exprimait par ailleurs.

Cela étant ses propos furent déconsidérés par de nombreux électeurs y compris de gauche qui ne peuvent raisonnablement se reconnaître dans de tels excès, une telle attitude d'exclusion qui ne reflète pas la tolérance dont se targue de nombreux représentants de ce rassemblement. J'ai eu l'occasion de le dénoncer ici estimant que Mélenchon me paraissait avoir d'autres qualités qui ne justifiaient aucunement cet acharnement.

Aujourd'hui, sa présence à Hénin Beaumont semble un intérêt pour la politique spectacle, je ne crois pas que ce soit ce que ses électeurs attendent, mais bon, les législatives le diront.


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Message non lu par wesker » 17 mai 2012, 20:59:20

Il prend beaucoup de risque, dénigre ses concurrents, bref, il fait de la politique, certes avec les qualités oratoires et médiatiques qu'on lui connaît mais reste néanmoins un candidat et un politique qui discute avec le PS pour certaines circonscriptions !

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Message non lu par Nico37 » 18 mai 2012, 20:36:33

wesker a écrit :Il prend beaucoup de risque, dénigre ses concurrents, bref, il fait de la politique, certes avec les qualités oratoires et médiatiques qu'on lui connaît mais reste néanmoins un candidat et un politique qui discute avec le PS pour certaines circonscriptions !
Le Parti de Gauche fait un geste, se retire de 2 circonscriptions " critiques " AFP

Le Parti de Gauche a annoncé vendredi son retrait de deux circonscriptions comportant un risque d'élimination de la gauche à l'issue du premier tour, la 7e de Moselle et la 1ere de l'Aube, "sans contrepartie", regrettant "profondément" l'absence d'accord avec le PS et EELV.

(...)

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Re: Le parti de gauche

Message non lu par wesker » 18 mai 2012, 20:57:44

Il semble effectivement que la notion de "sans contreparties" ait été confirmé par Martine Aubry qui expliquait qu'il n'avait pas été possible de trouver un accord avec le front de gauche et, malgré cela, le front de gauche, sans doute par divergences internes sur un plan stratégique, s'efface de 2 circonscriptions ?

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Message non lu par Nico37 » 19 mai 2012, 09:29:29

Législatives : à Libourne, le candidat du MRC gifle celle du Front de gauche 09/05

Après la cérémonie du 8 mai, le ton est monté entre les deux candidats de gauche...

Le candidat du Mouvement républicain et citoyen (MRC) de la 10ème circonscription de Libourne, Patrick Nivet, a giflé Marie-Laurence Arnaud, candidate du Front de Gauche.

Les faits se sont déroulés après la cérémonie du 8 mai, mardi, à l'hôtel de ville de Libourne.

Sur les conseils des instances nationales du Front de Gauche dont elle est membre du bureau national, Marie-Laurence Arnaud, a finalement porté plainte, ce mercredi, à la brigade de gendarmerie.

Les deux protagonistes discutaient de "questions de politique municipale" lorsque le ton est vite monté entre les deux candidats au fauteuil de député. Alors qu'ils se tenaient sur le palier de l'escalier que Patrick Nivet a perdu le contrôle de ses nerfs et frappé la candidate.

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Message non lu par wesker » 19 mai 2012, 14:02:26

C'est sans doute une démonstration de la franche camaraderie....Ajoutons cependant que si un responsable du FN avait fait cela, que n'aurait on entendu, des appels de haines et de violence de la part du mouvement national....

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Re: Le parti de gauche

Message non lu par Nico37 » 19 mai 2012, 14:38:29

wesker a écrit :C'est sans doute une démonstration de la franche camaraderie....Ajoutons cependant que si un responsable du FN avait fait cela, que n'aurait on entendu, des appels de haines et de violence de la part du mouvement national....
Nous n'avons pas les suites, il vient probablement de ruiner sa carrière ce qui à son âge n'est pas/plus très grave...
Pour faire un comparatif c'est comme si un conseiller municipal de DLR avait giflé une conseillère municipale FN. Et là attention à la riposte :mrgreen:

EDIT :
Gironde: un candidat qui avait giflé une de ses concurrentes se retire 19 mai

Un candidat du MRC (Mouvement républicain et citoyen) en Gironde, Patrick Nivet, qui avait giflé lors des cérémonies du 8 mai sa concurrente du Front de gauche (FG), Marie-Laurence Arnaud, s'est finalement retiré de la course aux législatives. Patrick Nivet a cédé la place à son suppléant, François Mas, selon la liste des candidatures dans la 10e circonscription de la Gironde déposée vendredi soir à la préfecture.

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Re: Le parti de gauche

Message non lu par wesker » 19 mai 2012, 19:00:23

J'estime surtout que ses divergences sont cohérentes et nécessaire à la démocratie qui s'enrichit des nombreuses idées qui peuvent en résulter mais que le respect des personnes doit se poursuivre, au delà des divergences et des cultures politiques.

EN tant que défenseur de la cause nationale, j'estime être sincère dans mes convictions mais je conçoit tout à fait que d'autres, bien qu'ayant des idées différentes partagent néanmoins les mêmes objectifs que moi pour le pays. Des objectifs sur lesquels chacun peut se retrouver (réduire le chômage, soutenir le pouvoir d'achat, réduire l'endettement, réduire l'insécurité, augmenter les initiatives....)

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Message non lu par Narbonne » 19 mai 2012, 19:03:15

wesker a écrit : (réduire le chômage, soutenir le pouvoir d'achat, réduire l'endettement, réduire l'insécurité, augmenter les initiatives....)
D'accord à 100% avec les objectifs, mais pas sur les solutions.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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Message non lu par wesker » 19 mai 2012, 20:31:37

Evidemment narbonne. Si nous étions d'accord sur les solutions il n'y aurait ni débat ni pluralisme, hormis peut être pour des questions d'ambitions personnelles.

Toute la difficulté du débat politique est là. Nombreux sont ceux à rechercher, pour le pays, des objectifs identiques mais s'affrontent sur les solutions pour y parvenir et le problème étant que les convictions étant profondes et sincères, elles sont difficiles à surmonter pour ceux qui recherchent des solutions, des compromis

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Message non lu par Narbonne » 19 mai 2012, 21:28:27

Dans la liste : (réduire le chômage, soutenir le pouvoir d'achat, réduire l'endettement, réduire l'insécurité, augmenter les initiatives....)
l'UMP n'a jamais retenu :
- réduire le chomage (ils en parlent un peu avant les elections)
- soutenir le pouvoir d'achat (ils s'en tapent completement)
- reduire l'insecurité ( je suis dans le 93 et des effectifs de la police du 93 ont été déplacés à Paris)
- reduire l'endettement (seul Jospin avait un peu freiné la machine infernale)
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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