Le NPA

Nico37
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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 11 nov. 2012, 22:12:25


Nico37
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Message non lu par Nico37 » 14 nov. 2012, 00:42:08

LE 17 NOVEMBRE, TOUS ENSEMBLE CONTRE LES EXPULSIONS ET L'AYRAULT-PORT ! Montreuil, le 13 novembre 2012

Des personnes chassées de leur domicile, des maisons rasées, des plantations piétinées, tout çà pour permettre la réalisation d’un projet socialement inutile et écologiquement dévastateur.

Le NPA condamne la violence que déploie l’Etat contre les habitants de la zone concernée par le projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes.

-Le gouvernement Hollande-Ayrault a choisi la violence pour défendre les profits de la multinationale Vinci, constructeur et propriétaire du futur aéroport au détriment des investissements nécessaires à la population.Le recrutement par Vinci de l’ancien préfet de Loire-Atlantique, ardent partisan du projet, illustre bien l’ampleur des complicités entre l’Etat et les capitalistes.

-Le gouvernement Hollande-Ayrault a choisi la violence pour détruire 2000 hectares de terres agricoles et de zones humides nécessaires pour le maintien d’une agriculture de proximité et des écosystèmes.

-Le gouvernement-Hollande-Ayrault a choisi la violence pour construire un super aéroport qui remplacera à terme les aéroports plus petits des villes voisines. Un tel choix en matière d’aménagement du territoire accentue la mise en concurrence entre les territoires, conformément à la logique du capitalisme. Loin de créer des emplois, cet aéroport va contribuer à en supprimer. L'avenir des activités industrielles voisines de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, et en particulier l’usine aérospatiale de Bouguenais est menacé.

Le mouvement de solidarité avec les habitants de Notre-Dame-des-Landes dépasse ainsi l’opposition au seul projet d’aéroport. C’est un mouvement anticapitaliste, qui se prononce clairement pour d’autres choix de société. C’est aussi un mouvement d’opposition radicale à la politique du gouvernement Hollande-Ayrault, une politique qui conjugue, à Notre-Dame-des-Landes comme ailleurs, injustice sociale et irresponsabilité écologique.

Le NPA appelle toutes et tous à venir en nombre à la manifestation de réoccupation de la ZAD le samedi 17 novembre. Ses militants formeront un cortège, auquel participeront Christine Poupin et Olivier Besancenot.

Georges
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Message non lu par Georges » 14 nov. 2012, 14:50:46

J'espère que nous y serons nombreux.

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wesker
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Message non lu par wesker » 14 nov. 2012, 19:28:36

Sois assuré que vous serez moins nombreux que Hollande a obtenu et qui lui procure sa légitimité.

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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 17 nov. 2012, 01:04:20

wesker a écrit :Sois assuré que vous serez moins nombreux que Hollande a obtenu et qui lui procure sa légitimité.
As-tu déjà vu une manifestation de millions de personnes :?: 1789 s'est-il fait avec l'ensemble de la paysannerie et des artisans :?:

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Message non lu par wesker » 17 nov. 2012, 15:13:07

Nico37, la révolution à laquelle tu fais références ne fut pas à l'initiative des paysans, mais de la petite bourgeoisie. Je me doute que cela contrevient à tes certitudes mais ce sont des faits !

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Message non lu par Nico37 » 18 nov. 2012, 19:46:38

wesker a écrit :Nico37, la révolution à laquelle tu fais références ne fut pas à l'initiative des paysans, mais de la petite bourgeoisie. Je me doute que cela contrevient à tes certitudes mais ce sont des faits !
La direction a été confisquée par la petite bourgeoisie mais la marche du pain qui en est à l'origine de même que les destructions sytématiques en campagne des actes de propriété montre la finalité (volée) de la Révolution Française...
PAS DE SORTIE DE CRISE DANS LE CADRE NATIONAL, POUR UN PLAN D’URGENCE EUROPÉEN... Hebdo Tout est à nous ! 159 (26/07/12)

À l’inverse des politiques austéritaires menées en Europe, il est nécessaire d’augmenter les salaires pour vivre correctement et financer la protection sociale. La dette illégitime doit être annulée, les banques et assurances qui ont spéculé doivent être expropriées. Pour cela, il faut bien sûr inverser le rapport de forces, organiser les luttes à l’échelle européenne et mettre en place un gouvernement des peuples en Europe.

Un « pacte budgétaire » combiné à une union bancaire dans le cadre d’une union politique fédérale dont le seul ciment serait financier, la dette, les « eurobonds », le Fonds européen de stabilisation financière (FESF) auquel succède mi-juillet le Mécanisme européen de stabilité (MES), le tout supervisé par la BCE, tels sont les grands axes du plan de l’Allemagne face à la crise. Cette politique vise à construire un rapport de forces qui plie chaque État à la volonté des seules puissances capables d’éviter l’effondrement de l’Union européenne, l’Allemagne et son alliée la France, pour tenter de surmonter la contradiction qui est au cœur de la crise de la zone euro : une monnaie sans État ou plutôt une monnaie déchirée entre plusieurs États aux intérêts divergents. La seule voie capitaliste pour éviter l’implosion de l’Europe est que les puissances dominantes soient capables d’imposer une unité par la contrainte économique et financière. Cette voie est celle de la dictature des marchés... Elle foule aux pieds les droits démocratiques comme les droits sociaux, nourrit la dette et entraîne la récession. Elle exige une réponse globale qui lie la défense des droits sociaux à la conquête de la démocratie au niveau européen.

LE CAMP DES TRAVAILLEURS ET DES PEUPLES

Les causes profondes de la crise de l’euro ne sont pas des problèmes de technique budgétaire ou financière. Elles sont sociales et politiques, déterminées par les rapports entre les classes. Les bourgeoisies européennes se sont alliées pour faire face à la concurrence mondiale en tentant de sortir de leurs divisions de nations de la vieille Europe ; elles ont créé un marché commun puis une monnaie unique sans pour autant être capables de dépasser ces divisions. Leur politique était minée par une double contradiction, leur lutte contre leur classe ouvrière et leurs rivalités pour l’appropriation des richesses produites. C’est le développement de cette double contradiction qui conduit à la crise actuelle dont les symptômes sont la dette, l’austérité et la crise des institutions européennes. Les bourgeoisies européennes sont incapables de dépasser ces contradictions, seule la classe ouvrière est à même d’indiquer le chemin pour sortir de la crise car elle n’a aucun privilège national à défendre. Elle seule est capable de résoudre la question sociale et nationale de façon démocratique. C’est bien pourquoi l’issue de la crise de leur Europe passe par la mobilisation du monde du travail sur le terrain politique pour défendre ses droits, défense indissociable de la lutte pour une autre Europe qui ne soit pas celle de la concurrence et du profit mais celle de la solidarité et de la coopération.

STOPPER LES PLANS D’AUSTÉRITÉ, ANNULER LA DETTE, DÉFENDRE LES DROITS SOCIAUX

La première dimension de la crise européenne s’intègre aux mécanismes de la crise globale du capitalisme mondial, suraccumulation de capitaux d’un côté, limite et recul de la consommation des masses de l’autre, chute des profits compensée par les spéculations et une accentuation des rapports d’exploitation. À l’origine de la dette, la volonté des États de se porter garants de la rentabilité financière de l’économie, de consolider le système financier miné par les spéculations qui visent à pallier la difficulté de réaliser les profits. L’issue combine la lutte contre les conséquences de l’exacerbation de l’exploitation avec celle contre la suraccumulation du capital et les spéculations financières.

Il n’y a pas de réponse à la crise qui ne commence par le changement du rapport de forces en imposant une autre répartition des richesses. L’augmentation des salaires pour vivre dignement et financer la protection sociale et les régimes de retraite, la fixation d’un salaire minimum européen, l’éradication du chômage et de la précarité par l’interdiction des licenciements, la répartition du travail en diminuant le temps de travail sans réduction de salaire et en créant des emplois, la lutte contre les privatisations par le développement des services publics sont les axes autour desquels se joue et se construit le rapport de forces.

Elles débouchent directement sur le refus de payer la dette, l’exigence d’un audit populaire en vue de son annulation. Il ne saurait s’agir de simples allègements comme ceux qu’ont décidés les créanciers de la Grèce. Ceux-ci ne visent qu’à maintenir en vie le débiteur pour continuer à le saigner. Il s’agit, au contraire, de prendre le mal à la racine pour en finir avec la soumission des États aux intérêts de l’aristocratie financière.

POUR UN SERVICE PUBLIC BANCAIRE

Cette politique implique une refonte globale du système de crédit qui doit devenir un service public au service de la société et non du profit et des spéculations. Les États doivent être en mesure de contrôler et de diriger l’activité économique et donc disposer d’instruments pour réaliser des investissements, financer les dépenses publiques. Pour cela, il faut exproprier sans indemnisation les banques pour les socialiser sous le contrôle de la population. Le secteur des assurances est aussi au cœur de la crise actuelle. À la recherche du maximum de profit immédiat, elles ont spéculé dangereusement avec les primes payées par les assurés, avec l’épargne récoltée sous la forme d’assurance vie ou de cotisations volontaires en vue d’une retraite complémentaire. L’expropriation des assurances est la seule possibilité d’éviter leur débâcle pour protéger petits épargnants et assurés.

LA RÈGLE D’OR D’UNE FISCALITÉ ANTICAPITALISTE

L’union budgétaire dont se revendique Angela Merkel se construit autour de la règle d’or de l’austérité pour réduire les déficits. C’est bien l’inverse qu’il faut faire, instituer une fiscalité anticapitaliste qui donne aux États les moyens de financer leur politique. Il s’agit de mettre fin à la baisse des impôts sur les revenus les plus élevés et sur les grandes entreprises, ces cadeaux fiscaux qui ont pour l’essentiel alimenté la spéculation et l’accumulation de richesses entre les mains des plus riches. Le but est une augmentation des recettes publiques, notamment via l’impôt progressif sur le revenu des personnes physiques les plus riches, l’impôt sur le patrimoine à partir d’un certain montant et l’impôt sur les sociétés. Cette augmentation des recettes doit aller de pair avec une baisse rapide du prix d’accès aux biens et services de première nécessité (aliments de base, eau, électricité, chauffage, transports publics, matériel scolaire…), notamment par une réduction forte et ciblée de la TVA sur ces biens et services vitaux. Certes, les politiques budgétaires et fiscales ne pourront être uniformisées d’un coup de baguette magique car les économies européennes présentent de fortes disparités, mais coordonnées pour qu’enfin émerge une solution « vers le haut ».

DES EXIGENCES QUI NE PEUVENT S’APPLIQUER QU’AU NIVEAU EUROPÉEN

La sortie de l’euro est souvent présentée, y compris à gauche, comme une des conditions pour sortir de la crise. C’est une erreur car si les luttes gardent pour cadre premier l’arène nationale, la zone euro et l’UE sont l’espace politique réel dans lequel doit s’inscrire la lutte du mouvement ouvrier. Et, en fait, le problème n’est pas l’euro mais bien la politique, dont il est l’instrument, définie par les traités qui régissent l’Union européenne, la zone euro et la BCE. Un gouvernement soucieux de défendre les intérêts de la population aurait à abroger ces traités. Par exemple, les articles 63 et 125 du traité de Lisbonne interdisant tout contrôle des mouvements de capitaux et toute aide à un État en difficulté.

Il faut également abandonner le Pacte de stabilité et de croissance. Le MES doit être éliminé. Au-delà, il faut remplacer les actuels traités par de nouveaux dans le cadre d’un véritable processus constituant démocratique afin d’aboutir à un pacte de solidarité des peuples pour l’emploi et l’environnement.

Toute politique qui d’une façon ou d’une autre justifierait un repli national serait une erreur qui profiterait aux forces populistes. Les économies des différents pays sont tellement interdépendantes, et pas uniquement sur le plan financier, que toute issue démocratique de la crise passe par la construction d’une autre Europe.

Il faut revoir complètement la politique monétaire ainsi que le statut et la pratique de la BCE qui, au lieu d’être l’instrument des banques et des financiers hors du contrôle des États, doit être intégrée dans un service public bancaire européen coordonné dans le cadre États-Unis européens. Ce service public bancaire sera le réseau nourricier d’une Europe bâtie sur la solidarité et la coopération, l’instrument d’une planification démocratique.

CONQUÉRIR LA DÉMOCRATIE, LE DROIT ET LES POSSIBILITÉS DE CONTRÔLE

La mise en œuvre de cette politique nécessite la conquête du pouvoir par les travailleurs et les classes populaires, un gouvernement démocratique des travailleurs regroupant partis et organisations syndicales qui refusent l’austérité s’appuyant sur la mobilisation et l’organisation des travailleurs. Un tel bouleversement ne pourra rester enfermé dans le cadre des frontières nationales, il s’étendra à toute l’Europe pour mettre en œuvre un processus constituant en vue de la construction d’une Fédération des États socialistes d’Europe.

Cette dernière s’affranchira radicalement des politiques libérales et impérialistes pour mettre fin à la politique de forteresse assiégée, pour devenir un partenaire solidaire à l’égard des peuples opprimés de la planète. Le premier pas dans ce sens sera l’annulation de la dette du tiers monde pour avancer vers une politique de coopération internationale.

L’annulation de la dette est devenue le dénominateur commun de toutes les luttes pour l’émancipation des travailleurs et des peuples.

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Message non lu par Nico37 » 20 nov. 2012, 00:29:33

Besancenot : la mobilisation devrait l'emporter dans la bataille de Notre-Dame-des-Landes (AFP)

La mobilisation contre le projet d'aéroport de Nantes devrait permettre de faire céder le gouvernement, a confié samedi Olivier Besancenot lors de la manifestation organisée sur le site de Notre-Dame-des-Landes.
Evoquant la "répression" et le "bras-de-fer qui s'engage face au gouvernement", la figure du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a dénoncé "un scandale social et écologique, avec des subventions publiques qui vont être massivement données à un groupe qui fait des profits".

(...)

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Re: Le NPA

Message non lu par wesker » 20 nov. 2012, 20:51:39

Le refus, la négation de l'existence des nations est un point commun entre les révolutionnaires qui, je ne l'oublie pas, se mobilisèrent en faveur de Chirac, avec les partis mondialistes qui composent déjà largement l'échiquier politique. Défendre des idéalismes et voulant faire croire à des lendemains qui chantent parvient à séduire certains mais à bien y réfléchir, ces formations ne servent que de cautions aux orientations anti nationales menées par la classe dominante.

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Message non lu par Nico37 » 21 nov. 2012, 23:45:20

C'est sûr que 2002 c'est pas glorieux...

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Message non lu par Nico37 » 22 nov. 2012, 23:46:37

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Message non lu par Nico37 » 24 nov. 2012, 22:31:51


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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 25 nov. 2012, 15:04:10

Mercredi 28 Novembre 2012
Réunion publique avec Olivier Besancenot à 19H au Bar l'âge d'Or 26, rue du Docteur Magnan Paris 13. Métro Olympiades, Tolbiac, Place d'Italie

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Message non lu par Nico37 » 28 nov. 2012, 01:35:13

Montpellier. Un philosophe anticapitaliste des singularités et de la coopération chez les étudiants de Paul Valéry ... 27/11 Antoine (Montpellier)

Philippe Corcuff : l'anticapitalisme doit se débarrasser de son impuissant logiciel collectiviste et s'atteler à " politiser les humeurs " !

Philippe Corcuff était convié ce lundi 26 novembre à présenter un de ses derniers livres "Où est passée la critique sociale ?" (La Découverte) aux étudiants de l'université Paul Valéry de Montpellier. Une centaine d'entre eux ayant répondu à cette invitation, il fallut trouver une salle plus grande que celle qui avait été prévue. On notait la présence du groupe étudiant du NPA récemment formé sur la fac.

Cette conférence était coorganisée par le professeur Thierry Blin, maître de conférences en sociologie à l'UM3, le syndicat SUD Etudiant et la Société Louise Michel 34.

Sociologie critique de la domination et philosophie politique de l'émancipation

Dans son introduction Philippe Corcuff posait les termes de la problématique de son ouvrage autour du rapport entre la sociologie critique de la domination et la philosophie politique de l'émancipation. Il précisait que sa démarche, à l'encontre des cloisonnements ou des préséances apparues entre ces deux disciplines, tentait un dialogue "transfrontalier" entre elles sans concéder aucune hégémonie de l'une sur l'autre.

Faisant référence à Jacques Rancière, Pierre Bourdieu et Guy Debord, il retenait du premier l'idée, pourtant simple à première vue, que la possibilité de l'égalité est ce qui fonde l'émancipation. Or cette évidence cesse de l'être quand un discours critique, souvent de mise dans une partie de la gauche à partir, entre autres des analyses de la société du spectacle de Guy Debord, met en route une vision des dominés comme totalement dominés et manipulés, "récupérés", par des dominants tout affairés à ruser pour imposer le plus efficacement possible leurs mécanismes d'assujettissement. La critique qui se déploie sur de telles bases, prétendant contester les hiérarchies instituées par le capitalisme, en vient de fait à instaurer une autre hiérarchie qui affaiblit ladite contestation : celle des élites éclairées proposant d'émanciper des dominés perçus comme incapables de s'émanciper eux-mêmes. Philippe Corcuff a attiré l'attention sur l'importance sémantique mais surtout politique de cette substitution du verbe "émanciper" au détriment de son équivalent pronominal "s'émanciper". L'intérêt de l'oeuvre de Jacques Rancière tient précisément à son refus d'entrer dans ce jeu substitutiste en proposant la collectivisation des capacités critiques des opprimés eux-mêmes.

Bourdieu, selon Philippe Corcuff, permet, quant à lui, d'éclairer des points aveugles de l'analyse de Jacques Rancière sur ce qui chez les dominés, à côté des capacités critiques qui leur sont reconnues, participe d'incapacités incontestables. En particulier tout ce qui relève de "l'incorporation" de la domination, de son inscription, par les "habitus", dans les corps : "les émotions corporelles".

Il s'agit donc, dans la mobilisation combinée de Jacques Rancière et de Pierre Bourdieu, de parvenir à penser les capacités critiques et les incapacités des dominés par une mise en tension entre les deux pôles telle que Proudhon a pu la formaliser à travers son concept d'"équilibration des contraires", supérieur selon Philippe Corcuff, à la dialectique hégélienne de "dépassement des contradictions".

Echecs de l'anticapitalisme, mélancolie et " picotements critiques "

Ce cadrage théorique étant posé, celui-ci a, comme entre parenthèses, abordé la dimension mélancolique du temps, des temps, par le rappel que le temps long, les deux derniers siècles, était sous le signe de l'échec des tentatives de sortie du capitalisme. Constat mélancolique qu'éclairent, bien que faiblement encore, la fin du vingtième siècle et le début de ce siècle, qui ont vu apparaître, avec l'altermondialisme, les processus révolutionnaires arabes, le mouvement des Indignés espagnols ou américains, des "picotements critiques" essentiels. Ce rapport déséquilibré du court présent des critiques émergentes à un très long passé de la défaite des critiques du capitalisme, devrait nous inciter à nous défier, pour ce qui est des pensées politiques en tout cas, de la prestigieuse invitation de l'"Internationale" à faire table rase du passé !



La deuxième partie de l'exposé a développé, toujours autour du rapport domination/émancipation et en articulant le travail du négatif opéré par la sociologie (surtout les sociologies relationnalistes apparues dans les années 80) et les apports positifs de la philosophie politique, la question de l'autonomie. Une autonomie individuelle et une autonomie collective permettant de s'arracher aux dominations.

" La figure de l'individu est encore malmenée à gauche "

A ce propos, Philippe Corcuff s'est attardé sur la nécessité, pour la gauche critique, de sortir de son logiciel collectiviste, un logiciel gravement hégémonique chez elle. "La figure de l'individu est encore malmenée à gauche" déplore le conférencier qui situe dans l'après guerre de 1918 cette imposition du schéma collectiviste à gauche.Tant Marx que Jaurès, pour ne citer qu'eux, accordaient pourtant une place essentielle à l'individu, le premier déclarant, par exemple, dans un bel élan sensualiste, la nécessité que, contre l'aliénation de tous les sens par le sens de l'avoir, l'homme total puisse se retrouver dans l'individu complet ! L'être contre l'avoir...

Philippe Corcuff, qui, par ailleurs, ne se réclame pas du marxisme tout en s'appuyant sur des apports de Marx, a tenu à pointer l'importance qu'a chez celui-ci la contradiction entre capital et individu à côté des deux autres contradictions, fondamentales aussi, entre, d'une part, capital et travail et, d'autre part, ne l'oublions pas non plus, entre capital et nature.

Le capitalisme favorise, certes, l'individualisation mais la tronque immédiatement par le travail et la marchandisation. Or beaucoup d'anticapitalistes ne voient pas, incroyablement, les "intimités blessées" que provoquent les contraintes sociales !

A ce stade de son exposé, Philippe Corcuff s'est tourné vers...Oscar Wilde et Michel Foucault sur le thème de "la construction de soi"...sans abandonner Marx et son "dandysme socialiste" ! Pour ce dernier, dans son Idéologie allemande, l'homme total ou l'individu complet sont caractérisés par leur pluriactivité, autre chose donc que la seule profession. Cette pluridimensionnalité de l'individu revendiquée par Marx est bien entendu en contradiction avec ce qu'Herbert Marcuse avait appelé, dans les années 60, 'l'homme unidimensionnel" du capitalisme. Foucault, lui, préférait à cette "construction de soi" marxienne la transformation de la vie d'un individu en "oeuvre d'art".

Ce qui a amené Philippe Corcuff à relever que, dans le même sens d'un individualisme artistique, Oscar Wilde, dans un texte de 1891 au titre explicite, "L'âme humaine sous le socialisme", désignait la propriété privée comme l'obstacle à l'autonomie des individus et prônait l'alliance de l'individualisme et du socialisme en un individualisme pour tous, un individualisme démocratique ! En opposition radicale avec l'individualisme concurrentiel du capitalisme.

Contre ce que cependant l’idée d’œuvre d’art dans la construction de soi pourrait charrier d’ethnocentrisme culturel de classe, notre conférencier a plaidé pour un « bricolage de soi » : la figure de l’œuvre d’art se rattache trop aux hiérarchies culturelles instituées par la société pour être opérationnelle dans une conception anticapitaliste de l’individualisation. Plus ouvert, de ce point de vue, que Foucault et Wilde, Marx voyait dans la réalisation nécessaire de son homme total la convergence de trois figures : l’ouvrier, l’artiste et le philosophe savant. Ce tout dessinant un véritable « dandysme démocratique » valorisant une diversité des « territoires de la dignité humaine » plus grande que ne le permet le concept d’œuvre d’art.

Globaliser, sans les écraser, les singularités

En conclusion de son exposé Philippe Corcuff a indiqué que, selon lui, une politique coopérative, plus que collective, devait contribuer à « politiser les humeurs » contre les ravages produits par le « nouvel esprit du capitalisme » (Luc Boltanski et Eve Chiapello) ou nouveau management, contre la souffrance au travail qu’il induit. Il est stérile cependant de penser faire tourner la roue de l’histoire à l’envers pour retrouver un Etat social ou, comme certains le désirent, la nation, deux formes du collectif qui signeraient l’échec d’une politique alternative au capitalisme par leur incapacité à globaliser, sans les écraser, la singularité des expériences.

Un échange, parfois vif, avec l’auditoire, aura permis de préciser certains points de l’exposé ou de faire apparaître des divergences. On retiendra en particulier la mention faite par Philippe Corcuff des pistes ouvertes par les travaux de Robert Castel sur l’ambivalence d’institutions comme la sécurité sociale qui, relevant du collectif, sont pourtant des bases décisives de l’autonomie individuelle.

Cette rencontre avec les étudiants de Paul Valéry sur le thème des critiques sociales aura permis de rebattre des cartes conceptuelles et politiques de la critique que la gauche de transformation sociale adresse au capitalisme mais sans toujours opérer un retour sur soi, sur ses propres impensés. D’où l’on déduira la nécessité du croisement de la critique de l’un avec l’autocritique de l’autre, avec notre autocritique, en particulier sur cette articulation fondamentale de l’individuel et du collectif et la croyance que le primat revient au second ! Il nous reste à explorer cependant, en empruntant les pistes déblayées par Philippe Corcuff, les modalités concrètes par lesquelles la coopération interindividuelle (sans être transindividuelle ?) des autonomies pourrait transcroître en opposition globale au capitalisme pour construire une réelle alternative politique et sociale à ses dominations.

Nico37
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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 29 nov. 2012, 00:35:22

Ayrault-port, nous ne lâcherons rien ! 27/11

L’épreuve de force est engagée avec le gouvernement contre le projet d’aéroport de Notre Dames Des Landes. Le gouvernement veut faire ici la démonstration de sa capacité à imposer des politiques impopulaires, à résister aux mobilisations. Il choisit la fuite en avant, les manœuvres et la répression. Cette politique est vouée àl’échec. Après la manifestation massive du samedi 17 novembre, après l’échec de ses tentatives à déloger par la force, par l’engagement de centaines de gendarmes et de CRS, les occupants du site, le mouvement de résistance ne fait que croître et prend maintenant une ampleur nationale. Des comités de soutien se mettent en place dans toute la France et la tentative de concertation sous pression des forces de l’ordre ne va pas désarmer la résistance. Au contraire.

Le NPA apporte son soutien total à la lutte engagée. Plus que jamais il s’agit d’empêcher les travaux de commencer pour remettre en cause fondamentalement ce projet, incompatible avec le monde que nous voulons.

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