Ils sont majoritairement en grève...
L'Auteur
Sabine Cessou
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Topics
Une manifestation de mineurs dans la mine de platine de Marikana, située à Rustenburg, à 100 km au nord-ouest de Johannesburg, avait déjà fait 10 morts en une semaine, avant de tourner au massacre, le 16 août. La police a ouvert le feu sur une foule hostile. Bilan: 34 morts et 78 blessés.
Quelques jours plus tôt, le 13 août, trois mineurs avaient été tués par la police et deux policiers abattus à coups de machette, des armes brandies par les mineurs en colère.
Cinq autres salariés de Lonmin, un grand producteur de platine qui détient la mine de Marikana, avaient aussi été tués, sur fond de rivalités entre syndicats– le Syndicat national des mineurs (Num), allié du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, n’ayant pas satisfait les revendications des mineurs.
Les mineurs de fond de Lonmin, des hommes qui viennent des zones rurales du Lesotho et du Cap oriental, réclament une hausse très substantielle de leur salaire minimum. Ils veulent le voir multiplié par trois, de 4.000 à 12.500 rands (400 à 1.200 euros environ).
Une hausse de 300% peu réaliste, mais promise par l’Association des mineurs et du syndicat de la construction (Acmu), un nouveau petit syndicat indépendant rival du Num.
Le drame a provoqué une avalanche de réactions, parce qu’il rappelle les mauvais souvenirs des brutalités policières du temps de l’apartheid. Selon le parti zoulou Inkhata, Marikana ne doit pas être sous-estimé: c’est un indicateur des tensions sociales en Afrique du Sud. Les conflits sont souvent réglés par la violence en Afrique du Sud, a affirmé l’un de ses porte-parole, qui a appelé à «un changement fondamental de culture au plus haut niveau de l’Etat».
L’Organisation du peuple azanien (Azapo), un parti aussi minoritaire, a comparé Marikana au massacre de Sharpeville, le 21 mars 1960, et aux émeutes écolières de Soweto du 16 juin 1976, qui avaient vu la police tirer sur une foule de manifestants.L’Azapo a appelé à la suspension des policiers impliqués. Selon le ministre de la Police, Nathi Mthethwa, les forces de police ont fait ce qu’elles pouvaient dans une situation très volatile.
Le Num a également estimé que les policiers étaient en situation de légitime défense.
Est-ce la guerre sur le front social, comme l’écrit sur son blog le photographe de renom Greg Marinovitch, qui a couvert l’évènement? Une guerre ouverte plutôt lourde de menaces, à quatre mois du prochain congrès quinquennal de l’ANC et à deux ans de la prochaine présidentielle…
La même mine de Marikana avait vu 9.000 mineurs licienciés en mai 2011 à la suite d’un mouvement de grève. En général,
les grèves qui marquent rituellement le début de l’hiver austral, en juin et juillet, sont couronnées de succès. En 2011, 170.000 salariés de différents secteurs industriels ont manifesté, armés de bâtons et de cravaches en cuir. Ils avaient obtenu 10% d’augmentations en moyenne, dans un pays ravagé par le chômage (26% de la population active), la pauvreté et les inégalités sociales.
http://blog.slateafrique.com/post-afriq ... arpeville/
Bon, où vois-tu une majorité de grèvistes ?
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)