Le parti de gauche

Nico37
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Message non lu par Nico37 » 10 août 2012, 01:18:14

Avec la Gauche Anticapitaliste, le Front de Gauche se renforce

Mercredi 25 juillet, le Parti Communiste Français, la Gauche Unitaire, le Parti de gauche et la Gauche Anticapitaliste de Loire-Atlantique ont tenu une première rencontre suite à la décision de la Gauche Anticapitaliste (courant unitaire issu du NPA) de rejoindre le Front de Gauche.
Nos organisations se sont félicitées de cette décision qui vient renforcer le Front de Gauche et conforter sa stratégie d'union des forces de transformation sociale ancrées dans la réalité politique du pays. Le Front de Gauche entend être toujours plus et mieux le lieu de rassemblement de celles et ceux qui veulent porter une alternative sociale et écologique de gauche face à la domination de la finance, contre toutes les politiques d'austérité.
Dès la fin d'août, les composantes du Front de Gauche se retrouveront pour des temps de réflexion communs avant la rentrée sociale : ouvertes à toutes et tous, à Grenoble, les "estivales citoyennes du Front de Gauche" les 25 et 26 août souhaitent permettre un débat public débouchant sur des propositions alternatives à gauche, pour sortir de la crise.
Dès la rentrée, le Front de Gauche se mobilisera avec toutes les forces politiques, syndicales et citoyennes qui partagent ces objectifs pour refuser le Pacte Budgétaire Européen et s'opposer à la ratification du nouveau traité européen qui vise à graver dans le marbre la rigueur à l’échelle européenne.

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Message non lu par wesker » 10 août 2012, 10:39:45

Face aux orientations prises par le Gouvernement qui s'annoncent toujours davantage sociale démocrate, le front de gauche aura peut être un avenir et un coup à jouer....Concernant le fonds, il dispose d'élus et demain peut être disposera t-il d'ancrages locaux pour faire avancer ses idées....

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Message non lu par Nico37 » 11 août 2012, 22:56:37

Mélenchon porte plainte contre Copé, NKM et Juppé 26/07

La plainte pour diffamation a été déposée au tribunal de Paris ce jeudi suite aux déclarations des trois ténors de l'UMP qui disaient Jean-Luc Mélenchon complaisant avec l'antisémitisme.

Jean-Luc Mélenchon annoncait le 14 juin son intention de porter plainte pour diffamation.

(...)

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Message non lu par Nico37 » 12 août 2012, 11:13:16


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Message non lu par wesker » 12 août 2012, 11:37:10

Je constate, avec satisfaction, que M. Coquerel avance l'argument de la souveraineté du Parlement nationale sur les questions budgétaires ainsi que les atteintes à la démocratie auront des conséquences significatives sur les capacités d'investissements des Etats ainsi que la possibilité, pour un Etat de se retrouver devant la cour européenne pour non respect des équilibres budgétaires !

Concernant l'analyse et le poids réel de la dette, je note aussi qu'il la relativise ce qui est cohérent au vu du volume de richesses produites et donc des capacités à rembourser les dettes... mais néglige la charge annuelle que nous devons payer qui provient des taux variables de cet endettement.

Enfin, je ne peux que me réjouir d'entendre ce responsable du parti de gauche défendre le protectionnisme national et donc les frontières pour éviter et réduire les écarts de compétitivité....alors que paradoxalement ils se disent internationalistes ce qui n'est pas cohérent !

Sur Peugeot, déclarer que M. Peugeot est un fraudeur fiscal est erronée, ce dernier ayant toujours déclaré ses revenus en France et se soit donc acquitté de l'impôt en France, en dépit du fait qu'il ait un patrimoine déclaré en Suisse.

Sa position sur les campements de roms est idéologique, c'est dommage et ne souligne pas la nécessité de faire preuve de cohérence à savoir que les roms n'utilisent qu'une directive, souhaitée et tolérée par nos élus, qui autorise la liberté de circulation et d'installation des ressortissants de l'union européenne (comme si l'inverse empêchait les voyages....)

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Message non lu par Nico37 » 14 août 2012, 01:30:13

Une banque publique européenne à conquérir Gaël De Santis

Le Parti de la gauche européenne, qui tenait ce week-end son université d’été en Grèce, fera campagne dès septembre pour une banque publique européenne afin d’émanciper les États des marchés. Objectif : collecter un million de signatures. Une initiative en lien avec la lutte contre le traité fiscal.

Portaria (Grèce), envoyé spécial. Comment occuper le terrain de l’alternative ? « Avec une bataille européenne », répond le Parti de la gauche européenne (PGE) qui tenait son université, cette fin de semaine, à Portaria en Grèce. Entre deux ateliers, verres d’ouzo ou plongeons dans la piscine, certains des 400 militants, venus d’une vingtaine de pays de l’Union européenne (UE), ont planché sur la proposition d’initiative citoyenne européenne. L’ambition n’est rien de moins que de récolter un million de signatures dans toute l’Union pour la création d’une banque publique européenne axée sur le développement social, écologique et solidaire.

(...)

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Message non lu par Nico37 » 15 août 2012, 00:43:12

Quand Mélenchon est devenu le benjamin du Sénat Sophie de Ravinel 13/08

LEUR PREMIÈRE CAMPAGNE - Le candidat du Front de gauche à la présidentielle est devenu sénateur en 1986, avec l'ambition affichée de secouer la Haute Assemblée et de ne pas renoncer à sa liberté de parole.

(...)

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Message non lu par wesker » 15 août 2012, 10:37:53

Mélenchon, déjà considéré comme un tribun lors de son entrée au Sénat ne manque pas de verbe ni de détermination. Cela étant il participera et cautionnera des orientations qui contenaient pourtant les prémices des mesures budgétaires qui doivent aujourd'hui s'imposer. Enfin bref, il aura fallu un congrès du PS où ses idées furent mises clairement en minorité pour qu'il entreprenne, sur les cendres du PCF anciennement stalinien, de fonder une formation qui aurait vocation à s'y substituer, au moins sur le devant de la scène. Comment réagissent les militants communistes souvent nombreux et bien implantés ?

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Message non lu par Nico37 » 15 août 2012, 13:36:59

wesker a écrit :Mélenchon, déjà considéré comme un tribun lors de son entrée au Sénat ne manque pas de verbe ni de détermination. Cela étant il participera et cautionnera des orientations qui contenaient pourtant les prémices des mesures budgétaires qui doivent aujourd'hui s'imposer. Enfin bref, il aura fallu un congrès du PS où ses idées furent mises clairement en minorité pour qu'il entreprenne, sur les cendres du PCF anciennement stalinien, de fonder une formation qui aurait vocation à s'y substituer, au moins sur le devant de la scène. Comment réagissent les militants communistes souvent nombreux et bien implantés ?
Les militants PCF sont bien moins nombreux et très vieillissants : les nostalgiques de Staline n'en veulent pas tandis que les post staliniens lui font très bon accueil...
Mais il est trop tôt pour savoir ce que ça va donne d'ici 2017...
Communiqué de GAUCHE UNITAIRE Démantèlement des camps de Rroms : que la Gauche respecte ses engagements !

François Hollande s’était personnellement engagé lors de sa campagne électorale envers les organisations de défense des droits de l’homme et avait déclaré qu’il souhaitait que lorsque des campements insalubres étaient démantelés, des solutions alternatives soient proposées.
Aujourd’hui, il laisse les mains libres à son ministre de l’intérieur qui expulse sans reloger, perpétuant la politique menée par Sarkozy et la droite vis-à-vis de cette population, maintes fois discriminée.
Gauche unitaire proteste contre les expulsions des camps de Rroms qui ont lieu en France.
Ces expulsions, loin de régler les problèmes posés, ne font que les exacerber. Elles renforcent la stigmatisation subie par les Rroms et sont autant d’atouts pour la propagande de l’extrême droite.
En plus d’être inhumaine, cette politique est inefficace, les familles chassées d’un endroit sont conduites à aller s’installer ailleurs dans des conditions aussi désastreuses.
Des solutions doivent être trouvées de façon urgente.
Les expulsions doivent cesser.
Les autorités locales doivent être réunies et se concerter avec les associations de défense des Rroms et les Rroms eux-mêmes, pour apporter des solutions respectant le droit au logement, permettant la scolarisation des enfants, un accompagnement social, la protection des précaires.
Les Rroms roumains et bulgares sont des citoyens européens comme les autres. Il faut mettre fin aux discriminations concernant lesrestrictions sur leur possibilité de travailler.

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Message non lu par wesker » 15 août 2012, 19:18:13

Objectivement, je pense que les anciens staliniens dépassés n'ont plus guère de consistance au sein de l'échiquier politique du pays. Concernant l'accueil à Mélenchon, j'ai toujours eu le courage, bien que n'étant pas sympathisant du front de gauche, de reconnaître ses qualités d'orateurs, de débatteurs, son dynamisme et sa possibilité de mettre au coeur des préoccupations des thèmes qui étaient devenus ringards. Dès lors, les idées qu'il a véhiculé ont le mérite d'avoir fédérer autour de l'aventure front de gauche diverses chapelles attachés à cette famille de pensée, pourtant hétéroclites !

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Message non lu par Nico37 » 17 août 2012, 00:22:39


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Re: Le parti de gauche

Message non lu par Nico37 » 17 août 2012, 21:52:17

Ce débat vital qui débute à gauche. Par Christian Piquet (GU - membre du FdG)

Une dernière note avant de prendre un peu de repos... Pour traiter de deux faits politiques qui peuvent, demain, revêtir une grande importance, bien que la saturation présente de l’espace médiatique par les Jeux olympiques ait pu les reléguer au second plan.

Le premier nous ramène, encore et toujours, à l’Europe. Les plus sombres pronostics déjà énoncés ici s’avèrent, hélas, en passe de se réaliser. Alors que l’Espagne et l’Italie sont plongées dans une tourmente financière et bancaire qui les amène au seuil d’une authentique catastrophe, la Banque centrale européenne vient de décider… de ne rien faire dans l’immédiat. Ouvrant elle-même, ce faisant, la brèche par laquelle se prépare à s’engouffrer une nouvelle offensive spéculative sur les marchés. C’est Le Monde daté de ce jour qui, s’échappant pour une fois de son européisme libéral béat, résume la perversité des mécanismes censés garantir la stabilité de la zone euro : « Concrètement, l’institution se dit prête à reprendre ses achats de dette publique, mais cette fois uniquement si les États concernés – Espagne et Italie en tête – ont au préalable demandé l’aide des fonds de secours européens (le Fonds européen de stabilité financière, FESF et/ou son successeur, le MES). Autrement dit, si les gouvernements acceptent les contreparties en termes de réformes structurelles et d’ajustement budgétaire exigées en cas d’utilisation des fonds européens. »

Comment mieux rendre compte de l’inutilité des décisions du sommet européen des 28 et 29 juin, dont François Hollande avait pourtant expliqué qu’elles replaçaient l’édification communautaire sur de bons rails ? Comment ne pas voir, dans le comportement aventurier et cynique d’un cénacle de gouverneurs, rendu indépendant par la volonté des gouvernements, je veux parler de ceux qui président aux destinées de la BCE, la nouvelle preuve que le continent est condamné à toujours davantage d’austérité s’il demeure dans les clous des traités actuels et, tout particulièrement, dans ceux du Pacte de stabilité budgétaire ? Comment ignorer qu’à vouloir sans cesse « rassurer » les investisseurs par des postures rigoureusement obéissante au dogme libéral, celles qui exigent des peuples toujours plus de sacrifices, on ne fait que laisser libre cours au fonctionnement erratique des marchés ?

Voilà une nouvelle confirmation que seule une ligne de conduite courageuse peut apporter une solution à une crise systémique devenue hors de contrôle, et qu’il devient à chaque instant plus impératif de redresser la construction européenne si l’on veut conjurer le spectre d’une dislocation de la monnaie unique. Cela fixe, d’ores et déjà, « l’agenda » de la gauche pour la rentrée toute proche.

Je lis, à cet égard, toujours dans Le Monde, qu’une partie significative des parlementaires d’Europe Écologie-Les Verts pourrait se prononcer contre le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de la zone euro. Excellente nouvelle, en ce qu’elle traduit la prise de conscience salutaire qui est en train de s’opérer au cœur de la gauche ! Je dis bien au cœur de la gauche, car le phénomène ne concerne plus uniquement le Front de gauche. Il dépasse même les seuls écologistes. Au Parti socialiste lui-même, le débat se fait jour.

FORCES DISPONIBLES DANS TOUTE LA GAUCHE

Parmi les contributions ouvrant la discussion du prochain congrès du parti qui détient aujourd’hui la quasi-totalité des leviers de commande, trois au moins affichent leur refus de l’« ordolibéralisme », cette doctrine mettant les moyens coercitifs des États au service de la libre concurrence et de la dérégulation généralisée, qui régit présentement la conduite des affaires de l’Europe sous l’égide des conservateurs allemands. Celle intitulée « Le Temps de la gauche » (signée, entre autres, par Marie-Noëlle Lienemann) relève à juste titre : « Le divorce entre notre parti et le peuple de gauche peut venir de l’Europe : l’orientation actuelle de la construction européenne, consistant à accompagner la mondialisation libérale, ne saurait satisfaire nos concitoyens. » Celle d’Un Monde d’avance (le courant dont Benoît Hamon était le chef de file officiel jusqu’à son entrée au gouvernement) n’est pas en reste : « Le fédéralisme ‘’merkozy’’, c’est le désarmement de la puissance publique face à la crise, l’austérité, la récession et la dégradation des conditions de vie de l’immense majorité des citoyens européens. La fin de l’autonomie budgétaire est également, clairement, un recul démocratique au profit d’une technostructure qui détourne les citoyens de l’idée de l’Europe fédérale. Dans un contexte de crise, le carcan de la ‘’règle d’or’’ que voudraient nous imposer les libéraux n’est pas simplement une aberration économique, c’est aussi le ferment de potentiels troubles politiques majeurs. De fait, le gouvernement actuel a bien une responsabilité immense. » Celle de Gérard Filoche et de ses amis est de la même veine : « Le TSCG serait un pas supplémentaire dans la perte de souveraineté budgétaire des États de l’Union, au profit de deux institutions qui n’ont pas de compte à rendre au suffrage universel : la Commission européenne et la Cour de justice. »

Potentiellement, face aux terribles secousses qui pointent à l’horizon, il existe donc à gauche des forces suffisantes, si elles savent conjuguer leurs efforts, pour permettre qu’un coup d’arrêt soit mis à des mécanismes qui broient les peuples, que puisse s’amorcer la contre-offensive qu’impose un libéralisme mortifère, que le cap soit mis sur un changement profond qui délivrerait un message d’espoir à l’ensemble de notre continent.

Le nouveau président de la République a beau avoir inscrit son quinquennat sous le signe de ce fameux « chemin d’équilibre » entre rigueur budgétaire et justice, qu’il évoquait à peine élu sur une chaîne de télévision, la dynamique de son succès face à Nicolas Sarkozy se sera cristallisée sur autre chose : ses tirades contre la dictature de la finance, ses appels au retour à l’égalité républicaine, sa promesse de favoriser la réorientation de l’Europe.

LE VRAI MANDAT DU 6 MAI

Dit autrement, le 6 mai n’aura pas exactement été la victoire du social-libéralisme, tant attendue de ces figures marquantes d’une élite depuis longtemps acquise à la soumission aux règles d’airain du nouveau désordre capitaliste mondial. Elle aura d’abord été celle d’une gauche, rassemblée à l’occasion des seconds tours de l’élection présidentielle et des législatives ayant suivi, qui bénéficia du rejet par le peuple d’une politique de régression sociale et démocratique sans précédent depuis la Libération. Une gauche qui, dans sa composante dominante elle-même, aura pour cette raison été freinée dans cette normalisation libérale ayant un peu partout sapé ses fondements originels et mené tant de ses homologues en Europe à de magistrales défaites.

Lorsque je formule ce constat, j’ai conscience qu’il ne manquera pas de lecteurs pour me signifier que le PS français, à l’instar des autres formations de l’Internationale socialiste, a déjà subi, depuis une trentaine d’années, une mutation de ses bases sociales et de son socle de référence idéologique, du fait de son adaptation à une marchandisation gagnant toutes les dimensions de la vie humaine et à la toute-puissance d’un capitalisme financier globalisé. C’est incontestable à cette réserve près que, contrairement à ce qu’il advint des social-démocraties d’Italie, de Grande-Bretagne ou d’Allemagne, sans parler des autres, le processus ne put jamais, dans ce pays, être conduit à son terme. La succession de mobilisations engageant des foules aussi nombreuses que celles de Mai 68, la résistance obstinée du mouvement ouvrier hexagonal à l’adaptation libérale, la force persistante de l’aspiration égalitaire dans le pays auront, in fine, interdit qu’une victoire électorale fût envisageable sur la base de la soumission proclamée au règne du marché-roi.

Voilà déjà huit ans, Jacques Attali, tout en enregistrant les pas à ses yeux positifs auxquels avaient consenti les socialistes dans la direction d’un aggiornamento « moderniste », grinçait déjà contre cette spécificité hexagonale : « D’abord, presque seuls en Europe, ils restent attachés à ce nom si décrié, si discrédité de ‘’socialisme’’ (…). Ensuite, ils continuent de proclamer que leur projet à eux ne se résume pas à une gestion sociale du marché, ni à une protection uniforme du temps ; ils persistent à soutenir que, pour défendre la solidarité et l’intérêt général, l’État doit utiliser tous les outils possibles, même s’il faut, à cette fin, exclure de la concurrence des pans entiers de l’industrie, ou augmenter sensiblement les impôts. Enfin, à la différence de presque tous les autres partis de la gauche démocratique à travers le monde, ils n’ont jamais fait leur deuil de l’utopie » (in La Voie humaine, Pour une nouvelle social-démocratie, Fayard, 2004).

Pour avoir, à trois reprises, en 2002 (avec la campagne que Lionel Jospin choisit de mener en indiquant qu’elle n’était surtout pas « socialiste »), en 2005 (en défendant le « oui » au traité constitutionnel européen contre la majorité du peuple de gauche) et en 2007 (lorsque Ségolène Royal se perdit elle-même en tentant d’adapter à la France la funeste théorie de la « triangulation », consistant à chercher son succès dans le recyclage des grandes thématiques identifiantes de l’adversaire de droite), négligé les attentes de leur propre électorat, les dirigeants de la rue de Solferino subirent des revers cuisants. À l’inverse, sans doute parce que la campagne de Jean-Luc Mélenchon obtenait l’écho que l’on sait, François Hollande fut conduit à imprimer à son discours une tonalité bien plus à gauche que ne le laissait craindre son positionnement des « primaires » de l’automne 2011. On peut y voir la trace d’une ambiguïté coupable ou d’une ambivalence manœuvrière. Qu’importe, au fond ! Ce qui demeure dans la mémoire des électeurs et électrices de gauche représente un mandat impératif pour celui qui a bénéficié de leurs suffrages. En eux-mêmes, le 6 mai et le 17 juin n’auront rien réglé définitivement. Ils auront seulement ouvert la possibilité que puisse bifurquer le cours des événements. Ce n’est pas rien, et c’est à cette aune que chacun sera maintenant jugé…

PERMETTRE L’ENTRÉE EN LICE DU PEUPLE

En l’occurrence, si le nouveau pouvoir de gauche devait s’égarer dans le plus total des renoncements face aux banques et aux fonds spéculatifs, ce renoncement que symbolise le TSCG (pour les raisons que décrivent parfaitement les trois contributions socialistes citées plus haut), il prendrait la responsabilité d’un désastre politique, d’une fracture avec les classes populaires, d’une désillusion aux conséquences à ce jour imprévisibles. Surtout en un moment où la vulgate libérale n’a plus rien à promettre aux citoyens, hormis du sang et des larmes. Le débat qui s’amorce, au sein de la gauche, apparaît donc d’une importance capitale. Il ne concerne d’ailleurs pas uniquement les partis, les coalitions ou les sensibilités politiques existantes. Il doit irriguer le pays, impliquer le mouvement social et plus généralement les citoyens, permettre à ces derniers de devenir les acteurs d’une confrontation déterminante pour l’avenir.

Ainsi, si la raison ne l’emportait pas au sommet du nouveau pouvoir, conduisant au rejet du pacte austéritaire européen, la souveraineté populaire aurait-elle à s’exercer par la voie d’un référendum, toutes les forces conscientes de l’enjeu que concentre ce traité devant alors se retrouver pour en exiger l’organisation, puis pour y faire triompher un « non » déterminé. Au-delà, la voie d’un changement profond des conditions d’existence du plus grand nombre ne s’ouvrira en grand qu’à la faveur d’un nouveau rapport de force que seule l’entrée en lice du peuple peut favoriser. Appelant à « rassembler l’ensemble de la gauche » - ce qui ne s’avérerait toutefois possible qu’à partir d’une ligne résolue d’affrontement avec les puissances d’argent -, la contribution socialiste « Le Temps de la gauche » évoque « une dynamique dans l’action militante et dans des pratiques participatives à la base, qui rassemblement des citoyens de gauche au-delà des appartenances partisanes ».

Une intuition qui pourrait se révéler des plus fécondes, pourvu que le débat tout juste naissant aille jusqu’au bout et parvienne à changer de fond en comble la donne politique française. Dans quelques semaines, il reviendra au Front de gauche d’en être le moteur…

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Re: Le parti de gauche

Message non lu par wesker » 18 août 2012, 09:14:03

Je crois me souvenir qu'au moment de la présidentielle, j'avais expliqué ici que ce que Sarkozy voulait faire serait mis en place par la gauche. Cela n'empêcha pas le front de gauche de claironner sa volonté de dégager Sarkozy au profit de Hollande. Si aujourd'hui, on pense avoir gagné sur le style, le fond des orientations restent identiques...

Pour en revenir sur le fonds de cette intervention, il est trés clair que la règle d'or budgétaire ne vise qu'à rassurer des marchés qui sont, eux mêmes irrationnels et volatils à l'excès comme on l'a vu ces derniers temps, et que si, pour moi, l'objectif d'équilibre budgétaire doit être recherché, il ne peut être atteint au travers l'application de cette règle qui aboutira à l'austérité, à la récession et à la réduction de marges de manoeuvre d'un Etat qui doit investir pour progresser.
Les questions budgétaires appartiennent au peuple où à ses représentants, et si ces derniers sont dépourvus de la dernière prérogative il convient de s'interroger sur le caractère démocratique de notre système européen.

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Re: Le parti de gauche

Message non lu par Nico37 » 18 août 2012, 22:30:46

La nuit où Mélenchon a flanché Ava Djamshidi

L’élection présidentielle de 2012 a été particulièrement riche en coups de théâtre. Souvent, ils se sont joués la nuit. Retour sur les moments forts de la campagne.

(...)

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Re: Le parti de gauche

Message non lu par wesker » 19 août 2012, 10:18:05

Sincèrement, je m'intéresse davantage à ce que pensent ou proposent les gens plutôt qu'à leur état d'esprit ou de fatigue.

Les journalistes n'ont vraiment rien à raconter....

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