Crise à Dubaï, faut il s'inquiéter ?

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politicien
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Message non lu par politicien » 02 déc. 2009, 22:07:00

Bonjour,


Dubaï a fait trembler les marchés financiers du monde entier. Le plus connu des sept Emirats arabes unis, a annoncé l’impossibilité de rembourser sa dette estimée à 80 milliards de dollars en 2008, ce qui représente la valeur de tout son PIB. Les compagnies publiques accaparent 70 milliards de dollars dont Dubaï World, avec ses 59 milliards de dette.  Dubaï a demandé à ses investisseurs financiers, quelques 70 banques, d’échelonner la dette de son conglomérat Dubai World et d’instaurer un moratoire de six mois sur son paiement. Ce conglomérat contrôle Nakheel, le géant de l’immobilier, qui a su profiter du boom économique et immobilier de ces dernières années en allant jusqu’à l’excentrisme.   Pourquoi cette dette : 
La situation de Dubaï est particulière et peu confortable en temps de crise. L’Emirat ne produit que peu de pétrole, les revenus de cette production représentant seulement 5% de son PIB. Le cheikh Mohammed Bin Rashid Al Maktou a donc décidé de diversifier son économie en misant sur l’immobilier, le tourisme, l’industrie du luxe et la finance. Avec une croissance annuelle de 12,3%, Dubaï représentait la figure de prou des Emirats de la région. Ces secteurs sont aujourd’hui les plus touchés par la crise. La bulle immobilière de Dubaï a alors volé en éclat. Depuis quelques mois les constructions se sont arrêtées, l’arrivée de nouvelles liquidités a été stoppée, les entreprises du bâtiment ne seraient plus payées, et les touristes ne viennent plus. Le marché de l’immobilier a perdu en quelques mois de 50 à 70% de sa valeur. Les investissements de l’Emirat à l’étranger ont donc eux aussi souffert de la crise, aux Etats-Unis notamment. 
 Les conséquences sur l’émirat :  Cette crise de la dette fait apparaître les failles du système. A Dubaï les secteurs privés et publics s’entremêlent et les familles qui contrôlent les grands groupes de l’émirat sont toutes des proches du gouvernement. L’entreprise Dubaï World est un conglomérat dont l’actionnaire principal est donc le gouvernement de Dubaï.  Avec cette crise de la dette, les garanties financières qu’il est sensé apporter à ces entreprises sont remises en cause car le gouvernement manque aujourd’hui de liquidités.  La réaction de l’agence de notation Standard & Poor’s a été rapide. Elle a rétrogradé cinq entreprises de Dubaï.   Les conséquences sur les marchés mondiaux : 
Les bourses du golfe Persique et du Moyen-Orient ont été les premières a dévissé. Les deux places boursières de Dubaï et d’Abou Dhabi ont dû fermer deux jours et ont respectivement chuté de 11,5% et 12,5%. En milieu de semaine, les bourses du golfe s’étaient néanmoins stabilisées.  Les bourses européennes ont-elles aussi été touchées, notamment celle des pays les plus endettés, comme celle d’Irlande, de la Grèce ou de la Hongrie. Malgré la panique après l’annonce de ce défaut de paiement, les bourses mondiales ont bien résisté car les investissements des banques étrangères, 123 milliards de dollars, ne seraient pas suffisants pour faire chuter les cours. La BNP, qui a été citée comme l’un des établissements bancaires présents à Dubaï, ne détient que 1,1 milliards de dollars de prêts, ce qui reste négligeable.  Mais les conséquences sont encore imprévisibles. Le conglomérat Dubaï World détient des actifs un peu partout dans le monde.   Un soutien de la région :  Les Emirat arabes unis, créés en 1971, vont venir à l’aide de Dubaï. Abou Dhabi, riche en pétrole, devrait racheter une partie de la dette, comme il l’a déjà fait cette année par deux fois. Mais l’émirat négocierait encore avec son voisin pour connaître les contreparties dont il peut bénéficier.  Par ailleurs, la banque centrale des Emirats tente d’éviter de nouvelles faillites en fournissant de nouvelles liquidités aux banques qui en auraient besoin.   Les solutions envisagées : 
Aujourd’hui Dubaï World est au bord de la faillite. Le gouvernement a donc annoncé une restructuration du groupe, et de deux de ses principales entreprises, Nakheel et Limitless.  Le gouvernement sans doute va devoir vendre des obligations, mais leur prix n’est pas encore défini.  Si le risque systémique d’une faillite du groupe Dubaï World est incomparable aux conséquences de la faillite d’un groupe comme Lehman Brothers, cette crise montre que le système financier, sous perfusion des Etats, reste encore fragile après un an de crise financière et économique.  Et que se passerait-il si d’autres Etats annonçaient eux aussi des défauts de paiements ? Qui viendrait à leur secours ?   Qu'en pensez vous ?    A plus tard,  
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mps
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Message non lu par mps » 03 déc. 2009, 10:03:00

Le développement de Dubai a été fulgurant, un peu trop même ... L'Emirat a par exemple mise sur le tourisme, mais un tourisme de grand luxe exclusivement, négligeant le fait que ce sont les petits ruisseaux qui font ls grandes rivières.

Or, ce tourisme de super-luxe est par essence même capricieux et volatile. C'est donc le plantage.

Autre secteur : l'implantation de sociétés, séduites par le régime fiscal attractif, et la consitutiton d'universités appelant à ses chaires les meilleurs profs du monde.
C'est plus solide, mais - en période de crise - les sociétés sont plus frileuses, face à la machine immobilière de Dubai qui dévore les loyers comme l'Ogre les petits enfants ... Le pays a donc de gros tiraillements d'estomac.

Le pays connait donc des difficultés, mais qui n'ont rien d'insolubles. Il doit cependant sortir de son état de grâce où tout était facile, et passer à un marketing plus réaliste. Il est quasi évident que ses voisins et ses partenaires financiers ne le laisseront pas tomber, mais pas sans contre-parties.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par pierre30 » 03 déc. 2009, 16:06:00

Les investissements de DUBAI étaient destinés à développer l’industrie du tourisme et à créer un pôle universitaire de premier plan.

Le tourisme de luxe peut pâtir de la crise, mais on peut parier qu’il y aura toujours des riches et que ces derniers rechercheront les destinations de prestige.

Au cours des dernières années, ce type d’investissement dans l’immobilier est souvent appuyé sur la spéculation immobilière. Et là, c’est le plantage assuré pour quelques temps. En effet, l’immobilier mondial a vu sa bulle spéculative gonfler démesurément, puis s’effondrer. Il est peu probable qu’elle regonfle rapidement au niveau qu’elle avait atteint en 2007.


La question qui se pose est la suivante : les plans d’investissements ont-ils été construits en s’appuyant essentiellement sur les rentrées générées par l’industrie touristique ? La tentation de toucher le gros lot en spéculant n’a-t-elle pas amené les investisseurs bien au-delà de ce que cette industrie pouvait permettre de financer ? Si tel est le cas, DUBAI risque d’être obligé de vendre bien plus que ses immeubles à ses riches voisins.

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lucifer
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Message non lu par lucifer » 04 déc. 2009, 09:51:00

Et mince, je les ai mis où, mes mouchoirs en papier ???
Je pleure à chaude larme quand je vois l'injustice economique qui touche Dubai.
Maintenant que j'habite en province, je suis devenu peace and love. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ( surtout les descendants d'immigrés des cités que j'adore dorénavant )

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Message non lu par mps » 04 déc. 2009, 10:56:00

Ah oui, un pays qui s'est sorti tout seul du néant, chouchoute tous ses habitants, n'en taxe aucun, a les meilleurs hopitaux et les meilleurs universités du monde, et un taux d'emploi de ... 110 %, tu trouves ça "moche" ?
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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lucifer
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Message non lu par lucifer » 04 déc. 2009, 17:00:00

OUI, je trouve ça moche.
Car a la vitesse de construction des batiments, ça pu la mafia immobiliere, et la mafia tout court.
Aucun pays ne peut se sortir si vite de la pauvreté sans aides, et pas seulement celle des banques.
Et même si le petrole arrange bien, il ne suffit certainement pas à construire tout ce luxe.
Et regarde dans quelle situation ils se trouvent maintenant, tellement dependant des autres que ça inspirerait presque de la pitié.
Ils ont eu un moment de gloire trs court, et ils se casseront la tête plus vite que leur ascention.
A moins qu'ils trouvent encore des pigeons, mais part temps de crise, c'est pas gagné.
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Message non lu par mps » 04 déc. 2009, 18:56:00

Le pétrole ne représente que 5 % des revenus de Dubaï, pour ton information.
Il ne doit pas son expansion à des aides quelconque, mais à un projet politique assurant une grande stabilité, qui a a séduit les investisseurs étrangers.
Il n'y a nul pigeon dans cette belle histoire, juste des difficultés suite à un coup de frein dû à la crise.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par lancelot » 05 déc. 2009, 16:15:00

mps a écrit : Le pétrole ne représente que 5 % des revenus de Dubaï, pour ton information.
Il ne doit pas son expansion à des aides quelconque, mais à un projet politique assurant une grande stabilité ....

La preuve que le projet politique était d'une grande stabilité : Le pays est en train de se casser la g..... et est au bord de la faillite.
Bon, elle va être évitée parce que les voisins ont tellement de pétro dollars a investir que cela va s'arranger provisoirement, mais ce sera reculer pour mieux sauter, car ils se feront pas avoir deux fois les zémirs.
.

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Message non lu par mps » 05 déc. 2009, 17:25:00

Un peu simpliste, tu ne crois pas ?
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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